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Critiques de Guillaume Trouillard (19)
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La saison des flèches

Il y en a un qui conseillait aux enfants "ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux", et ces deux là, Guillaume Trouillard et Samuel Stento font adopter par un couple de retraités charentais une famille d'indiens en conserve.

Il y en a un autre qui faisait resplendir "Un jardin extraordinaire" dans la tête de chaque citadin juste avec quelques notes, et ces deux là, Guillaume Trouillard et Samuel Stento, redécore un petit trois pièces complètement "tristouille" en une splendide plaine du Wyoming (?) avec cascades, ruée vers l'or et traversée du Grand Nord. Bon d'accord, les dits retraités, ils sont un peu confus confondant les Bosniaques et les Inuits avec les Comanches, Apaches et Sioux d'Amérique . Mais bon, Colomb aussi s'est trompé en croyant découvrir les Indes. Monsieur porte le pagne aux couleurs d'un tartan avec des mules mais craque pour la veste à franges, Madame voit sa cuisine envahie pas des chercheurs d'or et ne résiste pas à leur charme viril.

N'empêche que ces retraités ont drôlement l'esprit ouvert : d'une part ils se documentent auprès de leur bibliothèque municipale, acceptent, pour aider à l'acclimatation des leurs indiens-en-conserve qu'ils transforment leur buffet en totem, et plante une flèche dans le parquet de leur chambre, flèche qui va devenir un superbe arbre au fils des épisodes.

Ce sont de bons citoyen-consommateurs, même quand ils risquent d'être expulsés parce qu'ils hébergent des ressortissants étrangers sans papiers ! Faut dire, que l'Administration est assez obtuse !!! Ils ont du jeter la facture d'achat des conserves : sorte de visa, non ?



Alors, si d'aventure, les jours gris et froids, la ribambelle d'augmentations qui vont grever vos finances, la pluie de papiers administratifs, d'impôts et taxes vous mettent le moral au centième dessous (le trente-sixième est dépassé depuis longtemps ! ), pas besoin de faire une cure d'antidépresseurs, ouvrez les pages de cette BD et entrez dans ce monde rêvé et chatoyant, celui de l'imaginaire.

Et une bonne pinte de fou-rire, une !

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Les quatre détours de Song Jiang

A défaut de se dérouler, le temps et l’espace se déplient et nous entraînent dans un fabuleux

voyage poétique et philosophique d’outre-temps et d’outre-espace à travers la Chine médiévale dans ce sublime leporello Les quatre détours de Song Jiang dans lequel le pinceau de Guillaume Trouillard dialogue avec le propos d’Alex Chauvel au sein de la maison des Éditions de La Cerise. « Il faut trouver la voie » selon l’un des personnages du Lotus bleu. C’est ce que s’efforcent de faire les quatre protagonistes de ce récit qui pour cela, s’en vont consulter leur ami, le sage Song Jiang qui réside au centre du pays sur la montagne de l’Étoffe Jaune.



Alors ils sont quatre : quatre comme les quatre saisons, les quatre éléments, les quatre points cardinaux. Le premier, Lu Zhishen, « homme de joyeuse compagnie », vient du Sud, le second Gongsun Shen, le pieux mandarin, de l’Ouest, Wu Yong l’habile stratège, du Nord et enfin le dernier, le terrible guerrier Li Kui, de l’Est. Tous, arrivés à un tournant de leur existence s’interrogent sur le sens de leur vie et au cours de leur pérégrination font étape dans la terre du milieu où réside leur ami le sage Song Jiang afin de partager avec lui leurs doutes et leurs espoirs et quérir ses conseils. Et nous voilà partis dans une ballade grandiose en quatre tableaux dans la Chine médiévale de la dynastie Song (960-1279).



Quand deux co-créateurs de maisons d’éditions se rencontrent ...

