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Citations de Graeme Macrae Burnet (128)


Peut-être me croyait-il réellement folle. Je me demandai soudain si je ne l'étais pas, après tout. Puisque les fous ne savent pas qu'ils le sont, on ne peut sans doute pas savoir avec certitude qu'on ne l'est pas non plus. L'idée m'amusait. Ca devait être assez drôle d'être fou. On peut faire ce qu'on veut quand on est fou. Les gens vous excusent.
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Pour la première fois, je ressentis vivement son absence. A partir de là, je perçus sa mort sous un jour différent. Il y avait dans le monde un vide de la taille de Veronica. De même que sa présence physique, le contenu de son esprit avait disparu. La question que je m'apprêtais à lui poser resterait jamais sans réponse. Tout ce qu'elle avait appris, les souvenirs qu'elle avait accumulés, ses futures pensées et actions, tout cela s'était éteint avec elle. Le monde était plus petit de sa non-existence. Un sanglot me monta à la gorge. Je le ravalai, mais il ne se laissa pas étouffer, si bien que je dus le déguiser en quinte de toux et quitter la pièce précipitamment.
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[...] Personne ne regardait jamais un flic de travers à un enterrement. Dans un mariage, la présence d’un policier jetait un froid ; à des funérailles, ça semblait tout à fait pertinent.
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[...] La vie conjugale était assez monotone, mais Lucette avait l’air heureuse. Les escapades à la campagne cessèrent vite, et Lucette s’adapta à son rôle, qui était autant celui de dame de compagnie de sa belle-mère que d’épouse.
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[...] C’est considéré comme une grande infortune que d’avoir une fille trop jolie ou un fils trop intelligent. À Saint-Louis, comme dans tous les trous perdus de province, les habitants sont plus à l’aise avec l’échec. Le succès ne sert qu’à rappeler aux autres leurs propres déficiences et doit donc être vivement condamné.
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On fait tous semblant d'être quelqu'un d'autre.
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C'était une jolie façon de le reformuler. Nous passons notre temps à nous encourager les uns les autres à continuer, à tenir bon. Plus quelqu'un est malheureux, plus on lui enjoint de tenir. "Tiens bon", s'écrie-t-on, en sachant pertinemment que c'est la dernière chose qu'on a envie de faire soi-même. Mais si, comme moi, on ne fait face à aucune adversité apparente dans la vie, personne ne songe à vous dire de tenir. Tout le monde part du principe que vous allez continuer, comme un automate. Pourquoi en serait-il autrement ? Il faut un effort de volonté, un acte de violence, pour cesser de continuer. Mais quel soulagement ce serait !
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C’était la première fois que Gorski retournait à la clairière depuis des années. Il se gara, comme toujours, sur la petite aire de stationnement au bord de la D468, qui suivait plus ou moins le cours du Rhin au nord de Saint Louis. La peinture blanche du portail en bois qui donnait accès à la forêt était presque entièrement écaillée, et le montant pourri. Alors qu’il suivait le sentier en direction de la clairière, Gorski s’efforça de na pas penser à ce qui l’avait poussé à revenir. Il n’avait dit à personne où il allait et, si jamais il croisait quelqu’un, il aurait bien du mal à expliquer sa présence. Il préférait se concentrer sur le bruit agréable des feuilles dans la brise.
Après le meurtre, Gorski était revenu régulièrement à la clairière. Plus tard, ses visites s’étaient espacées. A l’issue du procès, il avait accepté les louanges de la presse pour avoir résolu l’affaire, sans rien révéler de son scepticisme concernant la culpabilité de Malou. Si ses collègues entretenaient des doutes similaires, eux aussi les gardaient pour eux. Il avait un jour avoué ses scrupules à Céline, mais elle les avait balayés d’un revers de la main. L’affaire était close, pourquoi vouloir rouvrir la plaie ? Dès le début, elle avait trouvé détestable ce qu’elle appelait son « obsession » pour cette fille morte. Elle se plaignait qu’il passait plus de temps à penser à un cadavre qu’à elle…
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[...] Le restaurant de la Cloche était un des seuls endroits où Manfred se sentait à l’aise. Sa routine était si bien établie qu’il n’avait pas l’impression, contrairement à ailleurs, de devoir se conduire avec naturel. Les gens lui prêtaient généralement peu d’attention.
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[...] Gorski avait l’habitude qu’on lui mente. Les gens mentaient à longueur de temps et, même quand on leur démontrait que leurs mensonges n’étaient pas crédibles, ils n’en démordaient pas. Gorski comprenait très bien ce mécanisme.
[...] Ce qui l’intéressait n’était pas tant le fait que quelqu’un mente que la façon dont il le faisait.
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[...] J’enquête sur la disparition d’Adèle Bedeau, déclara Gorski. 
– La disparition ? » répéta Manfred. Il était content de la façon dont il avait prononcé cette phrase ; comme s’il était sincèrement surpris.
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[...] Il pouvait à peine adresser un mot à une représentante du sexe opposé sans rougir jusqu’à la racine des cheveux. Alors il préférait tout bonnement éviter les filles. Pourtant, elles occupaient la plupart de ses pensées éveillées.
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[...] Le terme qui vient le plus souvent à l’esprit de ceux qui traversent la ville, à supposer qu’ils y accordent la moindre pensée, est « quelconque ». Saint-Louis est une ville quelconque.
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J'ai été élevée dans l'idée que les hommes sont des prédateurs et moi une victime potentielle, et aucun raisonnement rationnel ne saurait démentir ce dogme.
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Graeme Macrae Burnet
Car en amour, comme en musique, il y a des soupirs et des silences
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Graeme Macrae Burnet
Nous devions ressembler aux couples qu’on voit dans les publicités pour les imperméables unisexes, ou pour les pastilles qui donnent bonne haleine
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Graeme Macrae Burnet
Je n’étais pas indispensable. Je n’étais ni intelligente, ni talentueuse, ni drôle. Ni belle, ni quelconque. Je n’avais rien non plus qui aurait fait s’arrêter un enfant dans la rue pour me montrer du doigt. J’étais une sorte d’entre-deux, une médiocrité. Ce n’était pas tant que personne ne pleurerait ma disparition, mais que presque personne ne s’en apercevrait.
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Mais quel est l’intérêt de se faire passer pour quelqu’un qu’on n’est pas ? demandai-je. – Quel est l’intérêt d’être la personne que vous pensez être ? »
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« La culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale »
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Quelle femme pouvait résister au hasard?
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