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Critiques de Gérard Lauzier (28)
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Lauzier : Portrait d'artiste

Neuf années après Souvenirs d'un jeune homme, Lauzier régale ses lecteurs d'une suite à peine moins rosse de la vie de Michel Choupon.

Rosse, mais toujours vraiment très drôle!

Marié à Rolande, deux enfants, Michel Choupon vit désormais à Mont-Redon.

La cité est l'archétype de la ville de province, avec sa vie intellectuelle et artistique que Lauzier étrille sans concessions.

Michel Choupon a 28 ans et s'occupe des décors d'une pièce de théâtre amateur. L'occasion, pour lui, de tomber amoureux de la séduisante et bourgeoise Madeleine... Puis de la caissière de Mamouth, projetée sur le devant de la scène grâce à la reproduction de sa chambre à coucher!

Lauzier pousse loin l'ironie, en infligeant au tout Mont-Redon une pièce d'avant-garde de Jean-Noël Mitte et une Semaine du Cinéma ouzbek (surtout visuel, puisque les films étaient sous titrés en danois!).

Enfin, je ne vais pas tout raconter quand même de cet excellent album, dans le belle lignée de Tranches de vies, La course du rat ou La tête dans le sac!

De la belle ouvrage dans le grinçant et la chronique provinciale!

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Lauzier : Tranches de vies, tome 3

Tranches de vie tome 3, c'est une demi-douzaine de courtes histoires à la saveur inégale.

Trois pour moi ressortent de cet album du début des années 80.

1) Des vacances rêvées.

Laurent à un ami qui a besoin d'une planque, les flics sont après lui. Il propose à son pote Marc, en vacances à Saint Trop de l'héberger le temps que les choses rentrent dans l'ordre. Ancien militant dans sa jeunesse, Marc accepte de prendre sous son toit ce truand, même si ce soir la fête bat son plein. Commence alors un beau bordel.

2) Mon papa, ma maman et ma communauté.

Mon papa c'est un bourgeois et je vis avec ma maman dans une communauté de gens libres. Parfois il vient me rendre visite et il m'emmène toujours au même resto ou y a d'autres bourgeois gris et tristes. Moi j'suis amoureux de Aïcha, parfois elle se baigne tout nue avec maman.

3) L'annonce faite à Martine

Loup solitaire passe une annonce pour trouver l'âme sœur mais c'est Martine, journaliste en quête d'un bon papier qui se présente. Pauvre loup solitaire …

Avec Lauzier on n’est jamais loin des combats politiques sur fond de lutte des classes. L'amour est vache est fortement débridé, on sort à peine des années 70. Les bourgeois, les travailleurs, les immigrés, les réac, les biens pensant tout le monde en prend pour son grade. L'argent, le pouvoir, sont au centre du débat et Lauzier les traitent avec un cynisme débordant. Les dessins même s'il ont un peu vieilli sont d'une force et d'un sexy incroyable.

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La tête dans le sac

Lauzier, une fois de plus, entreprend la peinture sociale de son époque, ici, celle de la fin des années 70, dans laquelle il dénonce les idées reçues et les contradictions de certains milieux. Le ton est ici le même que celui des Tranches de vie mais avec une histoire construite au lieu d’une succession de scénettes.

Le personnage principal, riche patron d'une agence de publicité, est un homme comblé. Il semble avoir enfin trouvé la femme idéale en la personne de Véra, son élégante maîtresse, et affiche sur le plan matériel une réussite insolente, comme en attestent sa voiture, son appartement et son employé de maison stylé. Mais la crise de la cinquantaine le guette. Un soir, au cours d'une réception mondaine, il perd son assurance devant la belle Eva, qui manifeste à son égard une indifférence à laquelle il n'est guère habitué. A bien y réfléchir l’intrigue est assez classique, avec beaucoup de marivaudages hétéro et homosexuels et plein de quiproquos propices à du comique de situation. Dans la BD l’humour de Lauzier est féroce, son regard acéré, il fait mouche. Le film par contre m’a énormément déçue : là où l’humour plutôt fin et inattendu de la BD faisait passer une satire sociale décapante, l’humour lourd et vulgaire du film rend toute cette satire indigeste et pesante. Du coup j’ai mis bien des années avant de me replonger dedans, à tort, car la BD est vraiment réussie, malgré un graphisme relativement quelconque. Un témoignage presque sociologique !
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Lauzier : Tranches de vies, tome 2

