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Critiques de Georges Van Linthout (52)
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Braquages et bras cassés

Deux hommes cagoulés sortent à toute vitesse de l'abbaye de Val-Dieu, deux sacs de sport bien remplis à la main. Aussitôt, ils grimpent dans une voiture, conduite par Jean-Marie. Une fois arrivés au port, ce dernier abat froidement ses deux co-équipiers, histoire d'avoir moins de pactole à partager, et appelle Eddy pour le prévenir que tout est ok. Arrivant à bicyclette, l'homme prend aussitôt des initiatives, flingue Eddy et balance son corps à la flotte...

Boule, un vieux garagiste, troque sous le regard éberlué de ses deux fistons, Gaz et Dante, qui bossent avec lui, une BMW contre une vieille pétarade. Ignorant ce qui se cache dans le coffre de la voiture, Boule ne sait évidemment pas à quoi il vient de s'exposer puisque ses gamins le retrouveront, le soir-même, mortellement blessé dans son garage...



Voilà un scénario qui ne manque pas d'originalité et de maîtrise. En effet, Benjamin Fischer nous livre la version de ce braquage en trois points de vue différents, sans ordre chronologique. Un braquage perpétré par des bras cassés, fomenté par des hommes véreux, tous à la gâchette facile. Des points de vue qui permettent, au fil des séquences qui s'imbriquent, de comprendre le déroulement des faits, les tenants et les aboutissants. L'auteur nous offre ainsi un album à la fois noir et cocasse, tant les protagonistes sont tous des bras cassés et ne maitrisent rien. Un scénario choral fantasque, parfaitement maîtrisé et au final inattendu. Graphiquement, Georges Van Linthout, de par un lavis en noir et blanc élégant, nous plonge dans une ambiance grisâtre et réaliste aux décors désolants.

Père et fils réunis pour un album truculent...
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Goat Mountain (BD)

Nord de la Californie, en cet automne 1978, le fiston, aujourd'hui âgé de 11 ans, est dorénavant assez grand, d'après les lois familiales, pour accompagner son grand-père, son père et un ami de ce dernier à la chasse et tuer son premier cerf. Ils se rendent en voiture dans la concession forestière familiale, Goat Mountain. Une route parfois difficile d'accès, suite aux éboulements dus aux fortes pluies. Après un bizutage qui a mis en rogne le fiston et fait éclater de rire les trois hommes, le fiston est définitivement prêt et n'aspire qu'à tuer. Arrivé à la barrière qui donne accès au domaine, l'ami remarque aussitôt un braconnier qui ne se cache même pas. Le père propose alors à son fils de regarder avec son fusil. Une 300 magnum, une arme pour abattre des ours, en main, l'œil rivé dans le viseur, celui-ci observe le braconnier à travers la lunette, place sa main sur la gâchette... et tire ! C'est la stupéfaction. Les hommes ne comprennent pas pourquoi il a fait ça, qui plus est, sans montrer le moindre remord...



Cet album, adaptation éponyme du roman de David Vann, nous entraine sur les terres de Goat Mountain où une partie de chasse vire au drame. Pour sa première partie de chasse, le fiston, pour devenir un homme, doit tuer, dépecer et manger le cœur d'un cerf. Comment expliquer alors que celui-ci, dont on ignore le prénom, tire, presque de sang-froid et sans l'ombre d'un remord ou de culpabilité, sur un braconnier qui se trouvait sur les terres familiales ? Dès lors, un sentiment de malaise, de sidération et d'incompréhension s'installe, allant jusqu'à diviser les trois hommes quant à la conduite à adopter. Se taire et cacher le cadavre ? Prévenir les autorités ? Profondément sombre, dans une ambiance de plus en plus tendue, cet album traite, de manière originale, divers thèmes tels que les rites familiaux, la place au sein d'une famille, la violence sous-jacente, la morale, la résilience, les armes à feu... Ce huis clos au cœur des montagnes met, finalement, en évidence, cette violence, presque innée, enfouie en chaque homme, renforcée par ce dénouement inattendu et sans concession. Graphiquement, l'ambiance oppressante, malaisante, est parfaitement rendue par ces nuances de gris, agrémentées ici et là d'une seule couleur.



