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Critiques de Guillaume Para (61)
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Ta vie ou la mienne

Le lundi est toujours une journée un peu déprimante. Surtout avec ce temps autonhivernal. Un bon remède à cela ?

Un plaid, un fauteuil douillet, une bonne tasse de thé fumante et bien sûr, un bon livre. .

« Ta vie ou la mienne » me semble idéal. Une histoire d’amour & d’amitié. Dit comme ça, ça ne vous émerveille peut être pas. Et si je rajoute une touche de foot, de banlieue et de drame. Ça ne vous attire pas plus j’imagine ?

Et pourtant ! Si vous saviez la petite pépite d’émotion qu’on y trouve. J’y ai laissé des sourires, de la curiosité, des larmes et une nuit. Dieu sait qu’avec un nouveau né, les heures de sommeil sont précieuses... pourtant rien ne m’a fait lâcher ce roman.

Une amitié, une passion commune, un grand amour, LE grand amour même. Une vie « riche » qui débutait plutôt mal.

Un quartier défavorisé, une famille déchirée par les décès et les violences. Puis un déménagement. Un nouveau départ, une nouvelle vie à construire.

Deux piliers : François et Léa. Je n’entre absolument pas dans l’histoire, elle mérite d’être lu et je ne veux pas spoiler. Je peux juste vous dire que même le foot en devient poétique et fascinant.

J’ai été subjugué par les mots, par le tourbillon pur d’émotions. Les romans d’amitié entre hommes résonnent toujours fortement en moi. Ce sont des lectures puissantes en général qui me bouleversent.

Que j’ai aimé suivre cet ado paumé, que j’ai admiré sa droiture, sa force de caractère, sa volonté et sa dévotion. Il m’a suivi pendant un petit moment après avoir terminer ma lecture. Un chamboulement !
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Ta vie ou la mienne

Ce roman de Guillaume Para, Ta vie ou la mienne, est une excellente surprise, découverte dans le cadre des 68 premières Fois.



Le malheur et la malchance sont-ils écrits dans nos destins en fonction de l'endroit où nous vivons et de la catégorie sociale dans laquelle nous sommes élevés ? Ce premier roman interroge sur la destinée, le déterminisme, sur ce que l'on fait de sa vie, sur la manière dont on appréhende ou pas l'adversité, sur la notion de sacrifice. C'est beau, tragique, sublime au sens littéraire de pur et noble, de solitude des personnages face au monde qui les entoure, en proie aux choix et au doute.

L'écriture est brute, réaliste, sans fioritures, à la fois contextuelle et contingente. Tout sonne juste. En même temps, c'est très addictif ; la trame narrative est très équilibrée, admirablement planifiée avec un effet de retour en arrière et d'action au présent. Personnellement, j'ai dévoré ce roman en deux jours, avec avidité, dans l'urgence, et pas seulement parce qu'il s'agit d'un livre voyageur que je ne peux garder trop longtemps.

Les personnages sont travaillés, en finesse, en complexité, sans jugement ; les protagonistes masculins sont mis à l'honneur et on peut seulement regretter que les figures féminines soient essentiellement des seconds rôles. En effet, les valeurs de l'amitié virile, du sport sont mises en avant tandis que la féminité apparaît davantage dans les postures maternelles, rassurantes ou au contraire fragiles. Ici, la transmission généalogique passe par les hommes, les berbères, ces hommes libres qui ne gardent pas la colère en eux et par d'autres aussi, ancien taulard philosophe ou ami de toujours.

Guillaume Para tire habilement les fils d'une histoire pourtant bâtie sur des clichés : jeunesse des cités, violence, mort de tous les membres de la famille du héros, différence de classes sociales, amour impossible, incarcération dévastatrice, émulation sportive… le titre lui-même avait un ton de romance… Quel brio dans la manière de revisiter chacune de ces thématiques, sans pathos excessif mais avec justesse et émotion !

Le dénouement surprend, remet les choses en perspectives, replace le rêve dans la contingence.



Ta vie ou la mienne est un excellent premier roman, une tragédie moderne.

Un de mes coups de coeur de cette sélection des 68 premières Fois.

Guillaume Para : une plume à suivre.

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Ta vie ou la mienne

Hamed, Léa.

Sevran, Saint-Cloud.

La belle et le clochard, la bourgeoise et le banlieusard.

Deux mondes. Opposés.

Vous le voyez venir ?

L’amour qui surpasse, qui trépasse les différents et différences ?

Irrésistiblement attirés, brisant les préjugés, ils s’aiment.

Mais « Ta vie ou la mienne », c’est bien plus que ça. Beaucoup plus. ⚽️🖤



Hamed banlieusard à la vie difficile est un prodige du ballon rond. Son rêve, il le touche du bout des doigts. Après tant d’efforts, de détermination, de courage, et de volonté : devenir joueur professionnel.

L’amour aussi lui réussit, dans les bras de Léa, cette jeune fille qui révèle finalement de nombreuses fêlures. Quels maux peuvent la ronger à ce point ?

