AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Harmony Becker (65)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Himawari House

J'avoue avoir eu beaucoup de mal à ma lecture au début car j'ai pris l'une des trois femmes pour un homme. C'est vrai qu'on dirait vraiment un homme mais non. A noter que par la suite, on va découvrir un camarade de classe masculin dessinée au féminin avec de longs cheveux. Toute cette confusion m'a laissé un peu perplexe...



Nous suivons donc trois jeunes femmes dans le Japon d'aujourd'hui. Ses femmes sont d'origines asiatiques (Singapour, Corée du Sud...) mais elles ont vécu dans d'autres pays que le Japon. Elles découvrent le Japon afin d'assurer leur avenir en toute liberté.



Une des protagonistes a connu le Japon à sa plus tendre enfance avant de le quitter pour les USA où elle a adopté leur style de vie en guise d'intégration de force. Aussi, le retour au Japon sera assez compliqué car elle ne maîtrise pas la langue par exemple. Bref, elle se sent une étrangère malgré ce retour aux sources.



Mon honnêteté habituelle me pousse à vous dire que je me suis royalement ennuyé à cette lecture un peu chorale. Il est parfois intéressant de voir le parcours de chacun des protagonistes pour voir les différences et les similitudes par rapport au monde de vie japonais.



Par ailleurs, le graphisme épuré assez réaliste est assez avenant malgré une utilisation massive de déformation de visages ce qui en devient assez irritant. A noter également une pagination assez impressionnante avec 378 pages à avaler.



Il est vrai que le récit m'a semblé d'une grande légèreté et d'une banalité sans nom avec une succession de petites scènes sans grand intérêt. Bref, je ne me suis pas accroché à ces personnages qui vivent en communauté. Il me manquait du rythme et une intrigue. C'est plutôt un genre d'introspection dans une sorte d'immersion culturelle qui pourra plaire à un certain lectorat.

Commenter  J’apprécie          620
Himawari House

Née au Japon, Nao a immigré, avec sa famille, vers les États-Unis alors qu'elle n'est qu'une enfant. Au fil des années, elle s'est adaptée à la culture américaine, tentant de gommer sa différence. Allant jusqu'à oublier sa langue natale. Pour autant, ses souvenirs du Japon restent profondément ancrés en elle. Aussi, après l'obtention de son bac, la jeune femme décale son entrée à la faculté pour s'installer dans son pays natal et étudier le japonais. Et c'est à Himawari House qu'elle pose ses valises, là où habitent Hyejung, d'origine coréenne, Tina, d'origine singapourienne, et deux garçons, Shinishi et Masaki. Ensemble, ils vont apprendre à se connaître, à cohabiter, à s'adapter, à communiquer (chacun parlant une langue différente). Nao va vivre une année intense, semée d'embûches, de doutes et de joie...



Nao a décidé de renouer avec ses origines japonaises. Pour cela, elle s'installe à Tokyo, dans une colocation, Himawari House, où vivent quatre jeunes femmes et hommes, venant d'origine différente. Chacun avec son propre passé et ses propres raisons de s'être installé au Japon. L'on suit particulièrement les trois jeunes femmes qui s'entraident et se soutiennent. En donnant voix à chacune, alternativement, Harmony Becker dépeint, en profondeur et avec beaucoup de sensibilité, leurs doutes, leurs émois, leurs amitiés et leurs amours, leurs espoirs, les difficultés auxquelles elles seront confrontées, leurs questionnements, leurs émotions et traite habilement divers thèmes tels que la quête d'identité, l'émancipation... Il se dégage de cet album beaucoup de tendresse, d'humanité, à la fois d'humour et de tristesse et un brin de nostalgie. Graphiquement, le trait épuré et élégant, tout en noir et blanc, est expressif. L'auteure alterne entre planches détaillées et plus simplifiées, style manga, aux expressions accentuées. Un graphisme délicat, parfois émouvant. Les dialogues en langue originale, sous -titrés, permettent de mieux saisir la barrière de la langue et les quiproquos et favorisent également l'immersion culturelle.

Un album sensible et touchant...
Commenter  J’apprécie          520
Himawari House

Club N°54 : Comics non sélectionné mais acheté sur le budget classique

------------------------------------



Himawari House est un roman graphique agréable et léger à lire.

Il est ce genre de livre qui raconte le chapitre d'une vie, d'un moment.

C'est une croisée des chemins, celles de rencontres, mais aussi de séparations.

Oui, on ne veut pas forcément se quitter, mais la vie continue et il faut parfois retourner à la vie qu'on a laissée.



Cette BD nous invite à partager une période de questionnements, de maturation, et même parfois de réparations !



Nao, Hyejung et Tina, en quête de réponses, vont chacune décider d'aller au Japon à la Himawari House.

Chacune à son propre combat, celui d'une identité, d'une voie à suivre, d'une indépendance…

Elles vont, ensemble, partager leur cheminement respectif, et vivre l'expérience d'un mélange de culture et de souvenirs, avant de reprendre doucement leur route tour à tour…



Ce roman graphique est en noir et blanc.

Les dessins sont agréables à regarder.

Enfin, il a la particularité de proposer une écriture bilingue en fonction des langues étrangères utilisées pour parler.