Une petite dizaine d'histoires courtes de quelques pages chacune. La première, "du côté de chez Chan", est ma préférée. Lue il y a plus d'une trentaine d'années, je n'ai jamais oublié quelques une de ses répliques.

Elle se passe du temps de la révolution culturelle orchestrée par Mao. Chan est ouvrier, il aime secrètement la belle Li-Susu, elle, se consacre toute entière à la révolution populaire, presque toutes ses paroles commence par "Mao à dit". Li-Susu à bien remarqué Chan mais il est pour elle qu'un paresseux, une mouche puante. Elle le dénoncera et il sera rééduqué chez des paysans puis dans les montagnes du Tibet. Il finira par retrouver Li-Susu, mais après avoir eu trois enfants avec elle, Mao, Tsé et Toung, il craquera complètement.

D'autres aussi, ont une égale saveur comme "dilemme kaki" ou un colonel interroge son ordonnance au sujet d'une lettre que sa fille lui a écrite, l'accusant de les avoir écrasé elle et sa mère. Où "le repas de famille" ou deux frères "profitent" de cette rencontre pour se dire leurs quatre vérités.

Une excellente bande dessinée avec pour sujet : politique, sexe, dépression, adultère, argent et pouvoir…

Nota : Lauzier dessine des nanas trop top sexys. Arf arf !

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Lauzier : Tranches de vies, tome 1

Dans ce tome 1, Lauzier n'épargne personne. Il se moque aussi bien de l'employé soumis, que l'anar en manque d'amour ou du PDG d'une grosse société. Au travers d'histoires courtes, tout le monde y passe, sur tous les sujets : la mort, le couple, la réussite sociale etc. L'humour est grinçant, corrosif, caricaturé à l'extrême. Avec Lauzier le sexe n'est jamais très loin et les coucheries de toutes sortes y abondent.

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Les sextraordinaires aventures de Zizi et P..

Lors d'une expérience rendue publique, pour soigner leurs problèmes sexuels Zizi et Peter vont atteindre l'orgasme total. Avant l'expérience, Zizi était frigide et Peter éjaculateur précoce. Leurs ébats traversent toute la France et les minorités sexuelles vont revendiquer à leur tour le droit à l'orgasme total et à la liberté sexuelle. Une véritable crise politique est amorcée, avec en toile de fond, des manifestations naturistes. ...

Publié au début des années 80, cette bande dessinée semble aujourd'hui avant-gardiste. Lauzier avait créé les FEMEN avec 30 ans d'avance. Le scénario est un peu confus, tout devient prétexte à se mettre nu, à s'envoyer en l'air au nom de la liberté et de l'égalité. La politique en toile de fond semble inspirée, elle en devient presque vraisemblable. Et oui, la liberté sexuelle avec le mariage pour tous nous a prouvé, quelques 3 décennies plus tard, qu'elle pouvait générer de graves crises de société, politiques et religieuses. Avec un regard actuel, je pourrais penser que c'était une bande dessinée d'anticipation. Toujours est-il que par delà l'érotisme, c'est l'humour qui domine dans ce léger ouvrage. Cette réédition en format numérique, dans le cadre "Patrimoine Glénat" a le mérite de nous replonger dans les années d'or de la bande dessinée ou les éditeurs pouvaient presque tout se permettre. Ces perles sont sans doute coincées dans des cartons, au fond des greniers. Le numérique comme plumeau pour dépoussiérer tous ces trésors, voilà une idée qu'elle est bonne.