Et alors qu’un soir elle lui dévoile la clé de cette part sombre de son âme, la vie n’aura plus jamais la même tournure... Que ce soit sa vie, ou la sienne... ⚽️🖤



Guillaume Para ne nous ménage pas, ne nous lâche pas.

On tourne les pages, appréhendant presque la destinée que l’on perçoit de plus en plus fatale de ces personnages. Peut-on échapper à son destin ? Le changer ? Échapper à ce quotidien qui nous paraît inévitable ? ⚽️🖤



Il est difficile pour moi de vous en dire plus parce que je voudrais éviter de gâcher tout le plaisir qu’il ressortira de cette lecture et de ces rebondissements que je n’ai personnellement vu venir à aucun moment.

Addictif et terriblement touchant.

⚽️🖤



À lire pour cette histoire d’amour et de destinée, et pour ces sujets (football, prison) que l’auteur arrive à traiter avec brio ! ⚽️🖤
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Ta vie ou la mienne

« Ta vie ou la tienne » est un roman puisant qui ne peut laisser indifférent… Guillaume Para y aborde les thèmes de notre société actuelle: la violence, les banlieues, les différences, l’amitié, la famille, l’amour, la passion, le milieu carcéral… La vie de Hamed est faite de violence: sa mère meurt en le mettant au monde, son frère décède d’une balle, son père est un alcoolique violent… Alors quand Hamed va vivre chez son oncle et sa tante, il découvre la famille, la vraie, celle qui aime, qui soutient, accompagne. Même sur le terrain de foot, Hamed sait ne pas utiliser la violence, sauf pour défendre François, un riche qui va devenir son meilleur allié. Les deux amis partagent l’amour du ballon rond, leur passion et quel plaisir de lire les mots de l’auteur, lui même passionné de foot, nous décrire les scènes dignes d’un Zizou! Hamed va se réaliser à travers sa passion pour le foot.

Mais la violence est omniprésente dans ce roman et se cache dans des foyers bien pensants… Et cette violence cachée va détruire Hamed et Léa, va pousser Hamed à tout sacrifier par amour et à se retrouver en prison où la violence est la loi. Hamed n’est plus lui même, il n’est que douleur violente… La question est de savoir si on peut échapper à la violence connue depuis toujours, au milieu carcéral qui brise un homme… Guillaume Para nous livre ces interrogations et ses propres réflexions. Les mots de l’auteur apportent une telle justesse au récit que j’ai visualisé toutes les scènes, scènes si réalistes. Et cet amour qui se dégage de toutes ces pages est essentiel: l’amour de la famille d’Hamed, de Léa, de François et de sa famille. L’amour est au centre de « Ta vie ou la mienne » car c’est l’amour qui a fait basculer la vie d’Hamed…

Le premier roman de Guillaume Para est pour moi un roman intense et poignant qui mériterait d’être adapté au cinéma…
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Ta vie ou la mienne

Véritable coup de coeur pour cette histoire si triste.
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Ta vie ou la mienne

Hamed Boutaleb. Né dans le 9-3.



Père alcoolique. Mère décédée. Un frère tombé sous les balles pour une histoire de shit.

Virtuose du ballon rond, sous ses pas, le stade prend des allures poétiques.

Un peu plus et on s’inclinerait devant Hamed comme on le ferait devant la beauté d’un ballet.

La froideur du béton colle-t-il à la peau quand on y grandit ?



Hamed rencontre François Villeneuve, seul blanc de l’équipe.

De l’or au bout des pieds mais brutalement martyrisé.

D’abord indifférent, Hamed s’interposera et plus jamais on ne le touchera.

Une amitié silencieuse est née. Indestructible.

S’apprivoiser. Derrière les murs, l’immensité.



Puis arrive un amour imprévu ; Léa.

Un amour qui ne devait pourtant jamais les séparer.

Petite bourge de Saint-Cloud née dans la soie.

Sa croix, le Christ ne la protègeront pas.

Deux cœurs battent pour la belle et son regard lointain,

sa tristesse au creux des mains.



« L’amoureux éconduit est un étrange martyr qui cherche désespérément à côtoyer son bourreau. »



Quel est le monstre qui l’habite ? Les cauchemars n’épargnent pas les petites filles de bonne famille.

Hamed et Léa se heurtent comme deux planètes contraires et qui s’attirent.

Nos origines déterminent-t-elles le chemin que doivent prendre nos cœurs ?



« Toi et moi, ça pue le malheur. »

« Moi-même, je pue la défaite. »



Peuvent-elles décider pour nous-mêmes ?



Un terrible secret l’y ramène. Après le bonheur, Hamed retourne au béton.

L’univers carcéral comme la trappe des enfers.

La peur. Le bruit des os sous les chocs. Le froid.



La destruction lente de l’esprit qui tente par tous les moyens de s’évader.

Le système qui abandonne, les regards détournés.

On frissonne. Impuissant face à cette réalité.



« Frappe le premier et fais-toi respecter. »



Revient-on seulement un jour de l’horreur ?

Ces barreaux qui vous forgent.

Cette vie passée au bord des autres.