J'ai trouvé cette configuration intéressante pour vraiment ancrer cette notion de partage, d'expériences et de cultures qui se rencontrent.

Ça donne un côté plus immersif.



Je recommande cette lecture. :)



Wendy

------------------------------------



Des moments de vie touchants, un travail graphique et de narration fouillés.



Morgane R.

------------------------------------

Commenter  J’apprécie          350
Himawari House

Cette jolie bande dessinée a été très agréable à découvrir.

Nous allons suivre le quotidien de trois jeunes femmes d'origines différentes, qui vont cohabiter quelques mois dans une maison au Japon.

Nao est japonaise mais sa famille et elle sont allés vivre aux Etats-Unis alors qu'elle n'avait que 5 ans, elle n'a donc que peu de souvenir de son pays d'origine.

Hyejung est coréenne et Tina vient de Singapour et elles aussi ont leurs propres raisons d'avoir choisi de vivre au Japon.

J'ai été touchée par ces trois jeunes femmes, qui ont envie de vivre, de s'amuser mais aussi de se construire des vies qui soient à leur image.

Une très jolie bande dessinée qui montre que l'émancipation passe par différents chemins.



Commenter  J’apprécie          250
Nous étions les ennemis

Autobiographie, mais aussi dramatique - et passionnante - page de l'histoire contemporaine des USA racontée par un personnage étonnant.

L'attaque japonaise sur Pearl Harbor, synonyme de déclaration de guerre, a jeté sur les américains d'origine japonaise, immigrés ou nés aux USA, une suspicion nationale qui devait rapidement conduire à les déclarer officiellement « ennemi étranger ».



Notre narrateur s'appelle George Takei ; En 1942, il est déporté à l'âge de 4 ans avec toute sa famille – ses parents, son petit frère et sa petite soeur – dans plusieurs camps d'internement successifs suite au décret présidentiel qui devait permettre de considérer la Côte Ouest comme zone militaire et autoriser sans délai l'internement de tous les Nippo-Américains y résidant…



George Takei nous raconte aujourd'hui son histoire, aidé en cela par Steven Scott et Justin Eisinger, et par Harmony Becker quant au dessin.

Cette page d'histoire triste et poignante suscite colère et révolte, mais elle est bien documentée et habilement narrée par notre malicieux George Takei qui nous offre le regard d'enfant qu'il portait à l'époque renforcé depuis par son parcours politique hors du commun.

Cet homme qui s'imposera comme acteur - Hawaï police d'État, Mission impossible, La Quatrième Dimension et Star Trek où il interprétera le rôle de Hikaru Sulu - saura aussi prendre un rôle majeur dans les luttes pour la justice sociale, les droits des minorités et l'égalité devant le mariage.



Je regrette un dessin de type manga insuffisamment abouti, mais ne boudons pas notre plaisir car l'essentiel est là.
Commenter  J’apprécie          210
Nous étions les ennemis

Mon regard a d'abord été attiré par l'illustration intrigante de la première de couverture de cet album. Une famille heureuse d'apparence asiatique sur fond d'étonnant drapeau composé d'étoiles et de rayures... puis la vision inquiétante de cette même famille arrivant dans un camp de prisonniers avec miradors et gardes armés !



Ce roman graphique, conçu en noir et blanc, dénonce un épisode peu connu mais scandaleux de l'histoire américaine. A la suite du bombardement de Pearl Harbour, le 7 décembre 1941, tous les japonais vivant aux USA furent déclarés ennemis de la nation. du jour au lendemain, tous leurs biens furent confisqués, leurs comptes en banque gelés. Sans ménagement ils furent privés de leur liberté, humiliés et envoyés dans des camps d'internement jusqu'à la fin de la guerre.



George Takei, acteur américain d'origine japonaise, que l'on connait surtout pour avoir interprété le rôle de Sulu, le pilote asiatique de Star Trek, avait 4 ans au moment de l'attaque de Pearl Harbour. C'est son histoire, ainsi que celle de ses parents et de ses petits frère et soeur, qu'il nous raconte ici avec ses yeux d'enfant : un enfant qui ne comprend pas bien ce qui arrive, mais qui voit les choses avec plus de légèreté que les adultes, comme des vacances ou de nouveaux jeux. Malgré les conditions de vie déplorables et la nourriture infâme, les familles vont s'efforcer de s'adapter et de s'organiser pour mener une vie plus supportable où règnent entraide et solidarité.



Beaucoup de justesse et d'émotion dans ce récit mais aussi de l'humour. C'est salutaire.



Gorge Takei, naturalisé américain et devenu l'acteur que l'on connaît, n'a pas eu de cesse de dénoncer l'odieuse injustice dont ont été victimes de nombreuses familles japonaises. Profitant de sa notoriété il est intervenu en haut lieu auprès des gouvernements successifs pour demander et obtenir réparation.



Ce roman graphique, impressionnant mais simple et agréable à lire, est un moyen efficace pour sensibiliser tous les publics, aux USA comme à l'étranger, à cet épisode peu glorieux de l'histoire américaine.

Je l'avais déjà découvert avec stupeur dans le roman de Julie Otsuka, Certaines n'avaient jamais vu la mer. le témoignage de George Takei ajoute une pierre à l'édifice.



Commenter  J’apprécie          150
Nous étions les ennemis

L'histoire est ma passion.

