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Citations de Guy Jimenes (60)


Il aurait dû se sentir heureux. Il s'en revenait en vainqueur. Il ramenait Eurydice des Enfers. Elle serait bien-tôt à la surface de la terre, rayonnante de joie parmi les siens trop tôt quittés. Et une vie de bonheur l'attendait, tous les deux. Une vie où le serpent n'aurait jamais mordu, et où tout cela n'aurait été qu'un mauvais rêve. D'où provenait alors cette sourde inquiétude qui le gagnait à mesure qu'ils s'approchaient du monde des vivants.
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Il nous faisait rire et il riait avec nous. Parce qu'il se croyait marrant. Mais nous on ne riait pas AVEC lui, on riait DE lui. Ce n'est pas pareil.
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La nuit était claire. Une nuit fraîche de fin d'été. Orphée comprenait maintenant le sens de la parole d'Hermès à abord de l'Argo : " Le moment n'est pas encore venu. " Il avait cru que le faux jardinier évoquait sa mort à lui, son dernier voyage. Il s'agissait en réalité de tout autre chose : cettedescente aux Enfers n'était pas celle qui clôt la vie humaine. C'était un voyage avec retour.
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Et pour être stimulé, Valentin l'a été. Par Stimulator en personne. Persecutor. Et il m'arrivait d'être fascinée par le talent de dissimulateur (Dissimulator !) de Bastien. Il y aurait de quoi chauffer la ville pendant dix ans avec les crayons à papier qu'il sortait négligemment de la trousse de Valentin et qu'il ne lui rendait qu'après les avoir brisés en deux. On pourrait caler toutes les vieilles armoires bancales de la région avec les gommes "empruntées" à Valentin et restituées à leur propriétaire débitées à coups de ciseaux, en deux ou quatre morceaux.
Si l'encre pouvait faire avancer les voitures, on roulerait jusqu'à la fin des jours avec le contenu des cartouches que Bastien vidait dans les affaires de Valentin, dans sa trousse, dans son cartable, dans ses poches, dans son cou...
Il avait l'art de s'arrêter au bon moment pour n'être pas pris en faute. Jamais rien de trop. Et surtout, sa victime ne protestait pas, ne protestait plus.
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La musique d'Orphée eut d'abord pour effet d'apaiser les coeurs. Les hommes échangèrent des regards surpris. Les sons jaillissaient, harmonieux, et s'ordonnaient peu à peu en
un rythme régulier et prenant. Les Argonautes, ragaillardis, se saisirent des cordages. Le mouvement de l'un ne contrariait plus celui de l'autre, et l'Argo recommença à bouger. Il fut hâlé ainsi en cadence et, bientôt, flotta sur la mer.
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Ils se sont remis à courir. Emilio ne sent pas encore la fatigue, le chagrin ne trouve pas à se nicher.
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Clément s’amuse à foncer en zigzag comme s’il pilotait une Formule 1.
- Hé ! lui crie son père. Attends-moi !
Clément s’arrête et regarde machinalement de l’autre côté du parking.
Quelque chose a poussé sur le terrain vague. Quelque chose de nouveau, quelque chose d’extraordinaire…
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"Ecoute moi bien, surtout, ne t'approche pas de la mer,
l'eau des vague pourrait mouiller tes plumes et tu te noierais,
et ne va pas trop haut, le soleil pourrait faire fondre la cire !"
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Je l'ai toujours pensé, en fait : Boubard était une anguille - une grosse anguille au nez rose, d'accord... Je vois que vous souriez et que je ne vous choque pas en disant ça, tant mieux... Son truc de parler tout le temps, d'être omniprésent, de prendre la tête aux uns et aux autres, je n'en ai jamais été dupe : c'était sa stratégie, une façon de se planquer, de ne jamais dire ce qu'il pensait, de ne pas laisser voir qui il était vraiment : un mec bidon, sans personnalité... Mon père le dit toujours : on ne peut pas compter sur ce genre de types. A la première occasion, ils vous filent entre les doigts...
Les profs aussi se sont vite lassés de lui. En particulier Biolle, qui est sans doute celle qui avait manifesté la plus grande patience à l'égard de Boubard, celle qui s'est le plus longtemps laissé prendre à son petit jeu de la séduction. Elle a fini par craquer lors du premier conseil de classe. Alors qu'on abordait la fiche de Boubard, Biolle a brusquement pris la parole. Bien que nous soyons présents, Alice et moi, en tant que délégués, elle a déclaré avec une sorte de profonde lassitude :
- Ce garçon est soûlant!
