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Critiques de Georges Fourest (11)
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La négresse blonde

Ce recueil de poèmes date du tout début du XXème siècle, mais cela ne se sent guère. Georges Fourest écrit des vers réguliers et emploie des mots rares, mais il ne faut pas s’y fier, c’est très surprenant, plein de calembours, c'est souvent irrévérencieux, voire iconoclaste mais sans jamais se prendre au sérieux, car il fait preuve de beaucoup d’autodérision. Impossible de ne pas penser à Jarry ou même à Boby Lapointe en le lisant. Ses pseudo-sonnets sont déconcertants, ses pastiches des grands classiques très potaches. C’est une lecture qui surprend, et qui fait beaucoup de bien.
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La négresse blonde

Celui ci est un recueil de poèmes totalement déconcertant et hilarant. L'auteur ne se prend jamais au sérieux, il adore asséner sa poésie de mots rares et aussi pasticher les grands classiques du théâtre comme Le cid, Phèdre, Andromaque etc... Voici un extrait:



"que mon enterrement soit superbe et farouche,

que les bourgeois glaireux baillent d'étonnement

et que Sadi Carnot, ouvrant sa large bouche,

se dise: Nom de dieu! le bel enterrement!



Le linceul sera simple et cossu : dans la bile

d'un pédéraste occis par Capeluche vers

l'an treize cent soixante, un ouvrier habile

a tanné douze peaux de caprimulges verts ..."
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La négresse blonde

J'ai assisté il y a quelques mois, à un concert classique qui était entrecoupé de textes français des années 1880-1930.

C'est ainsi que j'ai découvert Georges Fourest, un artiste, un passionné de mots, de jeux de mots, de poésies et de parodies.





Voilà un titre qui va faire bondir toutes et tous les adeptes du wokisme.

Et je suis certain, connaissant son humour grinçant et décapant que si l'auteur revenait, il rivaliserait d'imagination pour rebaptiser son livre.



Ce livre est plus un recueil de textes plus ou moins courts, très ironiques, des pastiches, des poésies parfois aux mots crus et outranciers, avec des rimes facétieuses et malignes.

Georges Fourest manie à merveille l'irrévérence et la dérision.

La lecture de son recueil m'a fait le plus grand bien.



L'auteur ne se prend jamais au sérieux, il se définit parfois comme un bouffon. Cette fantaisie, cette petite folie, sont ses points forts qui donnent toute cette grande intensité et cette grande force à ses écrits.

Des écrits qui seraient aujourd'hui, passés au tamis du tribunal populaire.

Et qui seraient pour certains, interdits par la bien-pensance.

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Le Géranium ovipare

Ben oui, le titre est cool, ça vous fait envie à vous aussi de lire une histoire, hein, sur un géranium ovipare ? Ben le géranium, je n’en ai point vu la couleur, et quitte à parler de géraniums je préfère l’évocation qu’en fait Aldous Huxley dans ses « Portes de la perception » : « Cette masse de géraniums rouges et blancs, par exemple –elle était entièrement différente de ce mur en stuc à cent mètres de là, le long de la route. Mais l’ « istigkeit » de l’une et de l’autre était la même, la qualité éternelle de leur caractère passager était la même ».





D’un côté vous avez donc la blague potache de deux mots mis côte à côte sans vouloir dire grand-chose, de l’autre vous avez un beau scandale primitif à dérouler sous les petons de ceux qui touchent terre. D’un côté, le surfait, de l’autre, le fait. Ça tombe bien que j’aie lu ce passage des « Portes de la perception » ce matin, après être allée faire les courses au marché, ça me fournit un point de comparaison intéressant pour causer de ce recueil dont la fatuité se cache derrière un titre tout-à-l’égout. Le « tout », ce fut moi, « l’égout », ce fut la lecture.





Quelques poèmes font heureusement exception à cette généralité. Un peu de génialité, je vous prie. « Le rut vaincu » m’inspire beaucoup de sympathie :





« […] « Par Mithra ! »

s’écria-t-il, « ô rut générateur du monde,

« bâtard du vouloir vivre, à nous deux, rut immonde ! »

Il dit, s’arma d’un bon rasoir et se châtra. »





Les « Triolets en l’honneur de quelques romanciers vivants et trépassés » puent le moisi –trop longtemps qu’on ne les a pas sortis du placard ses poètes- mais quelques hommages peuvent s’apprécier d’eux-mêmes et sans mondanité. Gaiement méchants, c’est celui que je préfère :





« Vautel fait pipi sur l’autel

du dieu Stendhal, scandale immense !