Pourtant jusqu'il y a peu (c'est à dire jusqu'à la lecture de Certaines n'avaient jamais vu la mer de Otsuka) j'ignorais que les américains d'origine japonaise avaient été enfermés dans des camps aux USA pendant la guerre.

Ce sujet est également le fond de la seconde saison de la série américaine 'The terror'. Série dans laquelle apparaît Georges Takei, LE Sulu de Star Trek. Georges Takei, enfant, a été placé dans un de ces camps et il s'est battu toute se vie pour la reconnaissance de cette page de l'histoire qui reste très méconnue.

Et cette BD nous raconte la vie de Georges Takei. Les souvenirs qu'il a de sa vie dans les camps, des trajets, de l'avant et un peu de l'après.

Il nous raconte son père et sa mère. Leurs choix, leurs difficultés, leurs blessures, leurs combats et leur (étonnement modérée) rancœur.

C'est un récit nécessaire et vrai, très touchant et marquant.

L'Histoire est écrite par les vainqueurs et ce récit, cette vérité, nous donne une gifle, celle de voir que ceux-ci dissimulent (ou tentent de dissimuler) souvent leurs chapitres sales.

Commenter  J’apprécie          120
Nous étions les ennemis

C'est l'histoire de l'acteur qui joue l'asiatique dans la célèbre série Star Trek. Oui, il n'y avait pas que le vulcain Spock ou le capitaine Kirk sur le vaisseau spatial l’enter-prise ! On pouvait également compter sur Sulu, un jeune et brillant officier scientifique nécessaire pour explorer les contrées des lointaines galaxies.



L'acteur en question est George Takei et il s'est associé à des auteurs pour réaliser une sorte de bd autobiographique sur son histoire peu commune alors qu'il était un enfant vivant à Los Angeles avec ses parents. Il est devenu au fil des années une sorte de porte étendard de la lutte pour la justice sociale. Or, nous savons que les USA ne sont pas toujours un exemple en la matière même si cela demeure une grande démocratie incomparable avec les nombreuses dictatures ou assimilées.



Quand le Japon impérialiste a commis son infamie sur Pearl Harbor à Hawaï le 7 décembre 1941, les USA sont entrée en guerre malgré eux. Or, il y avait de la population d'origine japonaise sur le sol américain. Cette dernière, dans le doute, a été considérée comme ennemi potentiel alors que la plupart avait épousé l'art de vivre à l'américaine et non une allégeance à un divin empereur guerrier.



Ces 120.000 citoyens d'ascendance japonaise ont malheureusement été enfermé pendant des années dans des camps d'internement de fortune. Attention, il ne s'agit pas de camp de la mort comme les nazis ont pu le faire. Il s'agissait de regrouper une population qui avait le tort d'être d'une race différente. C'est déjà une grande injustice en soi. Il s'agissait de calmer la population et de servir de tremplin à certains politiciens voyant le mal partout.



A noter que c'est le « gentil » président Roosevelt qui a fait ce choix. On relèvera également que c'est le pourtant très « dur » Ronald Reagan qui a reconnu l'erreur qui a été commise envers cette minorité en présentant une loi réparatrice prévoyant un dédommagement financier. Bref, on sera surpris au fil de cette lecture. Il ne faut pas avoir de parti pris.



Au final, j'ai beaucoup aimé le message positif et tolérant que véhicule cette œuvre surtout à la fin car les acquis peuvent être toujours menacé par des politiciens populistes s'appuyant sur un électorat bête et inculte et surtout peu respectueux des grandes valeurs qui forment une démocratie. On a incontestablement là une bd marquante de la triste année 2020.

Commenter  J’apprécie          110
Himawari House

J'aime beaucoup les éditions Rue de Sèvres. Il y a dans leur catalogue, parmi ce que j'ai pu lire, une veine féministe, une veine grands témoignages, mais aussi une veine aventure humaine et tranche de vie qui me plaît énormément. On est dans celle-ci avec Himawari House, l'histoire d'une coloc au Japon entre des Japonais et non Japonais.



Ce joli pavé de près de 400 pages tout en noir et blanc, aux chapitres courts, est la première BD en solo d'Harmony Becker et clairement j'ai eu le sentiment d'en avoir pour mon argent, au petit prix de 20€. L'éditeur compense bien l'épaisseur de l'histoire par un papier lise qui a pile la bonne finesse et texture pour rendre à merveille les niveaux de noirs de dessins. Une très chouette édition.



Dans Himawari House, j'ai vraiment eu le sentiment de suivre un groupe d'amis, une famille de coeur, qui m'a percutée en plein coeur grâce à leur simplicité et familiarité puisque ce sont des jeunes qui connaissent des problèmes que nous-mêmes pouvons raconter par rapport à notre famille, nos origines, nos envies de nous émanciper de nos parents, la difficulté à trouver sa voie ou nos maladresses amoureuses. Ce sont des gens comme vous et moi et ce fut là la riche idée de cette histoire, ça et la peinture de cette coloc.



