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Critiques de Gesualdo Bufalino (14)
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Le Semeur de peste

C'est un livre qui devait rester reserve, secret. Bufalino termine son ecriture plus de vingt ans apres les evenements qu'il consigne. Et il est publie dix ans plus tard encore, et seulement grace a l'insistence de Leonardo Sciascia. La dedicace colporte deja un effluve de secret: “A qui le sait".



Bufalino raconte son passage a La Roche, un sanatorium pour tuberculeux pres de Palerme, juste apres la deuxieme guerre mondiale. Sont reunis la beaucoup de jeunes, des survivants de la guerre, presque tous incurables, qui luttent avec la mort, avec eux-memes et avec les autres, en de febriles gesticulations et palabres. “Une secte de bannis, voilà ce que nous étions, incapables de nous aimer les uns les autres, du moins le croyions-nous, car celui qui en a réchappé a compris après bien des années que le contraire était vrai, et que la passion avec laquelle on apprenait la mort des autres comme si c'était la sienne était déjà de l'amour”.



La mort, qui se propage subtilement, se deguise, s'egare, se cache, reapparait. Chacun et son attitude face a elle. L'un resigne, fatidique, l'autre lutteur qui ne veut pas perdre espoir. Entre autres, un aumonier qui perd la foi, un medecin cynique, un narrateur (qui n'a pas de nom et qui est certainement Bufalino) qui ne sait si se rejouir ou se reprocher d'en etre sorti, et la jeune fille qu'il a un moment aime, manipulatrice et affabulatrice sur son passe. L'a-t-il vraiment aime? Ou a-t-il simplement voulu l'aimer, comme une therapeutique, comme une antidote a la mort? Mais c'est elle qui meurt dans ses bras, apres une folle viree ou ils ont voulu bruler tous leurs feux, dans la rage desesperee de ceux qui subissent une condamnation inique. Et il reste avec la sensation amere que sa guerison n'est pas une salvation mais peut-etre une sorte de trahison. “Avec eux j'ai partagé, à l'ombre du même drapeau jaune, la moindre aumône du temps, tous les espoirs et toutes les désillusions de leurs carrières, mais non la fin soudaine qui les conclut. Mais quand bien même je suis le seul parmi tant d'autres — peu importe si c'est une récompense ou une peine —, à en avoir réchappé et à respirer encore, le remords est plus grand que le soulagement, si j'ai trahi à leur insu le pacte silencieux de ne pas nous survivre.”



Parce que, s'il a echappe a la mort, a la mort sublime de ses camarades, c'est pour une remission mediocre: “A la fois jeune et très vieux, je descendrais maintenant parmi les hommes. Une vie nue m'attendait, un néant de jours prévus, sans une braise ni un cri. Je devais sortir du chas de l'individu pour me confondre avec les gens de la rue, qui administrent humainement leur sage petit tas de souffle et d'années”. Mais il comprendra bientot que s'il veut vivre en paix avec lui-meme il se doit de reproduire les voix des internes qu'il connut, de reconstituer leurs tourments, leurs joies et leurs peines, leurs espoirs et leurs defaites: “Mais, à l'instar de l'histrion à la retraite qui range dans sa garde-robe les sanglants costumes d'un Richard ou d'un César, je garderais, dans un recoin de ma mémoire, mes cothurnes, et les tirades du héros que j'avais cru être à l'avant de la scène. Voilà pourquoi on m'avait exonéré ; pourquoi j'avais, moi seul et nul autre, échappé à la faux : pour être le témoin, sinon le délateur, d'une rhétorique et d'une pitié. Quand bien même je savais alors déjà que j'eusse préféré me taire et garder tout au long des années mon récit bien au chaud sous ma langue, comme une obole en réserve pour payer le passeur, le jour où un autre choix ou un autre appel moins rémissible me conduirait au seuil de la nuit”. Et pourtant il ne s'est decide a publier ce temoignagne que longtemps apres l'avoir ecrit et apres s'etre fait longuement prier.



