Défi ABC 2019-2020
Comme beaucoup, j'avais du Roman de Renart gardé l'image d'un rusé goupil dupant un loup naïf. Lisant aujourd'hui une version plus complète que mes vieux livres de lecture, je m'aperçois que la version scolaire avait été bien censurée... Ceci étant, j'ai retrouvé avec bonheur les histoires qui m'avaient enchantée, les anguilles, la pêche dans la glace, le jambon... et puis, force fut de constater que mon intérêt a pâli et que la suite des livres m'a laissée de marbre: somme toute, la version expurgée de mon enfance m'en avait transmis toute la saveur .
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Le renard est malin ? Le renard est roublard ? Le renard est trompeur ? Tous les attribues du renard sont détaillés dans ce livre. De la tentative de meurtre d'une poule jusqu'à un combat avec un loup, ce roman nous montre la vie bien remplie d'un goupil appelé Renard. Tous ces stratagèmes, sa rancœur, sa malice sont mis à contribution dans un bon livre. Si je n'ai pas accroché à l'histoire dès le début, c'est à cause d'un vocabulaire ancien et pas forcément à la portée de tout le monde. Quelqu'un un minimum cultivé peut donc sans aucun problème adore ce livre et c'est pourquoi [je le recommande] à toute personne comprenant le vieux français.
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Le style en français moderne n’est pas trop vieillot, idéal pour une lecture jeunesse, dans la plupart des cas, les histoires sont adaptées alors que d’autres abordent des thèmes plus adultes comme le viol. J’ai été étonné d’ailleurs que ce chapitre soit resté dans mon édition.
Il y a des morales, le plus souvent non explicites, les chapitres sont très courts et forment une intrigue liée les unes aux autres. Ce chenapan de Renart sait user de ruses pour tromper ses compères animaux ou humains pour venir à ses fins. C’est astucieux, j’ai aimé beaucoup de choses dans ce roman, à commencer par la roublardise de notre héros, c’est toujours bien amené, ensuite il y a parfois des petites phrases pour recapter l’attention du lecteur et pour finir les personnages secondaires ne sont pas idiots, même s’ils finissent par tomber dans les pièges de Renart, ils savent déjouer les premières lignes.
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J'ai du acheter ce livre chez un bouquiniste en me disant que ça pourrait être sympa à lire mais sans regarder l'intérieur ni trop chercher. Je l'ai intégré à mes lectures en cours sans plus de questions. Ce fut rude !
Deux sentiments émergent à la lecture :
- Nom de Zeus c'est rude de lire du français du moyen âge
- Renart est vraiment le roi des pourris
Alors pour expliquer mon premier sentiment, il faut savoir que j'ai écopé d'une version de 1970 de chez Flammarion et que le texte est dans la version originale. J'avais lu Gargantua en version originale que j'avais trouvé un peu laborieux à lire, Le roman de Renart c'est pire mais vraiment vraiment pire.
A noter que l'introduction précise le contexte général ainsi que des pistes de compréhension et donne des clés pour la lecture. C'est la première fois que je lis un livre qui m'explique comment je dois comprendre le texte et franchement ce n'est pas de trop. De plus il y a un lexique à la fin parce que si certains mots ne sont pas clairs, les faux amis sont encore pire.
Il m'arrive de lire des romans en anglais mais j'ai eu bien plus de mal à lire ce roman. Le vieux français ( enfin là on est plus dans le français ) est un mélange de patois, de français, d'anglais et d'espagnol. C'est compliqué à lire mais passionnant parce que ça démontre l'évolution de la langue. Certains mots ont changés d'écriture, d'autres ont été abandonnés, la liste des découvertes est longue mais il faut s'accrocher parce que ce texte ne se laisse pas lire.
Nonobstant les quelques maux de tête que j'ai récolté durant cette lecture, il apparait rapidement que Renart le goupil est une véritable pourriture qui intrigue plus vite que son ombre. D'ailleurs l'ironie fait que le premier texte qui est le jugement de Renart le fait passer pour gentil ( enfin on pourrait le croire gentil à ce moment là ) alors qu'en fait pas du tout. Spéciale dédicace à Ysengrin le loup qui se fait couper la queue, voler une couille et dont la femme se tape Renart ( quand il ne viole pas la reine ). On aimait pas les loups au moyen âge ( à raison, ils attaquaient les vieux et les enfants quand la faim se faisait sentir ) et ça se ressent.