L'autrice prend le temps de nous faire découvrir chacun d'entre eux avec un joli focus sur les trois filles de la coloc : Nao (une Nippo-américaine), Hyejung (une Coréenne) et Tina (une Singapourienne), les garçons tout deux japonais n'étant là qu'en font, pour suivre les aventures de ces jeunes filles venue au Japon pour étudier et se trouver. Nous avons ici une histoire chorale sur fond de quête d'identité, de culture et de désir d'émancipation pour des filles qui ont chacune quelque chose à redire sur leurs origines et leur rapport avec leurs parents. En rendant ses héroïnes proches du lecteur, l'autrice nous fait participer à leur quête. On a envie de les soutenir, les accompagner, les voir grandir et se trouver.



Il y a une jolie émotion dans l'ensemble du titre. J'ai eu un peu peur dans un premier temps de me retrouver face à quelque chose de froid à cause du noir et blanc très marqué mais aussi du trait très numérique de l'autrice. Mes préjugés ont vite été balayés et j'ai aimé que l'autrice donne une vraie teinte et identité asiatique à ses héroïnes. Chacune vient d'un pays différent et est différente dans son allure, ses habitudes, ses traits de caractère. Elles ont chacune leurs problématiques. Aucun n'est préférée à l'autre, sauf peut-être Nao avec qui on ouvre et referme ce tome, mais personnellement au fil des chapitres je les ai toutes mises à égalité.



Leurs questionnements sont des sujets qui leur sont propre. J'ai été touchée par Nao qui cherche sa place entre son identité japonaise et son identité américaine, les deux lui semblant incompatibles au début, mais elle découvrira qu'elle peut faire cohabiter les deux. Tina a cherché à exister seule, elle qui vient d'une famille nombreuse. Hyejung a quitté la Corée contre l'avis de ses parents après une déception sentimentale pour trouver sa voie, elle à qui ses études ne convenaient plus. Elles sont toutes touchantes, isolément mais surtout en groupe.



Ce titre est en effet une histoire chorale et cela se traduit par une mise en scène très "familiale" où l'on suit avec bonheur cette famille de coeur qui se crée au sein de cette belle coloc. Il y a ici beaucoup de tendresse, de l'humour aussi et un soutien perpétuel des uns envers les autres. Les filles dégagent une belle énergie de cops' ensemble et on se plaît à les suivre dans et hors de la coloc, à la maison et à la découverte de ce Japon où elles se sont installées entre festival, temple, environs, bord de mer, etc. C'est très convivial en mode : "on va découvrir la vie ensemble et grandir".



Dans les petits moins cependant, j'ai trouvé chacune d'elle un peu archétypée par rapport à son origine culturelle. Du côté des dessins, les décors sont un peu trop absents la plupart du temps là où ils auraient pu souligner cette découverte culturelle du Japon également. Les garçons manquent un peu de consistance, notamment Shin, qu'on ne voit qu'en passant alors qu'il a ce côté adulte calme et mature qui apaise. Dommage. Masaki, lui, m'a amusé avec son caractère fort maladroit, j'aurais donc aimé le voir participer un peu plus. Enfin, le final fut très abrupt et m'a vraiment laissé sur ma faim. SPOILERS : Oui, je savais que Nao devrait repartir mais pourquoi laisser croire à l'heure d'internet qu'elle allait couper les ponts avec tous et juste s'en rappeler comme de doux souvenirs alors qu'il y avait moyen de garder le contact et/ou de revenir... Je ne suis pas fan, il manque des pages pour moi.



Séduite par cette belle expérience humaine, j'ai savouré Himawari House comme on savoure les épisodes d'une série estivale sur fond d'amitié. C'est doux, tendre et chaleureux, avec de jolies thématiques identitaires et culturelles. J'ai aimé voir ces femmes se rencontrer, vivre en coloc et grandir ensemble, affrontant certaines de leurs peurs. J'ai été charmée par l'ambiance et la teinte donnée à l'ensemble par l'autrice. Seul le final trop abrupt m'a laissé sur ma faim avec un peu d'incompréhension. J'espère retrouver l'autrice dans le futur et pourquoi pas en couleur cette fois car son travail dégage vraiment quelque chose (cf son Portfolio en ligne)
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          100
Nous étions les ennemis

Cette bande dessinée est un témoignage qui raconte la condition des américains d’origine japonaise ou des migrants japonais pendant la seconde guerre mondiale au Etats Unis. C’est le témoignage de George Takei qui fut l’acteur qui interpréta plus tard le rôle de Hikaru Sulu dans Star Trek. Le graphisme est en noir et blanc, froid, un peu raide, inspiré du graphisme de manga. Si ce graphisme ne m’a pas emballé, le témoignage n’en est pas moins poignant pour autant. George Takei était enfant quand les japonais américains ont été interné dans des camps. Le quotidien et la vision innocente des enfants sur ces faits sont très bien présentés, c’est une bande dessinée édifiante, j’y ai appris beaucoup de choses. C’est à découvrir, un pan de l’histoire à connaître. La vision actuelle de George Takei est assez optimiste, pourtant, la présidence de Donald Trump a prouvé que les avancées étaient encore fragiles. Derrière cette histoire, il y a un combat qu’il ne faut pas abandonner.

Un beau témoignage utile.
Commenter  J’apprécie          100
Nous étions les ennemis

"La honte est une chose cruelle. Elle devrait reposer sur les épaules des coupables, mais ceux-là ne la portent pas comme la subissent les victimes."