Un récit noir sur la nature humaine...
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Goat Mountain (BD)

J'ai rarement vu une partie de chasse aussi cruelle dans le genre partie de chasse qui se termine mal. Je suis ressorti de cette lecture avec beaucoup de dégoût sur la nature humaine. Nous avons un gosse de 11 ans qui tue volontairement un homme et des adultes qui tentent de lui faire la morale sur la nature de son geste.



Oui, on aura droit à une exploration de la violence et de la punition comme une espèce de rite de passage avec une grande tension palpable. Bref, le milieu des chasseurs répond à certaines règles qui semblent être parfois en marge. Les personnages sont d'ailleurs fortement antipathiques et il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.



Un mot sur le dessin pour dire qu'il est tout de même assez magnifique avec ses nuances de couleurs. C'est un crayonné tout à fait abouti. Le trait est lisible et expressif ce qui rend la lecture assez agréable dans son ensemble.



C'est tiré d'un roman de David Vann dont j'ignore tout. Je ne peux dire si l'adaptation est réussie ou pas. Mon propos sera d'ailleurs tout autre.



En effet, je n'ai pas trop aimé cette lecture non pas que cette BD n'a pas les qualités intrinsèques adéquates. La sauvagerie ne me passionne sans doute pas tout comme la chasse à l'homme. Oui, il est question d'une violence latente qui se manifeste d'un coup.



Maintenant, un public en quête de réponse sur le parcours initiatique d'un jeune garçon abandonné par ses instincts sauvages pourra sans doute y trouver son compte. Bref, une lecture qui ne laisse pas indifférent !
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Braquages et bras cassés

Le titre aurait tout aussi bien pu afficher Braquages de bras cassés.

Une attaque parfaitement orchestrée de prime abord.

Dans le tableau, incluez-y la présence de deux bouffons de la cambriole aux neurones puissamment frigorifiés.

La résultante, des dommages collatéraux inimaginables et un goût fraîchement prononcé pour la vengeance définitive.



Liège.

Ciel gris, humeur des protagonistes raccord.

Une histoire en trois actes.

Trois tableaux distincts pour un seul et même récit.

Ce même drame vu par l'oeil de tous les acteurs.

Le procédé est original.



Un dessin en noir et blanc pour coller au plus près à l'ambiance générale, le ton est donné, inutile de sortir les cotillons, ce serait gâché et totalement inopportun.

Les aspirations des uns et des autres sont toutes les mêmes, sortir de cette impasse de vie sans véritablement y croire ni s'en donner les moyens.

Des auteurs attachés à leur ville qu'ils croquent joliment, y relatant même certains faits réels dans un final justicier tragique.

Trois angles d'approche originaux convergeant vers un épilogue forcément dramatique.

Le moment est plus que plaisant malgré ce fichu ciel apocalyptique omniprésent.
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Goat Mountain (BD)

« Tu ne peux pas tout enterrer. Certaines choses refusent d’être enterrées ».



Les adaptations graphiques sont toujours un exercice périlleux, qui plus est sur un livre étranger qui se heurte alors à la nécessité d’une double traduction : celle du texte original et celle de l’esprit du livre à retranscrire en images.



Défi relevé haut la main par O. Carol et Georges Van Linthout dans leur adaptation de Goat Mountain du grand David Vann, œuvre violente et mystique dont la tension permanente est parfaitement rendue dans leurs planches.



Cette partie de chasse initiatique qui tourne mal sur les terres montagneuses familiales entre un jeune garçon, son père, son grand-père et un ami de la famille avait pourtant tout d’une fête joyeuse. Avoir – enfin – son propre fusil et l’espoir de tuer son premier cerf à onze ans, marque l’entrée dans le monde adulte, celui des hommes.



Il suffira d’un braconnier, d’un coup de feu accidentel et d’un cadavre pour que la fête soit finie et que le cauchemar commence, dans cette nature dont l’hostilité et l’inhumanité devient alors comme une évidence.



