Les textes sont courts et pourtant, en quelques pages, en quelques lignes, l’auteur prend le temps d’installer son style. Un style musical, on s’y serait attendu, qui fait la part belle aux jeux d’échos et de reprises. Souvent, la répétition permet la variation, et on se croirait presque dans le poème de Verlaine « Mon rêve familier » : « Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre »… Les phrases de Gaëtan Roussel sont comme les femmes aimées du poète, elles composent un réseau de glissements sémantiques qui peu à peu dévoilent le sens de la séparation présentée en quelques lignes, l’état d’esprit du narrateur
Certes, le procédé est un peu répétitif au fil des textes, mais les histoires qu’ils esquissent, malgré leur thème commun, sont suffisamment variées pour surprendre le lecteur, le faire voyager dans des ambiances différentes et lui faire ressentir des émotions diverses. L’ensemble est dominé par une grande élégance et une certaine nostalgie, rien de violent, car c’est ce qui m’a frappée chez ces personnages confrontés à des adieux parfois définitifs, parfois à sens unique, parfois imposés : jamais de colère, juste de la résignation. Comme si dire au revoir, c’était toujours plus ou moins accepter la perte, la séparation, la nécessité que la vie continue quand même.
Parmi ces textes il y en a heureusement quelques-uns d’un peu plus légers, j’ai bien aimé notamment le retraité qui écrit son discours d’adieu multilingue en espérant être définitivement débarrassé de ses collègues.
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