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Critiques de Guillaume Vissac (12)
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Transoxiane, épisode 1 : Barbe-Bleue

C'est un ouvrage pour le moins étonnant que celui-ci, une sorte d'ovni dans lequel je me suis lancée sans trop savoir à quoi m'attendre, et en terme de surprise, je n'ai pas été déçue du voyage ! Guillaume Vissac est un jeune auteur réputé pour ses fictions à la fois poétiques et atypiques, et à la lecture de ce premier épisode de Transoxiane, je veux bien le croire. J'ai découvert un auteur à l'univers très particulier, qui nous emmène ici au cœur des transes mystiques d'une chamane sur les traces d'une adolescente disparue.



Misère Balkaï, tel est le nom de notre traceuse, une marginale à la fois à cause de ses transes et de ses voyages en Transoxiane, notre monde intérieur, mais aussi à cause de sa façon de vivre dans une rame d'un RER désaffecté au cœur de la Rouille, et de son caractère direct et entier. Elle est entourée de deux autres paumés comme elle : Yakubu, hacker à la petite semaine, et Pépé, le vieux de la rame d'à côté. Ces trois-là ne sont pas à proprement parler amis, mais ils veillent les uns sur les autres. Mêmes ses transes sont étranges, puisqu'elle les vit à travers les yeux d'Alexeï, l'amour de sa vie qui n'a mystérieusement pas survécu à leur seule et unique nuit.



Dans ce premier épisode, on navigue donc entre la réalité, dans la peau de Misère, et la Transoxiane, dans celle d'Alexei. Ce dernier évolue dans un monde étrange, dont il ne connaît pas les règles, un village dont tous les enfants ont été enlevés et sont retenus prisonniers au cœur d'une gigantesque montagne en forme de colosse. Un voyage un peu psychédélique dont notre chamane tire des indices pour retrouver Maude, l'adolescente disparue. Une lecture qui l'est donc un peu aussi, je ne vais pas prétendre avoir toujours tout compris, d'autant plus que le cerveau de Misère elle-même a son fonctionnement propre : elle fait des liens entre des choses qui n'ont a priori pas grand chose à voir les unes avec les autres.



Difficile d'avoir un avis bien tranché sur cette histoire, très honnêtement. L'univers est étrange, dans le bon sens du terme puisqu'il attise notre curiosité. Misère elle-même est un personnage attachant, elle est un peu bourrue mais profondément humaine, toujours affamée à cause de ses transes qui lui pompent toute son énergie. Alexei dégage une espèce de fragilité qui donne envie d'en apprendre plus sur lui et de le protéger. Mais ce qui prédomine, c'est cette impression de confusion extrême qu'on ressent à passer d'un monde à l'autre, à vivre avec nos héros toutes ces situations très bizarres. L'auteur nous embarque presque de force, et je me retrouve incapable de dire si j'en ai été heureuse ou non. Une curiosité, assurément.
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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Livre des peurs primaires

Guillaume Vissac, au fil de ses pages dé-routantes puisqu'elles sortent sans arrêt de la chaussée au moyen d'aiguillages chaotiques, fait la preuve, en triturant à distance les chairs du lecteur, du fait que, niant toutes lois de causalité du monde sans vie, la conséquence agit toujours sur la cause dans le monde des êtres animés de vie.

Et cette loi qui se joue du temporel, cette loi du non mécanique se nomme "la peur".
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Transoxiane, épisode 1 : Barbe-Bleue

Misère Balkaï est une chamane, grande, plutôt carrée elle ne ressemble pas au stéréotype que l'on se fait de ces dernières.

Ce matin-là, elle rend visite à une mère dont la fille a disparu sans laisser de traces deux mois plus tôt. Elle rentrait de l'école, ce jour-là, personne ne sait pourquoi elle rentra à pied ... Ou plutôt elle quitta l'école à pied mais n'arriva jamais à la maison.

Alors Misère va voyager au travers de sa transe pour essayer de retrouver des traces de Maude, de cette jeune fille timide et effacée qui un beau jour, a disparu des cartes.



Misère semble un personnage assez atypique. Elle est chamane, ce qui ne court pas les rues, vit dans une rame de vieux RER à deux étages, désaffectée. Ils sont plusieurs comme elle à vivre là: chacun ses secrets, ses galères ou ses combines.