Goat Mountain est une longue métaphore des angoisses qui parcourent et marquent l’œuvre de Vann : la violence bien sûr et l’instinct animal et mortel que renferme chaque homme ; mais aussi la responsabilité et les conséquences ; la filiation, les liens familiaux et ce qu’on en fait ; le remords et les conséquences ; la résilience et le vivre avec…



Et enfin ce parallèle religieux, toujours flottant et traversant dans les livres de Vann, ici illustré par la métaphore de Caïn et Abel, fratricide historique. Un parallèle qui m’avait semblé pesant dans ma lecture originelle, et beaucoup moins ici.



En épurant volontairement le dessin où le noir domine en étant régulièrement et violemment réhaussé de rouges sanglants, de verts apaisants ou d’ocres inspirants, les deux auteurs réussissent à mettre en valeur le côté très sombre de l’esprit du texte, et le combat moral permanent qui traverse la plupart des protagonistes. Une réussite !
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Conquistador

Un vieux chanteur belgio-franco-monaco-jveupapayerdimpot-suisso-americano...déclamait en son temps : toute la musique que j'aime , elle vient de là , elle vient du blues !

Si le mystère persiste quant à sa prochaine demande de naturalisation , l'on se trouve cependant rassuré quant à l'origine de ses influences qui semblent , elles , beaucoup plus localisées...



Mais foin de galéjade , s'il est un personnage bien plus légitime en matière de Blues , c'est bien Bud Leroy !

A la veille d'un ultime concert qu'il appréhende comme une dernière danse avant que la grande faucheuse ne vienne sonner la fin de la récré , cette légende du Blues se confie à l'un de ses jeunes guitaristes en le pressant , s'il devait lui arriver malheur sur scène , de sauver prioritairement sa guitare et non l'idole qui tirerait sa révérence sur un dernier solo magistral .



Bud Leroy , c'est la Louisiane ségrégationniste des années 30 et ses bayous légendaires . C'est avant tout la pauvreté dans un chaos familial indescriptible puis l'alcool plus que de raison pour panser les blessures du cœur et de l'âme . C'est finalement cette musique si particulière appelée à l'élever au rang d'icône ! Indissociable de sa Gibson Flying V , Leroy en tirera toute sa quintessence pour devenir , aux yeux des puristes , rien moins qu'incontournable !



Un récit testamentaire magistralement crayonné . A l'image de cette musique , un lavis bicolore de toute beauté pesant comme une chape de plomb , triste et douloureusement prégnante , qui vous arrache les tripes et vous berce le cœur d'une langueur monotone d'un unique et enivrant riff , le fameux accord Ebeebe , fondateur du Blues .

Un sujet parfaitement maitrisé puisque les auteurs n'en oublient pas les légendes , notamment celle de Robert Johnson , l'inventeur du Blues qui aurait rencontré le Diable à un carrefour et vendu son âme afin d'en être totalement investi .



S'adressant aux connaisseurs comme aux néophytes dont je fais partie , cet album atteint parfaitement son but en distillant , page après pages , un peu de vague à l'âme au lecteur forcément touché par un tel parcours...



Conquistador : tu m'as conquis , j't'adore...

http://www.youtube.com/watch?v=m9v5Oevbyx8
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Caméra Café, tome 2 : Ça va bien faire chier la ..

Au détour de la salle d’attente de mon coiffeur habituel, j’ai profité de quelques minutes de temps libre pour me plonger, puisqu’il était en libre service, dans le deuxième tome de l’adaptation en bande dessinée de la fameuse série à succès de M6, Caméra Café.



Plutôt amateur de la série, j’ai évidemment des attentes précises concernant ce nouveau format, sorti alors que le support original commençait à flancher un petit peu niveau audiences et inspiration des scénaristes. Ce deuxième tome, intitulé « Ça va bien faire chier la direction ! », semble parfaitement dans le ton des meilleurs épisodes télévisés avec quelques bons mots bien sentis (notamment sur le syndicalisme d'hervé) et, dans l’ensemble, on retrouve une ambiance bien connue et appréciée.