Ce roman est un cri de rage contre la colère qui emmure les hommes, un cri d’amour pour la liberté et le respect de ce que nous sommes.

Une histoire incroyable d’amitié, d’abnégation totale pour l’autre, d’amour par-delà les années, par-delà les murs et les âmes qui n’arrivent plus à s’offrir.

La vie, c’est des choix. Des chemins que l’on prend, des cœurs prédestinés.

Malgré la fracture béante de notre société.
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Ta vie ou la mienne

J'ai reçu une véritable claque en lisant ce livre. Vous n'allez pas vous arrêter avant la fin, certaines fois vos larmes seront au coin des yeux, d'autres vous vous sentirez en colère. Les deux protagonistes viennent de de classes sociales totalement différentes, leur vie entière est différente.

Je félicite @auteurgparra pour son premier roman, qui est une véritable pépite!
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Ta vie ou la mienne

A la mort de son père, Hamed alors âgé de 8 ans, qui vit à Sevran dans cette banlieue tant décriée du 93, va trouver accueil chez son oncle maternel à St Cloud, banlieue ô combien différente de celle où il a vécu jusqu'alors.

Hamed grandit comme tous les enfants de son âge et bien que solitaire, il consacre son temps à sa passion : le football. Et c'est dans le club où il s'entraine que sa route va croiser François, un jeune ado un peu perdu et chahuté mais avec lequel il va nouer une amitié très forte.

A 16, Hamed s'éprend de Léa, jeune fille fragile névrosée qui évolue dans la bourgeoisie locale.

Il connaît un bonheur entre sa passion pour le football et son amour pour cette jeune fille. Bonheur qui va être percuté par la terrible révélation que finit par lui faire Léa, c'est alors ce qu'on appelle la descente aux enfers pour Hamed.

Ce roman met en parallèle la violence affichée de la banlieue nord et la violence souterraine, cachée, non dite, des banlieues chics. Cette violence quelque soit son origine, sa nature fait des ravages chez ceux qui y sont confrontés et qui essaient de faire avec.

Il aborde aussi la question de l'univers carcéral, et démontre que ce soit hors les murs ou dans les murs, la société reste dure et ne permet aucun écart, et tant pis pour les plus faibles.

Il y est aussi question du racisme primaire face à la différence de l'autre et de la fragilité de l'équilibre entre le bien et le mal, quand on part dans la vie avec de mauvaises cartes en main dans une société qui ne vous laissera aucune chance si elle estime que vous ne pouvez pas en faire partie.

Ce roman, outre la question de l'honneur, est un bel hommage à l'Amour sous toutes ses formes avec notamment avec la notion de sacrifice,de don de soi.

C'est un coup de coeur pour ma part que je recommande
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Ta vie ou la mienne

J’ai eu un peu du mal à terminer le livre, il est resté deux jours sans envie de le lire….

L’histoire est cousue d’avance, pas très aboutie et trop prévisible.

Malgré tout, pour un premier livre, je dirai que c’est prometteur puisque une petit intrigue était au rendez-vous et il y avait des sentiments.
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Ta vie ou la mienne

Hamed grandit dans une cité du 93 jusqu'à ses 8 ans ; devenu orphelin, il est confié à sa tante & son oncle à St Cloud. Découvrant un monde plus privilégié, il se permet de croire en ses rêves & se passionne pour le football. A l'adolescence, il tombe amoureux de Léa....

Un avenir de footballeur, une amoureuse.... tout se profilait afin qu'il s'épanouisse jusqu'au jour où Léa lui avoue subir des viols de la part de son père. L'existence de Hamed bascule & il replonge dans les profondeurs d'une vie sombre...

Une histoire "classique" de ce couple que tout oppose.

L'écriture, les mots, la justesse, l'humilité font de ce roman un petit bijou que j'ai vraiment adoré.

A lire !!!!!!
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Ta vie ou la mienne



Hamed, est né dans un milieu difficile. Orphelin à treize ans, il part vivre chez un oncle où il comprendra qu’il est possible de vivre autrement que dans la violence. On le découvre bientôt virtuose du football. En grandissant et grâce à l’amour et au soutien de ses proches, de Léa, son grand amour, et de son meilleur ami François, il va toucher son rêve du doigt.

Mais une nuit va faire basculer leurs vies à tous.



L’auteur dénonce notre société clivante. Le fait qu’il n’est pas possible d’échapper au monde d’où l’on vient, que né dans la violence, on retourne à la violence et qu’on ne change pas de milieu social impunément.

Mais c’est un air de déjà vu que j’ai ressenti à la lecture de ce roman.

Le style est simple, fluide et le roman est assez rythmé mais malheureusement, je ne me suis pas attachée aux personnages, un peu clichés à mon sens, je n’ai pas eu d’émotion particulière même pour la fin.



Une petite déception donc, due peut-être au coup de coeur trop attendu.


