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3.47/5 (sur 32 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Brockton, Massachusetts , le 13/11/1939
Mort(e) à : Milton, Massachusetts , le 06/11/1999
Biographie :

George Vincent Higgins est un juriste, universitaire, éditorialiste, écrivain.

Il a d'abord été assistant attorney général. Il a enseigné à l'Université de Boston.

Il a publié plus d’une trentaine de romans dans les années 1970 et 1980 (dont quatre traduits en français chez Rivages-Noir).

Il a consacré son œuvre aux individus qu’il considérait comme les plus malhonnêtes du corps social : les criminels bien sûr, mais également les avocats, les politiciens et les journalistes.

Avec L’art et la manière, il a signé l’un des meilleurs livres de gangsters qui soient et a été encensé par The New Yorker.

Les copains d'Eddie Coyle a été porté a l'écran en 1973, par Peter Yates, avec Robert Mitchum et Peter Boyle.

Cogan : Killing Them Softly (2012), un thriller policier américain écrit et réalisé par Andrew Dominik, est l'adaptation du roman L'Art et la Manière. Avec Brad Pitt.
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Source : http://en.wikipedia.org
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Mon père, y rentrait comme ça chez nous. C’était un drôle. Le jour que la paye tombait, ça se passait très bien. Y touchait son fric, y bossait toute la journée et rentrait le soir, y donnait l’argent à ma mère et y sortaient tous les deux, ils allaient faire des courses. Après, y rentraient, y regardaient la télé et peut-être qu’y buvait deux bières. Deux bières maximum. Plein de fois, tu descendais le matin, et le verre était là, sur la table près de son fauteuil, rempli de bière éventée. J’me souviens, j’y ai goûté, la première fois que j’y ai goûté, j’me suis dit : bon Dieu, comment quelqu’un peut boire un truc qu’a un goût pareil ? Et il allait au boulot. Mais des fois, y avait pas d’embauche sur les quais. Plein de fois. Et la plupart de ces fois-là, y rentrait et y lisait, ou y faisait autre chose. Y parlait jamais beaucoup. Mais des fois, y avait rien, tu vois, tu le savais pas, y rentrait pas, pas toutes les fois mais des fois. Et lui, toujours, y savait, y savait quand il allait le faire. Parce que quand y rentrait pas, quand il était en retard, ma mère commençait à s’inquiéter, et elle arrêtait pas de marcher de long en large, et quand il était pas là, elle disait des Ave Maria et tout, quand il était pas là à sept heures et demie, elle allait au placard. C’était là qu’y rangeaient l’argent qu’y dépensaient pas en courses. Dans un pot de beurre de cacahuètes. Et si mon père était pas là, le pot était toujours vide. Toujours. Et y restait au moins trois jours sans rentrer, et quand y rentrait, il était toujours comme ça. Y se cassait toujours la figure.
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– Il a voulu te la mettre ? demanda Amato.
– Y a quelqu’un qu’a essayé, c’est sûr, quelqu’un qui devait bien être le plus gros Bamboula du monde, qu’a essayé de m’enfiler. J’avais une lame sur moi, un autre type que j’avais rencontré en y allant, y m’avait dit que si j’y filais cent dollars, sur c’que j’avais, y m’donnerait une lame. Y m’a dit que j’allais sûrement en avoir besoin. J’suis prêt à parier que j’y étais pas depuis dix minutes que ce Nègre, il a essayé de me la mettre. Il a pas recommencé, n’empêche.
– Tu vois c’que j’te disais, dit Frankie. C’est un emmerdeur, mais y sait se démerder.
– Il est clean ? demanda Amato. Vous êtes tous les deux clean ?
– Frankie, dit Russell, tu serais pas chargé, toi, là ?
– Arrête tes conneries, Russell, d’accord ? On l’est. J’ai rien avalé à part de l’alcool, depuis que j’suis sorti. Et pas autant qu’ça, en plus. Surtout de la bière. J’attends que la paye tombe pour me rattraper sur la vodka et le reste.