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La course du rat

L'histoire de Jérôme Ozendron, cadre dans une entreprise, qui se rêve écrivain et goûte aux fruits hors de prix des nuits parisiennes (entraîné par un ancien camarade de classe)

Il y perd sa femme, ses économies et se retrouve à son point de départ
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Un certain malaise

C'est également la première fois que je lis une bd signée de Gérard Lauzier. Ce dessin humoristique décrit bien la société des années 70 et du certain malaise qui y régnait.



L'auteur n'hésite pas à recourir au macro-plan sur de grandes cases complétées par une colorisation un peu pâle. Les séquences sont véritablement rythmées. Il y a vraiment une belle audace des cases remarquable pour l'époque.



Vous aurez compris que je ne rejette pas les oeuvres des années 70 dans leur ensemble car nous avons là un bon exemple de ce qui se faisait de meilleur. C'est cool et sympa à la fois.
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Les Aventures d'Al Crane (Collection Pilote)

Le western revisité de manière impertinente et nonchalante par Lauzier sous le crayon acéré d'Alexis.
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Souvenirs d'un jeune homme

L' histoire, assez rosse, d'un ado complexé obsédé par la perte de son pucelage.
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Les Sexties

Encore une réédition en version numérique d’une bande dessinée qui fit les premiers beaux jours des éditions Glénat. Inscrite dans la collection Patrimoine Glénat. Cette collection est géniale, elle a le mérite de revaloriser des bandes dessinées devenues pratiquement introuvables et de les rendre disponibles à la portée de tous, à des prix démocratiques. La collection est numérisée avec soin, elle est de grande qualité.



Dans ce livre, avec son trait caractéristique, Lauzier se lâche, provoque. Parfois, c’est une historiette, parfois, c’est juste un gag mais c’est toujours aussi décapant même si ça fleure bon les années 70. Les belles années où la liberté d’expression y tailla ses lettres de noblesses sans que les auteurs ne risquent leur vie face à l’intégrisme. J’avoue, ça ne décolle pas toujours, ça ne vole pas bien haut mais ça reste du pur plaisir que de redécouvrir ce livre dont l’édition originale date de 81.

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Lauzier : Tranches de vies, tome 3

Troisième épisode du charcutage de la vie moderne par Lauzier . J’ai arrêté après celui-ci car l’auteur manifestement tourne en rond , ressasse les mêmes thèmes , accable les mêmes cibles ( les bourgeois de gôche, les féministes, les refoulés …) , la satire tourne à la simple méchanceté comme dans la caricature de « Nous nous sommes tant aimés » intitulée « Quand les cocktails molotov sont éteints » . Lassant.
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Lauzier : Tranches de vies, tome 4

des sketchs inégaux mais

parfois gonflés.
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Les sextraordinaires aventures de Zizi et P..

Lors d'une expérience rendue publique, pour soigner leurs problèmes sexuels Zizi et Peter vont atteindre l'orgasme total. Avant l'expérience, Zizi était frigide et Peter éjaculateur précoce. Leurs ébats traversent toute la France et les minorités sexuelles vont revendiquer à leur tour le droit à l'orgasme total et à la liberté sexuelle. Une véritable crise politique est amorcée, avec en toile de fond, des manifestations naturistes. ...

Publié au début des années 80, cette bande dessinée semble aujourd'hui avant-gardiste. Lauzier avait créé les FEMEN avec 30 ans d'avance. Le scénario est un peu confus, tout devient prétexte à se mettre nu, à s'envoyer en l'air au nom de la liberté et de l'égalité. La politique en toile de fond semble inspirée, elle en devient presque vraisemblable. Et oui, la liberté sexuelle avec le mariage pour tous nous a prouvé, quelques 3 décennies plus tard, qu'elle pouvait générer de graves crises de société, politiques et religieuses. Avec un regard actuel, je pourrais penser que c'était une bande dessinée d'anticipation. Toujours est-il que par delà l'érotisme, c'est l'humour qui domine dans ce léger ouvrage. Cette réédition en format numérique, dans le cadre "Patrimoine Glénat" a le mérite de nous replonger dans les années d'or de la bande dessinée ou les éditeurs pouvaient presque tout se permettre. Ces perles sont sans doute coincées dans des cartons, au fond des greniers. Le numérique comme plumeau pour dépoussiérer tous ces trésors, voilà une idée qu'elle est bonne.