Projet conçu il y a une dizaine d’années par Guillaume Trouillard ( Éditions de La Cerise), mis en mots par Axel Chauvel (Editions Polystyrène) il y a 5 ans, ce récit est un véritable hommage à la peinture bien sûr mais aussi à la littérature et à la philosophie chinoises. Les cinq personnages ont bien existé, oui, mais dans « Au bord de l’eau », un roman majeur de la culture chinoise, un des quatre classiques de la dynastie Ming (XIVe siècle), roman épique précurseur de la fantasy historique, dans lequel Axel Chauvel a puisé son inspiration pour insérer du narratif dans l’illustration et créer son propre récit imprégné de taoïsme. Dans chaque tableau, nous cheminons aux côtés d’un des personnages et du sage à l’écoute de leurs histoires, leurs échanges, leurs questionnements. Loin de toujours leur donner des réponses toutes faites, Song Jiang, par ses sages propos et ses questions les amènera parfois à décider eux-mêmes de la voie à suivre, fidèle en cela au principe de non-agir du taoïsme.



Une splendide fresque panoramique

Inspiré par le peintre et illustrateur Dai Dunbang dont il publia en 2018 « Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes », florilège de poèmes de la dynastie Song enluminés à la manière de l’époque, Guillaume Trouillard nous offre là des planches où les différentes nuances d’ocre, de bleu et de vert se répondent et nous délivrent de majestueux paysages très colorés dans lesquels viennent s’incruster des saynètes fourmillant de détails dessinées à la plume.

Le rendu final, absolument fabuleux, tient au papier adopté - un vieux papier glacé qui n’absorbe pas l’eau - et à la technique privilégiée. Après différents essais, le choix s’est imposé : un subtil dosage de pigments bruts, d’encre de Chine et de crayons aquarellables qui a permis d’ obtenir un aspect proche de la peinture chinoise traditionnelle avec ce petit quelque chose en plus qui tend vers l’abstraction.



L’objet-livre ou livre-objet

Outre les références littéraire, philosophique et picturale, la forme même du livre, le leporello vient rendre hommage au support par excellence des arts graphiques chinois : le rouleau. Leporellos comme rouleaux permettent de suivre en continu, sans aucune rupture les personnages évoluant dans des paysages changeants. [...]

Chronique entière sur L'accro des bulles
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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La saison des flèches

Objectivement, la saison des flêches représente une oeuvre fraîche et originale. On couple des pages de textes avec des images pour des séquences mêlant absurde et humour. C'est farfelu mais très bien pensé. Il y a des idées à foison qui sont très bien exploitées. Les auteurs reprennent tous les codes du genre western pour les assaisonner à leur sauce interne.



Cela fait partie de ces bd où l'on a rien à leur reprocher. D'ailleurs, l'accueil qui a été fait à cette oeuvre est unanimement très positif. Cependant, personnellement, faire toute une oeuvre sur des indiens qui sortent de boîte de conserve, c'est comment dire, très spécial. On passe un agréable moment. A noter cependant, que les auteurs sont assez bavards tout le long puis nous lâchent subitement et totalement dans un flot d'images à la fin pour laisser libre cours à notre imagination.



Est-ce que cela ferait alors partie de ces oeuvres que j'aimerais lire et relire et qui trôneraient en place centrale sur une bibliothèque ? Peut-être pas, car cela m'a donné que très peu d'émotion. J'en sors pas profondément marqué. Bref, ce n'est sans doute pas mon genre de lecture bien que je reconnaisse toutes les qualités intrinsèques de celle-ci.
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Bijoux d'Hiver, tome 1 : 4 Histoires

Petit ouvrage né du projet de faire écrire à quatre auteurs des nouvelles autour de leur rencontre avec l’Hôtel de la Ville d’Hiver d’’Arcachon, Bijoux d’Hiver permet donc à chacun de ces écrivains de broder ayant pour cadre la ville et plus particulièrement cette ville d’hiver à l’ambiance sensiblement différente, loin de l’agitation, de la ville d’été.