A-t-il bu de l’eau de Vittel ?

Vautel fait pipi sur l’autel ! »





Et Georges Fourest, il n’a qu’à aller se faire fourrer. Forest, gentiment fais-toi fourrer les fesses Fourest…

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La négresse blonde - Le géranium ovipare

Sur un fauteuil en bois de poirier

(à moins qu'il ne soit de citronnier)

en chemise et pantalon, monsieur

fait des mines de mossieu.



Tandis que sa femme Hermione

qui jadis fut si bonne

mange des pets de nonne

en pensant au petit gone.



Il fait venir Georges Fourest

fils d'une fille de l'Est

Afin de passer un test

pour interpréter Monsieur Teste.



« Mon très cher garçon » lui dit-il

Pour seul essai fais moi un vers habile;

Alors celui-ci, en toute improvisation, s'écria

« qu'il est joli garçon l'assassin de papa ! »



Nous le lirons dans un bistro dont nous savourerons le sirop

En écoutant les Nibelungen par Anna Russell - oeuvre adultérine, posthume et putative de Georges Fourest.





Placez entre nos mains nos livres décadents :

Laforgue, Maldoror, Rimbaud, Tristan Corbière

mais pas de René Ghil : ça nous fout mal au dent.









Extraits et copies; la Négresse Verte, le Géranium Ovipare







©Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Le Géranium ovipare

Lorsque son premier recueil de poésie fut publié en 1909, le contenu était déjà anachronique. Que penser alors du « Géranium ovipare » datant de 1935 où la gaieté a laissé place à une forme de nostalgie mais la dérision étant toujours de rigueur. Aimant l'utilisation de mots rares typique de certains écrivains de la fin du XIXème siècle tels que Alfred Jarry, Mallarmé ou Léon Bloy, il est malheureusement resté figé dans cette époque.



Pour le choix du titre, à la manière des surréalistes, Fourest se sert de deux mots n'ayant aucun rapport entre eux afin de provoquer des images absurdes chez le lecteur.



Il n'évite pas certaines redites comparé à sa première œuvre, comme « Dernières volontés » qui fait irrémédiablement penser à « Épître falote et testamentaire pour régler l'ordre et la marche de mes funérailles ».

Mais il retrouve toute sa verve dans ce magnifique poème fleuve imprégné de nostalgie et de mélancolie intitulé « Épître à Pierre Dufay (rétrospective et littéraire)» où il énumère tous ses souvenirs de jeunesse quand il était encore un « avocat loin de la Cour d'Appel », le reflet de tout une époque en somme.

C'est sûrement l'un des meilleurs poèmes du livre. En voici un extrait :



« Est-ce bien vrai qu'ils sont finis,

Ces jours heureux, ces jours bénis ?

Dusses-tu me traiter de tourte,

Si beau que soit le paradis,

Duffay, Duffay, je te le dis,

La vie en ce monde est trop courte ! »



Le ton se fait volontairement sarcastique allant parfois jusqu'à la grossièreté, quelques fois tendre ou pathétique, se moquant bien des conventions sociales et de la morale bourgeoise de son époque.



« Le nouvel origène ou le rut vaincu me fait beaucoup penser à certains poèmes érotiques d'Apollinaire comme ceux qui se trouvent dans « Les onze milles verges ».



La qualité est tout de même inférieur à son premier ouvrage, « La négresse blonde », le poème le plus faible étant la deuxième et troisième partie des « Triolets en l'honneur de quelques romanciers vivants ou trépassés ». Ce poème est franchement insupportable.





Il reste en définitive que ce livre est un joyaux mineur bien trop méconnu de la poésie française. Malgré tout, Georges Fourest n'a rien d'un fat. Il l'est bien moins que les nombreux portraits au daguerréotype poussiéreux peuplant un certain nombre de greniers tombés dans l'oubli.
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La négresse blonde - Le géranium ovipare

Connaissez-vous Georges Fourest ? Non ? Alors vous manquez quelque chose, ou plutôt quelqu'un !