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La course du rat

Un de mes cousins m'a offert cette BD à mes 16 ans et ça a joué un rôle important dans ma vision de l'univers du travail et des cadres. C'est cynique à souhaits, ça fait mal là où il faut pour éviter de devenir le rat de compétition. Je ne sais pas ce que ressentirais un ado actuel mais j'ai l'impression que ça pourrait lui être aussi salutaire que ça l'a été pour moi car je n'ai pas l'impression que quoi que ce soit ait changé.



Lauzier, sale type, merci !
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La course du rat

Le premier commentaire que j'ai eu à la lecture de cette BD, c'est "Ahh ! C'est moche !"



Et effectivement, cette BD n'a pas beaucoup pour elle visuellement parlant : le dessin est franchement passable, à la limite du moche souvent, les couleurs sont atroces, les yeux souffrent dans la lecture. Pour autant, il faut souligner que les cases sont bien faites, autant dans la composition que dans les cadrages ou les expressions. Mais c'est moche !



Ajouté à cela une narration qui privilégie énormément les textes, faisant des bulles énormes, souvent mélangées, ce qui ralentit considérablement la lecture, alors que l'on recherche l'ordre des textes, et surtout, qu'est-ce qu'il faut lire !



Et pourtant, j'ai adoré cette BD ! Aussi incroyable que cela puisse paraitre, je l'ai trouvée extraordinaire.



Déjà, il faut souligner que Lauzier est un auteur qui est passé par Philosophie, ce qui se ressent pas mal d'ailleurs. Car cette BD, c'est philosophie et réflexion à la clé !



La grande force de Lauzier, c'est d'avoir su distiller tout au long du récit un humour très fin et souvent inattendu, ce qui permet d'éviter la satire sociale lourde et pesante. Ici la finesse du propos est admirable.



Car l'allègement du propos est nécessaire ! En faisant une sorte de chronique de société sur cet homme qui fait sa crise de la trentaine, Lauzier passe la société au vitriol, et c'est pas joli.

Le résumé le plus simple serait : "Tous pourris". Car ici, tout le monde en prend pour son grade, chacun a ses côtés sombres, ses lâchetés et ses faiblesses, et surtout avec ses envies, ses aspirations. Le monde est rempli d'ambitieux, et pour y arriver, chacun est prêt à bouffer l'autre. Une jungle, où l'homme redevient animal.



Ce qui est frappant, c'est le côté non-héroïque du protagoniste : entre le discours moralisateurs à deux sous qu'il nous sert dans les premières pages, ses considérations dans les suivantes et son ego démesuré qui transparait dans toutes les pages, il n'est pas fait pour paraitre gentil. Et que dire des relations avec sa femme (en fait, avec LES femmes !).



Et pourtant, plus le récit avance, et plus on se prend de pitié pour ce garçon qui finalement est juste "banal", pas bon ni mauvais, juste "banal", comme le dit si bien Natacha. On le plaint, on se rend compte qu'il est rentré dans un monde qu'il ne connaissait pas et qu'il allait se faire bouffer.



Je trouve que cette BD est acide à tout les étages. D'aucuns y voient une critique du monde Show-biz, personnellement j'y vois une critique des cadres moyens également, ainsi que des artistes. Après tout, le protagoniste n'est qu'une victime au début. Un choc au moment où il se remet en question, le dérapage est amorcé.



Cette BD est vraiment intéressante à plus d'un niveau. Car si l'humour prédomine, on sent aussi la volonté de faire une histoire plus humaine, et les moments de tendresse sont assez beaux (notamment cette superbe scène où le héros demande à sa fille si il est méchant. Sublime). De même, certains passages semblent cruels, très poussés dans la méchanceté, mais toujours avec un humour grince-dent par dessus. Un cocktail que j'ai trouvé détonnant.



