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2.97/5 (sur 73 notes)

Nationalité : Mexique
Né(e) à : Mexicali, Basse-Californie , le 21 juillet 1958
Biographie :

Gabriel Trujillo Muñoz, né le 21 juillet 1958 à Mexicali, au Mexique, est un poète, essayiste et romancier mexicain, auteur de roman policier.

Il est professeur à la faculté des sciences humaines de l’Université autonome de Basse-Californie, à Mexicali.

Il publie plusieurs recueils de poésie dans les années 1980, mais également de nombreux essais littéraires à partir de 1988.

En 1995, il se lance dans le roman policier avec la parution de "Mezquite Road", premier volet d'une tétralogie ayant pour héros l'avocat et détective privé Miguel Ángel Morgado. Le deuxième titre de cette série "Tijuana City Blues", paru en 1999, est un ambitieux récit qui évoque William S. Burroughs, l'auteur de Junky et du Festin nu qui, un soir de septembre 1951, en voyage à Mexico, tue accidentellement sa femme d'une balle en pleine tête, alors qu'il tente de reproduire la performance de Guillaume Tell qui fendit d'une flèche une pomme posée en équilibre sur la tête de son fils. Une demi-siècle plus tard, Morgado est chargé par un charpentier de retrouver son père disparu au moment des faits.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Morgado aurait bien aimé avoir le sourire de dérision qu'affichent les privés du septième art, mais sa douleur à la tête, bien qu'atténuée par l'aspirine, lui en ôtait l'envie. Dans le rétroviseur intérieur, il vit le visage d'un homme fait, dans un triste état.
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La bonne cause ! Morgado pensa à la drogue qui allait passer de Mexicali à Calexico, avant d'être distribuée dans le sud de la Californie ; il pensa à la guerre des gangs pour le contrôle de leurs territoires, aux fêtes d'Hollywood où elle sèmerait son allégresse factice, aux attaques à main armée de jeunes désireux d'en obtenir une dose.
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Je vais vous dire une seule chose, ajouta l'officier : oubliez vos chicanos. Du moment qu'un gringo mort est ni un flic ni un type des stups, il n'en est rien d'autre qu'un cadavre, pas une affaire publique. Quant aux morts mexicains, c'est notre affaire. Une affaire privée.
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— Arrêtons, Morgado. Je sus venu avec le drapeau blanc, des intentions pacifiques.
— C'est ce que vous avez dit à Géronimo et tu sais ce qui est arrivé.
— Et c'est ce que vous dites, vous, les mexicains, aux Indiens du Chipas, et tu sais ce qu'il leur arrive, répliqua Harry. Rien ne vous sert de leçon, à vous non plus. À toi moins qu'à tout autre. Je me trompe ?

Morgado dut reconnaître qu'il en allait bien ainsi, que pour chaque enseignement reçu, il en rejetait trois.
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De Tijuana, on ne voit qu'une seule rue, celle où se déroule la vie nocturne, où à un cabaret succède un bar, au bar une boutique de curiosités en toc, à la boutique un autre cabaret à celui-ci un autre bar, au bar à un hôtel, à l'hôtel encore un bar et encore un cabaret.... Quand on sort, on ne veut plus rien voir, et quand on n'en sort pas, on ne veut plus rien voir d'autre... La vie est chère et l'argent circule à toute allure.
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Il dut se rendre à l'évidence : à Mexicali, la vie était plus qu'ailleurs précaire, hâtive et saisonnière, et pas à cause de la chaleur extrême. « Une décharge d'électricité, songea-t-il. Un temps compact à l'extrême. Cette ville a plus évolué en un siècle que d'autres en mille ans. Ses habitants ressemblent à des lévriers de course. Ils foncent derrière un lièvre qu'ils ne pourront jamais rattraper, un lièvre qui représente les rêves de tout un chacun : l'argent facile, le pouvoir d'achat, les offres d'emploi, chimères qui deviennent parfois réelles, mais ont alors, pour la plupart, la vie trop brève. Ici, les cycles s'accomplissent en un instant. »
En s'arrêtant à un carrefour, il eut l'impression de faire corps avec la foule des touristes gringos, des bonimenteurs sans lendemain, des marchands ambulants et des péripatéticiennes, des policiers impuissants ou corrompus, des Mixtèques implorants, des musiciens des rues souriants, des mendiants aveugles, des Chinois impassibles et des prédicateurs de la vieille bonne nouvelle ; de faire corps avec ce cirque de fauves domptés et de dompteurs plus féroces les uns que les autres en train de fermenter, mêlés, dans le même bouillon de culture.
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-Quand allez-vous nous lâcher la grappe ? demanda Morgado.
-Jamais. Nous sommes voisins, l’aurais-tu oublié ?
-Nous non plus nous n’allons pas vous lâcher.
-We know.
-Et alors ?
-Nous sommes un couple mal assorti, sans possibilité de divorcer. From here to eternity.
-Quelle chierie.
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- Ecoutez maître, dit Leobardo sans se départir de son air austère, à Tijuana, les agressions, les vendettas, les règlements de compte, les crimes sordides, passionnels ou corporatifs sont monnaie courante. Ça ne date pas d’hier. Depuis la fondation de notre bien-aimé trou-à-rats, il en est toujours allé ainsi. Mais, vous êtes bien placé pour le savoir, il y a crime et crime. Ceux qui apparaissent au grand jour tels qu’ils se sont produits, et ceux qui restent dans l’ombre mais sont connus de tous et dont tout le monde parle. Vous me suivez ?
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- Combien de temps a-t-il passé en taule ?
- Je ne sais pas. C’est pour ça que je t’ai filé le bouquin. Mais j’ai l’impression qu’il n’y est pas resté longtemps. Quelques semaines, ou quelques mois. Je me souviens que c’était sous la présidence de Miguel Aleman, quand le pot-de-vin était un dieu omniprésent.
- Etait ? demanda Morgado.
Cette fois, il n’obtint pas de réponse.
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« - Et tu donnes des cours, aujourd'hui ?
- J'ai quelques recherches à faire et je donne des cours, oui. Si j'expliquais à mes élèves comment on prépare un cocktail Molotov, ils seraient les premiers à me faire envoyer à l'asile ou en prison. Les temps héroïques révolutionnaires sont révolus. Aujourd'hui, plus personne ne rêve, Morgado. On ne pense qu'à la réussite, à s'en mettre plein les poches. Les jeunes d'aujourd'hui sont pragmatiques. Ils veulent du fric pour consommer, avoir un statut social, profiter...
- La rébellion est encore vivante, Atanasio, ne sois pas pessimiste. Elle emprunte seulement d'autres chemins. »
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