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4.41/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Guy Krivopissko est directeur du Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne. Guy Krivopissko est spécialiste des archives de la Résistance et plus particulièrement des lettres de fusillés auxquelles il a consacré plusieurs ouvrages.



Source : http://www.crdp.ac-creteil.fr
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Guy Krivopissko : La vie à en mourir lettres de fusillés 1941 à 1944
Pour parler du livre "La vie à en mourir Lettres de fusillés 1941-1944", Olivier BARROT a invité Guy KRIVOPISSKO qui a rassemblé pour les Editions Tallendier 120 courriers ultimes de résistants, condamnés à mort par les forces d'occupation allemandes.Olivier BARROT lit un quatrain écrit par Boris Vildé, l'un des fondateurs du réseau du Musée de l'Homme, extrait de sa dernière lettre à...

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Guy Krivopissko
Chers parents,
Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vu si pleins de courage que, je n'en doute pas, vous voudrez bien encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi...
Je meurs pour ma patrie, je veux une France libre et des Français heureux, non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête.Que les Français soient heureux, voilà l'essentiel.Dans la vie, il faut savoir cueillir le bonheur.
Pour moi, ne vous faites pas de souci, je garde mon courage et ma belle humeur jusqu'au bout et je chanterai "Sambre et Meuse" parce que c'est toi, ma chère petite maman, qui me l'a appris...
Maman rappelle-toi :
"Et ces vengeurs auront de nouveaux défenseurs
Qui, après leur mort, auront des successeurs."

Adieu, la mort m'appelle, je ne veux ni bandeau, ni être attaché.
Je vous embrasse tous.C'est dur quand même de mourir.
Un condamné à mort de 16 ans.

Extrait de la lettre de Henri Fertet ( 16 ans, fusillé le 26 septembre 1943 à la citadelle de Besançon) à ses parents
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Très Chers Parents,
Cette lettre va vous causer une très grosse peine, car c'est malheureusement la dernière que je vais vous écrire.En effet, quand vous la recevrez, je ne serai plus de ce monde, puisque demain matin, je serai fusillé par les troupes allemandes...
Je mourrai la tête haute, car je crois avoir fait mon devoir de Français.
D'autres ont eu mon sort, d'autres l'auront malheureusement encore.Mais c'est tout de même réconfortant de penser que, sûrement, notre sacrifice n'aura pas été vain.C'est une France jeune et forte qui sortira de la lutte, et peut-être cette guerre verra enfin l'union des peuples Européens se réaliser.C'était mon rêve le plus cher.Je ne le verrai pas, mais j'espère que d'autres le verront...
Extrait de la lettre de Charles Boizard ( 22 ans, fusillé le 19 avril 1944 à Toulouse) à sa famille
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Mes chers parents,...

Vous savez que je m'attendais depuis deux mois à ce qui m'arrive ce matin, aussi ai-je eu le temps de m'y préparer, mais comme je n'ai pas de religion, je n'ai pas sombré dans la méditation de la mort; je me considère un peu comme une feuille qui tombe de l'arbre pour faire du terreau.
La qualité du terreau dépendra de celle des feuilles.Je veux parler de la jeunesse française, en qui je mets tout mon espoir...
extrait de la lettre de Jacques Decour (torturé par les Français et les Allemands, il est fusillé au mont Valérien le 30 mai 1942) à ses parents et à sa fille
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Guy Krivopissko
Petite Francette adorée,
Voici l'heure où tu dois avoir tout ton courage pour apprendre l'écroulement de notre beau rêve : dans 4 heures, je ne serai plus.
Ne te laisse pas aller au désespoir, petite chérie, sois forte et fière de moi.J'ai joué, j'ai perdu, je paie...
Petite chérie plus, jamais je ne te verrai, je ne t'embrasserai plus, ne te cajolerai plus, ni ne te sermonnerai, tout est fini...
Tu as toute la vie devant toi, et une vie remplie d'avenir et de bonheur, à condition qu'elle ne soit pas gâchée par mon souvenir sans cesse dans ton esprit ; je pense que tu dois voir ce que je veux dire. Un plus grand bonheur avant de mourir serait d'avoir la certitude que tu rencontres , pour refaire ta vie, un compagnon aussi loyal et désireux de faire ton bonheur que celui que j'ai été, c'est mon plus cher désir, ne regrettant que notre bonheur perdu.
Adieu, et sache que ma dernière pensée sera pour ma petite chérie que j'ai aimé plus que la vie.
extrait de la lettre de Louis Coquillet 21 ans (fusillé au mont Valérien le 17 avril 1942 avec vingt de ses camarades) à sa compagne
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Demain matin à 4 h, je serai fusillé, si je n'ai pas la grâce. Je vais essayer d'analyser l'état d'esprit d'un homme près de la mort, près d'elle que vous redoutez tant.Tout d'abord je remarque que ceux qui pensent aux condamnés à mort comme j'y pensais ont une tout autre idée de la réalité.Ils se figurent que les dernières heures des condamnés doivent être terribles.Eh bien, non ! l'homme est né pour survivre et sa nature s'adapte à toutes les situations. On a comme une sensation de vide autour de soi. On sent qu'on n' appartient plus à la terre. La voix humaine, les bruits, la vie, quoi ! ne produisent pas sur nous les mêmes effets.L'impression nette que vous êtes coupé, que tout ce qui vous retenait à la vie a été dépassé, tous les fils de communication étant coupés, il est clair que vous ne ressentez plus rien; vous êtes sur du vide, du vide autour de vous, et les bruits vous semblent venus d'un autre monde...Il semble que la grande sagesse est dans les choses, dans les choses mortes, et je classe l'univers, en ce qui concerne la sagesse ainsi : les choses inertes, les plantes, et enfin ces êtres drôles qui remuent, gesticulent, parlent et qu'on nomme les hommes.Ils ne comprennent rien à la vie et sûrement que ces peuples de l'Inde qui cherchent l'immobilité sont près de la grande sagesse...
Extrait de la lettre de Jean Nicolini (décapité dans le"carré des fusillés" de Bastia le 30 août 1943) à ses camarades et à ses enfants
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La dernière nuit
Je suis allongé dans une cellule de pierre.
Ma tête est appuyée contre la pierre,