Et surtout, quelle morale ! Sublime ! Ces pages finales, réunissant tous les protagonistes (ou presque) dans une débauche de sourires faux-cul, de paillettes et de mondanités, dans une foule anonyme et pourtant tellement présente, envahissante. Un final en beauté pour une oeuvre qui le méritait.





En somme, j'ai été conquis par cette BD. Une réflexion et une dénonciation très efficace, qui n'a pas tellement vieilli quand on considère son âge canonique de 34 ans ! Toujours autant d'actualité, ce passage à vide alors qu'un monde merveilleux semble être au bout de nos doigts. Mais le paradis n'existe pas ici-bas ! Le monde est crapuleux et mauvais, partout où nous sommes. Seulement on le masque des fois plus qu'on ne le croit.



Une œuvre qui mérite un 4/5 largement, mais je ne mettrais pas un 5/5 pour les raisons évoquées au début, qui gâchent franchement le tout.

Lisez-le, je pense qu'elle en vaut largement la peine ! En tout cas, elle a su me combler.
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Les sextraordinaires aventures de Zizi et P..

Décidément, j'apprécie vraiment ce que fait Lauzier de manière générale. Avec son humour presque méchant, il croque férocement les portraits de ses contemporains, dénonçant avant tout une bêtise universelle. Ici, alors que je m'attendais à une critique féroce de la haute-société cherchant dans la sexualité un moyen de combattre le vide existentiel de sa vie, j'ai eu la surprise de voir un combat tout autre.



Et je ne dis pas combat innocement, c'est avant tout un récit de lutte politique qui est mené ici par Lauzier. Partant d'une idée génialement débile, il développe une histoire de lutte politique menée à travers l'idée de la science (qui découvre l'orgasme totale et l'idée d'en finir enfin avec les femmes frigides), puis les politiciens (qui refusent cette nouveauté dangereuse et subversive), les gens du commun qui se découvrent souffrir des mêmes soucis, les différents bords politiques qui veulent récupérer cette histoire à leur avantage et ainsi de suite. Au fur et à mesure des chapitres, tout est parodié et caricaturé : les luttes non-violentes, les manifestations (avec ce moment jouissif contre les anciens para d'Indochine .. Ah, quel plaisir !), les discussions à la tête de l'état ...

Mais toujours pour parler d'orgasme, d'éjaculateur précoce ou de femmes frigides. Il y a peu de doutes quant à la volonté de faire de tout ceci une comédie grinçante, même si Lauzier ne se prive pas de brocarder quelques têtes qu'il semble avoir dans le nez. Ainsi nous avons une critique rapide des militaires qui veulent rétablir l'ordre, des politiciens prêt à tout pour gagner des voix, des organisations profitant d'un scandale pour récupérer du poids politique (quand bien même cette histoire n'a rien à voir avec eux), les courants de gauche divergents qui se tapent dessus ... C'est du bête et méchant sauce hara-kiri, mais parfois plus méchant que bête.



Mine de rien, en le lisant avec ma copine, nous étions surpris du ton donné à certains personnages et moments. Par exemple la question de la sexualité des femmes grandement mise en avant, la répartie cinglante des politiciens qui viennent finir l'album… Lauzier est parfois criant de vérité, notamment parce que ses critiques sonnent encore d'actualité. Faut le faire ! D'autre part, si son récit prend volontairement un sujet tabou de la société pour le tourner en ridicule, on sent que ce n'est pas une moquerie gratuite envers les différents types de sexualité présentés ici. La plupart ne servent qu'a faire des blagues potaches.

C'est surtout que le sujet permet de mettre en lumière à quel point n'importe quelle idée peut devenir politique, puis un combat et enfin un sujet de société. Même le plus absurde.



Bref, j'aime beaucoup Lauzier et je trouve qu'il arrive ici encore à développer son propos dans une BD qui fait rire. C'est potache parfois, pas toujours hilarant, mais on a une idée saugrenue bien menée et qui sert un propos politique plutôt bien senti. Dans l'ensemble, Lauzier fait ressortir les travers de l'être humain dans une société qui voit venir de nouvelles idées, de nouvelles pratiques. C'est intelligent, et bien acide. Nos contemporains sont décidément des gens très absurdes, mais terriblement drôles !
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Chroniques de l'ile grande.