Sciascia a eu raison d'insister. de le forcer a publier. Parce que ce qui pourrait etre qualifie de temoignage sur un sanatorium est plus que cela. C'est une reflexion sur la force de la vie. Et sur la force de l'esprit. Et c'est rendu en une ecriture baroque, qui est pour un critique "en equilibre entre le dechirement et le falsetto, qui cree ce qui pourrait etre une scene theatrale ou un songe nebuleux". Une ecriture qui se veut, ou se voulait a l'origine, confidentielle, et est en fait lyrique, rageusement belle et emotionnelle, exuberante, rendant parfaitement une galerie de personnages qui se meuvent entre le comique et le pathetique en des situations presque absurdes. Une ecriture de vie, pour repercuter les paroles de ceux qui lutterent contre la mort. Leurs paroles, leurs laius, leurs discours. Comme l'indique le titre original: Diceria Dell'untore. Soliloque (ou allocution, ou parole) du semeur de peste.



Magistral.

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Les mensonges de la nuit

Incompréhensible.Très peu de lecteurs pour ce livre remarquable

Comment la communauté Babelio a pu totalement passer à côté ?

Mystère mais je vous conseille vivement de réparer cet oubli

Sur une île pénitentiaire, 4 condamnés à mort passent leur dernière nuit

Le directeur de la prison sadique et pervers leur propose un marché.Qu’un seul d’entre eux livre le nom de leur chef et ils seront tous graciés

Chacun va raconter son histoire ou plutôt une histoire

Ce livre subtil et troublant sait maintenir un suspens machiavélique

Impossible d’ en dire sans diminuer le plaisir de la lecture qui va crescendo jusqu’au dénouement final

Roman policier métaphysique, thriller politique et une écriture très travaillée , pleine de surprises et de trouvailles qui nécessiteraient une relecture

Un très grand livre
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Les mensonges de la nuit

Un livre superbement bien écrit.

Une merveille.

L'intrigue est bien particulière : 4 condamnés à mort se retrouvent dans le même cachot pour leur dernière nuit avant l'exécution fatale .

Ils seront exécutés le lendemain...... sauf si l'un d'eux révèle le nom de leur chef , en en écrivant le nom sur un bout de papier à glisser dans une urne.

Personne ne saura qui a dénoncé et les 4 seront libres.

La nuit est longue et propices aux confidences....ou plutôt aux récits.

Je serais metteur en scène j'en ferais une pièce de théâtre, car tout les ingrédients y sont : unicité du lieu, du temps, 4 personnages qui alternativement racontent leur histoire à leur façon, et un dénouement bien étrange...le tout servi par une très beau texte, un peu difficile parfois, mais extrêmement bien écrit.

Bref un superbe ouvrage que je recommande même si sur Babelio il ne semble pas très " dans le vent"

Un merci particulier à Rosulien, Babeliotte devant l'éternel, car c'est son billet qui m'avait donné envie de lire ce livre original et peu connu...



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Les mensonges de la nuit

Un auteur au parcours atypique, qui n’a commencé à publier que très tard, des livres parfois écrits longtemps avant. Et qui semble jouir d’un statut paradoxal : à la fois visiblement reconnu par des spécialistes, devenu sujet de thèse de doctorats, il est peu connu en France, peu publié, même si certains livres reparaissent, comme ces Mensonges de la nuit, qui doivent donner lieu à une nouvelle édition début septembre aux excellentes éditions Cambourakis.



Nous sommes sur un minuscule îlot, dans une forteresse-prison. Quatre hommes qui se connaissent de longue date, pour avoir participé au même groupe, doivent être exécutés le lendemain à l’aube. Ils passent donc la dernière nuit enfermés ensemble à parler, à évoquer des souvenirs, à se questionner sur le sens de leur vie et de leur mort, d’autant plus que le directeur de la prison, à la dernière minute, leur a laissé une porte de sortie, mais à condition de trahir ce pourquoi ils ont été prêts à mourir. Un subtile jeu s’instaure, entre vérités, mensonges, masques et identités.



Il vaut mieux ne pas trop entrer dans le détail de ce qui se passe et se joue dans cette cellule, cette nuit-là, pour laisser au lecteur qui aurait envie de tenter l’aventure le plaisir de le découvrir par lui-même. D’autant plus que l’auteur n’est pas explicite, il suggère, laisse penser, confie à son lecteur le travail d’interprétation, lui permet de mettre le sens qui lui correspond le mieux. Toute explicitation est donc personnelle et caractérise celui qui la fait, plus qu’elle ne donne la clé du livre.