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Ta vie ou la mienne

J’avais vraiment hâte de commencer ce livre bien qu’à la lecture du résumé, j’ai eu peur de tomber dans le cliché. En effet, l’histoire tourne autour d’un jeune de cité qui tombe amoureux d’une fille de bonne famille et dont le meilleur ami s’appelle « François ». Je vous rassure, dès les premières pages mes doutes se sont dissipés et je suis entrée dans l’histoire beaucoup plus vite que je n’ai su en sortir. L’écriture est fluide, à la fois violente et poétique. Le récit va à l’essentiel, il file à toute vitesse, les descriptions ne sont ni trop longues ni trop courtes. Chaque phrase a sa place et l’auteur ne s’embête pas avec les détails inutiles, ce qui rend la lecture rapide et addictive. Quand je dis rapide, je veux dire par là que j’ai lu ce livre en vingt-quatre heures avec l’envie incessante de connaître la suite, et pour autant, j’ai pris le temps de savourer, de relire et de noter certains passages. Car dans cet ensemble de chapitres courts, certaines phrases m’ont marquée. Elles m’ont touchée en plein cœur par leur douceur, leur profondeur et leur sincérité.



Guillaume Para évoque dans ce roman des sujets poignants. La violence est pour moi le thème central. Elle est présente du début à la fin, que ce soit à l’école, à la maison, dans les cités, sur le terrain de football, en prison, dans les rues… Elle ne nous quitte jamais et est parfaitement décrite, avec une analyse complète de ses retentissements sur la personne concernée ainsi que sur son entourage et sur l’ensemble de leurs vies. Elle se matérialise par la mort, le viol, la dépression, la maladie, tous ces sujets abordés avec simplicité et authenticité, sans tabou.



En opposition à cette violence, la puissance de l’amour et de l’amitié a une place majeure dans le récit. Cette même puissance offre un souffle nouveau au lecteur et lui redonne espoir. Hamed est tout d’abord un jeune garçon doux et honnête. Il devient un homme brisé essayant tant bien que mal de s’en sortir dans une vie qui ne lui a jamais fait de cadeau et dont la destinée semble déjà toute tracée. J’ai beaucoup aimé me plonger dans les tréfonds de son esprit, connaître ses peurs, ses doutes, ses mécanismes de défense, ses passions, ses désirs, ses envies… J’ai beaucoup apprécié également les personnages secondaires. Je me suis attachée à chacun d’eux d’une façon différente. Les valeurs qu’ils prônent sont puissantes et incitent à réflexion. Ce livre est une belle leçon de vie, et dans tous les domaines.



J’ai été émue dès la page 55. J’ai senti à la lecture d’une phrase mon cœur se serrer. C’est à ce moment que j’ai su que cet ouvrage ferait partie de ces romans poignants que l’on ne peut oublier. Mes yeux se sont embués un peu plus loin et j’ai refermé ce livre en soufflant un grand coup. Une grande respiration qui veut tout simplement dire « WOW » et qui me libère de l’apnée dans laquelle ces pages m’ont glissée.



Merci, merci beaucoup Guillaume Para. Grâce à vous j’ai aimé comme Léa, j’ai souffert comme Hamed, j’ai ri comme François, admiré le Maroc comme Tarek et la beauté du monde comme Jean-Louis. Merci de m’avoir fait passer un agréable moment et d’avoir su toucher mon âme. Je suis fière de ranger ce livre dans ma bibliothèque, et encore plus de le savoir dédicacé.
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Ta vie ou la mienne

Ce premier roman roman raconte l'histoire d'un joueur de football qui, né à Sevran (93), aurait pu, aurait dû devenir un grand champion. Comme tant d'autres gamins des cités, il côtoie la délinquance, entre caïds et dealers de quartier. Il n'y succombe pas, bien encadré par sa famille berbère marocaine qui le recueille après la mort de son père. Hamed a de la chance finalement : l'horizon s'élargit, repéré pour ses qualités par le père de François, son copain, ex-pro du foot, il rejoint les Auxerrois de Guy Roux et sa carrière est près de débuter.



Passé du 9-3 aux quartiers nettement plus chics de Saint-Cloud, il s'éloigne des cailleras et côtoie la bonne bourgeoisie de l'ouest parisien, et en particulier la petite Léa, domiciliée au parc de Montretout (voisine des Le Pen, donc...) dont il est secrètement amoureux.



Mais peut-on changer la donne quand on est né du mauvais côté du périph ? Peut-on se donner le droit à l'amour, au bonheur et trouver sa place dans un monde dont on n'est pas issu ? Hamed se refuse tout, soi-disant par loyauté vis-à-vis de François qui aime Léa lui aussi. Puis par amour pour Léa qui mérite mieux paraît-il. Puis vis-à-vis de son fils, Louis, qu'il a finalement eu avec Léa. Tout lui est prétexte à ne pas s'accorder le droit d'être heureux.



Les thèmes les plus durs sont abordés dans ce roman bien écrit, rapide et efficace comme un article de journal : le déterminisme social, le problème des banlieues, la criminalité liée aux trafics de drogues, l'inceste, la dureté de la vie en prison et l'inefficacité de l'incarcération, la réinsertion impossible. De quoi voir le monde en noir et rouge.