Dans cet album ,Lauzier quitte les salons des bobos pour emmener son lecteur au Brésil , dans l’Île Grande . Il s’appuie sur les souvenirs de huit ans qu’il y fit. Les histoires dépeignent la vie d’une petite communauté et ce qu’y fait un gringo ( lui-même semble-t-il). La sexualité joue un grand rôle et du point de vue moral on est assez proche de Houellebecque . Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne flatte pas son propre personnage et que l’ensemble reflète une misanthropie assez profonde .
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Lauzier : Tranches de vies, tome 2

Deuxième opus du découpage en tranches de la vie moderne par le scalpel acide de Lauzier .Il ne s’y contente pas des « bobos »parisiens mais passe à l’international avec la Chine de Mao et sa « liberté », l’Afrique et un dictateur Amindadesque. Sinon on retrouve les affaires de famille (Dilemme kaki , Repas de famille) , ceux qui retournent à la nature (Retour aux sources ) , les cadres sup (La dépression ,le corbeau , le renard et l’oie blanche) et in fine une vision de la colonisation du PC par un fils de pub avec Marchais en guest star.
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Lauzier : Portrait d'artiste

Plusieurs années après Souvenirs d'un jeune homme, Lauzier redonne vie à son héros en le faisant vieillir de quelques années et en le réutilisant comme épouvantail cristallisant tout ce qu'il reproche à la société. Et une nouvelle fois, le propos fait mouche avec mordant.



Le trait de Lauzier s'est vraiment amélioré au fil des albums, et nous avons cette fois-ci droit à quelque chose de beaucoup plus lisible, sans aller à dire que le dessin soit beau (il est clair et net), ou que les couleurs soient belles (elles sont assez criarde d'ailleurs). Lauzier a par contre amélioré ses phylactères et enfin la lecture se fait sans problème. C'est un grand pas en avant.



L'histoire contient, comme pour Souvenirs d'un jeune homme, une partie rédigée sous forme de journal, sauf que cette fois-ci il est sous forme de texte tapé à la machine et recorrigé au stylo par-dessus. C'est amusant de lire ça, notamment quand un terme a été rayé pour un autre.



Cette fois-ci, nous avons une histoire qui va s'orienter sur les jeunes adultes, mais aussi sur les artistes. Contrairement à La course du rat où Lauzier faisait un portrait au vitriol du show-biz et des cadres, il fait ici un portrait toujours aussi grinçant et méchant, mais visant tout un autre pan de la population. C'est les pseudos-artistes qui en prennent pour leur grades, mais il attaque aussi la cellule familiale. Le portrait grinçant du personnage évolue encore dans un monde de faux-cul et de menteurs, mais cette fois-ci le propos ne fait que les effleurer.



C'est en fait une BD assez différente de La Course du rat ou Souvenirs d'un jeune homme. Dans ces deux là, l'auteur faisait un portrait à charge sans concession, au vitriol, presque méchant. Là, l'auteur fait un portrait plus nuancé. Le personnage principal a aussi des bons côtés, il n'est pas seulement cette petite ordure qu'on aurait envie de frapper. Et le récit contient plusieurs passages plus sensibles, ce n'est plus seulement de l'humour glaçant (et c'est ce qui m'a fait hésiter à ranger la BD dans Roman graphique). Bref, une maturité pour le personnage mais aussi pour le ton de la BD.



Si le propos reste critique, Lauzier le tempère pas mal et tout n'est plus aussi noir qu'auparavant. Cependant l'ensemble reste humoristique et grince-dents, mais surtout donne matière à réflexion. Personnellement j'ai à nouveau beaucoup aimé cet ouvrage, qui sait faire des belles critiques, souvent justes, et qui m'a laissé un petit sourire au coin des lèvres et une petite réflexion au coin du cerveau.
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