Dans un style particulier, par moments très simple, parfois un peu précieux, d’un autre temps pourrait-on dire, peut-être du temps où se passe le récit. Sauf qu’il n’est pas exactement daté, quelques indices sont semés ici et là, mais sans rien de complètement défini et incontestable. Comme d’ailleurs le lieu n’est pas vraiment fixé non plus, on pense à une île de la Méditerranée, mais laquelle, et n’est-ce pas un faux indice encore ? Ces hommes ne sont pas d’un seul lieu ni d’une seule époque, leurs expériences et leurs doutes sont éternels et inéluctables.



Un livre désarçonnant, déroutant, troublant. Une très belle découverte.
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Le Semeur de peste

C’est le premier roman publié par Gesualdo Bufalino, alors âgé de 60 ans, avec lequel il a connu une reconnaissance immédiate dans son pays (le roman a obtenu le prix Campiello). Le roman avait été écrit trente ans auparavant (1950) et il est basé en partie sur l’expérience de l’auteur, qui s’est découvert malade de la tuberculose pendant la seconde guerre mondiale, et qui a séjourné dans une institution destinés aux tuberculeux, avant d’être guéri.



Nous sommes donc à la Roche, un établissement pour tuberculeux en Sicile tout de suite après la fin de la seconde guerre mondiale. Le narrateur, malade lui-même, raconte son quotidien et celui des autres pensionnaires. Il y a des personnages qui comptent pour lui dans ce lieu de douleurs, le Grand Maigre, un médecin, et les patients, Sebastiano, Père Vittorio, le Colonel…. La vie en attendant la mort qu’ils partagent, entre soumission au destin et défis lancés aux cieux, la complicité que crée la similitude de la situation, au-delà des différences de la vie vécue en dehors des murs de la Roche provoquent des liens forts. Le sentiment que chaque jour, chaque instant, pourrait être le dernier aiguise les sens, donne une intensité au moment vécu, fait entrapercevoir des beautés invisibles aux bien portants, et dont la perte prévisible est une souffrance permanente. Et il y a Marta, une malade du bâtiment des femmes, que le narrateur découvre pendant un spectacle donné par les pensionnaires. Elle a été danseuse, elle a un passé trouble, incertain, et il décide d’en tomber amoureux. Leur histoire sans avenir, juste composée de moments volés, à l’institution, à la mort, au poids des regards, à leurs propres forces de destruction, devient le motif central du livre.



C’est un livre magnifique, récit, poème en prose, questionnement métaphysique… et tant de choses encore. Le narrateur nous entraîne dans sa descente aux Enfers, dans ses révoltes et résignations, dans ses tentatives d’échapper, de donner sens, de s’étourdir. Sensible, intelligent, poétique, son texte nous fait voir toute la beauté et toute la cruauté du monde, toute la fragilité et la détermination de l’existence humaine.



Un texte bouleversant et terriblement stimulant.
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Qui pro quo

L’avant dernier roman de Bufalino, publié en 1991 en Italie et en 1993 en France, Qui pro quo est généralement présenté comme « un polar métaphysique ».



La narratrice, Esther Scamporrino, est une sorte de vieille fille, engagée comme secrétaire-femme à tout faire par un éditeur. L’action se déroule au mois d’août, dans une île, où l’employeur d’Esther accueille quelques parents et amis. Avant d’être, semble-t-il, assassiné. Esther est un témoin de choix des événements, et sympathise immédiatement avec l’inspecteur Curro, chargé de l’enquête. Enquête d’autant plus difficile, que le mort continue d’être présent, en délivrant des messages, qui mettent en cause, et posent comme coupables, différentes personnes. Et c’est Esther qui va proposer la solution de l’énigme au procureur. Mais le mort n’a pas forcément dit son dernier mot.



D’une certaine manière, la maladie et la mort sont toujours au centre de ce livre, comme dans d’autres livres de l’auteur. Mais d’une manière quelque peu décalée, en adoptant (ou en détournant) les codes du roman policier, dans le genre Whodunit. L’île est une sorte de lieu clos, avec un nombre limité de personnages, avec des motivations pour tuer la victime. Mais très vite, bien évidemment, cela dérape, devient autre chose. Une sorte de réflexion sur la création, sur les possibles à l’infini à partir d’un point de départ. Sur la manière de se survivre malgré la mort physique. Un second degré et une distance permanente caractérisent l’ouvrage.