– Tu t’envoies des cachets, dit Amato. Quand t’étais à l’ombre, t’en prenais. Je t’ai vu, oublie pas. Tu les gobais drôlement, les amphètes !
– John, dit Frankie, y en avait là-bas. J’ai vu personne qui servait de la bière. Je prenais ce qu’y avait. J’en ai jamais repris depuis que j’suis sorti.
– Et lui ? demanda Amato.
– Merde, l’Écureuil, dit Russell, moi, jamais je prendrais d’un truc. J’ai, oh, peut-être que j’ai vidé deux bouteilles de Ripple1 et fumé un peu d’herbe, et peut-être que j’ai sniffé une ou deux doses à une ou deux reprises, mais j’ai fait que sniffer, tu sais ? C’est pas comme si j’étais accro ni rien. J’ai fait les louveteaux, tu sais ? Y te fouillent au corps, là-bas, y t’apprennent à faire des nœuds et tout !
– De la came, dit Amato à Frankie.
Frankie haussa les épaules.
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- Vous autres, vous le faites toujours. Je l'sais. Vous autres, vous savez pas c'que c'est, de casser des oeufs. Vous voulez qu'les choses soient faites, vous savez c'que vous voulez, et vous connaissez les types qu'iront s'en charger, et vous acceptez toujours le résultat parce que c'est c'que vous vouliez, mais après vous pouvez pas vous empêcher de dire que vous vouliez pas que quelqu'un fasse ça comme ça. Arrête de me prendre pour un con, d'accord ? Y savent, y savent qui c'est Steve.Y savent ce qu'y font, merde j'veux dire, y sont là depuis longtemps. Quand Jymmy le Renard a commencé à s'énerver, j'avais trois cent points de vente, et y avait plus rien pour des Ritals sympas comme lui, là_bas, et il a commencé à faire beaucoup de bruit et j'l'ai su, Steve, j'y e, ait donné quarante, juste comme ça, là, y savent tous qui c'est Steve. Y savent ce qu'y fait. Lui y sais rien. C'est juste un type, c'est agréable de l'avoir sous la main, y font tous appel à lui. Il l'a donné. Je t'ai dit à qui j'allais faire appel. Il sait aussi bien que moi, que Steve y va y aller et faire ce qu'y croit que tu veux qu'y fasse. T'y dis c'que tu veux, y va t'écouter, y va y aller et faire ce qu'y croit que tu veux. Ça fait pas de différence c'que t'y dis. Et il l'a donné son feu vert, y t'a demandé d'appeler Dillon, y nous a fait nous rencontrer, alors arrête tes conneries Steve. De toute façon ça fait aucune différence, faut qu'on liquide Trattman et il le sait.
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« Y a un truc qu’a foiré, un jour, tu t’en souviens, de ça ? J’ai pris le type qu’y fallait pas pour un coup, tout le monde était pressé, faut qu’on se bouge, on a besoin de fric, un truc ou un autre, tu peux compter sur lui, et moi, pour ça, c’est moi qu’ai écopé le plus. Alors bon, on l’a pris, et moi, je le savais, que c’était un type que j’étais vraiment pas sûr de lui. Je pouvais pas dire c’qu’y avait qu’allait pas, mais je le savais, que c’était pas le type qu’y fallait. Mais je l’ai pris quand même. Et c’était pas le type qu’y fallait. Et j’ai bouffé du porc plein de graisse qu’était dégueulasse, j’ai l’impression que c’était tous les jours, pendant presque sept ans, et mes gosses y grandissent, et mon affaire, ça va, elle tourne pas aussi bien qu’elle devrait, et moi, j’suis derrière les barreaux, et maintenant, j’peux pas revenir en arrière, pour ça, tu piges ? Alors maintenant, j’peux plus bouffer les trucs que je préfère à cause qu’y me rappellent que moi, maintenant, j’prends mon temps, c’est comme ça et pas autrement. Non, je m’en fiche de toi, de c’qui t’embête. On peut faire un coup, super, on le fait. Si on peut le faire sans prendre de risques et sans faire foirer quelque chose qu’est vraiment chouette et sans se foutre à nouveau dans la merde. Mais de cette saloperie de porc, j’en ai bouffé pour la dernière fois de ma vie, bordel ! Foirer un coup, c’était la dernière fois. Appelle-moi jeudi. Jeudi, je saurai. J’te dirai.
