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3.48/5 (sur 80 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Koweït , le 19/05/1979
Biographie :

Hadia Decharrière-Hamzawi est titulaire d'un Diplôme d’État de Docteur en Chirurgie Dentaire (1997-2004) et d'une Licence en Psychologie (2004-2005) à l'Université René Descartes (Paris V).

Chirurgien-dentiste, elle est la sœur de l'humoriste Nora Hamzawi, son frère est le scénariste Amro Hamzawi ("20 ans d'écart", 2013).

Née de parents syriens, elle a été élevée entre Cannes, Damas et San Diego dans les années 80. Sa petite enfance a été marquée par deux évènements majeurs, une parenthèse de vie entre la Syrie et les États-Unis en pleine Guerre Froide, et la mort de son père, lorsqu'elle a six ans.

A trente-six ans, elle a l'âge de sa mère quand elle devient veuve et sa fille a 6 ans, l'âge qu'elle avait quand elle a perdu son père.

Dans "Grande Section" (2017), son premier roman, Hadia Decharrière se replonge dans ses souvenirs d’enfance.

Hadia Decharrière vit à Paris.

Instagram : @hadiadecharriere
Twitter : https://twitter.com/hadiadech

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À l'occasion de la 45ème édition du festival "Le livre sur la place" à Nancy, Hadia Decharriere vous présente son ouvrage "Formol" aux éditions Alma. Rentrée littéraire automne 2023. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2887831/hadia-decharriere-formol Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Si le diagnostic différentiel chez le vivant est limité par le nombre de pathologies que la médecine connaît à l'humain, la science de la mort est quant à elle infinie. La violence et la perversion ne connaissent aucune limite.
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Toutes ces femmes qui sont bien nées, celles qui possèdent cette chance de ne pas avoir été sauvagement découpées avant l’âge de quinze ans, celles-là n’ont jamais été éduquées à leur propre anatomie préservée, ignorant tout de sa toute-puissance. Toutes ces psychanalysées dont les thérapeutes, disciples d’un Freud pour qui le plaisir clitoridien doit disparaître au profit du plaisir vaginal, toute une vie acceptent l’absence d’un doigt ou d’une langue car seul l’appendice masculin pénétrant doit tenir un rôle dans l’acte sexuel. Rôle principal qui, dans sa mégalomanie, est devenu monologue. Laissons faire le dieu pénien, lui seul est tout-puissant, sans sa jouissance, ne l’oublions pas, l’humain ne peut se reproduire. Laissons jouir les hommes pour perpétrer l’espèce, pour le reste, on verra plus tard.
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« Qui sera-t-elle désormais aux yeux des autres, une victime de ses origines ? Être arabe dans un pays qui ne l’est pas doit-il s’accompagner de cette honte qui pousse à occulter ce que l’on est ? Oublier sa langue et ses coutumes pour ne pas gêner les Français ? Ne pourra-t-elle pas simplement arborer ravissement et fierté ? Qui sont-ils, ces arabes qui n’ont pas honte de l’être ? Des esprits dominants qui ne veulent plus être dominés, des croyants fervents aux ambitions démesurées ? Des pur-sang chassant le mécréant, des fanatiques, Des extrémistes ? Des fous de dieu terrorisant l’Occident ? Maya peut-elle espérer, au sein de la société qu’elle a connue jusqu’alors, la société française et ses vieux démons, être aux yeux de l’autre, à l’état brut et sans aucune épithète humiliante, tout simplement, arabe ? »
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Pour faire taire les femmes d'entre leurs lèvres, on sectionné leur langue, pas celle du langage, contrôlé et policé celle de l'orgasme, puissant et incontrôlable, celle qui transcende les conventions, celle qui rend vulnérable.
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Si des femmes orientales et africaines, par centaines de millions, de l’Égypte à l’Indonésie, subissent des mutilations sexuelles, les sociétés occidentales, bien-pensantes et jugeant au loin ces sévices comme des coutumes locales arriérées, insidieusement des années durant, ont fait disparaître le clitoris de la vie des femmes. Aucun manuel de biologie, aucune planche d’anatomie ne décrit avec précision l’organe dont l’unique utilité consiste à apporter du plaisir à celle qui le porte.
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Les restaurants ne sont-ils pas autant de petites ambassades, ça et là, parsemées dans des pays étrangers pour permettre de se retrouver chez soi lorsqu'on n'y est plus.
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Être arabe dans un pays qui ne l’est pas doit-il s’accompagner de cette honte qui pousse à occulter ce que l’on est ? Oublier sa langue et ses coutumes pour ne pas gêner les Français ? Ne pourra-t-elle pas simplement arborer ravissement et fierté ? Qui sont-ils, ces arabes qui n’ont pas honte de l’être ?
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Qui est-elle désormais ? Une étrangère pour les autres, pour elle-même, une étrangère à sa propre vie ?
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Les deux enfants étaient devenues inséparables (…)
Tant qu'ovaires et hypophyses se sentaient tranquilles, les parents de Zina toléraient cette amitié. En fin de CM2, un drame irréversible vint troubler leur union, Zina ovula pour la première fois, son endomètre s'épaissit, pour se désagréger deux semaines plus tard. Zina eut ses premières règles. Zina saigna, son père cria, sa mère la gronda, Zina pleura. Zina, du jour au lendemain, éprouva une gêne épouvantable, la honte profonde de n'être qu'une fille, une fille qui, malgré elle, devenait une femme; son pédiatre un médecin marocain consulté à la hâte après ces premiers saignements, se contenta de lui annoncer qu'à compter d'aujourd'hui elle pourrait être enceinte. Comment, elle ne le savait pas exactement, mais l'idée même de porter un enfant, alors qu'elle en était encore une, la dégoûta instantanément. Son corps lui parut soudain courbe et obscène, renfermant un esprit qui devrait désormais se tenir à carreau. A partir de maintenant, il lui fallut surveiller son accoutrement, et ses accointances.