Ce sont certainement les deux premières nouvelles de ce recueil qui obéissent le plus à cet impératif tandis que celles de Nathalie Bernard – variation autour du vol de la Joconde en 1911 – et d’Arnaud Cathrine – nouvelle épistolaire consacrée à une rupture – se servent plus des lieux comme une toile de fond, un élément de décor.

Jonathan Hénault, qui ouvre le recueil avec « Et Camille dans tout ça… », tout comme Hervé Le Corre dans la nouvelle « Histoire d’eau », s’emparent quant à eux des lieux pour en faire un personnage à part entière et, surtout, un personnage des plus inquiétant propre à servir de caisse de résonnance aux faiblesses ou aux étincelles de folie qui habitent les personnages qui viennent y trouver refuge. Une sorte – toutes proportions gardées – d’hôtel Overlook balnéaire.

Si la propension de Jonathan Hénault à jouer avec les mots, peut-être un peu trop parfois, vient alléger un peu l’ambiance, il n’en demeure pas moins qu’il instille à sa nouvelle une aura pesante, aux frontières de la folie, qui s’avère des plus plaisantes.

Quant à Hervé Le Corre, c’est une tragique histoire d’amour sous forme de nouvelle horrifique qui lui permet de sortir un peu du roman noir auquel il est habitué qu’il nous délivre avec malice.



Expérience originale et – ça compte aussi – beau petit objet, ce recueil, sans bouleverser le paysage littéraire, offre un moment de lecture agréable. À lire sur la jetée Thiers, la plage des Abatilles ou la dune du Pyla.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Colibri

Si je devais décerner un prix à Colibri, cela serait celui de la stupéfaction. En effet, je ne comprends pas comment une telle oeuvre a pu susciter tant l'éloge notamment le prix bd 2008 des lecteurs du journal de gauche Libération. Je n'invente rien car un sticker l'annonçant était collé fièrement à la couverture.



Une telle lecture dans un genre de déambulation onirique ne m'a rien apporté que de l'ennui. Cela part dans tous les sens au point de ne ressentir que de la stérilité voire de l'austérité. Certes, il y a cette critique du capitalisme et de la société de consommation mais dans laquelle je ne me reconnais pas. Graphiquement, ce n'est pas mon style. Tout est dit.
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Colibri

C'est à la suite d'un voyage en Chine que Guillaume Trouillard a réalisé cette bande-dessinée. La métamorphose stupéfiante de cet immense pays et l'émergence de villes tentaculaires sont à présent source d'inquiétudes écologiques. L'auteur s'en est inspiré pour réaliser cette bande-dessinée qui surprend avant tout par son graphisme bien particulier et par sa construction incohérente, faite de saynètes surréalistes juxtaposées. L'aliénation de la société urbaine de consommation et la nature qu'elle dévaste inéluctablement sont mises en regard. Dans ce contexte de pessimisme ambiant, le tout peut paraître déconcertant mais tour à tour des nuances de clarté, de sensibilité et d'humour donnent un certain charme au récit.

Les planches sont peintes à l'encre et à l'aquarelle avec une palette de couleurs assez large et attestent de la maîtrise de Guillaume Trouillard. Un foisonnement de couleurs qui vient faire écho à la folie et à l'absurdité de ce monde capitaliste en perdition.
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La saison des flèches



On connaît bien des paresseux qui se contenteraient d’avoir eu cette géniale idée de "conserves d’Indien". Oui, oui, une vraie boîte de conserve, ayant permis dès le milieu du 19ème siècle de perpétuer l’espèce sans contrecarrer les plans de la Conquête de l’Ouest. "Nos Indiens sont capturés au lasso dans les Grandes Plaines. Soigneusement triés, ils sont ensuite conservés selon un procédé exclusif mis au point par Mulligan’s Tradition. C’est ce savoir-faire unique qui vous garantit un Indien plein de vitalité" proclame fièrement la firme Mulligan’s, inventeur du procédé depuis 1879, sur ses boîtes.