Ses transes elles-mêmes sont particulières puisqu'elles les passent au travers des yeux et du corps d'Alexei.

Elle fut en l'espace d'une soirée son premier et son dernier amour puisque pour une raison inconnue il ne survécut pas à leur nuit d'amour. Et depuis il revit au travers de ses transes en Transoxiane.



Elle est entourée de Pépé, le vieux de la rame d'à côté et à l'étage sous le sien, de Yakubu, à la fois geek et hacker. Deux personnages complètement différents et à la fois complices. Ils l'aident, la comprennent et la secondent lors de certaines transes singulières.



C'est donc en Transoxiane que Misère va chercher des indices pour retrouver Maude. Car tout ce qu'elle y découvre a, après transposition, un lien avec la vie réelle.

Ce qu'elle va y trouver au travers des aventures d'Alexei est surprenant et assez singulier: un village où tous les enfants ont été enlevés par « le vieux », une montagne creuse en forme de colosse, des personnages atypiques et fantaisistes et un jeu « catch the cat » qui semble être à la base de tout.



Suivre Alexeï et Misère au travers des transes ou de leurs explications dans la vie de tous les jours a été très intéressant et l'avancée des événements va à son propre rythme, jamais languide toujours frôlant l’overdose.

Parfois cependant la lecture est aussi chaotique et embrouillée que le cerveau de Misère après avoir fumé de la beuh pour se jeter dans sa transe.



C'est une lecture psychédélique de bout en bout, parfois le lecteur ne sait plus s'il est dans la transe ou en dehors, les seuls points de repère sont alors les personnages car les situations sont toutes aussi bizarres dehors que dedans.

Misère semble être capable de relier les événements de la transe à ceux du réel ce qui est loin d'être mon cas et parfois je me suis sentie un poil perdue.



Au final je me retrouve fort dépourvue pour vous donner un avis tranché sur cet épisode.

J'ai apprécié ma lecture et en même temps je me suis retrouvée mitigée par mon ressenti. Je ne suis pas capable de dire si j'aime ou je n'aime pas car des passages me paraissent encore abscons mais je ne peux reprocher à l'auteur de n'avoir pas su m'entraîner de bout en bout. Le rythme est soutenu, les personnages atypiques et les conclusions hors norme.

C'est donc une découverte particulièrement surprenante que je viens de faire au travers de ce premier roman de Guillaume Vissac.
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Coup de tête



J'ai attendu plusieurs jours pour mettre ce livre dans ma bibliothèque Babellio, parce que voulais en parler, dire qu'il faut le lire – ou que je le conseille, ne soyons pas plus autoritaire que le sommes – et que, par ma foi, ne savais, ne sais toujours pas comment le faire.

Adressé, à une fille je pense, mais n'en suis pas certaine, ce qui est en fait un monologue intérieur.. qui est plus que cela : la pulsion de vie, la pensée, les sensations, les délires contrôlés, dont on se demande un moment si cette violence qui se déclenche en lui brutalement est réelle, ou du moins si les actes qu'il vit, sont réels ou ne sont que vécus par lui, comme une expulsion sans action sur la réalité des «victimes», l'intérieur donc d'un garçon en rupture de famille, en dérive, clochardisé, d'un garçon et de sa main droite qui sent l'intérieur de la poche où elle n'est plus.

Les rencontres, le presque maître à penser, celui qui erre mais avec des règles comme la rotation des bancs devenant lieu de vie, chacun affecté à un jour, celui ceux qui interviennent passagèrement, celui pour lequel il distribue des tracts, et chaque fois cela = «il tend sa main droite, je tends ma main gauche» - et puis cet homme aux cheveux bleus qui hantaient ses nuits d'enfant et qu'il retrouve peut-être.

Et la canicule omniprésente, collante, tueuse, celle de cet été où disparaissent des vieux.

Je ne comprenais pas tout, je pouvais seulement le suivre dans son monde, le notre mais un peu à côté, généralement hostile, solide et irréel en même temps, sentir avec lui l'odeur de la piscine, l'attente du départ, les contacts, la saleté grandissante, la faim... suivre la violence qui se déclenche régulièrement, et cette langue souple, violente elle aussi, mais qui ne tombe jamais dans les artifices qui ne règnent que trop dans la littérature à cela consacrée.