Mais Renart ne s'arrête pas en si bon chemin et trahis à peu près tout le monde sans que ça ne gêne trop le roi qui semble apprécier le goupil.
Ca n'empêche les protagonistes de n'être pas vraiment content et de l'exprimer. Ca s'insulte à tour de bras dans un langage pas franchement châtié ( les insultes à base de pute sont bien présentes ) mais ça reste drôle dans l'ensemble. Il faut bien voir ce livre comme l'équivalent d'un conte paillard. Il y a un côté comique et très probablement parlant de personnes de l'époque en s'en moquant, comme dirait l'autre c'est français.
Au final, une bonne lecture mais qui s'est faite désirer. Une traduction en français moderne doit être intéressante pour mieux comprendre le fond mais la perte de la forme est un peu dommageable pour comprendre le français et sa structure. J'aurais du mal à le conseiller à n'importe qui, ça reste complexe à lire.
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Ecrit entre 1174 et 1250 par plusieurs auteurs, moines de leur état, Le roman de Renart témoigne de la culture cléricale médiévale empreinte des fables antiques. Plus qu'un conte, Renart est avant tout un recueil de nouvelles liées entre liées par le personnage de Renart, un goupil d'une grande intelligence, allégorie animale - comme les autres personnages - de la société de l'époque.
Renart évolue ainsi entre Noble le lion, qui est aussi le roi, Ysengrin le loup qui est l'ennemi juré de Renart, Grimbert, le sage blaireau. Renart est un seigneur, montant à cheval et levant l'ost, méprisant le peuple et courtisant le roi. Plus surprenant encore, Renart se montre volontiers impie et fermement opposé au pape.
Sa personnalité énerve autant qu'elle fascine les autres personnages. Beau, intelligent, audacieux, vainqueur en toute occasion, Renart allie le sens politique de l'homme à la bestialité du goupil, traversant ce roman - puisque tel est son nom - et laissant, au passage, une trace formidable dans la littérature française.
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Une satire et un témoignage de la société féodale.
La personnification sous forme animale rend les aventures plus accessibles et imagées.
Depuis lors, qu'est-ce qui a vraiment changé en réalité ? Il restera toujours des filous, des forts, des coléreux, de victimes, des faibles, des méprisés, des puissants....
Un livre à la portée à la fois intemporelle et universelle !
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Texte établi et traduit par Jean Dufournet & Andrée Méline
Du Renart de mes livres enfantins de lecture, j'avais conservé le souvenir d'un personnage extrêmement taquin mais somme toute sympathique alors qu'Ysengrin, son compère, était à la fois fort peu gâté intellectuellement parlant et beaucoup plus désagréable. De cette lecture intégrale, dans un texte traduit mais complet, mon point de vue sur l'un des duos les plus célèbres de notre littérature en revient plus nuancé.
Non que l'on puisse contester au rusé goupil et "trompeur universel" son statut de personnage principal. Seulement, il tient bien plus de l'anti-héros que du héros et, à y regarder de près, présente un profil qui n'est pas sans rappeler celui du parfait psychopathe, surtout si l'on veut bien considérer que Renart (et tous les animaux mis en scène dans son "Roman") monte à cheval, est vassal et chevalier, part en guerre, fait fortifier son château de Malpertuis ... bref, agit comme le ferait un homme de noble naissance.