Heureusement, quelques traits de lumière viennent éclairer le tableau : la joie du sport et en particulier du foot (et pourtant, je ne suis guère passionnée...), l'amour-passion qui unit Léa et Hamed, le joli couple formé par les oncle et tante marocains qui recueillent Hamed, celui, lumineux et tendre de Jean-Louis, le compagnon de cellule, avec sa femme Christine.



C'est peut-être un peu trop romantique par moments, trop « écrit » pour être plausible sous la plume d'Hamed ou de son oncle, trop « happy end » pour ce qui concerne la plaidoirie de Léa défendant son ex-amour accusé de braquage. Pas toujours très crédible donc, sauf pour l'évocation du pire : les violences en prison, au lycée ou au club de foot.



Au final, un livre qui émeut, pose de vrais problèmes, écrit d'une plume alerte et agréable.
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Ta vie ou la mienne

L’orphelin et la bourgeoise



Hamed Boutaleb croise le regard de Léa, «gosse de riches». Ce qu’il y lit le pousse vers elle et l’entraîne vers un drame poignant.



Encore un – excellent – premier roman et un nouveau coup de cœur. L’avenir dira si 2018 a marqué l’éclosion d’une nouvelle génération d’auteurs et si Guillaume Para fait partie de l’un d’eux, mais pour l’heure savourons notre plaisir à suivre Hamed Boutaleb, le «héros» de cette sombre et poignante histoire.

Quand s’ouvre le roman, une jeune avocate insiste auprès de son collègue pour plaider une affaire très ordinaire, un braquage. On ne comprendra que bien plus tard pour quelle raison Léa entend à tous prix s’accaparrer ce dossier, car l’auteur change de registre pour nous raconter la vie d’Hamed dont la mère meurt à sa naissance et qui passe ses premières années aux côtés de son frère Faouzi, de sept ans son aîné, et son père alcoolique et violent. Il n’a que huit ans quand son grand frère est victime d’un règlement de compte entre trafiquants de drogue, il n’ena que treize quand son père est emporté par un cancer. L’orphelin est alors recueilli par son oncle Tarek et sa tante Asma. Avec leurs filles, ce couple peut être considéré comme la première «vraie» famille d’Hamed. Dans cet environnement, le garçon se sent à l’aise et peut progresser dans le seul domaine où il excelle: le football. Parmi ses admirateurs, il y a son coéquipier François qui est considéré comme le mouton noir – parce que «gosse de riches» – et qui se fait systématiquement frapper et humilier. Jusqu’au jour où Hamed prend sa défense et découvre «à travers ce garçon ce qu’il y avait de bon à avoir été préservé par la vie; Il se demandait aussi comment ce type, capable de redevenir un enfant lorsque certaines choses l’émerveillaient, avait pu résister, ne jamais baisser les yeux quand il se faisait tabasser par des plus costauds que lui.»

Invité par son nouvel ami, il va aussi faire la connaissance de son père Pierre, lui aussi amateur de football et qui entend l’aider à progresser dans ce sport qui «est la plus importante des choses sans importance» comme le dit le poète uruguyen Eduardo Galeano.

La prochaine grande rencontre dans la vie de l’adolescent s’appelle Léa, merveilleuse et mystérieuse, mais sans doute inaccessible: « Écoute. On ne va pas se mentir: ça ne sert à rien d’essayer, tous les deux. Toi aussi tu me plais, t’es la plus jolie fille de ce putain d’endroit, mais ça ne marchera pas. Tu sais pourquoi? Parce que les «jeunes de banlieue», leur vie pue, et tu t’en rendras compte bien assez tôt. Ça pue la merde dans nos cages d’escalier, nos parents puent la sueur quand ils rentrent du boulot, nos salons puent le désodorisant pour chiottes. Moi-mêrne, je pue la défaite. Tu crois qu’être pauvre, c’est quoi? Être pauvre, ça pue, et ça a un goût, celui du sang dans ma bouche quand mon père me tabassait. Je veux pas te faire pleurer, Léa, mais circule, y a rien à voir. Toi et moi, ça pue le malheur. » 

Si le miracle se produit quand même, que Léa et Hamed entendent construire une belle histoire d’amour au-delà des préjugés, c’est que la jeune fille a aussi sa part d’ombre. Elle est victime de viols répétés de son père.

Guillaune Para évite soigneusement tous les clichés sur la lutte des classes pas plus qu’il ne joue à outrance sur la corde sensible. Quand le roman rose vire au drame, on se retrouve avec deux êtres déchirés, emportés par le malheur sans pouvoir surnager.

La violence, qui est la pire des conseillères, finit par engloutir leurs espoirs. Hamed se retrouve en prison où il va faire une nouvelle rencontre décisive, Jean-Louis, son codétenu. La fin du roman est riche en rebondissements et permet à Guillaume Para d’offrir aux lecteurs un joli suspense, riche en émotions, en refermant la boucle ouverte avec le chapitre intitial. Un vrai sens de la construction, un style direct, sans fioritures et une volonté de gratter derrière les apparences pour révéler au mieux la psychologie des personnages font de ce premier roman une vraie réussite. Droit au but!