J'avoue avoir ouvert ce roman graphique avec quelques préjugés : les témoignages de "célébrités" sont légions et souvent loin d'être réussis. J'ai tenu à le lire malgré tout car ce pan de l'Histoire des États-Unis m'intéressait, étant peu connu de notre côté de l'Atlantique. Et j'ai eu bien raison.



George Takei, mondialement connu pour son rôle de Sulu dans Star Trek, avait 4 ans lors de l'attaque sur Pearl Harbor. En plus de propulser le pays dans la Seconde Guerre mondiale, cet événement aura des répercussions au sein même de la société américaine : 120.000 nippo-américains comme George et sa famille seront dépossédés de leur patrimoine, expulsés de leur foyer et internés dans des camps sur la côte Est. Les lois contre les "ennemis intérieurs" vont s'intensifier afin de les pousser à rentrer au Japon durant cet enfer de plus de quatre ans, jusqu'à la fin de la guerre où les politiques vont se désintéresser totalement des camps, permettant à ces gens brisés d'en partir. Mais partir où, pour faire quoi ? Comment reconstruire sa vie dans un pays qui n'a pas voulu de vous ?



Grâce à des personnages résilients et des graphismes ronds apportant une touche manga, cette BD parvient à ne pas tomber dans le pathos malgré l'injustice dépeinte page après page. Au contraire, l'amour qui unit cette famille saute aux yeux et nous permet de respirer au milieu de la tragédie. De plus, le dernier tiers est consacré à "l'après", à comment cette période a été volontairement oubliée pendant des années, puis enfin reconnue par les autorités américaines, en allant jusqu'aux excuses publiques tant attendues par les victimes et leurs descendants.

Vous l'aurez compris, "Nous étions les ennemis" est une tranche de vie bouleversante et une lecture d'autant plus nécessaire aujourd'hui.



Merci aux éditions Futuropolis 🖖🏻
Commenter  J’apprécie          90
Nous étions les ennemis

Un roman autobiographique raconté par George Takei, acteur américain d'origine japonaise célèbre pour son rôle dans Star Trek, et qui nous permet de revenir sur un pan de la Seconde Guerre Mondiale peu connu, celui de l'internement dans des camps de civils japonais aux Etats-Unis, considérés comme "ennemis" à cause de l'implication de leur pays. George Takei a 4 ans lorsqu'ils sont internés, sans raison apparente à l'exception de leurs origines, une injustice parmi tant d'autres, mais la guerre justifie tout il paraît. Avec ses yeux d'enfants, il ne réalise pas la gravité des choses et ses souvenirs semblent au premier abord bien innocents. Lorsqu'il réalisera ce qu'il s'est vraiment passé en grandissant, il sera gagné par l'incompréhension, le besoin de blâmer y compris son père pour sa "passivité". Un long parcours pour admettre et accepter, et enfin passer à autre chose.



Défenseur de multiples causes, George Takei permet de faire la lumière sur ces évènements que peu connaissent y compris en Amérique. Admettre les choses ne les excuse pas, mais permet de faire la paix avec et de tourner la page. C'est un texte aussi informatif que positif, appuyé par un dossier en fin de livre montrant tous les documents originaux, décrets, photos...rendant l'ensemble plus réel.
Commenter  J’apprécie          80
Himawari House

Dans cette bande dessinée en noir et blanc, nous faisons connaissance avec une bande de jeunes adultes en colocation au Japon. Certains sont natifs du pays et d'autres arrivent de l'étranger.



Un roman graphique qui se lit facilement. J'ai aimé que les bulles soient dans les 2 langues ( celle parlée et en français) . Je n'avais jamais vu ça et j'ai trouvé cela original.



La protagoniste du récit se cherche . Les traditions et les cultes sont expliqués .



Le graphisme est beau, l'histoire sympathique. Un bon moment de lecture sans non plus qu'il soit exceptionnel.
Commenter  J’apprécie          70
Himawari House

Déjà connue pour avoir illustré la bande dessinée autobiographique de George Takei (Nous étions les ennemis chez Futuropolis), Harmony Becker présente sa première œuvre en autrice complète.



Nous découvrons la colocation Himawari House aux côtés de Nao, jeune américaine d'origine japonaise. Se sentant trop japonaise aux États-Unis, mais pas assez japonaise non plus, Nao décide de prendre une année sabbatique avant d'entrer à la fac afin de retrouver son pays natal, ses racines, et surtout afin de se découvrir.



Himawari House est une jolie coming of age story (j'essaie toujours de trouver une bonne traduction de cette expression mais n'y parviens pas). Entourée de ses deux amies coréenne et singapourienne, Nao appréhende les difficultés du passage à l'âge adulte. Certes, sa quête identitaire est très appuyée sur ses origines, notamment à travers les langues (ce que j'ai trouvé très chouette), mais ce récit peut toucher tout le monde et pas seulement des jeunes adultes.

En effet, qui ne se reconnaîtrait pas dans la narration du bouleversement total qu'est la majorité, l'émancipation etc ?



Un très beau premier album, qui en plus d'être touchant, invite au voyage de façon douce et tendre.
Commenter  J’apprécie          70
Nous étions les ennemis

Peu après l'attaque sournoise de Pearl Harbor par les japonais, le gouvernement des États-Unis pris des mesures drastiques envers sa population d'origine nippone.



