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Citations de Guillaume Decourt (28)


 
 
Mon amie du hameau savait pêcher la truite
À la main et le buron proche la rivière
Devenait notre rendez-vous à l’heure dite
Je l’y retrouvais ligne appât mouches et vers

En poche elle glissait sa main sous un rocher
Elle avait l’art de bien caresser le poisson
Avec patience avant de lui déchirer les
Ouïes majeur et pouce en guise d’hameçons

Truite à terre elle dansait avec une joie
À démolir le monde entier à faire fuir
Un homme heureux à rendre le bonheur bien bas

À faire sembler l’espérance malhonnête
J’imaginerai toujours son éclat de rire



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9. CASOAR
  
  
  
  
Jeudi vingt-cinq juin deux mille vingt trente
Degrés Celsius en nage j’arpentais
La ménagerie du Jardin des Plantes
Accompagné d’une amie féministe
Non pour fouetter de manière élégante
Une panthère avec mon gant violet
Comme dans la nouvelle de Barbey
Mais pour voir le casoar couvant triste
Les œufs de sa femelle polyandre
Qui cherche un autre mâle sans attendre


p.19
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  63. TORTUES
  
  
  
  
C’est à présent la saison des tortues
Je les vois en revenant de la mer
Par le petit sentier dans la colline
J’entends certaines voix qui se sont tues
Et je fredonne pour moi-même un air
De mon pays comme une discipline
Comme si je m’avérais dispensable
Dans ces lieux où je crois perdre de l’âge
Où le ciel est propre comme une table
Quand il fait très bleu sans aucun nuage
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1. GITANE
  
  
  
  
Huit ans celle qui se prénomme Albane
Pieds sales sourire clair cheveux noirs
Belle comme une petite gitane
Depuis toujours que j’ai cessé de croire
À qui dire que j’aurais pu avoir
Une fille pareille à toi ce soir
Si j’avais été un peu moins porté
Sur moi-même et le goût des promenades
Ici l’eau est froide même en été
Reste près du bord bois ta limonade


p.11
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15. TOURMENTS
  
  
  
  
Il ne faut pas parler de ses tourments
Il faut les endormir à l’intérieur
De soi comme on recouvre avec un drap
La cage du canari au moment
Même il s’arrête de chanter c’est l’heure
De la nuit en plein soleil on voudra
Ce qu’on veut mais qu’on découvre la cage
Il chantera de plus belle vraiment
Il ne faut pas parler de ses tourments
Il ne faut pas se servir du langage
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5. BOUBOU
  
  
  
  
J’ai l’envie subite de revêtir
Mon boubou et de danser gauchement
Sur un concerto de Rachmaninov
Toi seule est en mesure de saisir
En quoi ce syncrétique mouvement
Peut conjurer toutes les catastrophes
Laisse-moi donc revêtir mon boubou
Danser gauchement sur un concerto
De Rachmaninov nous sommes debout
Le jour se lève il est encore tôt.
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  68. SYNOPSIS
  
  
  
  
J’aurai donc dilapidé mes « je t’aime »
Sans véritable talent d’argentier
Donné à tous mes tocs le nom de rite
Pour me croire un peu maître de moi-même
Et ne plus me demander où j’habite
Ma vie durant j’aurai donc essayé
De ne pas être une caricature
De tenir droit sur une planche à voile
Avant le grand décubitus final
Avant les polynies grandeur nature
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  17. FOU
  
  
  
  
Il me semble que ce fut dès l’enfance
Que je décidai de devenir fou
Comme on peut décider de devenir
Médecin ou avocat j’eus la chance
De disposer d’un grand nombre d’atouts
J’avais un don je voulais réussir
J’ai joui bientôt de tous les privilèges
Qu’on attribue à cette condition
On me consultait sur la migration
Des oursins et sur l’odeur de la neige
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On est toujours seul même bien accompagné
ce qui bourdonne à l'intérieur
il faut le clore et l'achever
dans le plus de langues possible
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Ressources


Je paresse également beaucoup trop
Dans cette Grèce où je n’existe pas
Où j’aime et je vis presque malgré moi
À la taverne pendant le repas
Je ne m’exprime qu’avec peu de mots
Et souris pour avoir l’air d’être là
Je suis désormais sans ressources et
Je n’écris que peu – j’attends que ça vienne –
« Soleil » « Vassiliki » ai-je noté
Dans mon carnet tâché de mer Ionienne
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Guillaume Decourt
Aller simple

Minuit descendant la rue d’Alésia
Je songeais à celui qui sur un pont
Dans la brume à Livourne rencontra
Une femme pleurant un homme dont
Elle ne savais presque rien j’avais
Beaucoup plus de chance que ces trois-là
Seul dans Paris désert moi qui savais
Découper une orange avec ma joie
Comme je l’appris pour plusieurs années
D’une lionne de la mer Égée
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La dame du Pirée