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T’étais à Norfolk, dit Frankie.
– J’étais à Norfolk. J’ai passé toute la journée assis à écouter un p’tit jeune qui faisait passer mon putain d’avocat pour un connard fini, et tout c’que j’arrive à penser, moi, c’est à c’que Billy va y faire, à ce mal blanchi, quand j’vais y retourner, et là, j’apprends que j’vais à Norfolk. La seule chose que je me souviens de ce soir-là, c’est qu’y avait une nonne, là-bas, elle portait un grand machin gris, elle voulait savoir si je voulais apprendre à jouer de la guitare, putain de merde.
– Je la connais, dit Russell. Tu la vois partout. Une fois, elle est venue à Concord. J’y ai dit : “Ma sœur, j’y ai dit, je voudrais en jouer, de la guitare, j’en aurais piqué une, de guitare à la con.” Après, elle m’a foutu la paix. N’empêche qu’y avait beaucoup de types qui l’aimaient bien.
– Cette nuit-là, le Nègre, il était à l’hôpital, dit Frankie.
– Très bien, dit Amato. J’espère qu’il a crevé, bordel !
– Non, dit Frankie, mais je l’ai vu. Il y manquait quasiment un mètre de peau sur son putain de crâne.
– Hé ? fit Amato.
– Lui, dit Frankie avec un mouvement de tête pour désigner Russell.
– Sans déconner ! dit Amato.
– Il l’a pelé, t’aurais dit une saloperie d’orange.
– C’était plutôt comme d’arracher l’écorce à un arbre à la con, précisa Russell. Ce type, il avait une peau, j’en ai jamais vu de pareille.
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«; J’me souviens la dernière fois qu’y s’est fait désherber. C’est moi qu’ai dû l’emmener, et il était, oh, c’était surtout ma mère. Elle m’a dit : “T’as vingt ans, maintenant. Occupe-toi de lui. Je le ferais, mais j’en ai marre. Emmène-le, toi.” Alors je l’ai emmené à Désintox. La clinique du docteur P.K. Murphy. Je l’ai emmené, et il était blindé à mort. Et y venait d’avoir un dentier neuf. Alors y me dit, bon, je le savais, c’qu’il essayait de me dire, y voulait que j’embarque son dentier. Il l’avait payé deux cent soixante dollars, ce dentier. Mais bordel, qu’est-ce que tu voulais qu’j’en fasse, moi, des dents à mon vieux ? J’allais sûrement les perdre, en plus. Alors j’y ai dit, au type, écoutez, j’y ai dit, y va probablement s’en sortir, d’une manière ou d’une autre, autant qu’ils les gardent, ses dents. Et ils les ont mises dans une boîte. Je les ai vus faire.
«; J’y retourne à peu près une semaine plus tard, j’veux dire, je l’aimais bien, mon vieux. Y tapait jamais sur personne. Ça l’rendait dingue, que Sandy, elle soit tout le temps à courir comme elle faisait, et que lui, y pouvait rien faire contre. Mais c’était pas un mauvais gars. Alors j’y suis retourné, j’y suis retourné le voir.
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Russell s’arrêta deux pas derrière Frankie sur le quai numéro deux de la station de métro MBTA, à Park Street.
– OK, dit-il, j’suis là. On y va ou quoi ?
Frankie s’appuya contre un des piliers rouges et blancs.
– Ça dépend.
– Ça dépend pas de moi, répondit Russel. J’suis debout depuis cinq heures moins le quart. J’suis complètement lessivé. Et en plus, j’ai l’occasion de baiser si j’y vais pas.
– Plus personne baise la nuit ou quoi ? Ma sœur, quand on était ados, tu pouvais pas l’obliger à rester à la maison le soir, Sandy, même en l’attachant. Maintenant, le mardi et le mercredi après-midi, elle sort. Ça fait cinq semaines que j’suis là et elle est jamais à la maison ces jours-là.
– C’est sûrement un pompier, dit Russell, un gars qu’est de service de nuit dans une caserne de pompiers. Jeune, en plus, à cause qu’elle sort pas le week-end.
– Ou un enfoiré de flic. Ça serait pareil avec un flic. J’y ai dit : “C’est pas mes affaires, Sandy, j’espère seulement que tu roules pas dans le foin avec un flic, c’est tout.” Elle me regarde. “Pourquoi ? qu’elle me dit. Qu’est-ce que vous avez, vous autres, que les flics ont pas ?” Cette môme, je la plains.