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Il avait l'air de mentir et le doute s'est insinué en moi. Et s'il avait renversé Fatima volontairement? Aujourd'hui encore, je vous assure que je ne suis plus sûr de rien... Il y a toujours eu chez Boubard pas mal d'hypocrisie, derrière ses airs assurés et ses faux sourires de sournois. Il ne faut pas toujours le voir comme une victime... Mais je me suis contenté de dire :
- C'est bon pour cette fois. Serrez vous la main tous les deux.
Là, il s'est passé une chose amusante : Boubard a tendu la sienne et Karim et Lionel ont tendu la leur en même temps!
J'ai rigolé :
- D'accord : tous les trois, si vous voulez. C'est encore mieux!
En classe, un petit malin a fait circuler un papier : "Sleepy = assassin" et d'autres petits malins l'ont suivi : "Vengeance pour Fatima". Xavier a dessiné tout une planche de bédé, "Le vélo de la mort", avec des "Boum" des "Aaarrgh", des cris, du sang... On a bien rigolé, ce lundi-là. Je me rappelle avoir écrit "Assassin" avec des doubles "s" anguleux, à la façon des nazis. Des bêtises. Vous voyez, je ne me donne pas non plus le beau rôle, et je reconnais que j'en ai fait baver à Boubard, tout au long de l'année. Mais rien de vraiment méchant.
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Pourtant, quand sa grand-mère entra, il perdit toute envie de se moquer d'elle...
C'est qu'elle était jolie, Mémé, avec ses yeux pétillants de tendresse derrière ses lunettes rondes et son invraisemblable chapeau colonial-mou-avec-oiseau-vert-et-rouge. Et puis elle était toujours souriante, comme si elle s'amusait elle-même de sa coquetterie. Elle était loin de ressembler à cette vieille dame ridicule que Pierre venait de singer devant la glace.
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Il n'empêche que...et c'est cette petite phrase que vous allez noter, surligner et souligner en rouge trois fois : TOUTE LA CLASSE SAVAIT ET PERSONNE N'A RIEN DIT.
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Les tyrans croient prendre les artistes à leur service. Au contraire, les artistes se servent d'eux et des moyens considérables qu'ils mettent à leur disposition.
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- La vie est trop précieuse pour qu'on choisisse d'y mettre fin.
- Précisément ! Elle est trop précieuse pour accepter de la terminer dans la déchéance et l'indignité.
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Quelques jours plus tôt, Javier avait repéré l'appartement de la repentie, au deuxième sans ascenseur. Il fallait lui laisser le temps de monter, tout en la suivant d'assez près. Encombrée de sacs, elle ne refermerait pas sa porte que Javier n'aurait qu'à pousser. Psychologiquement, l'impact serait beaucoup plus fort. Effet de surprise garanti. On s'imagine toujours plus en sécurité dans un espace confiné, clos et familier. Javier annihilerait d'emblée cette illusion.
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On ne tarde pas à nous le dire officiellement : l'armistice a été signé au petit matin...
LA GUERRE EST FINIE !
Pas encore tout à fait... Elle se terminera dans une centaine de minutes. À 11 heures, très exactement.
La onzième heure du onzième jour du onzième mois de l'année, observe Étienne.
- Bien vu. Tu crois qu'ils l'ont fait exprès ?
Étienne sourit. Jamais je ne lui ai vu cet air joyeux.
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La fille n'aime pas ça, mais ne sait pas refuser. L'Indien lui recoiffe une mèche. Elle se dégage enfin. Son malaise est palpable. Prisonnière d'un cercle invisible, elle ne peut s'arracher à l'emprise de l'Indien.
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Je ne savais pas pourquoi il ne me regardait pas. Par timidité ou par arrogance ? Ça pouvait être les deux.  (p.8)
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Il n'y a pas de mémoire qui vaille sans une part d'oubli.
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Il n'empêche que... et c'est cette petite phrase que vous allez noter et surligner et souligner en rouge trois fois :
TOUTE LA CLASSE SAVAIT ET PERSONNE N'A RIEN DIT. (p.133)
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