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Gabriel Iaculli (Traducteur)
EAN : 9782923682013
161 pages
Les Allusifs (05/11/2009)
3.21/5   14 notes
Résumé :
quatrième enquête de Morgado. Le plus privé des privés.

Mezquite Road nous entraîne beaucoup plus loin que les romans précédents dans l’enfer de la frontière entre la Californie et la Basse-Californie.

La guerre qui oppose narcotrafiquants, proxénètes, patrons de salles de jeux, agents infiltrés du FBI, de la DEA, et autorités mexicaines corrompues est cette fois très sanglante et très explicite sur les rapports entre les latinos et le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un polar mexicain, bien assaisonné, bien saignant, mais qui laisse un arrière-goût amer et sera sans doute vite oublié. Que des méchants, trafiquants et flic ripoux dans le même sac, y compris les agents fédéraux de la DEA (les "stups" US), au milieu desquels surnage tant bien que mal Miguel Morgado, avocat au grand coeur, qui n'hésite pas à défourailler comme les autres dès lors qu'il s'agit de sauver sa peau. On y croit, parce qu'on est au Mexique et qu'on nous a dit qu'il était mal séant de sortir dans la rue sans être armé ou bien accompagné d'un garde du corps. Mais quand même, l'enquête aurait pu être assortie de quelques pistes, vraies ou fausses peu importe, pour nous tenir en haleine avant d'en venir à la conclusion finale. Ici l'enquête ne piétine guère et les méchants sont occis avant même d'avoir avoué leur forfait. Caramba…
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Dans ce nouvel opus, Miguel Ángel Morgado, l'avocat défenseur des droits de l'Homme, revient une fois encore dans sa ville natale de Mexicali à la demande d'un ami d'enfance anarchiste. Un ami de ce dernier a été retrouvé mort dans une chambre d'hôtel dans laquelle se trouvaient aussi des sachets de cocaïne. La police a eu tôt fait de mettre ce meurtre sur le compte d'une transaction entre narcos qui aurait mal tournée. Or, la victime, Heriberto, était un joueur invétéré, criblé de dettes, certes, mais ni un drogué ni un trafiquant. Morgado va alors mettre le pied dans une drôle de fourmilière, entre policiers corrompus, DEA, gangs de motards, narcos, brigade anarchiste et tenancières de tripots. Sans compter le poids du passé.

On retrouve donc là les thèmes chers à Gabriel Trujillo Muñoz : l'amitié fidèle, la corruption, les morts anciens qui continuent de hanter les vivants et, surtout, cette foutue frontière et ces foutus États-Unis. Une situation résumée en quelques lignes de dialogues entre Morgado et un agent de la DEA :

« -Quand allez-vous nous lâcher la grappe ? demanda Morgado.
-Jamais. Nous sommes voisins, l'aurais-tu oublié ?
-Nous non plus nous n'allons pas vous lâcher.
-We know.
-Et alors ?
-Nous sommes un couple mal assorti, sans possibilité de divorcer. From here to eternity.
-Quelle chierie. »

L'intrigue, une fois encore, est avant tout prétexte à montrer la situation autour de cette maudite frontière qui corrompt tout. À telle enseigne que le simple retour de Morgado dans sa ville pour enquêter le désigne comme une cible aussi bien pour les narcos que pour les policiers. Plutôt échevelée, l'histoire bénéficie toutefois de ce format plus long que celui des autres romans de Trujillo Muñoz. Si les élisions sont encore là, l'intrigue gagne en cohérence mais aussi en profondeur et, en fin de compte, Mezquite Road apparaît sans doute comme le plus abouti jusqu'à maintenant des romans de l'auteur. Un livre toujours sombre mais d'un pessimisme joyeux et avec toujours une once d'espoir incarnée ici par l'étonnante Liga Anarquista Ricardo Flores Magón peu encline à déposer les armes.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Là où on avait affaire à des histoires courtes très bien menées, Gabriel Trujillo Munoz donne de l'épaisseur à son personnage, à son histoire et à ses obsessions. Dans cet opus, il prend le temps de décrire les personnages et les paysages. C'est bigrement agréable, et ça permet de s'installer dans l'histoire. Morgado est toujours ce personnage bougon, bourru et humaniste que l'on aime tant. Et cette fois, il est amoureux. C'est pour cela qu'il est pressé de se débarrasser de cette enquête pour retrouver sa bien aimée.

On en apprend aussi plus sur la famille de Morgado. On fait la connaissance de son père, avec des passages écrits toute en retenue. J'ai eu l'impression que l'auteur écrivait ces passages avec les dents serrées, car il n'est pas trop du genre à étaler ses sentiments. On y parle aussi de son frère, de sa nièce, de sa mère. Et Morgado devient pour nous, lecteurs, un personnage plus profond et encore plus sympathique.