Nous sommes à la Belle Epoque, c'est-à dire à la toute fin du XIXème siècle et dans les premières années du XXème. L'histoire retiendra que c'est une époque frivole, insouciante et gaie (en tous cas dans les classes aisées), qui s'achèvera avec la guerre de 14. C'est également une époque bouillonnante sur le plan culturel, un concentré de gens d'esprit comme il y en a eu peu dans l'histoire de la littérature. Pensez-donc, dans un même endroit (Paris, et même plus précisément Montmartre), on voit se côtoyer Alphonse Allais, Jules Renard, Georges Courteline, les Guitry père et fils, Georges Feydeau, Alfred Jarry, Erik Satie, pour ne citer que les plus connus. Georges Fourest est l'un de ces auteurs poètes-humoristes, dont la principale caractéristique est de ne pas se prendre au sérieux. Avocat de profession, il indiquait sur sa carte de visite : "Avocat… loin de la Cour d'Appel". D'une désinvolture frisant l'insolence, mais toujours avec humour, il cisèle des poèmes impeccables que n'auraient pas reniés Mallarmé ou Hérédia. Il se souvient des grands anciens, de Villon à Hugo en passant par Corneille et Racine, en les parodiant de façon burlesque. Il est vrai que si la forme est plutôt classique, le fond, lui, lorgne du côté populaire, et sans aller jusqu'à la trivialité, affiche la plupart du temps une truculence réjouissante.

La Négresse blonde et Le Géranium ovipare, sont deux recueils de poèmes où l'auteur accumule les clins d'œil au lecteur, pastichant les poètes des temps anciens, revisitant effrontément les grands mythes antiques, égratignant au passage ses collègues poètes "falots" et pourfendant avec réalisme et humour, les petits travers de la vie de tous les jours.

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La negresse blonde suivi de Le geranium ovi..

Par un provocateur méconnu, deux recueils poétiques pleins de calembours, de parodies, de jeux avec les classiques, de verve scabreuse (voir "Carnaval de chefs-d'oeuvre" et les imprécations de Phèdre contre Hippolyte ), de lazzis contre les contemporains.

Délectation garantie!
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La négresse blonde - Le géranium ovipare

poésie moderne et étonnante. Humoristique, scatologique, lubrique, pastiche de grands poètes, poésie que ne se prend pas au sérieux, assez proche de ce qu'écrivait le grand Alphonse Allais. J'ai intitulé mon article Le géranium ovipare/La négresse blonde, parce que des deux livres, j'ai préféré le second : les poèmes sont des histoires, des tranches de vie réelles

Certains m'ont mis mal à l'aise, comme Bérénice, qui commence par ce vers : "Or donc, à la belle youtresse" et qui est un texte gênant parce que proche -ou carrément selon les opinions- de l'antisémitisme. Je ne peux pas affirmer que Georges Fourest le fût et n'ai rien trouvé qui puisse confirmer ni infirmer un tel dire dans mes recherches. Ces poèmes sont aussi à replacer dans l'époque du début du XXème siècle. Les idées dominantes n'étaient pas identiques aux nôtres et certains mots qui étaient en usage ne le sont plus. Qui dit encore "négresse" de nos jours ? Même pour parler de la friteuse ? (A ce propos, l'autre jour, dans un catalogue avicole, j'ai remarqué qu'une sorte de poules autrefois appelée "nègre-soie" est désormais appelée "soie"). Et pourtant même Serge Gainsbourg fin des années cinquante et début de la décennie suivant parlait encore d'"une négresse qui buvait du lait" ! Ne pouvant statuer sur l'éventuel antisémitisme de G. Fourest, je vous propose donc un dernier extrait, un peu long, mais tant pis, et si ce genre de poésie vous plaît, n'hésitez pas, on trouve ce recueil très facilement en occasion, sur Internet ou ailleurs.
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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Contes pour les satyres

J'adore Georges fourest mais je n n'avais pas encore lu celui-ci. C'est un recueil de 5 ou 6 récits l'histoire tant est qu'il y eût une, ne présente pas grand intérêt, si ce n'est de choquer l' heureux bourgeois pudibond de la belle époque qui n'avait encore pas vu grand-chose (fortunatos nimium, sua si bona norint) cette dernière parenthèse pour vous donner un aperçu du style qui m'enchante avec juste un soupçon de pédanterie.
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En quête de réponses

C'est le troisième ouvrage consacré par Yannick Beaubatie à Georges Fourest (1864-1945) dont il est spécialiste, aux excellentes Editions Du Lérot.



En première partie de celui qui vient de paraître, En quête de réponses, une dense et savoureuse présentation de la période (les années comprises entre 1890 et 1945) durant laquelle Fourest fut actif.