C’est brillant, amusant, sophistiqué. Néanmoins bien moins essentiel que Le semeur de peste ou Les mensonges de la nuit.
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Les mensonges de la nuit

Dans une île pénitentiaire de la Méditerranée, au moment du Risorgimento: 4 condamnés à mort vivent leur dernière nuit dans la même cellule . le gouverneur Consalvo de Ritis leur a proposé un marché : s'ils donnent le lendemain matin le nom du Père Eternel , celui qui aurait tué le frère du Roi : ils seront libres !

Quatre hommes différents par l'âge, le statut social, le passé tumultueux vont se confesser :

Le baron Conrad Ingafû : lieutenant du chef, malfaiteur qui a une peur panique des orages.

Saglimbeni : dit le poète, séditieux mais très distingué.

Agesilas des Incertains: soldat, bâtard né du viol de sa mère et, qui était destiné à la prêtrise.

Narcisse Lucifora : étudiant, doté d'une grande force physique.

Mais, dans la cellule, ils trouvent le frère Cyrille : un bigot sanguinaire .

Un huis clos à la manière du Decameron de Boccace, ou ces hommes vont livrer leurs vérités mais aussi leurs mensonges !

C'est un chef d'oeuvre qui tient à la fois du drame policier, de la fable, de la fantaisie mystique avec des artifices du cinéma, du théâtre !

Le frère Cyrille parvient finalement à savoir par Narcisse qui est le Père Eternel et, .Il va lire les feuillets déposés dans l'urne et découvrir qu'il n'y a aucun nom mentionné ! Il réalise qu'il a été dupé par les quatre condamnés, il pense avoir trahi son Roi en lui ayant révélé une fausse information et



Gesualdo Bufalino est un écrivain des années trente qui a eu le prix Strega pour ce roman, il est comparé à Shakespeare !

L.C thématique de Juin 2021 : livres ayant mois de 100 lecteurs sur babelio.
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Tommaso et le Photographe aveugle ou Patatras

Tommaso, ex journaliste, viré de son journal et divorcé, survit en tant que factotum dans une résidence dont la construction n’est pas réellement achevée. Il encaisse les loyers, entre dans les foyers, sympathise avec certains locataires. Dont Tommaso, photographe devenu aveugle, qui exerce quand même toujours son métier, et qui même est recherché pour réaliser des photos pornographiques, son handicap le rendement incapable de reconnaître ses clients. Mais il assiste à une orgie avec des gens puissants, et où les choses tournent mal, une gamine étant décédée. Et il a gardé une pellicule compromettante. Il est assassiné, et une chasse s’engage pour retrouver la fameuse pellicule. Tommaso est contacté par le journal où il a travaillé, pour tenter de résoudre le mystère. Mais de personnages dangereux tournent autour de la résidence, et le jeu peut vite devenir mortel.



C’est peut-être le roman de Bufalino qui m’aura le moins convaincu. Cela démarre plutôt pas mal avec la galerie de personnages qui habitent la résidence, il y a de l’humour, du second degré. Mais l’histoire de la course poursuite autour de la pellicule est un peu convenue à mon sens, et le roman peine à s’achever, la fin ressemblant plus à une pirouette qu’à un véritable questionnement sur l’auteur, la création, la construction de la fiction. Mais les 180 pages glissent quand même plutôt rapidement.

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Les mensonges de la nuit

Quelle misère !

Aucune critique babelio sur le chef d'oeuvre de Bufalino, rien, niflette...

Imaginez 4 condamnés à mort attendant leur dernière heure dans l'Alcatraz local d'un royaume pourri de l'Italie du XIXème. Les conjurés ont le choix de trahir le chef de la rébellion ou mourir.

Pour tuer le temps ils vont tour à tour raconter leur histoire, sordide ou héroïque, tragique ou pittoresque, 4 destins qui s'entrecroisent et où la vérité n'est pas là où l'on croit, mais qui convergent tous vers le chef suprême, le fameux "père éternel" dont le gouverneur du penitentier veut leur faire avouer le nom...

Dans un style flamboyant qui nous plonge au coeur de l'Italie du XIXème, Bufalino assemble avec brio les pièces d'un puzzle dont l'image finale n'apparaît qu'au dernier chapitre, lorsqu'il insére la toute dernière pièce...