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Ta vie ou la mienne

j'ai passé un très bon moment de lecture !

J'ai lu ce livre très rapidement, car le style vif et "simple" me plaisait, et l'histoire des personnages était très attachante, avec des rebondissements.

Je le conseille !
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Ta vie ou la mienne

Après la découverte de l’immense Débâcle, tout premier roman de la jeune auteure belge Lize Spit paru chez Actes Sud, c’est un autre primo-romancier qui a retenu notre attention du côté de Lettres it be. Ta vie ou la mienne paru chez Anne Carrière, c’est le nom de ce premier livre de Guillaume Para, journaliste de profession et grand amateur devant l’Eternel de culture en tous genres et de ballon rond. Une fiction sociale marquante, qui fait se rencontrer plusieurs destinées opposées avec, en toile de fond, les passions de l’auteur qui se croisent et s’entrecroisent. Lettres it be vous en dit quelques mots.





# La bande-annonce





Hamed Boutaleb naît à Sevran, en Seine-Saint-Denis. Orphelin à l’âge de huit ans, il part vivre chez son oncle et sa tante à Saint-Cloud, commune huppée de l’Ouest parisien. Pour la première fois, une existence sans adversité s’offre à lui. Hamed saisit sa chance et s’épanouit avec une passion : le football. Il brille dans le club de la ville, où il se lie d’amitié avec l’un de ses coéquipiers, François. À seize ans, le jeune homme tombe amoureux de Léa, qui appartient à un autre monde, la haute bourgeoisie. L’amour passionné qui les lie défie leurs différences et la mystérieuse tristesse qui ronge l’adolescente.





Hamed touche du doigt le bonheur, mais celui-ci vole en éclats lorsque la jeune fille lui avoue que son père la viole depuis ses douze ans. Une nuit, le père de Léa est blessé au cours d’une agression. Il en restera paralysé. Hamed est rapidement mis en cause avant d’être incarcéré. En prison, où il passera quatre ans, la violence devient sa seule alliée. Par instinct de survie, il refuse de revoir Léa. Lorsqu’elle accouche d’un petit Louis, c’est François qui offre son réconfort à la mère et l’enfant, tandis qu’en détention Hamed sombre dans la haine et la colère. Hamed et Léa se retrouveront, quelques années après. Mais leur amour, toujours présent, suffira-t-il ?





# L’avis de Lettres it be





Hamed, François, Léa. Un trio d’horizons différents, aux aspirations opposées et qui va pourtant habiter ce roman de la première à l’ultime page. Un triangle amoureux un brin convenu, donc, mais qui se pose lentement, de bien belle manière, de sorte à faire s’évaporer très vite la sensation de déjà-lu. Hamed vient de Sevran, en Seine-Saint-Denis. Parti vivre chez son oncle et sa tante à Saint-Cloud, il va faire la rencontre de Louis, pur rejeton des quartiers huppés de la Capitale. Le cadre est posé, le football va très vite servir de solide liant entre les deux personnages, même si cet édifice devra subir les lézardes grandissantes d’un aspect « cliché » et trop convenu qui colle à cette histoire dans sa plus grande partie. Hamed est pauvre, basané et vient de banlieue. Louis est blanc, riche et habite les beaux quartiers. C’est quelque peu facile. Un point noir à souligner mais, malgré tout, le meilleur est à venir.





Histoire d’amour, tragédie sociale, roman de mœurs… Il en manque des qualificatifs pour dépeindre les contours de ce livre de Guillaume Para. Toujours est-il que le journaliste de formation se lance ici dans une peinture sociale à travers les époques, dans deux France qui n’ont jamais semblé aussi éloignées par deux décennies à peine. Et même si l’on pourrait reprocher comme précédemment aux personnages choisis pour faire vivre le roman d’être des prolongations à peine masquées de lieux communs largement répandus, Guillaume Para réussit à conserver une tension, un rythme particulier tout au long de l’histoire qu’il raconte. En somme, l’originalité n’est pas vraiment de mise dans ce premier roman, mais force est de constater que les promesses sont là et le talent d’écriture et d’accroche, bien présent. Les valeurs d’honneur et d’amour, la description d’une vie carcérale, le destin qui s’acharne… Des épreuves difficiles et qui trouvent un écho touchant sous la plume de Guillaume Para.





Guillaume Para propose donc une fiction bienvenue où il parvient à réunir nombre de ses passions et centres d’intérêt, cela dans un contexte social omniprésent, bien mis en avant sur ses grandes faiblesses, encore et toujours d’actualité. Il en ressort une histoire qui tient en haleine, permet un agréable moment de lecture et offre de belles pistes quant aux écrits à venir de celui qui officie également du côté du journalisme. Affaire à suivre !





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Ta vie ou la mienne

S'il fallait un énorme coup de coeur, ça sera celui-ci !