Tous allaient en effet se retrouver dans des camps d'internement, dénués de tout confort, pour la simple raison de laver l'affront de l'infamie de cette attaque.

Ils ont été de facto tous jugés comme étant potentiellement dangereux, et espions en puissance.



Ce livre nous raconte ce drame, autobiographique, vécu de l'intérieur par un jeune garçon, à travers ses yeux candides et encore emplis de rêves.



Ce garçon, plus tard, n'aura de cesse que de dénoncer les injustices subies par ses pairs pendant ces 4 années, mais aussi de rendre hommage et justice à toutes celles et ceux qui ont eu à subir cette explosion de haine à leur égard.



Cet homme, c'est George Takei, plus connu pour son rôle sur la passerelle de l'USS Entreprise dans Star Trek.



Voici son histoire.
Commenter  J’apprécie          70
Nous étions les ennemis

Ce livre conte un événement peu connu de la Seconde de Guerre mondiale, et pourtant extrêmement grave, l'internement des américains d'origine japonaise suite à l'attaque de Pearl Harbor par le Japon.

On a beaucoup dénoncé les crimes Nazis mais malheureusement, même des pays aussi démocratique que les États-Unis ont fait preuve d'ignominie pendant cette guerre. Sans aucune forme de procès, les États-Unis ont promulgués une loi pour enfermer tous les citoyens américains qui n'avaient comme tort, leur origine japonaise (a l'époque ça ne choque pas tant que ça, car les noirs subissent une ségrégation honteuse également).

Cette période noire pour la communauté japonaise d'Amérique est racontée avec justesse et sans animosité par un acteur célèbre de la série Star Trek, George Takei.

Un témoignage fort, par les yeux d'un enfant qu'il était à l'époque, qui met en lumière cette terrible infamie du gouvernement américain de l'époque. Une injustice réparée depuis mais très tardivement et peut-on parler de réparation tant cette décision arbitraire d'enfermement de citoyens américains fut scandaleuse et terrible pour ces gens.

Un témoignage important qui montre que la démocratie n'est jamais acquise…
Commenter  J’apprécie          60
Nous étions les ennemis

George Takei, acteur reconnu et influent, témoigne d'un épisode que les États-Unis ont essayé de cacher ou de minimiser pendant plusieurs années : l'emprisonnement et la mise en camps des Japonais et de leurs descendants américains pendant la Seconde Guerre mondiale.



On y suit le jeune George qui, par ses yeux d'enfants, vit une situation injuste et angoissante sans se rendre vraiment compte de ce qu'il se passe. C'est le George adulte qui apporte des éclaircissements, des détails et un recul que n'avait pas le petit George.



J'ai trouvé ce témoignage très émouvant. J'ai eu de la peine pour la famille mais j'ai également ressenti beaucoup de colère pour ce qu'on leur faisait subir. J'ai bien aimé les dessins dont les traits un peu arrondis adoucissent cette histoire tout en gardant une grande justesse dans les expressions faciales et dans le décor.



George Takei nous partage également ses combats, nombreux et justes, en faveur de la justice sociale, des droits des minorités et pour briser les silences de l'Histoire. C'est un roman graphique à recommander.
Commenter  J’apprécie          60
Nous étions les ennemis

L’acteur américain d’origine japonaise George Takei est surtout connu en France pour avoir incarné le commandant Sulu à bord de « l’Enterprise », le vaisseau interstellaire de « Star Trek ». Dans "Nous étions les ennemis" ("They Called Us Enemy") paru fin 2019 aux Etats-Unis et en mai 2020 aux éditions Futuropolis, il nous livre avec l’aide de Steven Scott et Justin Eisinger au scénario et Harmony Becker au dessin un témoignage autobiographique poignant centré sur son enfance et une page sombre de l’histoire américaine : l’internement, après Pearl Harbor, des ressortissants américains d’origine japonaise. Ce roman graphique, nommé aux Eisner 2020 dans la catégorie meilleure œuvre documentaire, permet d’aborder un épisode méconnu de l’histoire américaine, de rendre hommage à ses parents et d’expliquer son parcours personnel.



Un chapitre noir de l’histoire des Etats-Unis



L’Attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, en plus de marquer l’entrée des Etats-Unis dans la seconde guerre mondiale, aura des répercussions au sein même de la société américaine : par crainte d’une cinquième colonne japonaise sur le territoire, 120000 citoyens d’origine japonaise furent spoliés de leurs biens et parqués dans des camps, officiellement pour les protéger de la vindicte populaire et du déferlement de haine à leur égard. Durant tout le conflit, on promulgua de plus en plus de lois pour limiter leurs droits et les pousser à partir au Japon ; puis, à la fin de la guerre, les politiques s’en désintéressèrent et fermèrent les camps, livrant à eux-mêmes des personnes déboussolées, aux vies brisées, ne sachant pas où aller dans ce pays qui les avait rejetés.