A la fin du XIXème du siècle, les poètes et romanciers français ont parfois bien du mal, pour vivre de leurs oeuvres, à se frayer une voie vers un public populaire très friand de presse, de théâtre de boulevard, de feuilletons, et autres écrits devenus marchandises depuis peu. Les écrivains qui refusent d'obéir à la loi du commerce, de la massification de la culture et de la soumission aux goûts les plus répandus et donc ordinaires, se jugent – sans réel déplaisir, d'ailleurs – incompris, mais ne consentent pas pour autant à s'abaisser vers le peuple. Ils ne pensent qu'à la hauteur de leur art et ne veulent pas s'intéresser aux avantages financiers qu'il pourrait leur conférer. La caste qu'ils constituent les occupe au plus haut point, ils veulent la définir, la décrire, la caractériser, et se différencier des autres types d'écrivains, ceux qui ont du succès mais dont les exigences s'avèrent bien trop plébéiennes. Qui sont-ils, ces aristocrates de la plume ? Baudelaire, Huysmans, Barbey d'Aurevilly, Villiers de l'Isle-Adam, Mallarmé, Rollinat, pour les plus connus… Discret en leurs rangs, figure singulière et originale, se détache Georges Fourest (1864-1945). Yannick Beaubatie concentre sa réflexion sur le poète qui, lui, se démarque de ses honorables confrères en reconnaissant se soucier à la fois de plaire à un certain public (« quand ce ne serait que pour la pécune, voyons ! ») et de le respecter, tout en sachant que la gloire se fait souvent posthume. Il sera le distingué styliste que nous connaissons, le joyeux et fantasque créateur de la célèbre Négresse Blonde, entre autres.

Le parti pris de Yannick Beaubatie est de s'intéresser ici aux interviews et enquêtes foisonnant à cette époque dans la presse, littéraire ou non. Comme ses confrères, Georges Fourest se plie de bonne grâce aux questionnaires, pensant y glaner quelques lecteurs sans doute, mais aussi désireux de figurer, à titre d'écrivain, dans cette sorte de fresque typologique censée refléter la société et plus particulièrement le microcosme littéraire de son temps. Ainsi les lecteurs de ces enquêtes publiées par la presse nationale et les petites revues (L'Ermitage, La Plume, La Connaissance...) pourront-ils mieux appréhender les courants artistiques et littéraires de leur époque, mais aussi mieux cerner la personnalités des écrivains, souvent les mêmes, interrogés par les journalistes et dans l'intimité desquels ils ont l'illusion de pénétrer.



C'est à la même démarche, mais un siècle plus tard, que nous invite Yannick Beaubatie à propos de Georges Fourest. En effet, son considérable travail de recherche l'a amené à rassembler en deuxième partie de cet ouvrage, chronologiquement, toutes les réponses du poète aux sollicitations, questions et enquêtes qu'il reçut par courrier, mais aussi à les annoter de manière très précise. Libre au lecteur, alors, de construire son propre portrait du poète que l'on retrouve « interrogé » sur les thèmes les plus divers comme la politique, la littérature, ses confrères, ses souvenirs scolaires, la beauté de la femme, le nudisme, la postérité, ses rêves ...

Des lignes se dessinent, évidentes, l'homme est très attaché à son Limousin natal, aux facéties et pirouettes, à une forme de légèreté - en apparence seulement - , il est cultivé, sincère, humble, ironique, parfois rosse… D'autres nuances apparaissent aussi, plus ténues, sa tendresse pour ses enfants, son ironie à propos des critiques, par exemple ... En un style soigné, même pour répondre à la plus prosaïque des questions, il se révèle, par petites touches. Et puis, autre attrait de ce livre, il se détache des questions posées même un autre tableau, celui d'un temps pas si lointain, mais bien à l'opposé du nôtre, en ses préoccupations.



Cet ouvrage s'adresse d'abord aux spécialistes de Georges Fourest, bien sûr, étudiants, universitaires, lettrés ou curieux s'intéressant aux courants littéraires et à l'histoire de la presse de cette époque. Mais il séduira tout autant les amoureux des années coïncidant à peu près avec la Troisième République et leur bouillonnement créatif, ainsi que les historiens, sans écarter les lointains descendants des premiers lecteurs de l'inoubliable Négresse Blonde parue en 1909 (parmi lesquels je compte) dont l'enfance fut ponctuée de rires et sourires dus à Fourest. Tous prendront plaisir à lire ce livre aussi riche et fouillé que divertissant.
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