On retrouve dans cet opus l'obsession de Gabriel Trujillo Munoz : ces enquêtes servent de métaphore pour décrire les relations Amour / Haine entre les Etats-Unis et le Mexique. le Mexique rêve de vivre avec l'opulence des Etats-Unis, sans en subir les conséquences, et les Etats-Unis exploitent ce pays à bas coût pour leur bien-être. Ces deux pays sont comme un couple qui ne s'entendrait plus mais qui restent ensemble … pour les enfants. C'est particulièrement bien décrit à la fin du roman avec les dialogues entre Morgado et son ami de la DEA.

Décidément, c'est un roman qui fait avancer le cycle Morgado dans le bon sens. L'analyse de la société mexicaine devient passionnante au travers de ce personnage et j'attends avec impatience la suite, qui est ouverte au vu des dernières pages. Pour finir, je vous signale que le premier tome vient de sortir chez Folio Policier à un prix de l'ordre de 4 euros, ce qui est acceptable pour un roman de 80 pages. Alors, jetez vous vite sur les aventures de Morgado. Je vous le dis, je vous le répète, vous ne le regretterez pas.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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Grâce à Guillaume de Babelio et les allusifs, j'ai pu découvrir ce roman qui m'intriguait depuis la rentrée. J'aime beaucoup la couverture !

Morgado, un privé revient à Mexicali, sa ville natale pour élucider une affaire de meurtre. La famille de la victime ne croit pas à la thèse policière : un narco qui s'est fait plombé (pour reprendre le style du roman). Pour eux, c'est une histoire de dette de jeu qui a mal tourné. Faut-il encore pouvoir le prouver.

Ce roman est le 4ème de la série. Cela ne gêne absolument pas pour comprendre l'intrigue mais je suis certaine d'avoir manqué des détails importants concernant le personnage principal Morgado, sur sa vie à Mexicali notamment. Et puis j'aurai aimé pouvoir plonger dans l'ambiance de la ville plus longtemps. En fait, c'est le défaut du roman : il est trop court (162 pages). J'aime prendre le temps de rencontrer les personnages principaux et les secondaires, me familiariser avec les lieux, particulièrement dans un polar.Tout va un peu trop vite alors que l'univers dans lequel nous emmène l'auteur est plein de recoin à explorer. Un peu de frustration donc mais j'ai pris plaisir à le lire. Peut-être que si je les avais lu dans l'ordre, je n'aurai pas eu la même impression. A vous de me le dire si vous les connaissez !
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Nous sommes à Mexicali, ville mexicaine à la frontière des Etats-Unis. C'est une cour des miracles, où les prostituées côtoient les tueurs à gages, les gangs et autres dealers. Tout ça parce que nous sommes aux portes de l'Amérique, terre de rêve pour une bonne partie des Mexicains, mais aussi terre quasiment inaccessible. Et c'est dans cet endroit malfamé que débarque Miguel Angel Morgado, avocat, membre de la ligue des droits de l'Homme. Mexicali il connaît, puisqu'il y est né et y a vécu. Il y revient, appelé par son meilleur ami qui lui-même vient de perdre un proche. Il a été assassiné, officiellement pour une sombre affaire de drogue mais sa veuve ne l'entend pas ainsi. Notre avocat a donc une mission: retrouver le ou les meurtriers de cet homme et leur mobile.

Il s'agit d'une enquête express, ficelée en 130 pages. Un peu trop court à mon goût: je n'ai pas eu le temps de m'imprégner de l'ambiance, même glauque, ni des tenants et aboutissants qui m'ont paru assez tirés par les cheveux à certains moments.
En deux temps, trois mouvements, une déduction et une coïncidence, l'affaire est résolue, et Miguel rentre à Mexico.
Les personnages ont peu d'âme,, certaines choses m'ont échappé, sans doute parce qu'il existe d'autres romans antérieurs à celui-ci et dans lesquels on retrouve peut-être une partie des personnages.