Entrer dans un monde autre, où prenons conscience, une foi de plus, mais radicalement, de notre solitude, de nos rapports aux autres qui nous sont tous étrangers, par nature (déjà somme nous certains de nous ?), où les actes peuvent être impulsifs, où les résultats de notre action sur le monde restent incertains.

Bien, définitivement sais pas dire, lisez.
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Accident de Personne

Chorale et funeste, la poésie inquiétante et puissante de l’écrasement souterrain, accidentel ou suicidaire.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/01/25/note-de-lecture-accident-de-personne-guillaume-vissac/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Transoxiane, épisode 1 : Barbe-Bleue

Dommage j'ai pas du tout accroché : j'ai pas compris grand chose j'ai du raté l'onirisme omniprésent (peut être trop à mon goût!?).

Pour ceux qui aiment les délires à la "las Vegas parano", foncez!
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Transoxiane, épisode 1 : Barbe-Bleue

C'est un univers totalement unique que nous propose Guillaume Vissac dans ce livre. A la fois onirique et inquiétant, il prend sa place au milieu d'une ville triste et hostile et fait vraiment toute la force du récit.



Nous sommes là dans un roman d'ambiance. Et cette ambiance est totalement maîtrisée du début à la fin. L'auteur se plaît à brouiller les frontières entre le monde de la transe et le monde réel et accentue la perte de repères par la constante oppression dans laquelle il met ses lecteurs.



Oui, ce fut une lecture éprouvante car totalement immersive. L'écriture de Guillaume Vissac est très évocatrice et son univers est tellement détaillé que je n'ai pu que m'y plonger totalement.



Et malgré tout, les personnages ne sont pas du tout écrasés par l'atmosphère. Chacun d'eux possède une force différente, et tous sont extrêmement bien travaillés. Leurs histoires, leurs caractères et leurs sentiments font qu'on s'y attache immédiatement, et qu'on tremble avec eux. L'auteur prouve là aussi ses très grandes capacités d'écriture.



Bref, un véritable coup de poing pour moi. J'ai été totalement ébahie par le talent de Guillaume Vissac, par son écriture, par son univers qui me correspond bien, et j'ai hâte de connaître la suite des aventures de Misère Balkaï.
Lien : http://www.lavisdedeidre.org..
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Accident de Personne

j'en avais suivi les prémisses sur twitter - suite de sentences qui apportent à l'idée d'en finir la petite touche salubre d'ironie (qui ne dissuaderait que ceux pour lesquels c'est velléité, les autres pouvant aussi être retardés par la recherche de l'heure adéquate afin de ne pas gêner trop d'usagers, qui pourrait être celle du dernier métro, celui où une partie d'un wagon est réservé à la collecte à chaque station, s'il n'y avait immédiatement culpabilité envers les silhouettes lasses et effondrées qui le hante), et qui, par le regroupement des éléments par personnages, les notes ajoutées et la circulation créée de textes en notes, et les renvois de celles-ci à d'autres groupes de sentences, les choix ouverts chaque fois, est un nouveau livre (lire la présentation qui en est faite et qui retrace l'élaboration de ce qui est vraiment non plus un livre numérisé mais réellement « littérature numérique » (et admiration pour le boulot que cela a dû être))

On peut partir de « celui (ou celle) qui... dit « regarde » sans pour autant guider »

et comme il y en a deus, choisir le premier

« comprends-moi : je dois lâcher ta main car elle me brûle : tu vas devoir aller sauter tout seul 68, ou en tout cas sans moi »

cliquer sur 68 : « Sans peau pour me guider, sans corps devant le mien pour faire écran aux autres, comment saurais-je où fondre et même où sauter ? (Celui ou celle qui suit sans se poser de question) »

et de la même façon arriver chez … sans se poser de question, choisir, cette fois, le second, et lire :

« on a tagué au sol des flèches 242 pour savoir où : pour savoir où sauter »

242 : « Encore quelques mètres, quelques pas, quelques minutes... On y est presque (Celui ou celle qui a les jambes lourdes)

soit, le seul :

« tout piétiner 12 dans ces couloirs : humeurs, visages & même 13 marches d’escalier »

lire : 12 : « Mais moi qui n’ai pas les bonnes chaussures, comment faire ? (Celle qui se loupe) »

le négliger et regarder :