Mais les deux auteurs de cette BD aussi hilarante que graphiquement superbe, Samuel Stento et Guillaume Trouillard, ne se contentent pas de cette simple trouvaille qui pourrait se suffire à elle-même et constituer un simple gag isolé. Puisqu’un paisible couple de retraités parisiens fait un jour l’acquisition d’une boîte de famille sioux pour égayer un peu ses mornes journées, Stento & Trouillard jouent le jeu jusqu’au bout et font de La Saison des flèches le plus épatant des westerns pro-Indiens jamais produits en France, tous supports confondus.





Lisez notre critique enthousiaste en entier sur Culturopoing !
Lien : http://www.culturopoing.com/..
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Welcome

Associer ce livre admirable (mais trop petit) aux strictes principes de la bande-dessinée n'a rien de spécialement évident: La proposition de l'auteur se situe sur un intervalle voisin, puisqu'elle se ménage un espace au croisement de plusieurs formes littéraires, dont bien sûr la bande-dessinée, mais aussi l'encyclopédie, l'herbier, et pourquoi pas le cut-up.



Chaque double page du livre est occupée par une sélection de spécimens appartenants à une catégorie précise des phénomènes visibles de notre monde.

En tournant une page, le lecteur découvre chaque fois un nouveau petit univers autonome, que ce soit celui des planètes, des papillons, des boissons énergisantes, des cellules cancéreuses, des jouets pour garçons, des fils barbelés, etc, etc…

L'énumération se veut encyclopédique sans rien ignorer de sa fatale non-exhaustivité, et en organisant la succession des doubles-pages de son livre, l'auteur suggère une intention éditoriale et esquisse relations et analogies entre chaque planches.

Avec pour carburant l'absence bienvenue de tout commentaire, des liens de causalité ou des télescopages sémantiques inattendus s'opèrent à mesure que nous feuilletons cet ouvrage piégé. Le principe s'amorce en tout cas dès la première planche consacrée aux manifestations de l'"industrie" humaine. Dès lors, on ne pourra réprimer l'envie de tisser des liens de cause à effet entre chaque double page, et ainsi de contextualiser chaque éléments dans le fil de la lecture.

On pourra trouver quelques associations un peu trop dirigées (Des godemichets suivis de Statuettes de la Vierge), mais puisqu'il s'agit d'un inventaire…



Ce dispositif rhétorique est déjà passionnant, or le remarquable travail plastique de l'auteur, non content d'y contribuer totalement, ajoute également une dimension formelle à l'interprétation qui peut en être faite: Crayonnés, aquarelles, jeux d'encrages et de surfaces, découpages et montages fournissent un autre inventaire en filigrane qui autorise une lecture plus détaillée, et donc ralentie, des motifs rassemblés dans l'ouvrage.

On peut donc se retrouver à chercher du sens partout, y compris dans le choix des techniques appliquées à tel ou tel sujet.

On est pris au piège dans l'énumération naturaliste, hypnotisés par les variations d'un même thème, plongés dans les analogies, et fondamentalement immergés dans le processus même de la lecture d'un livre, dont on tourne les pages une à une.



La figure de style singulière et parfaitement maîtrisée.
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Colibri

Colibri, l’album du jeune auteur et éditeur bordelais Guillaume Trouillard, a remporté jeudi 24 janvier le premier prix BD des lecteurs de Libération. Une belle consécration pour cet album à l’encre et l’aquarelle qui dénonce avec force et originalité la dégénérescence du capitalisme moderne.



Article de Libération du 24 janvier 2008 "Colibri piégé" d'Eric Loret



"Et le gagnant est. un album tout en aquarelle et en paradoxes d'un jeune auteur et éditeur qui n'était dans aucune sélection et a échappé à la plupart des médias. Voilà qui augure bien des capacités de renouvellement du neuvième art pour 2008. Ce premier lauréat d'une série qu'on espère longue nous rassemble et vous ressemble : vous, lecteurs qui avez voté sur Liberation.fr, et nous, la rédaction, qui l'avions sélectionné avec neuf autres ouvrages.