Malheureusement, à côté de ce petit pan positif, le reste fait bien pâle figure pour vraiment mettre en valeur le matériau initial. L’intrigue est servie sous forme d’historiettes, pourquoi pas, cela peut coller à l’identité de la série, mais elles sont très inégales dans leur intérêt comme dans leur longueur. De plus, les personnages apparaissent encore plus méchants que dans la série télévisée. Enfin, pour parler un petit peu dessins, le résultat final fait quand même peine à voir avec un trait très grossier et une ressemblance avec les personnages originaux uniquement appuyée sur Hervé et Jean-Claude, les deux stars, mais pour les « faire-valoir » et autres personnages secondaires, c’est un peu au petit bonheur la chance. Bref, d’énormes points négatifs pour cette adaptation particulièrement commerciale, même si le récit proposé ici est normalement complètement original dans sa création.



Un tome (et sûrement les autres de la même façon) à lire en coup de vent donc, et en tout cas à ne pas acheter sous peine de regretter son achat, désolé pour CALT (C’est À La Télé, société de production, entre autres, de Caméra Café). Se refaire les séries en DVD ou sur internet suffira largement aux fans de la première ou de la dernière heure.



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Goat Mountain (BD)

Nous sommes en 1978, au nord de la Californie. Un gamin accompagne son père, son grand-père et un ami de la famille pour l'annuelle partie de chasse. Pour ses 11 ans, le môme aura le droit de tirer son premier cerf. « Une part de moi n'aspirait qu'à tuer, constamment et indéfiniment. » (p. 26) Mais alors qu'il aperçoit dans son viseur un braconnier sur les terres familiales, il commet l'irréparable et n'en ressent aucune honte. « C'est injuste... si ça avait été un cerf, tout le monde me féliciterait. » (p. 37) Après la sidération, les adultes doivent décider de la suite : reporter l'accident aux autorités ou laisser la loi de la nature reprendre le dessus. « Ce qui était instinctif porte soudain le poids d'une conséquence, notre nature animale trahie par la conscience. » (p. 87) Les jours passent dans ce coin de montagne et de forêt perdu. Faire semblant est impossible : il faut affronter l'affreuse réalité. Les 4 protagonistes pressentent que l'un d'eux ne redescendra jamais dans la vallée.



Voilà une adaptation à la hauteur de l'original ! Par la maîtrise parfaite des couleurs, le rouge en touches magnifiquement dosées, les auteurs montrent l'horreur, la mort, la putréfaction du corps et de l'âme. Le texte de David Vann m'avait submergée d'émotion : c'était le quatrième texte de cet auteur que je lisais et c'est avec celui-là que j'ai complètement compris l'immense talent de Vann. La bande dessinée reprend avec une remarquable économie de mots les grands thèmes du livre : la disparition des grands troupeaux, la décrépitude des valeurs morales et la pulsion de mort nichée au creux de chaque humain. « Nous aurions pu être n'importe quel groupe d'hommes, à n'importe quelle époque. La chasse, une manière de revenir en arrière pour atteindre un millier de générations passées. La première raison de nous regrouper, pour tuer. » (p. 8)



Je vous recommande autant cette bande dessinée que l'œuvre de David Vann en général.
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Brian Bones, Tome 1 : Roadmaster

Brian Bones, surnommé « Nonosse » par les crétins, est expert-enquêteur auprès d'une société d'assurance automobile, la MAAC.



Bergson, son boss, en a marre de rembourser pour de sérieux dégâts qui concernent tant la voiture que le conductreur. Dans un tournant, même pas méchant, les voitures sortent de route et finissent contre un rocher dans le fossé. Brian s'en va voir sur place s'il y a une explication à cette étrange loi des séries… 4 accidents 4 Buick Roadmaster…





Critique :



Le surnaturel dans les histoires de détectives, est-ce une bonne idée ? Moi, cela ne m'emballe pas trop… Même si un indien, mi-garagiste, mi-shaman, traîne dans le coin. Si j'ai bien un reproche à adresser à l'auteur, Rodolphe (Daniel Jacquette est la suite de son nom), un Français, c'est ce mélange de deux genres qui pour moi ne sont pas très compatibles… J'aime la crédibilité dans une histoire de détectives, alors quand un auteur s'en éloigne, mon sang se fige et l'histoire perd de son intérêt…