Sa motivation première (la faim ne lui sert que d'alibi), c'est le besoin de nuire à autrui et même si Ysengrin joue souvent le rôle de la victime, Renart n'est pas regardant sur la question : tout lui est bon, sauf, bien sûr, les membres de sa famille, parmi lesquels il faut compter Grimbert, le blaireau. Si encore il se contentait de faire tourner les autres en bourriques en les rendant ridicules ! Mais non, il attire le chat Tybert dans un collet, occit Tardif le limaçon, pousse un vilain à tuer Brun l'ours, frappe les fils d'Ysengrin et leur urine dessus, viole et sodomise Hersent, l'épouse du loup, et enfin, non content de cela, s'arrange pour "tonsurer" son compère à grand renfort d'eau bouillante et pour que le malheureux, convaincu d'aller pêcher dans un lac gelé, y perde la queue. Et comme si cela ne suffisait pas, dans l'un des récits, après avoir attiré Ysengrin chez un vilain, il l'y enferme, le condamnant à défendre si chèrement sa peau qu'il y perd cette partie de l'anatomie à laquelle tiennent tant les individus de sexe mâle que, en tous cas chez la gent humaine, certains la confondent avec leur cerveau. ;o)
Voleur parfois par nécessité (il faut bien se nourrir et nourrir sa famille), trompeur par plaisir, incorrigible par une volonté bien affirmée, Renart blesse, tranche, viole, mutile, tue et fait tuer comme pour s'amuser, par jeu. Il donne bien souvent l'impression de se trouver, pour une raison mal définie, seul contre le monde entier mais c'est une situation qui lui plaît. Courageux - c'est une qualité qu'on ne peut pas lui retirer - voire téméraire, il affronte cet ennemi protéiforme avec hargne, intelligence et désinvolture. Car, du psychopathe-type, Renart possède l'esprit retors et prévoyant et, si d'aventure l'on en venait à créer une version animalière du "Silence des Agneaux", le rusé goupil serait parfaitement à même d'y reprendre le rôle du Dr Lecter. ;o)
Selon l'édition que je possède, il n'y a guère que dans les toutes dernières branches que, de temps à autre (et une fois pour son malheur personnel), Renart se montre accessible à la pitié. Autour de lui, rares sont ceux qui tirent avec bonheur leur épingle du jeu : Brun l'ours, énorme et déterminé, dont le goupil aura tout de même la peau, Tybert, le chat presque aussi rusé et encore plus gourmand que Renart, et bien sûr Ysengrin le loup, tantôt représenté comme un parfait imbécile, imbu de sa personne et plutôt brutal, tantôt comme une victime valeureuse de la haine de Renart. Le couple royal, Noble le lion et son épouse, dame Fière, avec leur versatilité et leur recherche des plaisirs, représente à merveille les gouvernants en général mais, au bout du compte, ne retient guère la sympathie.
Il faut en effet signaler que "Le Roman de Renart" se double d'une critique sociale. A vrai dire, elle ne fait qu'effleurer les souverains et l'ordre monarchique. En revanche, elle pointe très violemment du doigt les paysans et les vilains, chargeant ceux-ci de défauts aussi peu aimables que la ladrerie, la cruauté inutile envers le plus faible, le mensonge et le mépris de la parole donnée. Les femmes également en prennent pour leur grade. L'une des branches - la VII ou la VIII - s'attache à les représenter comme des créatures impures (je vous passe les détails mais vous pouvez les imaginer, et dans la langue la plus crue) et, de façon générale, l'ensemble les montre soit comme les servantes de leurs maris sur tous les plans, soit comme des créatures tout juste bonnes à satisfaire les désirs du mâle. Avec la femme, tout n'est que sexe - déjà : la preuve, c'est par le sexe que l'épouse du paysan avare tient son mari ...
Mention spéciale toutefois à dame Hersent, au caractère rude mais bien trempé ainsi qu'à dame Hermeline, l'épouse de Renart envers laquelle, à vrai dire, celui-ci semble éprouver des sentiments qui dépassent de loin le simple amour charnel.
Mon seul regret : l'insuffisance de mes connaissances en ancien français (ou plutôt en "roman", si j'ai bien compris), qui m'empêche de lire ces textes à haute voix et dans leur version originale. ;o)
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Quel mauvais garçon ce renard, menteur, méchant, fourbe, rancunier, violent, assassin et j'en passe. Quand j'ai lu ce livre, j'étais une enfant bien sûr, et je me suis jurée de ne pas avoir d'ami de ce style 😀 Sage décision. Depuis j'ai rencontré quelques Renarts, mais aucun n'est devenu mon ami.
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le roman de Renart est une merveilleuse satyre de son époque.
Au delà des pitreries et "coups de vache" de Sire Renart, on retrouve toute la société médiévale, avec son mépris du Vilain, les rancœurs et jalousies entre barons et l'hypocrisie envers les religieux, bien souvent dépeints comme paillards ou avides.
L'humour mordant reste d'actualité et on ne peut qu'éprouver de l'affection pour cette fripouille de Renart, gueusard et ripailleur, toujours la faim au ventre et la malice au bout de ses moustaches !
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Le roman de renart
Voilà un souvenir des années collège, et plus spécialement de mon année de 6ème quand j𠆚i dû étudier « Le roman de Renart ». J𠆚vais été surprise et déçue par le choix de mon professeur de français, Monsieur Marchal. J’étais une grande, au collège et il nous faisait lire un livre de bébé !