Voilà c'est bon vous pouvez courir acheter ce livre et le dévorer…



Vous pouvez aussi allez le chercher en bibliothèque et le lire sur place car une fois commencé vous ne pourrez pas le lâcher,



Vous pouvez aussi allez l'emprunter à votre ami(e) qui l'a déjà découvert et lui promettre de lui rendre vite. Cette promesse vous serez sur de la tenir car le livre est tellement bon qu'il vous tardera qu'il soit entre d'autres mains pour être lu, savouré, et partagé.



Autant de manière de faire qu'il existe de sentiments à explorer chez l'être humain ou presque ;)



Autant de manière de faire pour découvrir cette nouvelle plume en la personne de Guillaume Para, je vous promets vous ne regretterez pas...au pire vous y laisserez quelques larmes et mais dans tous les cas vous ressortirez de cet ouvrage le cœur rempli de bienveillance.

C'est un roman qui fait peur aux apparences. Il bousculera vos habitudes car Hamed vous l'imaginerez de mille façons mais peut-être que ce sera la 1001ème qui sera la bonne.



C'est un roman qui envoie balader les préjugés. Léa vous montrera qu'il faut sans cesse garder un oeil neutre sinon la vie passera à vos côtés sans s'arrêter.



C'est un roman qui terrorisera vos pires angoisses et étreindra vos plus douces pensées. La vie c'est aussi des moments compliqués MAIS la vie c'est aussi faire confiance à l'Humain.



Je ne m'attendais pas à ça du tout...je suis tombée de très haut en regardant le point final devant moi et me retrouver avec tout ce paquet d'émotions dont je n'ai pas su quoi faire au début…



L'après-lecture a été terrible ! Avoir envie de relire instantanément ce roman pour y retrouver toutes les sensations par lesquelles je suis passée et en même temps laisser reposer la lecture, la disséquer en quelque sorte.



Et inlassablement depuis avoir envie de prendre dans ses bras tous ces personnages qui se dessinent dans le récit et qui chacun représente l'humanité dans sa globalité… chacun m'a apporté quelque chose...c'est plutôt rare que tous les gens présents soient si importants dans un livre ! Mais la transmission de messages est omniprésente sans non plus tomber dans le pathos.

Je fait assez rarement part directement après la lecture de mon avis à l'auteur. Ce n'est pas évident parce que parfois le soufflé retombe ou à l'inverse on a cru passer à côté d'un élément pour en faire un coup de cœur. Sauf que là dans l'instant j'étais sur de moi, ce livre est une pépite !



Ce récit c'est la vie !



La vie qui mérite qu'on se décarcasse pour la vivre de la meilleure façon possible !



Hamed et Léa sont magnifiquement et terriblement beaux !

Beaux intérieurement car le physique on s'en fout…



Hamed et Léa ont eu rendez-vous avec la noirceur de leurs âmes, ils ont vu, ils ont choisi et leurs décisions sont l'essence de ce livre…



Juste parce que écrire cet avis me donne envie de me replonger dans l'univers de Guillaume Para je vous conseille fortement de lire cet ouvrage car il n'est pas possible qu'il vous laisse indifférent...pas avec les mots et la sincérité des sentiments qui sont posés, exprimés.



Et surtout, gardez bien en mémoire avant de commencer votre lecture qu'il vous faut un oeil neutre et laisser vos sens agir pour percevoir toute la subtilité de l'ensemble !
Lien : https://leslecturesdelailai...
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Ta vie ou la mienne

Hamed grandit à Sevran avec pour horizon la cité, la violence et les trafics qui vont avec. Sa mère est morte, son père le malmène et son grand frère se perd sur les mauvais chemins.

Au décès de son père, sa vie prend un nouveau tournant. Recueilli par son oncle et sa tante, il débarque à Saint-Cloud, commune huppée et s’éloigne de ce milieu dangereux.

Là il trouve un cadre, de l’amour, un meilleur ami, François, et une passion, le foot.

Tout sourit enfin à ce minot, entouré de cette nouvelle famille et de l’affection de son ami.

Au lycée, il croise Léa. Elle vient de la haute bourgeoisie, un autre monde.

Ils n’étaient pas fait pour se rencontrer. Lui le gosse de Sevran, elle, la fille qui vit à l’abri dans un ghetto pour riches avec une mère ultra catholique et un père qui travaille dans la communication.

Malgré leurs origines si différentes, Hamed et Léa vont s’aimer d’un amour total sous le regard bienveillant de la famille et des amis.

Il excelle dans le foot et une belle carrière s’ouvre à lui quand il est engagé au centre de formation de l’AJ Auxerre.

Un avenir radieux semble donc se dessiner pour nos deux tourtereaux….. Mais un événement vient mettre à terre ce bonheur naissant et leur destin bascule.

Direction la case prison, retour à la case violence.

Tout se brise.

Que restera-t-il de cet amour ?

Au-delà des drames de la vie, comment Hamed, Léa et François parviendront-ils à se sauver ?



Guillaume Para, nous offre une histoire d'amour bouleversante sur fond de fracture sociale et une intense histoire d’amitié.