Certes, c'est un roman qui fait passer un moment mais qui ne décrit que les mauvais côtés du Mexique et qui manque de consistance. J'aurais apprécié quelques dizaines de pages en plus afin de mieux suivre l'intrigue, sentir monter le suspense, appréhender la psychologie des protagonistes.
J'y ai trouvé pas mal de ressemblances avec le dahlia noir de James Ellroy (que j'ai presque détesté), pas dans la longueur, mais dans le contexte, les lieux, le style également. A propos de style d'ailleurs, j'ai été agréablement surprise par celui-ci: vu le contexte, je m'attendais à lire des vulgarités en tous genres mais non, l'auteur reste très sobre, sans utilisation excessive d'injures et autres mots déplacés; et c'est tant mieux!
Lien : http://leslecturesdesophie.b..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il dut se rendre à l'évidence : à Mexicali, la vie était plus qu'ailleurs précaire, hâtive et saisonnière, et pas à cause de la chaleur extrême. « Une décharge d'électricité, songea-t-il. Un temps compact à l'extrême. Cette ville a plus évolué en un siècle que d'autres en mille ans. Ses habitants ressemblent à des lévriers de course. Ils foncent derrière un lièvre qu'ils ne pourront jamais rattraper, un lièvre qui représente les rêves de tout un chacun : l'argent facile, le pouvoir d'achat, les offres d'emploi, chimères qui deviennent parfois réelles, mais ont alors, pour la plupart, la vie trop brève. Ici, les cycles s'accomplissent en un instant. »
En s'arrêtant à un carrefour, il eut l'impression de faire corps avec la foule des touristes gringos, des bonimenteurs sans lendemain, des marchands ambulants et des péripatéticiennes, des policiers impuissants ou corrompus, des Mixtèques implorants, des musiciens des rues souriants, des mendiants aveugles, des Chinois impassibles et des prédicateurs de la vieille bonne nouvelle ; de faire corps avec ce cirque de fauves domptés et de dompteurs plus féroces les uns que les autres en train de fermenter, mêlés, dans le même bouillon de culture.
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- Que puis-je vous dire de plus ? demanda la veuve en regardant Morgado. C’était malgré tout un brave homme.
La maison où ils se trouvaient était une fournaise. Un rafraîchisseur d’air ronronnait sans arriver à diminuer un tant soit peu la chaleur qui régnait dans le salon, ce dont ne semblait aucunement se soucier la femme en deuil qui lui débitait une véritable hagiographie de son défunt mari comme s’il s’agissait d’une histoire connue par cœur à force d’être répétée.
- Mon Heriberto était comme ça. Joueur, coureur, bon père et bon époux. Rien qui sorte de l’ordinaire.
Morgado n’ouvrait pas la bouche. La chaleur l’abrutissait. Si elle lui avait au moins offert de la bière. Mais il n’y avait même pas d’eau dans la pièce.
- Voilà pourquoi j’ai demandé à Atanasio, qui était son ami, et qui est le parrain de ma fille aînée, de m’aider à tirer l’affaire au clair. Vous savez à quel point il est difficile, pour une veuve, de demander une chose pareille. D’aller contre l’avis de tout le monde. On me dit de laisser mon Heriberto reposer en paix, de ne pas remuer toute cette gadoue. Mais ce n’est pas dans mon caractère.
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Morgado ne prêta guère attention à l'avertissement. Dans son esprit miroitaient alors de vieilles images douloureuses du labyrinthe de fausses pistes et d'impasses qu'était devenue sa dernière enquête à Mexico, dans laquelle la bureaucratie policière n'avait cessé de faire obstruction à ses recherches. Le cas qui le préoccupait à présent était très différent, bien sûr, mais non sans points communs avec cette autre affaire. Ici, la victime n'était pas une personnalité, comme là-bas, mais un individu ordinaire, avec de rares qualités et de gros défauts, qui n'avait rien d'héroïque, n'était pas connu. Mais comme à Mexico, Morgado retrouvait des acteurs qui échappaient à la loi, une justice qui n'en était pas une, et la violence comme seul recours. « Arrête de raisonner en avocat, se dit-il, tu n'es pas à une table ronde sur les droits de l'homme mais dans la réalité. Où il y n'y a aucun droit qui vaille. Seulement des crimes irrésolus. »
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« - Et tu donnes des cours, aujourd'hui ?
- J'ai quelques recherches à faire et je donne des cours, oui. Si j'expliquais à mes élèves comment on prépare un cocktail Molotov, ils seraient les premiers à me faire envoyer à l'asile ou en prison. Les temps héroïques révolutionnaires sont révolus. Aujourd'hui, plus personne ne rêve, Morgado. On ne pense qu'à la réussite, à s'en mettre plein les poches. Les jeunes d'aujourd'hui sont pragmatiques. Ils veulent du fric pour consommer, avoir un statut social, profiter...
- La rébellion est encore vivante, Atanasio, ne sois pas pessimiste. Elle emprunte seulement d'autres chemins. »
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-Quand allez-vous nous lâcher la grappe ? demanda Morgado.
-Jamais. Nous sommes voisins, l’aurais-tu oublié ?
-Nous non plus nous n’allons pas vous lâcher.
-We know.
-Et alors ?
-Nous sommes un couple mal assorti, sans possibilité de divorcer. From here to eternity.
-Quelle chierie.
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