Les camps d’internement avaient déjà été évoqués par Alan Parker au cinéma dans « Bienvenue au paradis » ou par Julie Otsuka dans son roman « Quand l’Empereur était un dieu » mais le premier était un film très romancé alors que le second , par le choix de l’autrice qui appelait seulement ses personnages « la mère », « le garçon », « la fille » afin qu’ils représentent la communauté japonaise dans son entier, avait un côté désincarné. Takei et ses coscénaristes évitent ces deux écueils : l’acteur, qui joua en 2012 dans la comédie musicale Allegiance à Broadway qui racontait les camps mais avait été fortement contestée pour son approximation historique et ses abus de pathos, s’abstient de tout apitoiement mais aussi de toute sécheresse en contant son histoire par les yeux de l’enfant de quatre ans qu’il était alors. Il fait également preuve de rigueur historique en jalonnant le récit des déclarations réellement prononcées par les politiques à l’époque.



Le parti-pris narratif donne de la profondeur au récit. Les voix se superposent : on entend en même temps la voix candide de George enfant et celle distanciée du George adulte qui, grâce aux conversations qu’il a eues avec son père dans les années 1960, a perçu toute l’horreur de la situation. Ainsi, lorsqu’ils sont parqués dans des étables à peine nettoyées avant de partir pour les camps, le petit George se réjouit « On va dormir là où les chevaux ont dormi, c'est rigolo ! » tandis que le Takei adulte qui a été présenté dans les premières pages comme donnant un Ted Talk à Kyoto en 2014 puis comme invité au Musée Franklin Roosevelt en 2017 ajoute en récitatif : « Pour mes parents c'était un coup terrible. Ils avaient travaillé dur pour acheter une maison avec deux chambres à coucher et élever leurs enfants à Los Angeles et on se retrouvait entassés à cinq dans cette stalle nauséabonde. C'était une expérience dégradante, humiliante et douloureuse » (p.30). De même, il déclare : « Je voyais des gens pleurer et je ne comprenais pas pourquoi. Papa m'avait dit qu'on allait en vacances. Je pensais que tout le monde partait en vacances dans un train avec des sentinelles armées dans chaque wagon. C'était une aventure ». (p.37). La perception enfantine, comme dans la vie est belle de Roberto Begnini (1997) permet ainsi à la fois de souligner une situation anormale perçue comme banale par le jeune protagoniste et d’échapper au pathos.



On notera enfin que nombre de cases de l’album font référence au travail de la photo journaliste Dorothea Lange commandité par the War Relocation Authority qui souhaitait qu’elle y montre combien les « ennemis » étaient détenus dans des conditions décentes. On lui avait d’ailleurs interdit de photographier les barbelés et les miradors. Or, la photographe , qui était contre cet internement, dresse par son choix de sujets et ses cadrages un véritable procès à la nation américaine et son reportage fut confisqué . Déclassifié en 2006 seulement, il a été largement exposé depuis. Parmi les clichés le plus célèbres on voyait par exemple le salut au drapeau de petits écoliers issus de différentes ethnies (dont des japonais), les magasins avec l’inscription « Interdit aux Japs », les rideaux baissés des boutiques « à louer », de gros plans sur les ordres d’exclusion, les queues pour l’enregistrement sur les listes, les paysans d’origine japonaise réquisitionnés et sommés de récolter sur leurs terres une production dont ils ne jouiraient pas, les attroupements dans les gares avec des enfants étiquetés comme du bétail et des familles éplorées aux montagnes de bagages ainsi que des plans d’ensemble en plongée sur les baraquements … Harmony Becker reprend parfois littéralement les photos de Lange en utilisant d’ailleurs le même noir et blanc. Elle y ajoute bien sûr les miradors, chars et barbelés qui avaient été évincés du cadre et, en s’appuyant sur ce témoignage de première main, elle installe un réalisme quasi documentaire et remet en pleine lumière ce qui a été si longtemps caché.



In memoriam:



On trouve cependant beaucoup de douceur également dans le dessin d’Harmony Becker : les visages sont très expressifs, le trait lorgne du côté des mangas ou du "Tombeau des lucioles" d’Isao Takahata pour la peinture des émotions. Le récit à hauteur d’enfant célèbre la mère Fumiko qui a tout fait pour protéger ses enfants et leur permettre d’être préservés de cette réalité brutale. Il souligne ses petits actes d’héroïsme (casser devant son acheteuse un vase qu’on la force à brader avant l’évacuation, emporter illégalement sa machine à coudre pour aménager au mieux les taudis qu’on leur a réservés) comme ses sacrifices plus grands : renoncer à sa nationalité américaine pour pouvoir rester dans les camps avec sa famille.



Ce livre rend aussi hommage à son père qui ne baissa jamais les bras et qui, convaincu de la nécessité de former une communauté soudée, œuvra à chaque fois comme chef de bloc ou porte-parole dans les camps où il était interné et monta même bénévolement une agence de replacement pour ses anciens codétenus après la libération des camps.



un roman de formation



Mais c’est surtout son rôle d’éveilleur de conscience qui est mis en avant : alors que la plupart des nippo-américains ayant vécu cette expérience traumatisante « refusaient de parler de l’internement avec leurs enfants », on voit plusieurs fois Norman discuter avec son fils , adolescent fougueux et vindicatif, et le raisonner : « Les gens peuvent faire de grandes choses, George. Ils peuvent avoir de nobles et brillants idéaux. Mais ce sont aussi des êtres humains faillibles, et nous savons qu'ils ont fait une terrible erreur ». Il prône donc l’empathie, la compréhension de l’autre et l’absence de manichéisme, leçons qui seront retenues par son fils.



