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Citations de Gilles Debouverie (47)


Une des premières choses que j'avais faite en sortant de l'hôpital était de m'engouffrer chez un disquaire.Frôler la mort peut provoquer des réactions bizarres.
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— C’est ça, répliqua-t-elle. Tu aurais préféré être seul avec elle, n’est-ce pas ?

C’est curieux d’être jalouse d’une morte, vous ne trouvez pas ? Sur le coup, j’ai eu bien du mal à comprendre sa réaction. Mais à l’heure où j’écris ces lignes, de l’eau a coulé sous les ponts et, avec l’expérience, je me suis rendu compte que le degré de jalousie n’était pas toujours en rapport avec la proximité que l’on pouvait avoir avec les gens. Axelle, comme beaucoup de personnes ayant ce défaut, avait le don de ressentir la puissance des vieux sentiments, et elle ne se trompait pas sur ce qui s’était passé entre Luyen et moi. Axelle se moquait bien d’un regard que j’aurais pu échanger subrepticement avec une étrangère, mais elle n’aurait pas supporté de me savoir seul devant la dépouille de mon ex, et d’imaginer les pensées, les regrets, et les larmes qui auraient pu me submerger.
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Ensuite, plus rien n’avait pu nous séparer, ou presque…
Notre relation avait duré jusqu’à ce jour, il y a deux ans, où Luyen avait fugué de la maison des Hockaert, sans un mot, sans une explication. Nous avions tous craint un enlèvement, mais elle avait pris soin d’emporter avec elle des vêtements et des souvenirs personnels qui ne laissaient aucun doute sur ses intentions. Les recherches n’avaient rien donné, et jamais personne ne l’avait revue depuis.
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(...)ma mère. C’est un petit bout de bonne femme aussi effacée et discrète que forte et inusable. À aucun moment je ne l’ai vue craquer, pleurer, et au grand jamais élever la voix ou lever la main devant les frasques de mon pauvre père. C’est une femme comme beaucoup d’autres de son époque, qui aura sacrifié entièrement sa vie pour ses enfants et son mari.
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– T’inquiète, répondis-je, il n’y en a pas pour longtemps. On rentre juste après.
La vitre se couvrit de buée une nouvelle fois, me masquant la maison des Hockaert qui se trouvait sur le trottoir d’en face, légèrement en remontant vers le bourg. Je passai ma main rapidement pour essuyer les traces de ma respiration, souhaitant ne pas interrompre ma surveillance de leur porte d’entrée. Je me souvenais du nombre d’heures que j’avais passées à cet endroit, à regarder dans cette direction. Évidemment, à l’étage se trouvait la chambre de Céline, la fille Hockaert. C’était une sacrée jolie poupée qui ne s’était pas gênée, il y a quelques années, pour laisser assez souvent son rideau entrouvert le soir afin de me faire profiter de sa superbe plastique. Dans les premiers temps, j’avais cru que je l’avais surprise à ses dépens, et que j’avais réussi à observer quelques séances de déshabillage sans qu’elle ne s’en rende compte. Mais je m’étais vite aperçu que tout cela n’était que des mises en scène destinées à titiller la libido naissante d’un jeune homme encore trop timide. Mais je n’étais pas le seul concerné. Elle s’était fait une belle réputation dans le village en collectionnant tous les jeunes hommes de son âge, au grand dam de sa mère qui, elle, était très respectée dans la commune. Mais avais-je fait partie de sa collection ? En tout cas, elle provoqua mes premiers émois d’adolescent. La jolie blonde possédait un corps parfait, juste assez musclé par la pratique intensive de la natation. Comme beaucoup de sportives, elle manquait un peu de poitrine, mais elle me faisait largement profiter de ses petits seins fermes et fièrement portés.
– Pas pour longtemps, tu parles, poursuivit Axelle. Comme si un enterrement ne durait pas longtemps !
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Dis-leur shit aux dealers
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Je suis comme la douleur, je ne suis pas agréable, mais grâce à moi on sait à quel endroit chercher le mal.
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Ce sont les qualités de cette femme que j’aime, non pas la personne elle-même. Elle est peut-être absente, il n’empêche que sa quintessence demeure.