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Les mensonges de la nuit

Un roman absolument remarquable d’abord pour son style élevé, foisonnant, archaïsant d’un lyrisme merveilleux. Ensuite, pour son intrigue d’une rare originalité qui repose sur une situation posée dès le départ : quatre révolutionnaires italiens au temps des mouvements pour la constitution de l’Italie au XIXe siècle passent leur dernière nuit en prison avant leur exécution à l’aurore. Le gouverneur de la prison promet de les libérer si au moins l’un d’entre eux écrit à part soi le nom de leur chef mystérieux et dépose sa dénonciation dans une urne qu’il met à leur disposition. Aucun ne saura qui a trahi. Tel est le dilemme avec lequel ils vont passer la nuit en racontant chacun un épisode de leur vie, selon le procédé du Decameron. La fin réserve encore une surprise de taille au lecteur. Un roman publié en 1988, de la main d’un auteur remarquable, disparu en 1996.
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Les mensonges de la nuit

J’ai trouvé les premiers chapitres un peu longuets sur la mise en place du décor et des personnages (l’île pénitentiaire, le maître des lieux, les gardiens, les prisonniers, leur fonctionnement routinier), et je me suis laissée portée par la suite, une fois que les différents personnages, à la veille de leur décapitation, raconte une histoire – dans quelle mesure chacune est-elle réelle, bien malin qui saurait le dire.

Cette ambiance « Décameron » et romantique (au sens littéraire du terme) est soutenue par une langue très travaillée qui fleure bon les XVIIIème-XIXème siècles et par l’esprit révolutionnaire de ces mauvais garçons, condamnés pour un attentat contre la monarchie.

Autant fable politique que conte social et hommage littéraire, voilà un objet curieux et plaisant pour une publication de 1988. Je trouve que la quatrième de couverture annonce bien le ton et la couleur.
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Qui pro quo

Médard, un richissime éditeur de romans policiers, a invité dans ses demeures une poignée de connaissances et d’intimes. Il a, à cet effet, engagé Agatha Sotheby, la narratrice, comme secrétaire et examinatrice de cette petite société. Proposition d’autant plus alléchante pour la jeune femme qu’elle est anticipativement payée et vient d’achever son premier roman  « Qui pro quo »

Mais quelques jours plus tard, l’éditeur Ménard meurt, le crâne fracassé par un buste malencontreusement tombé. S’agit-il d’un accident ou d’un crime ?

C’est sans compter sur ce fanfaron plein de malice qu’est l’éditeur : Prévoyant ce coup fatal,  Médard a, auparavant, essaimé plusieurs lettres accusatrices, des lettres qui s’annulent, conduisent sur des pistes incontrôlables, égarent plus qu’elles n’éclairent..

Il faudra le talent d’Agatha pour résoudre l’énigme... A moins que ?



Bufalino conduit ici une intrigue savante et riche en péripéties. Par cette écriture lumineuse et enjouée , ce don d'un inimitable jongleur de mots, il m’a irrésistiblement fait penser à un enfant espiègle qui se joue de nous, nous fait prendre des vessies pour des lanternes et des lanternes pour des vessies. Mais l’auteur est un enfant surdoué, un lutin doté de pouvoirs d’enchantements hors du commun.

Si bien que c’est avec bonheur qu’on se laisse prendre au piège de ses miroirs aux alouettes et que l’on sourit, en finale, avec lui de son jeu plein d’ intelligence et, malgré ce qu’il donne à croire, non dénué de sensibilité

Génial et savoureux !
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Diceria dell'untore

Diceria dell'untore" , commencé en 1950, repris en 1971, publié en 1981.

La dernière publication est de 2009, à l'occasion des quarante ans de la maison Sellerio.

Il a obtenu un succès immédiat suivi du Prix Campiello.



En 1946 la guerre est finie depuis peu. Quelques jeunes soldats , au lieu de rentrer chez eux, affrontent désormais une autre guerre : contre la maladie, contre le bacille de Koch.

Ils sont réunis dans le sanatorium La Rocca, sur les hauteurs de Palerme.

C'est un lieu suspendu, un lieu entre la vie et la mort, qui sépare les reclus des autres.

La proximité de la mort alimente des méditations et des réflexions philosophiques.

Lorsqu'ils sortent, les jeunes gens peuvent rencontrer des jeunes filles, malades elles aussi.

Notre narrateur tombe éperdument amoureux.



Beaucoup de ces jeunes mourront, Gesualdo Bufalino a survécu et témoigne.
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Argos l'aveugle

Se lit comme un beau roman journal....
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