– C’est toi que tu devrais plaindre.
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« Moi, des jours pourris, j’en ai pas connu. J’y suis descendu pendant presque deux ans, dans ces tunnels, et des jours pourris, j’en ai pas eu. J’achetais pas des Ford Mustang pour apprendre à des p’tits cons à conduire, mais j’ai pas eu de jours pourris non plus.
« Le problème, l’Écureuil, c’est que quand je passais mes journées à faire ça, je pouvais pas en être sûr, à ce moment-là, que j’allais pas en avoir un de pourri, de jour, tu vois ? Quand j’ai commencé, je m’disais que c’était juste une question de couilles. J’veux pas te vexer ni rien, mais des couilles, j’en ai toujours eu, tu sais ? Et je pensais que je prenais ça bien parce que j’croyais qu’ça tenait qu’à ça et comme j’en avais, je risquais rien. Et après j’ai vu, je les ai vus sortir plusieurs gars qu’étaient descendus dedans, et les mettre dans les sacs verts, tu sais ? Et y en avait deux, ils en avaient plus, de couilles, quand y sont sortis, rapport à c’qu’ils avaient pas eu de chance, ils y étaient descendus cette fois-là, et ils avaient plus de bite non plus, et le charbon de bois, ça y fait rien, aux coupures et au reste. Ces putains d’explosifs planqués, ils avaient tout arraché comme si y avait jamais rien eu.
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– Écoute, dit Russell, tu devrais savoir. J’ai dû faire ceinture pendant presque quatre ans. J’aurais trouvé quelqu’un, y me l’aurait tenu, j’aurais baisé un serpent. Ces gonzesses-là, d’accord, tu les verrais, t’aurais pas envie de les violer, tu sais ? Mais putain, elles ont le tout à l’égout !
Un type corpulent, aux gestes mal coordonnés, fit son apparition sur le quai d’en face, direction sud. Il portait une combinaison de travail blanche et avait un seau en plastique bleu à la main. Il tourna le dos et s’abîma dans la contemplation du carrelage mural. Posa le seau par terre. Mit les mains sur ses hanches. Sur le mur, tracée à l’aide d’une bombe de peinture rouge, s’étalait l’inscription : T’ES DU SUD, SUCE-LA MOI. Il se baissa et prit dans le seau une bouteille de solvant et une brosse.
– Je voudrais bien pouvoir voir les choses comme ça, dit Frankie. J’arrive pas à fixer mon esprit sur rien. J’me disais, tout le temps j’me disais, putain, si jamais je sors de cette taule de merde, ce jour-là, toutes les femmes, ils ont intérêt à leur faire quitter la ville, tu sais ? Mais tu sais c’que j’fais ? Je dors tout le temps !
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– L’Écureuil, dit Russell, quand j’étais gosse, je planais en prenant du Cheracol2. J’ai jamais eu de problèmes. Quand je bossais pour mon Oncle Sam, j’avais des missions, fallait que je descende dans des tunnels, tu sais ? Avec du charbon de bois sur la gueule, je descendais dans ces tunnels, le calibre 45 à la main et le couteau entre les dents, putain, et je descendais dans les tunnels. Chaque jour, j’y allais, dans les tunnels. Si y avait rien dedans, c’était une super journée. Une journée pas trop super, t’avais probablement qu’une grosse saloperie de serpent dedans ou une autre bestiole de merde qu’essayait de te bouffer. Les jours plutôt mauvais, t’avais un niac maigrichon en bas avec un flingue qu’essayait de te tuer. Les jours qu’étaient pourris, c’était quand le niac y arrivait, ou quand y avait un morceau de fil de fer et y se trouvait que toi, y se trouvait que t’étais pas attentif ou va savoir quoi, et il était relié à un truc qu’explosait hypervite, ou t’avais une tige de bambou pointue planquée en bas, dedans, avec plein de merde de niac dessus, juste sous ta main, et là, tu te tapais ta septicémie galopante.
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