Malgré quelques clichés, l’écriture directe et sans fioritures fait mouche et je n’ai pas pu m’empêcher de verser quelques larmes.

Un premier roman très émouvant. On tourne les pages sans s’en rendre compte, on s’attache aux personnages et on se dit qu’il va falloir suivre cet auteur.
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Ta vie ou la mienne

Hamed est orphelin. À 13 ans il n’a ni père ni mère. Son oncle Tarek et sa tante Asma le recueillent et l’élèvent comme leur fils. Le grand passionné de football qu’il est l’amène à croiser le chemin de François, gosse ‘hors-norme’ malmené au collège. Contre toute attente Hamed devient son ange gardien, une belle amitié les lie désormais. « François et lui formaient un duo irrésistible, avec une répartition des tâches inchangée : François faisait briller Hamed et en était heureux. » Hamed fait la connaissance du père de son nouvel ami, Pierre, grand amateur de football se proposant de l’aider à progresser pour devenir pro. Et puis, il y a Léa, petite bourgeoise dont le cœur semble inaccessible. « Les regards insistants de la jeune fille avaient attiré son attention, puis sa beauté, son visage, ses yeux bleus, ses cheveux sombres, sa grâce l’avaient envoûté. Il y avait aussi cette énigme qui ne le laissait pas en paix : pourquoi paraissait-elle si dure ? Pourquoi dégageait-elle une telle mélancolie ? Son regard était austère, son visage impassible, dépourvu d’émotions. Une beauté froide et une attitude de repli, une rigidité, comme une tristesse. » Lui, la petite racaille de Sevran parviendra-t-il à saisir cet amour ? Les opposés offrent parfois de belles rencontres lorsque l’on a 16 ans et que l’on tord le cou aux préjugés. Un soir, vient le temps des confidences sur l’oreiller, des lourds secrets et tout bascule, Hamed passe quelques années en prison. Peut-on se cacher derrière un spectre sans être inquiété ?



‘Ta vie ou la mienne’ ce n’est pas le monde des bisounours. On est très loin de la belle histoire d’amour et tant mieux, ça change. Mais voilà, il faut être prêt à encaisser la violence. Celle du collège, lorsque l’on n’est pas dans la norme de certains merdeux. Celle de la rue, lorsque l’on vient de la cité et que l’on se confronte aux riches. Celle de la prison, qui brutalise et change un homme, lui retirant toute son humanité. « -Tu ressors avec ton diplôme du crime, gamin, mais, je te le demande : n’en fais rien. » Hamed se sert de cette violence comme d’une force pour avancer, évidemment rien n’est simple et des rencontres décisives l’aideront à voir le bout du tunnel, mais en a-t-il vraiment envie ? le mérite-t-il ? Guillaume Para a choisi le football comme fil rouge, cela aurait pu me faire fuir mais je suis tombée sous le charme d’Hamed, ce gamin sans prétention qui espère vivre un jour de sa passion. Et puis, cette écriture, sans fioriture, donne encore plus de réalisme à des personnages forts, côtoyant les disparités sociales, l’amitié, l’amour, la prison et la justice. Le passage sur la prison de Fleury-Merogis m’a confortée dans ma vision de cette jungle judiciaire. Le roman aurait pu s’appeler ‘les malheurs d’Hamed’ sans être péjorative bien sûr, mais à y réfléchir un homme peut tout à fait être confronté à autant d’évènements dramatiques dans sa vie. C’est un récit de pas d’bol, de malchance, de dommage collatéral, d’imprévu … et d’amour. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai versé ma larme mais il secoue bien ce premier roman.



www.mesecritsdunjour.com/archives/2018/05/09/36390553.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Ta vie ou la mienne

Lu d'un souffle, du premier au dernier mot.

Et pourtant, je redoutais un peu l'omniprésence du foot.

Eh bien aucun ennui : la passion du jeune garçon, son don inné, son désir d' apprendre la technique , se partageaient avec plaisir.

Roman sur fond social des banlieues défavorisées où règnent les caïds et les trafics de drogues.

Hamed Boutaleb a le privilège de quitter la sienne à onze ans et d'aller vivre chez sa tante et son oncle. Mais avant cela, il y a eu la mort de sa mère à sa naissance, la mort par balles de son frère aîné et la violence de son père, devenu alcoolique.

Il connaît enfin une vie normale. Même si, plus tard, il croira qu'on " ne fuit pas ce que l'on est", et que "on n'échappe pas à ses racines".

C'est le roman de l'amitié, de la générosité, de l'amour qui s'annonçait impossible entre lui et une fille de la grande bourgeoisie.

c'est aussi malheureusement le roman de la face opposée : la violence dans la prison : celle des caïds et celle des matons, passive ou active.

A Fleury, "On se fait à tout quand il s'agit de survivre."

C'est la désintégration de soi, l'impossible guérison.

"Hamed ressortait de là l'âme et la la figure balafrées".



C'est un excellent roman, bien conduit, avec des personnages solides et une remarquable maîtrise.

C'est poignant, déchirant, révoltant.

J'en suis ressortie bouleversée.

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