En dédicace avec Hanna Bervoets .
Nous nous sommes séparées comme les deux moitiés d'un gâteau scindées avec une précision délicate par un couteau soucieux de ne pas abîmer les roses en massepain.
"[...] On ne parle pas comme ça à une amie ; une amie, oui, nous étions des amis - pour autant que je sache, cela n'avait jamais été exprimé aussi clairement auparavant, et, je l'avoue, on aurait dit que nous venions de sceller une sorte de pacte : dans le feu de l'action, l'amitié s'était laissée débusquer, en quelque sorte."
"Nous fantasmions sur un avenir commun. Rembourser mes dettes une bonne fois pour toutes (moi), se lancer dans des études de diététicienne (elle), adopter un chiot bichon maltais (elle), emménager pour de bon ensemble (toutes les deux), "décrocher un job mieux rémunéré" (moi), tu veux dire un job normal, chérie" (elle)."
Je commençais à me rendre compte que le problème ne venait pas de moi. C’était l’idéal de beauté imposé par la société, la peur de l’abandon et la haine de soi appris dans l’enfance, blablabla, du baratin de presse féminine, mais je prenais tout ça à cœur.
"Les traumatismes secondaires provoqués par une exposition prolongée à des images choquantes peuvent entraîner dépression, anxiété et pensées paranoïaques", c'est ce qu'affirme votre communiqué de presse, pas vrai ? Je veux bien le croire [...].
Nos adieux furent affectueux, je ne peux pas dire le contraire. Nous nous sommes séparées comme deux moitiés de gâteau scindées avec une précision délicate par un couteau soucieux de ne pas abîmer les roses en massepain.
J’ai toujours trouvé les ténèbres rassurantes, comme si elles engloutissaient les monstres plutôt que de les dissimuler.
Certes,le recours à ce style d'humour est déjà une plaisanterie en soi; autrement dit,nous sommes conscients de l'ironie qu'il y a à répéter précisément le type de paroles que nous avons passé la journée à censurer-mais nos bouffonneries relèvent beaucoup moins d'une forme de jugement moral que d'un flirt émoustillant avec l'interdit, et peut-être d'une façon de nous prouver, à nous-mêmes et aux autres, que nous avons la peau dure,que nous ne mâchons pas nos mots : non,pas question de nous laisser bouffer par notre travail, quelque chose de cet ordre (p.50)
"Les traumatismes secondaires provoqués par une exposition prolongée à des images choquantes peuvent entraîner dépression,anxiété et pensées paranoïaques",c'est ce qu'affirme votre communiqué de presse,pas vrai ? (p.133)
Ces soirées d’été étouffantes que je passais seule s’écoulaient avec une lenteur horripilante. La chaleur n’atténuait même pas mes douleurs, au contraire, les élancements dans ma nuque et mon épaule droite ne faisaient qu’empirer.