Dans cette chambre qui n’est pas la nôtre
Nous vivrons pendant les huit prochains mois
Un prénom de saint un prénom d’apôtre
On me vole mes jumeaux Héroïques
Tout le monde se signe avec trois doigts
Paque amène la poussière d’Afrique
Evdokia nous offre du savon
Au lait d’ânesse qu’on accepte en soute
Le premier bordel digne de ce nom
Est à plus d’une heure et demie de route
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8. MAUVAIS ŒIL
  
  
  
  
J’imite les héros de cinéma
C’est un vice une mauvaise habitude
Tous les matins en guise de prélude
Je chante : « Est-ce qu’un homme qui se noie
Peut sauver un autre homme qui se noie ? »
Puis je vais me promener sur le port
Un alcoolique me demande si
J’ai été piqué par un frelon mort
On ne voit pas grand monde par ici
Mais malgré le mauvais œil je m’en sors


p.18
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7. CARROSSERIE
  
  
  
  
Je ne sais pourquoi ce matin je songe
À Patrick qui tenait à Mamoudzou
Le petit garage à côté de chez nous
– Présentement je flâne place Monge –
Il était kényan fils d’un important
Personnage il avait fui son pays
Pour d’obscures raisons j’avais vingt ans
Je jouais au baroudeur sous la pluie
Tropicale il disait : « Tu dois me croire
Méfie-toi bien des gens d’Afrique noire »


p.17
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4. ALLER SIMPLE
  
  
  
  
Minuit descendant la rue d’Alésia
Je songeais à celui qui sur un pont
Dans la brume à Livourne rencontra
Une femme pleurant un homme dont
Elle ne savait presque rien j’avais
Beaucoup plus de chance que ces trois-là
Seul dans Paris désert moi qui savais
Découper une orange avec ma joie
Comme je l’appris pour plusieurs années
D’une lionne de la mer Égée


p.14
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2. BIJOU
  
  
  
  
La maison de l’oncle Vassilis mille
Quatre cents mètres carrés avec vue
Sur la mer un marbre noir du Brésil
« Rare quatre au monde » commente-t-il
Au vibrato je sens qu’il est ému
Nous visitons ensuite la chapelle
Construite au fond du jardin suspendu
Il y mariera sa fille Cybèle
Un petit chien jappe et lèche des joues
C’est un bichon qu’on appelle Bijou


p.12
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BALLADE DE CHINATOWN
  
  
  
  
San Francisco septembre frais
Le Golden Gate me met en joie
Chinatown est plein de Chinois
Qui ne parlent que cantonais
La Chine n’est pas forte en langues
Sans doute peut-on l’affirmer
Lorsque je vais dans le quartier
Je m’arrête chez Jin Sui Fang

L’échoppe sur Grant Avenue
Est flanquée de Linda Boutique
À midi j’attends la venue
De la vendeuse sympathique.
Elle se prénomme Guomei
Et s’est tatoué le Yin et Yang
En haut du cou sous une oreille.
Je m’arrête chez Jin Sui Fang

Nous mangeons un bol de tofu
Et nous parlons de poésie
Je crois bien que je ne saisis
Pas tout ce qu’elle dit Du Fu
Et le moine Hanshan l’émerveillent
Elle commence une harangue
Sur le grand poète Wang Wei
Je m’arrête chez Jin Sui Fang
Princesse de San Francisco
Qui chantez la dynastie Tang
Que nous apaise le Tao
Je m’arrête chez Jin Sui Fang.
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25 CŒUR
  
  
  
  
Au matin après le premier café
Quarante-cinq battement par minute
Temps sensible ventricules artères
En mon propre nom soyer remerciés
Plusieurs fois dans le cyclone la lutte
Fut longue nous étions à la lisière
De nous-mêmes je ne pouvais compter
Que sur vous et rien donner en retour
Merci à vous merci pour tous les jours
À venir et pour tous les jours passés.
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(Tel-Aviv)


C’est en Israël que je commençai l’étude
Du piano auprès d’un maître de Tel-Aviv
Un vieux Juif séfarade à la méthode rude
Encore aujourd’hui mon travail des doigts ravive

Quelques restes d’hébreu le goût des falafels
La plage à la bombe pendant l’Intifada
Le téléphérique aux vacances de Noël
Que nous prenions pour l’ascension de Massada

J’aimais la musique mais surtout le clavier
Frapper fort ou bien le plus doucement possible
J’avais un don certain pour la vélocité

Jouer vite et propre m’était presque naturel
Comme pour d’autres le coup de tête ou le dribble
Moi mon père me faisait écouter Brendel
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Extrait 2/2
 
 
Avec le sang la corde éraillée
Avec l’orgueil des bigaradiers

Le chant du ferrailleur
C’est le matin qu’on l’entend
À l’ombre des rides de l’olivaie

Avec la consolation le café
Avec l’icône le baiser

Le chant du ferrailleur
C’est le matin qu’on l’entend
À l’ombre des rides de l’olivaie
Le sperme noir du poulpe à bout de trident

Avec l’âne patte avant
Avec l’âne patte avant patte arrière liées

Le chant du ferrailleur
C’est le matin qu’on l’entend
À l’ombre des rides de l’olivaie
Le sperme noir du poulpe à bout de trident
La monnaie de bronze nous y reviendrions gaiement

Si seulement si seulement
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