Début janvier, nous vous avions soumis une liste concoctée en compagnie de Jean «Moebius» Giraud, le célèbre dessinateur de Blueberry et de l'Incal. Pour en arriver là, nous nous étions câlinés, mordus, engueulés, réconciliés, chacun s'amputant de quelques albums chéris pour boire son thé dans les tasses des autres. Il y eut donc : Gus de Christophe Blain (Dargaud), le Grand Autre de Ludovic Debeurme (Cornélius), Chroniques birmanes de Guy Delisle (Delcourt),Murena T. 6 de Dufaux et Delaby (Dargaud), Djinn Djinn T. 2 de Ralf König (Glénat), Exit Wounds de Rutu Modan (Actes Sud BD), la Vie secrète des jeunes de Riad Sattouf (l'Association) et Là où vont nos pères de Shaun Tan (Dargaud).



Mais c'est Colibri que vous avez choisi. Voici ce qu'en disait Giraud au moment de la présélection : «C'est unpremier album quirestitue l'univers oppressant de la ville moderne avec générosité et insistance, à l'encre et l'aquarelle. Il y a le souci de faire oeuvre de dénonciation par l'absurde : le caractère dérisoire de l'individu urbain se traduit par un scénario coq-à-l'âne et une technique volontairement "proliférante".» Et c'est vrai, chers libénautes, nos semblables, nos frères, que vous n'y êtes pas allés d'avant-garde morte. Colibri commence dans la forêt vierge. Un vieux hippie y joue de la batterie quand, soudain, il s'écroule. Une armada d'hommes en scaphandre vient alors désinfecter les lieux. L'auteur décrit ainsi son ouvrage : un «long plan-séquence guidé par le pinceau. Mais, derrière le numéro d'équilibriste, Colibri résonne en ces temps troubles comme un manifeste écologiste, une ode aux peuples premiers, en hommage au penseur pyrénéen Bernard Charbonneau, au compositeur Moondog et à Miyazaki». On n'ira peut-être pas jusque-là.



On se contentera d'adorer l'esthétique de la chute qui fait rebondir les dialogues à hue et à dia (à moins que ce ne soit à la Ruppert et Mulot), qui transforme les paysages et les situations, voire le graphisme lui-même, au gré de son contenu. On passe du rire à l'effroi moyennant d'habiles changements de rythme : tantôt les paysages urbains inspirés d'un voyage de Trouillard en Chine nous mettent en pause, tantôt la gymnastique rapide des corps malmène le voyage. Il y a des pubs cruelles, des éléphants en route pour le nonsense et une femme qui demande du feu dix fois avant qu'on ne lui en donne. Aussitôt, elle s'immole dans l'essence. A la page 49, un Rorschach, ou à peu près, permet à chacun de lire son avenir dans le marc de psyché. Et de penser à un capitalisme qui serait moins raté."

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Colibri

Étonnant est le maitre-mot d'une telle BD. Étonnante graphiquement, étonnante scénaristiquement, étonnante par son propos.



Le dessin est le premier détail qui frappe, principalement parce qu'il a une patte atypique dans le paysage de la bande-dessinée actuel. Une colorisation en peinture qui peut sembler parfois un peu flou mais qui sait utiliser de plusieurs artifices pour être lisible (comme l'incrustation de flèches pour expliquer le sens de déplacement des personnages). Mais il regorge surtout de petites trouvailles et de détails inventifs. C'est amusant de rechercher ce qui se dissimule dans les détails de chaque case.