Heureusement, une BD, c'est aussi le dessin (et c'est indispensable, aurait dit La Palisse s'il avait connu ce genre, mais à l'époque de François Ier, ce type de littérature était tellement mineur qu'on n'en a aucune trace) ! Et là, je déguste cette bande dessinée, typiquement franco-belge, grâce à la ligne claire de Georges van Linthout. Ce Belge parvient à reproduire de magistrale façon les lignes des grosses américaines (je parle des Buick et autres engins motorisés, je ne veux pas me ramasser un procès parce que j'aurais offusqué une quelconque ligue de femmes made in USA). Les décors ont l'air d'être tout ce qu'il y a de plus amerloques, du moins pour l'Européen que je suis et qui n'y a jamais mis les pieds. J'apprécie les couleurs qui contribuent à rendre les atmosphères des différentes scènes. Georges van Linthout a retrouvé les formes et les couleurs des véhicules des années cinquante, et c'est un régal pour les yeux de ceux qui s'en souviennent.



Il n'aurait pas fallu grand-chose dans le scénario pour en faire un vrai polar tout à fait crédible…

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Goat Mountain (BD)

Après l’adaptation graphique de « Sukkwan Island » par Ugo Bienvenu, voici celle de « Goat Mountain », autre roman de David Vann que j’ai particulièrement apprécié. Deux adaptations aux styles très différents assurément. Le scénario de O. Carol (la fille du dessinateur) reprend très fidèlement la trame de l’histoire de « Goat Mountain » et parvient en 130 pages à en extraire parfaitement l’essence. Les dessins et couleurs de Georges Van Linthout m’ont réellement emballé. Planches crayonnées en noir, lavis d’aquarelle et rehauts de couleur parcimonieux, souvent limités à une seule teinte, l’identité graphique de cette adaptation fait mouche. Elle rappelle évidemment le manteau rouge de cette petite fille juive dans « La liste de Schindler », un détail tragique qui saute aux yeux au milieu du noir et blanc. Certaines planches sont davantage colorées, celles qui mettent en lumière la beauté de la nature, ou ces tableaux en pleine page aux accents poétiques et symboliques.



Bien sûr, la dimension religieuse et spirituelle du roman est fortement escamotée ici, mais ce n'est pas ce qui prime. Ce qui est au cœur de cette histoire, c’est cette violence atavique, cette animosité entre le fils, le père, le grand-père et l’ami de la famille. Partis chasser sur les terres familiales de Goat Mountain, le groupe va croiser le chemin d’un braconnier que le jeune narrateur de cette histoire va observer à travers la lunette du fusil de chasse de son père, jusqu’à ce moment dramatique qui les fera tous basculer dans une ambiance infernale où les repères éclatent, où la morale est dépecée comme une bête, où l’innocence d’un enfant est éventrée et ce qui en sort exposé comme des entrailles fumantes.



La dynamique des planches est immersive, la voix off du jeune garçon permet de plonger dans sa psyché dysfonctionnelle, reprenant par moments cette syntaxe déstructurée qui fait la griffe de David Vann. Une adaptation réussie tout aussi sombre et brutale que le roman original.
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Caméra Café, Tome 1 : T'en veux ? T'en veux ?

Six tomes parus ( T’en veux t’en veux ?, Ça va bien faire chier la direction, Ça va déchirer ce soir, Et qui plus outre, C’est nous qui offre et Tout baigne) plus un best-of (Plus best que ça…). J’ai arrêté le tir au bout du troisième.

On sent trop le produit dérivé pour surfer sur le succès de la série et prolonger les rentrées d’argent. Le calendrier est explicite : une série s’arrête, une BD s’éveille.



Seul bon point, les gags sont inédits et s’offrent à l’occasion d’autres décors que l’espace détente et sa machine à café.

Le premier volume, T’en veux t’en veux ?, ne prend pas la peine de planter le décor ni les personnages, on comprend donc qu’il s’adresse à ceux qui connaissent déjà la série et laisse les autres à la porte. Les personnages, hors le duo phare Hervé Dumont et Jean-Claude Convenant, point de salut, les autres restent sous-exploités, voire anecdotiques. Pas simples non plus à reconnaître pour certains, pas très ressemblants avec leurs modèles humains, même en tenant compte du trait propre à la caricature. Surtout, là où la série était drôle à l’écran, elle l’est beaucoup moins sous forme de cases. Au mieux, on sourit sans vraiment se marrer. L’ensemble se révèle très inégal. (Tu remplaces “cases” par pellicule et tu as pour le même prix mon avis sur le film Espace Détente.)
Lien : https://unkapart.fr/camera-c..
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Gene Vincent : Une légende du rock'n'roll

Be bop a lula, tout le monde connait cette chanson, mais son auteur et chanteur est certainement moins connu.

