C'est un ouvrage pour le moins étonnant que celui-ci, une sorte d'ovni dans lequel je me suis lancée sans trop savoir à quoi m'attendre, et en terme de surprise, je n'ai pas été déçue du voyage ! Guillaume Vissac est un jeune auteur réputé pour ses fictions à la fois poétiques et atypiques, et à la lecture de ce premier épisode de Transoxiane, je veux bien le croire. J'ai découvert un auteur à l'univers très particulier, qui nous emmène ici au cœur des transes mystiques d'une chamane sur les traces d'une adolescente disparue.
Misère Balkaï, tel est le nom de notre traceuse, une marginale à la fois à cause de ses transes et de ses voyages en Transoxiane, notre monde intérieur, mais aussi à cause de sa façon de vivre dans une rame d'un RER désaffecté au cœur de la Rouille, et de son caractère direct et entier. Elle est entourée de deux autres paumés comme elle : Yakubu, hacker à la petite semaine, et Pépé, le vieux de la rame d'à côté. Ces trois-là ne sont pas à proprement parler amis, mais ils veillent les uns sur les autres. Mêmes ses transes sont étranges, puisqu'elle les vit à travers les yeux d'Alexeï, l'amour de sa vie qui n'a mystérieusement pas survécu à leur seule et unique nuit.
Dans ce premier épisode, on navigue donc entre la réalité, dans la peau de Misère, et la Transoxiane, dans celle d'Alexei. Ce dernier évolue dans un monde étrange, dont il ne connaît pas les règles, un village dont tous les enfants ont été enlevés et sont retenus prisonniers au cœur d'une gigantesque montagne en forme de colosse. Un voyage un peu psychédélique dont notre chamane tire des indices pour retrouver Maude, l'adolescente disparue. Une lecture qui l'est donc un peu aussi, je ne vais pas prétendre avoir toujours tout compris, d'autant plus que le cerveau de Misère elle-même a son fonctionnement propre : elle fait des liens entre des choses qui n'ont a priori pas grand chose à voir les unes avec les autres.
Difficile d'avoir un avis bien tranché sur cette histoire, très honnêtement. L'univers est étrange, dans le bon sens du terme puisqu'il attise notre curiosité. Misère elle-même est un personnage attachant, elle est un peu bourrue mais profondément humaine, toujours affamée à cause de ses transes qui lui pompent toute son énergie. Alexei dégage une espèce de fragilité qui donne envie d'en apprendre plus sur lui et de le protéger. Mais ce qui prédomine, c'est cette impression de confusion extrême qu'on ressent à passer d'un monde à l'autre, à vivre avec nos héros toutes ces situations très bizarres. L'auteur nous embarque presque de force, et je me retrouve incapable de dire si j'en ai été heureuse ou non. Une curiosité, assurément.
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