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Le seigneur se pencha un peu vers sa dame pour lui dire quelques mots, puis il reprit sa position, immobile et placide. D'un simple geste de la tête, il indiqua au bourreau que le moment était venu. Celui-ci actionna alors une manette et les trois corps tombèrent dans le vide, dans un crac sec et irrémédiable.
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— (...) Tu sais que lorsque l’URSS a cramé cet été…
— La Russie ? osai-je l’interrompre en souriant.
— Oui la Russie, si tu veux, c’est du pareil au même. Eh bien, lorsqu’elle a cramé cet été, la bourse s’est enflammée aussi, et le prix des céréales a grimpé en flèche, spéculant sur la disparition des réserves. Mais mon cul ! Elles ont diminué un peu, or elles étaient loin de s’évaporer. Mais le pire, c’est qu’après tout ça, tu crois que les prix ont baissé pour reprendre un cours normal ? Penses-tu ! Ils se sont tous gavés, et c’est nous, pauvres consommateurs de base, qui en subissons les conséquences sur notre porte-monnaie.
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Finalement, force était de constater qu’il y avait bien moins de gens bien que de personnes malveillantes, et qu’à part ma mère, je n’en avais pas rencontré beaucoup durant cette journée. Mais je ne suis pas très honnête avec moi-même, car, parmi la foule présente pour les obsèques de Luyen, il devait certainement y avoir beaucoup de gens bien que je ne connaissais pas.
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La cérémonie commença à l’heure convenue. C’était un enterrement républicain. Aucunes funérailles religieuses n’avaient été prévues. C’était donc le maire qui présidait, et comme celui-ci appréciait outre mesure la ponctualité, nous n’eûmes pas à attendre plus longtemps son allocution.
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C’est curieux d’être jalouse d’une morte, vous ne trouvez pas ?
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Certes, ma vie n’avait pas été un long fleuve tranquille. Je ne cherche pas à excuser certains de mes comportements ou de mes actions, mais juste à démontrer que le mal peut se glisser un peu partout, et souvent dans les mêmes endroits, chez les mêmes personnes.
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Axelle était mauvaise et l’amour qu’elle me portait l’était aussi.
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Voilà un exemple du mal. Axelle ! Une beauté à tomber par terre, mais continuellement prête à dénigrer les autres et tout ce qui en général lui était étranger. Toujours médisante et prête à placer le bon mot au bon moment, celui qui fait mouche et qui fait souffrir. Sans compter qu’elle-même n’était certainement pas exempte de tout reproche. Mais les personnes qui critiquent constamment balayent rarement devant leur porte. Comment voulez-vous qu’elles puissent se rendre compte elles-mêmes de l’immensité de leurs défauts ?
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Mais face à cette terrible épreuve, il y avait un être d’exception, admirable de dévouement et d’abnégation : ma mère. C’est un petit bout de bonne femme aussi effacée et discrète que forte et inusable. À aucun moment je ne l’ai vue craquer, pleurer, et au grand jamais élever la voix ou lever la main devant les frasques de mon pauvre père. C’est une femme comme beaucoup d’autres de son époque, qui aura sacrifié entièrement sa vie pour ses enfants et son mari. Une héroïne de l’ombre, bien plus méritante que tous ceux qui s’exhibent sous les paillettes et le strass.
– T’inquiète, répondis-je, il n’y en a pas pour longtemps. On rentre juste après.
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« Il se tenait debout, devant elle. Il était en plein contre-jour et le soleil au travers des larmes de la jeune femme semblait dessiner une aura féerique autour de lui. »
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C’est curieux d’être jalouse d’une morte, vous ne trouvez pas ? Sur le coup, j’ai eu bien du mal à comprendre sa réaction. Mais à l’heure où j’écris ces lignes, de l’eau a coulé sous les ponts et, avec l’expérience, je me suis rendu compte que le degré de jalousie n’était pas toujours en rapport avec la proximité que l’on pouvait avoir avec les gens.
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Luyen avait été ma petite amie pendant plus d’un an, et sans doute la seule fille que j’avais vraiment aimée jusqu’à ce jour. Elle avait vécu une vie courte et difficile. Mon enfance à côté de la sienne avait été une partie de plaisir. Elle était d’origine vietnamienne et avait été adoptée assez jeune par un couple de Français. Et je ne sais pour quelle raison, car elle ne parlait jamais de ses parents, elle avait été placée dès l’âge de six ans chez les Hockaert.
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