Pour le scénario ... il n'y en a pas en définitive, et c'est tout aussi bien. C'est une traversée de la ville tentaculaire avec toutes les dérives d'un système qui devient tentaculaire et étouffant. On y trouve aussi bien une critique du capitalisme que de la mondialisation, de la surconsommation, mais aussi de peuples premiers, critiquant le tourisme au passage. C'est un passage a travers plein de défauts de notre société en les tournants au ridicule. L'humour est plutôt acide et absurde, mais il fait mouche. Personnellement j'ai beaucoup aimé lire cette BD, et je pratiquement certain de retourner la lire, un jour où j'aurais envie d'un peu d'absurde et d'une petit dose d'humour. Je crois que je vais ranger soigneusement cette BD aux côtés de "Petit trait d'écologie sauvage", qui m'a semblé dans la même démarche. En plus optimiste peut-être ?
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Colibri

Un graphisme un peu « fouillis », avec des flèches, comme un jeu de piste… un trait particulier et une B.D. déroutante. Bof !

Club de lecteurs de la Médiathèque des Chartreux
Lien : http://www.mediatheque-agglo..
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La saison des flèches

L'objet est beau, même la bande qui entoure le livre fait partie de l'histoire. Le dessin de Guillaume Trouillard est magnifique, sensible, précis. Le scénario de Samuel Stento est loufoque, certes, mais on se laisse volontiers embarqué dans cette histoire qu'on dirait écrite par un petit garçon jouant aux cowboys et aux indiens. On décroche juste vers la fin, sans savoir si c'est le scénario ou les belles aquarelles qui n'étant plus au service de l'histoire nous égarent un peu.
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Les quatre détours de Song Jiang

Alex Chauvel et Guillaume Trouillard rendent hommage, dans un superbe livre-objet publié par Les Éditions de la Cerise et résultant d'un travail de longue haleine, aux arts traditionnels chinois.
Lien : https://www.actuabd.com/Les-..
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Un trésor

J'aime beaucoup cette collection de leporellos et cette fable rafraichissante et drôle m'a également plu.
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La saison des flèches

Cet album fait réfléchir, mais aussi rêver d'aventures, de long western métaphysique parfois étrange, mais incroyablement fascinant à la fois !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Aquaviva, premier fascicule

Dans Colibri, la nature est totalement anéantie par le développement des villes… ne reste que le souvenir du chant d’un oiseau, en cage…

Avec La saison des flèches, elle prend le dessus, envahit l’espace préfabriqué des hommes, rendant un genre de justice aux amérindiens, qui retrouvent un instant la terre avec qui ils vivaient en harmonie…

Dans son inventaire, Guillaume Trouillard nomme ce qui est. Ce qui était comme ce qui sera, peut-être, et surement si on ne fait rien.



A travers Aquaviva, il nous donne la vision d’un monde sans plus aucune nature. Défiguré par les humains, il tombe en déliquescence... la violence est là comme l'air... les seules oranges qu'on y trouve sont mécaniques. L’homme n’a même plus de place, et la nature est coincée dans une boite… En négatif de cette photo désolée, il reste un homme qui lutte, qui se tend vers un espoir, tracé en filigrane, entraperçu au coin d’une rue...



Les dialogues sont inaudibles, comme si une explosion terrible avait rendu le lecteur sourd... mais donne surtout le sentiment que ce qui se passe pourrait se passer n'importe où sur notre terre globalisée. Les seules lettres lisibles sont des étiquettes, des panneaux publicitaires... des mots qu'on n'a pas envie de lire mais qui s'imposent toujours à notre vue.



Le dessin de Guillaume Trouillard est comme toujours simplement magnifique. Il l'emplit de vie, met dans ses personnages et les lieux, une histoire qu'il n'a pas à raconter... des choses à deviner, à comprendre, à sentir. Il prend le lecteur pour quelqu'un d'actif dans son œuvre, ce qui en fait un vrai moment de partage.