C'est en observant les bras et les jambes de Zina se vêtir peu à peu que Maya commença à s'intéresser au langage des habits. (…)
Il fallait connaitre Zina depuis un petit moment pour saisir les mécanismes qui, insidieusement, se mettaient en place; il n'était pas ici question d'une caricaturale orientalisation qui cristalliserait les élans phobiques de leurs autres. Aucune femme, dans la famille de Zina, ne se couvrait la tête, d'aucune on ne pouvait deviner l'origine en un simple coup d’œil pour en tirer des conclusions hâtives. Il ne s'agissait pas de devenir arabe, mais simplement convenable. Ce qui frappa le plus Maya, en tout premier, fut l'emprisonnement de l'épaisse chevelure de son amie dans une tresse désormais rituelle, une tresse bien serrée dont aucun cheveu ne dépasse jamais. (…) Zina réglée, il fallait contenir sa féminité, maintenir en captivité ces cascades de boucles qui permirent aux peintres classiques de représenter l'érotisme sans craindre la censure, ou, par leur longueur, cacher la toison du sexe féminin. Bien sûr, on ne verbalisa pas l'aspect suggestif des cheveux longs pour convaincre Zina de ne plus exposer sa féminité. Ce n'est pas du regard des hommes qu'elle devait désormais se protéger, mais d'une épidémie de poux extrêmement virulents, des parasites venus d'Asie dont certains seraient mortels, qui sévissait depuis quelques semaines sur la Côte d'Azur. Sans même s'en rendre compte, Zina commença à éprouver un certain dégoût pour les mèches rebelles, puis, au fil des semaines pour les poils en tout genre. (…) Pour devenir une femme respectable il fallait se débarrasser de tout ce qui fait son animalité. Ne pas provoquer de désir inconscient, ne pas éprouver de désir inconscient, se laver de tout son érotisme. Cet empressement à la désexualisation, qui n'est que le reflet d'une considération ambivalente et hyper précoce du corps féminin, provoquera chez Zina un triple dégoût, de l'amour physique, des hommes dans leur intégralité, d'elle même. Même ses copines prépubères la répugnèrent, leurs corps non épilés lui paraissaient sales, leurs pensées, impures. Un été, lors d'un séjour en colonie de vacances non mixte, elle trouva du réconfort auprès d'une petite camarade issue de la bourgeoisie italienne qui partageait son dégoût; Cosima, héritière d'un empire industriel fondé par son arrière-grand-père, lui raconta comment seules les aisselles de prostituées restaient velues, motif avancé par ses parents pour lui interdire d'écouter les albums de Madonna. Les deux petites filles comprendraient-elles un jour qu'elles furent, malgré elles, éduquées à haïr leur sensualité, leur sensualité, leur féminité ?
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C'est la première fois qu'elle pousse la porte d'un sex-shop. Elle ne veut pas se contraindre à attendre l'existence d'un alibi professionnel pour découvrir ce commerce pornographique assumé qu'elle n'a encore jamais fréquenté. Aucune femme ne devrait avoir besoin d'alibi pour assouvir sa curiosité, partir à la conquête de ses sens, à la recherche de son propre plaisir. Au premier regard, ce qui sidère le plus Maya, c'est la quantité d'objets non phalliques destinés à la jouissance féminine. (…) Les lesbiennes éprouveraient donc du plaisir, et les excisées en sont violemment et définitivement dépossédées.
Maya éprouve une rage soudaine.
Contre elle-même, qui jusqu'à présent ne considérait de l'excision que la barbarie de l'acte d'ablation, réduisant son ignominie à la découpe cruelle et à une lame de rasoir, contre les sociétés qui perpétuent cette sauvagerie. Pour faire taire les femmes d'entre leurs lèvres on sectionne leur langue contrôlé et policé, celle de l'orgasme, puissant et incontrôlable, celle qui transcende les conventions, celle qui rend invulnérable. Si ces femmes orientales et africaines, par centaines de millions, de l'Egypte à l'Indonésie, subissent des mutilations sexuelles, les sociétés occidentales, bien-pensantes et jugeant au loin ces sévices comme des coutumes locales arriérés, insidieusement des années durant, ont fait disparaître le clitoris de la vie des femmes. Aucun manuel de biologie, aucune planche d’anatomie ne décrit avec précision l’organe dont l'unique utilité consiste à apporter du plaisir à celle qui le porte. Toutes ces femmes qui sont bien nées, celles qui possèdent cette chance de ne pas avoir été sauvagement découpées avant l’âge de quinze ans, celles-là n’ont jamais été éduquée: à leur propre anatomie préservée, ignorant tout de sa toute-puissance. Toutes ces psychanalysées dont les thérapeutes, disciples d’un Freud pour qui le plaisir clitoridien doit disparaître au profit du plaisir vaginal, toute une vie acceptent l’absence d’un doigt ou d’une langue car seul l’appendice masculin pénétrant doit tenir un rôle dans l’acte sexuel, Rôle principal qui, dans sa mégalomanie, est devenu monologue. Laissons faire le dieu pénien,lui seul est tout-puissant, sans sa jouissance, ne l'oublions pas, l'humain ne peut se reproduire. Laissons jouir les hommes pour perpétrer l’espèce, pour le reste, on verra plus tard.
Passer en second, parce que la société nous y a éduquées, parce que l'école nous l'a enseigné, abandonner le pouvoir à ceux qui ont un pénis. Contentons-nous de notre petit reliquat phallique, ignorons qu'entre nos jambes se trouve une petite bombe à retardement.
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