Mon corps est appuyé contre la pierre,
Comme de la colle.
Ma main caresse le mur qui glisse,
Le mur humide comme de la colle.
Je vais mourir dans quelques heures.
Cette dernière nuit est la plus courte
Naturellement...
Je vais mourir et je pense au futur,
J'ai cessé de me souvenir,
J'ai si peur de regretter.
Je demande pardon aux hommes de ma patrie
Morts pour ma liberté.
C'est bon.
Ô serons-nous vengés ?
Ô seront-ils punis ?
Je crois en Dieu.
Je crois !
Je suis allongé dans une cellule de pierre,
Je suis allongé dans un carré de nuit.
Toute chose est sans valeur pour moi à présent.
Je ne suis plus que nuit à présent.
Et je ferme les yeux,
Je dors,
Je rêve,
Le petit Poucet avec ses larges bottes,
Les bottes, les bottes, les bottes,
Déjà !

Alors je songe aux campagnes de France
Les soirs d'été.
Je songe aux nuages violets
Les soirs d'orage.
Je songe aux herbes mouillées
Les soirs de pluie.
Je songe
Aux chants des insectes,
Aux lumières dans les fermes,
Aux silences dans les bois,
Aux enfants dans les blés,
Et c'est un grand calme.
La porte de la cellule est ouverte.
Je suis sorti...
Parmi les bottes,
Je suis allé dans un monde meilleur.

Robert Hossein à son oncle Lova Minevski -juillet 1943-
"A mon oncle et à tous ceux qui, dans la nuit des prisons et des camps, nous ont légué l'amour de la liberté et de la vie, comme seuls héritages."
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"Combien de jeunes bachelières, voire de doctes licenciées, savent que leurs droits de futures citoyennes ne datent pas de 1789 ou de 1804 ? Leur rang dans la nation, leur titre de citoyenne, elles les doivent à vous, mes soeurs en Résistance."
René Cerf-Ferrière ( un des dirigeants de "Combat")
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Ma Jo bien-aimée,
Tout doit finir.On ne choisit malheureusement pas toujours la fin qui nous revient...
Sois comme moi, sans chagrin, sans douleur ! On vit pour demain, pas pour hier.Sèche tes yeux et reprends sans hésiter le rude combat pour la vie.Tu te le dois à toi-même.Tu le dois à notre chère Marie-Claude.
Tu dois vivre ! vivre intensément, boire la vie goulûment, t'en abreuver, car pour toi vivre ce sera me continuer.Ne t'épuise pas dans de vaines lamentations.Et si demain un compagnon t'est nécessaire pour t'aider dans le combat pour la vie, accepte ce compagnon.Tu ne feras pas injure à ma mémoire.Tu feras plus pour notre Marie-Claude.
extrait de la lettre de Pierre Rigaud (fusillé comme otage par les Allemands le 7 mars 1942) à son épouse
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"La vie ne vaut pas cher, mourir n'est pas grave, le tout est de vivre conformément à l'honneur et à l'idéal qu'on se fait".
Berty Albrecht (mai 1943)
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Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde.On va être fusillés cet après-midi à 15 heures.Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.
Que puis-je t'écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps...
Je mourrai avec 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait (de) mal à personne et, si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine.Aujourd'hui, il y a du soleil.C'est en regardant au soleil et à la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis...
Extrait de la lettre de Missak Manouchian(fusillé le 21 février 1944 au mont Valérien avec 21 de ses camarades) à sa femme
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