Et ses œuvres, toutes engagées, ne prennent pas position. Son reportage dans la dernière revue dessinée, ou son inventaire montrent... mais pas seulement : ils interrogent. Il nous dit à mots couverts qu'on a le choix des choses qu'on veut installer dans notre monde. Aquaviva est un genre de cauchemar, mais que des humains vivent déjà, et qui nous rattrapera d'ici peu, sans doute. Surtout si on s'endort, si on accepte la laisse qu'on nous met, si on laisse le pouvoir à l'argent, à notre propre défaite.
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Aquaviva, premier fascicule

Demain ? Dans 10 ans ? 100 ans ?



Une guerre ou un cataclysme a changé la donne. La ville est déserte, en ruine. Dans ce paysage désolé, des chiens errants (des hyènes ?) se déchirent les restes d’un vêtement. Nul ne sait lequel d’entre eux remportera ce piteux trophée. Soudain, une pierre vient heurter l’un d’eux. Il meurt sur le coup. Au loin, deux hommes surgissent d’un monticule de gravats. Attirés par les grognements des carnivores, ils s’étaient approchés. Le cadavre de l’animal sera leur repas.



Y a-t-il d’autres hommes qui vivent dans les décombres ? Y en-a-t-il d’autres qui, comme ces deux-là, s’écharpent dans une langue qui nous est inconnue, au prétexte d’un borborygme plus haut que l’autre ? On peut le supposer, d’autant qu’un inconnu apparaît. Il gît inconscient au fond d’un baignoire qui dérive sur un cours d’eau. Le seul vêtement qu’il porte est un maillot de bain où figure l’inscription « Aquaviva ».







Immersion dans un monde post-apocalyptique. Le mystère reste entier quant à la nature de la catastrophe qui n’a laissé derrière elle que quelques survivants. Ceux-là savent-ils à quoi servaient les pneus qui s’entassent au milieu de la route ? Ont-ils connu le monde d’avant, celui-là même où l’électricité apportait à la fois chaleur et lumière, où le bruit de la circulation était le flonflon quotidien des citadins, où la vie s’organisait autour d’activités routinières comme le travail, les sorties en familles au parc, au cinéma ? Savent-ils qu’avant, dans les villes, il suffisait de faire un saut au supermarché pour répondre à l’éternelle question de savoir ce que l’on allait manger ?



Guillaume Trouillard jette ces incertitudes dans ses planches d’Aquaviva dont le premier fascicule de la série est sorti en octobre dernier. Les trois premières pages proposent un court préambule en couleurs où l’on voit un jeune homme plonger la tête dans un puits naturel puis, c’est le grand saut dans un univers en noir et blanc, aussi silencieux que l’était la baignade du jeune homme. Tout contraste entre les deux ambiances. Le vert et le bleu si reposants laissent place à des noirs et blancs qui hésitent, qui contrastent, qui se complètent autant qu’ils s’opposent. La végétation disparaît au profond du béton lézardé, de la poussière blanche et sèche, de la saleté des monceaux de détritus. Les restes d’une civilisation hyper-équipée sont devenus les reliefs d’une civilisation en devenir. Tout semble être à reconstruire… à moins que tout soit en cours de destruction ? L’homme est revenu à l’état sauvage, doit ruser pour trouver quelque pitance. La force de l’album est réelle, tant sur le fond que sur la forme.

(...)

Lire l'article complet sur le site : https://chezmo.wordpress.com/2016/03/09/aquaviva-premier-fascicule-trouillard/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Welcome

Welcome trouve ainsi sa richesse dans les différentes possibilités de lectures et d’appréhensions qu’il offre.
Lien : http://www.du9.org/chronique..
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La saison des flèches

EXTRAIT "Samuel Stento prend des produits psychotropes illégaux, je ne vois pas d'autre explication. L'indien en conserve, l'appartement qui se transforme en plaine de wyoming, le freezer en détroit du Béring, et les cow-boys qui prospectent les canalisations de la maison à la recherche d'or, cela ne peut être autrement. Ou alors plaidera-t-on la folie douce, je ne sais pas encore... Sommes-nous dans un rêve, dans un monde parallèle? "
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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