Rodolphe raconte la vie de ce jeune américain des années 1950 qui composa cette chanson à la guitare sur son lit d 'hôpital alors qu'il y était soigné après un accident de moto.

Succès fulgurant à cette époque où Elvis Presley était la Star , où Gene Vincent était l'ami d'Eddie Cochrane , l'époque faste du Rock and Roll.

Gene Vincent connait entre 1956 et 1958 un énorme succès mais les albums suivants sont moins bons, Gene a un caractère difficile et boit beaucoup, il perd don grand ami Eddie dans un accident de voiture et les années suivantes deviennent difficiles , il enchaine les tournées minables et meurt à 36 ans d'une hémorragie digestive.

Difficile de transcrire dans un album de Bande dessinée une époque si riche , le graphisme est assez plaisant, plutôt sombre .

J'ai surtout ressenti un manque, on reste extérieur à cette histoire , on ne sent pas l'enthousiasme autour de la musique , dommage.

Be bop a lula, she's my baby ...

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Goat Mountain (BD)

Goat Mountain... Lorsqu'une partie de chasse initiatique vire au cauchemar symbolique..



Il aura fallu d'un tir accidentel. Le narrateur nous raconte ce qu'il a vécu à onze ans alors qu'il entamait sa première chasse en compagnie de son père, de son grand-père et d'un ami de la famille. Un récit sec et sans concession sur le retour à une violence primal assortie avec les règles d'une nature qui ne fait aucune concession. Cette adaptation graphique d'un des romans de l'auteur américain de David Vann nous transporte et nous oppresse. La forêt devient un huit-clos anxiogène emprisonnant trois adultes et un enfant dans une atmosphère de tension et de violence jusqu'à un final saisissant et irréversible.

Le scénariste O.Carol a réalisé un excellent travail d'adaptation. Je n'ai pas lu le roman original mais l'auteur a donné corps à une bd à part entière qui ne souffre nullement d'aucun verbiage inutile et qui est surtout transporté par la voix désabusé et lucide du narrateur. Mais, c'est bien le dessin de Georges Van Linthout qui donne vie à Goat Mountain. Avec une colorisation réduite, se perdant dans les nuances de blancs et de gris , assombris par les tons ocres ou écarlates, parfois illuminé par le point de vue encore trop naif d'un enfant, le dessinateur retransmet visuellement toute la férocité de cette partie de chasse qui oscille entre initiation et meurtre. L'image du grand-père massif porté par une logique à la fois barbare et rationnel est tout simplement effrayante. Sa silhouette règne en maître dans cette bête, une silhouette dont l'ombre recouvre celle d'un enfant qui semble sur le point de suivre ses traces.

Goat Mountain est un roman graphique porté par une sécheresse enivrante, un thriller impactant sur les mécanismes d'une violence impitoyable au cœur de la nature des hommes.

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Caméra Café, tome 2 : Ça va bien faire chier la ..

Je n'ai pas aimé cette B.D . C'est tout de suite moins drôle lorsqu'on connait la série... Les dessins sont vraiment pas top et en plus de ça, je trouve l'humour assez décevant. Il fallait bien que je teste un jour : J'en ai lu une, ok, j'en lirai pas d'autres.
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Caméra Café, tome 3 : Ça va déchirer ce soir !

Troisième épisode, Ça va déchirer ce soir… ou pas. J’ai juste eu envie d’arracher l’album tellement il est mauvais. Mais bon, on me l’avait prêté, j’ai été sage. Un machin torché à la va-vite, consternant, où le dessin des personnages ne ressemble plus à rien, même JC et Vévèr à peu près épargnés jusqu'ici.
Lien : https://unkapart.fr/camera-c..
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Caméra Café, tome 2 : Ça va bien faire chier la ..