En effet, Takei dédie une partie importante du roman graphique aux combats que cette expérience lui a donné envie de mener par la suite. En faveur de sa communauté, pour que l’injustice soit réparée ; mais aussi pour la justice sociale, en se battant pour les droits des LGBT+ et le mariage pour tous (il est lui-même homosexuel). C’est d’ailleurs sur ce dernier aspect qu’on pourrait déplorer quelques longueurs car le parcours actuel de George Takei ne revêt pas autant d’intérêt pour le lectorat français que pour le public américain et les allers retours passé/présent sont parfois inutiles et cassent le rythme.



Pourtant, malgré ces particularismes, l’album demeure très intéressant car l’acteur ne fait jamais preuve d’acrimonie. il délivre un message pacifiste et bienveillant qui prône l’égalité et la solidarité. Son livre dépasse alors le côté biographique et national pour s’inscrire dans une démarche humaniste dont l’intérêt est immédiatement perceptible quand dans les dernières pages de l’album on dresse des parallèles avec la situation actuelle : la stigmatisation des musulmans et l’accueil inhumain réservé aux migrants sous l’administration Trump (mais on pourrait extrapoler et trouver bien des échos chez nous …). Takei salue, en filigrane, les valeurs de la démocratie qui, si elle fait parfois des erreurs, permet aussi, selon lui, aux citoyens de s’impliquer pour les dénoncer et faire avancer la justice.



Il résume ainsi la visée de son livre : « J'ai appris l'histoire de notre internement de mon père, durant nos conversations après le dîner. pour moi, le fait qu'on puisse passer sous silence les aspects déplaisants de l'histoire américaine pose problème. Cela nous empêche de tirer une leçon de ces événements. Alors on les répète encore et encore (p.172) » .C’est donc un album critique mais également rempli d’optimisme. On comprend pourquoi il a remporté le prix « Publisher Weekly » du meilleur roman graphique aux Etats-Unis et l’on espère qu’il aura un succès comparable ici.

Commenter  J’apprécie          60
Himawari House

J’ai été attirée par cet album à la couverture enjouée, alors que je ne lis pas de mangas et que je suis en général assez larguée par les expressions exagérées des personnages. Il faut dire qu’ici, même si la mise en page en a toutes les allures, l’album (d’un format BD) se lit en réalité dans le sens habituel et que les expressions passent plutôt bien, ont un sens et soulignent au contraire les émotions cachées des personnages, ce qui est souvent très amusant. Cet album me semble donc une belle introduction à cet univers, pour ceux qui ne lisent pas de mangas, et c’est une histoire touchante qui ne laissera pas les autres indifférents… Nao, d’origine japonaise, est arrivée aux Etats-Unis lorsqu’elle était encore enfant. Pour s’intégrer, il a fallu oublier peu à peu d’où elle venait, et surtout la langue. Pour autant la nostalgie est là. Elle prend alors la décision d’aller passer un an à Tokyo, afin de renouer avec cette partie d’elle oubliée. Elle a loué une chambre dans la maison Himawari, où logent déjà quatre autres jeunes gens. Elle sympathise très vite avec Hyejung et Tina, venues elles aussi de l’étranger… Le lecteur suit le quotidien, les doutes et les questionnements de ces jeunes filles, toutes les trois au Japon pour des raisons différentes mais bien décidées à trouver qui elles sont. Les difficultés liées à la langue sont bien retranscrites par l’autrice, et avec humour. J’ai eu le sentiment de faire moi aussi un voyage au Japon, très dépaysant, en compagnie de cette petite bande de colocataires sympathiques. Je vous recommande donc chaudement cette parenthèse japonaise, qui parle d’exil, d’identité, et de ce moment particulier qu’est la fin de l’adolescence.
Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          50
Himawari House

Nao, une jeune femme d'origine japonaise née aux États-Unis, décide de renouer avec ses racines familiales en partant un an à Tokyo. C'est dans une maison familiale où elle loue une chambre, qu'elle fait la rencontre de Hyejung, une Coréenne et de Tina, une Singapourienne. Toutes les trois sont venues au Japon dans un but d'indépendance et d'émancipation. C'est à travers leurs conversations et en partageant leur quotidien que les trois femmes vont se lier d'amitié. Leurs aspirations, leurs peurs, leurs joies et leurs peines vont les confronter à la réalité de la vie...



Le récit aborde avec subtilité et profondeur des thèmes tels que la quête d'identité, l'expatriation, les barrières linguistiques, l'intégration, les origines, l'émancipation, la différence, l'amitié et les liens familiaux.



En bref, avec son style graphique expressif tout en noir et blanc, nous sommes transportés au Japon ou nous découvrons les motivations de ces trois jeunes femmes attachantes et la façon dont elles vont évoluer. Beaucoup de douceur et une certaine pudeur se dégagent du récit qui se lit avec fluidité. C'est un album touchant qui a été un plaisir à suivre nous entraînant dans une histoire captivante à travers ces expériences universelles et enrichissantes.


Lien : https://www.instagram.com/bd..
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Harmony Becker (309)Voir plus

Quiz Voir plus

Seules les bêtes

Qui a retrouvé la victime ?

Joseph
Alice
Maribé

5 questions
6 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}