13 : « Même ! (Celui ou celle qui voudrait être optimiste mais qui peine) »

qui donne le choix entre

« cette saloperie de ligne 14 265, véritable empêcheuse de suicider en rond »

et

« tout est passé au broyeur, le vide recouvre tout ; ne me reste que l'envie incomplète 266 de m'arracher le visage »

et cela peut continuer, avec sourire tendrement noir, avec grimaces, avec face murée, pendant long longtemps comme un désir d'en finir avec lequel on s'installe dans la vie.

drapeau

Mais après le dernier de ceux qui sont déjà morts

« le même mec prend, chaque jour, depuis le train, la photo (88) d’un pont depuis lequel il s’est tué, il y a longtemps (89) »
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Livre des peurs primaires

petites histoires, situations, numérotées qui renvoient presque toujours à un autre numéro - et la lecture peut se faire en suivant ces pistes ou en suivant l'ordre normal, avec dans le premier cas des rapprochements faisant sens ou savoureux mais le risque de passer à côté de certains petits textes isolés - un refrain "cela n'arrivera pas" avec le plaisir des variantes (ou de l'absence) - des situations triviales, réellement tragiques - une recension de nos petites craintes, superstitions, grandes terreurs, fantasmes

Des catastrophes imaginaires, la crainte d'un accident, la peur d'étouffé par un chewing-gun, la lecture d'un feuilleton (ou le visionnement), l'impossibilité d'écrire physique ou mentale ou par inconfort, plusieurs fois ce qui se passerait si liseuse tombait heurtée par un passant et "sauf que non", la séparation ou la mort, etc..
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Qu'est-ce qu'un logement

Je pensais à l'arrivée dans un nouveau logement, simplement. En fait c'est une succession de logements, de démarches, de recherches, de déménagements pour et avec l'autre, de solitaire désagrègement.

Passant par le récit d'un ton détaché, neutre, si précis que dit comme à travers une somnolence, un rêve, des formalités de l'installation, mais il s'y ajoute aussi les recherches, les visites, le bail, les changements d'adresse, le partage des meubles.

Et cela est dit en petits (ou un peu moins petits) blocs de phrases dans un ordre qui déroute un peu, situations, pensées, la mise en caisse des livres et disques soigneusement classés, l'absence de livres dans un nouveau cadre, le dénuement peuplé, l'acceptation du cadre que l'autre décide, les rencontres avec les personnages accessoires et indispensables, les voisins, la vieille folle du 2ème, l'agent immobilier - les rencontres avec les personnages accessoires et indispensables, les voisins, la vieille folle du 2ème, l'agent immobilier
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Vers Velvet

À la croisée des genres (littéraires) entre récit intime (intimiste ?) et intime, Vers Velvet joue avec les genres (littéraires) et le genre. Tout ça porté par l'écriture de Guillaume VIssac. Si on peut parler d’une manière Vissac, c’est dans ces phrases discrètes, placées à la fin d’un énoncé qu’elle se matérialise. Sorte de subtil pas de côté. Mais aussi le rapport qu’entretient l’écriture avec les images, celle Guillaume Vissac, sobre, où le décalage s’opère et l’image surgit par l’entremise d’un verbe, d’un adjectif, méticuleusement placé.
Lien : http://litteralutte.com/?fan..
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Accident de Personne

Presque tout est déjà dit dans la présentation faite par Guillaume Vissac lui-même. Un an et demi à subir des accidents de personne, ça laisse du temps, ça fait perdre du temps aussi, à attendre dans un train, un métro, sur les bords d’un quai. Du temps pour essayer de comprendre, se mettre à la place, relater ce que peuvent bien être ces derniers moments, mais les moments d’après aussi, ceux où il faut venir récupérer un corps, ou seulement un bout de corps… Et puis, finalement, dégager des ressemblances entre ces accidents, entre ces personnes: celles qui broient du noir, qui commencent à comprendre, celles qui conduisent aussi et sont en première ligne, à subir ces accidents…



Les phrases sont courtes, car prévu au départ pour twitter et ses 140 caractères. Ça donne tout de suite un rythme bien à part, qui claque un peu, surtout sur un sujet pareil. Pas le temps d’entrer dans les détails (ou si peu, avec les notes de bas de page). Mais l’idée essentielle est là, même si du coup, c’est un peu étrange, un peu dérangeant, un peu déroutant…

(lire la suite...)
Lien : http://www.tulisquoi.net/acc..
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