On prend pour le tome 2 les mêmes que dans le premier et on recommence. En pire, avec des gags pas drôles.
Lien : https://unkapart.fr/camera-c..
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Caméra Café, Tome 1 : T'en veux ? T'en veux ?

Un premier album BD sur la série éponyme « Caméra Café » loin d’être époustouflant. J’avouerai que ce n’est pas le programme court d’humour que j’appréciais le plus - il me faisait rire mais sans plus - mais sa version BD est loin d’atteindre l’humour de la série TV, vous imaginez bien que j’ai été encore plus déçu par cette version bande dessinée.

L’intention était pourtant louable d’aller plus loin que la télé en allant au-delà de scènes devant la machine à café ; on découvre ainsi les personnages dans des autres lieux ainsi que des éléments seulement mentionnés dans la série TV (la Xantia de Jean-Claude par exemple) ; mais au final les gags sont fades. De plus, je ne me fais pas du tout aux dessins des personnages qui ne sont pas du tout ressemblants, à commencer par Jean-Claude qui a un visage complètement raté.

Bref, c’est une déception pour moi qui imaginait que cette BD allait renforcer mon intérêt pour la série, c’est raté !
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Goat Mountain (BD)

1978, au nord de la Californie. Comme chaque année, un jeune garçon participe à une partie de chasse en compagnie de son père, de son grand-père ainsi que d'un ami sur les terres familiales à Goat Moutain.



Mais cette année, tout est différent. Notre héros vient d'avoir onze ans et il est impatient à l'idée de pouvoir enfin abattre son premier cerf. Un week-end initiatique où tout dérape brutalement lorsque l'enfant tire sur un individu sans l'once d'un remords. Une discussion houleuse s'amorce alors entre les hommes. Faut-il le dénoncer ? Une confrontation dont tout le monde ne sortira pas indemne.



Dès le début de cette histoire, on éprouve rapidement un sentiment de malaise face à l'acte de cet enfant qui n'éprouve aucun sentiment de culpabilité.



On retrouve toute la violence et l'atmosphère oppressante qui caractérisent les récits de David Vann grâce principalement aux planches en noir et blanc rehaussées d'une touche de rouge qui saute aux yeux, à l'image du sang versé dans ces pages.



Une lecture dérangeante avec cette bande dessinée qui nous emmène au plus près de la noirceur de l'âme humaine.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Goat Mountain (BD)

. DÉSTABILISANT.



J'ai rarement abandonné un ouvrage alors là je suis un peu perplexe. Je crois que cette bande dessinée n'était pas faite pour moi.



Amateur de thriller un peu sanguinolent et violent ce roman graphique peut vous plaire. On y voit un jeune garçon découvrir les premières facettes de la bête noire qui sommeil en lui.



Lors d'une partie de chasse en famille qui dérape, il tire accidentellement (ou pas d'ailleurs je n'ai pas compris) sur un homme. S'en suit un malaise général pour savoir comment réagir à ce crime. Le grand père se montre sans scrupule envers son petit garçon au grand désarroi du papa. Les choses vont vite prendre une tournure inquiétante.



Les actes insoutenables s'enchaînent. Et c'est là que j'ai lâché la lecture. Cette histoire fut très malaisante pour moi. Trop noire à mon goût. Je ne prenais pas de plaisir à découvrir cet univers sombre et sordide.



L'ambiance est d'ailleurs extrêmement bien détaillée et réussie à travers les illustrations.



J'adore énormément @phileas_bd et leurs inombrabres bandes dessinées, toutes plus réussies les unes que les autres mais pour une fois le charme n'a pas opéré. Ça ne m'empêche pas de me languir des futures lectures à venir !



Et vous, aimez vous les ambiances noires et oppressantes ou êtes vous parfois dépassé ?
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Conquistador

Le dessin, un dessin au crayon, un dessin d'une précision inouïe, d'une gravité extrème, un dessin qui à lui seul suffit à vous faire ouvrir cet album. (Et pour moi à mettre 3 *) La prouesse est d'autant plus grande que ce dernier nous raconte la naissance du blues, qu'il est très ciblé.

Certes il parlera forcément plus aux guitaristes et passionnés de ce type de musique, car les références musicales et techniques sont nombreuses.

Mais le détour peut réserver une surprise à certains et certaines.
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