Aujourd’hui je suis ravie d𠆚voir lu ce livre médiéval, aux auteurs multiples et anonymes. Derrière les animaux, les ruses, se cache les hommes, leurs qualités et leurs défauts.
Le roman de renart est un classique de la littérature française médiévale.
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Ce roman raconte l’histoire d’un Goupil qui s’appelle Renart. Renart est malin et très espiègle. Il utilise des ruses principalement contre le loup, Ysengrin, son oncle.
Renart s’en sort parfois de justesse ou échoue même comme avec l’histoire de la mésange ou encore avec Chantecler.
Mais parfois, ses ruses aboutissent comme lorsqu’il fait descendre Ysengrin dans un puit ou qu’il arrive à échapper à sa mise à mort.
Renart est un héros pas comme les autres car il n’a pas de super-pouvoirs mais grâce à ses ruses, nous pouvons donc le considérer comme un héros.
Léane G. 5e2
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Un très bon livre pour un premier contact des plus jeunes avec le monde de la guerre de Troie et l'Odyssée d'Ulysse dans lequel les héros ont presque tous une dimension divine, tel Achille, Hector et Ulysse. Le style ancien de l'auteur ajoute au caractère fabuleux de cette belle adaptation des récits d'Homère.
Le grand voyage d'Ulysse à travers mers et îles est un périple splendide et angoissant tant par les beaux bras de Nausicaa que les sortilèges de Circé ou le chant des Sirènes.
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Etudié à l'école, le Roman de Renart m'avait laissé un souvenir plutôt comique, avec les ruse et la roublardise de Renart, et Ysengrin, le lourdaud, qui subissait tout ses méfaits.
Mais voilà, en y regardant bien, on se rend compte que Renart n'est vraiment pas quelqu'un de fréquentable et que certaines de ses aventures peuvent même prouver pourquoi il est si détesté par la cour du roi.
Renart, même s'il a un côté attachant, peut aussi être odieux, méchant et malsain, et criminel!
Il est bon, étant adulte, de pouvoir relativiser et de revoir le portrait qu'on a de lui quand on était enfant.
Cette lecture peut être rude dans sa totalité, et l'on comprend très bien, pourquoi les écoliers et les collégiens n'en lisent qu'une version abrégée.
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Une pure merveille . Homme libre toujours tu cheriras Goupil.
C'est vif , fin, drôle, émouvant. Je ne connais pas toutes les versions mais celle-là a suffi à mon bonheur
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Le Roman de Renard, c'est une collection de contes du Moyen Age, dont un exemplaire est dans la BNF, la bibliothèque nationale de France. Alors, pas de chance de le lire.
Mais ces vieux contes sont la base de diverses adaptations plus modernes, par exemple: Goethe, Goupil le renard - une chose en vers vraiment intéressante. Fantasy avec des animaux, en vers.
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La publication de l'Enéide, à laquelle Virgile a travaillé onze ans, fut le couronnement posthume de sa gloire.
Virgile y a chanté la naissance du peuple romain, auquel on donne comme ancêtre Enée et les derniers Troyens.
L'épopée d'Enée est ici merveilleusement évoquée: on retrouve Troie réduite en cendres, ses guerriers massacrés, ses femmes réduites en esclavage;
Seul le prince Enée va échapper au massacre.
Il va s'embarquer pour trouver une terre lointaine et y fonder une nouvelle Troie qui sera.. Rome.
Un grand classique.. à lire et à relire..
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Lu quand j'étais enfant (7-8 ans), j'en garde un souvenir vif et passioné. J'avais, alors, adoré ce roman relatant l'histoire d'un goupil (j'apprenais alors ce mot), sa sournoiserie et son humour. Je compte le faire lire à tous mes enfants!
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Penchons nous, comme par une fenêtre ouverte sur Rome en 1935, ce village devenu ''ville éternelle'' et que le temps a effrité sans l'engloutir.
Ce texte, un peu désuet mais charmant, est agrémenté de 148 photographies (en noir et blanc) et de quelques reproductions de peintures -pleine page- qui, d'époque, sont donc comme un fabuleux voyage dans le temps.
Cet ouvrage a acquis une patine et un charme qui vous séduira et vous donnera envie d'un week-end à Rome.
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