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Critiques de Helen Macdonald (101)
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M pour Mabel

Cela fait un petit moment que l'on m'avait donné ce livre. Intriguée par la couverture (comme d'habitude), je l'avais mis de côté, me disant que je le lirai plus tard mais retardant, je ne sais pas pourquoi, le moment de le lire et puis ça y est et, alors que je referme la dernière page, je reste sans voix ou plutôt sans mots pour décrire mes émotions.



Il est vrai, comme si bien dit en quatrième de couverture, que ce livre est inclassifiable, qu'il "transcende tous les genres" car c'est à la fois une autobiographie, un livre sur l'élevage des autours, un livre sur le deuil mais sur bien d'autres thèmes encore.



Helen, notre autrice protagoniste se retrouve dévastée suite au décès de son père et elle, qui depuis toute petite, s'est fascinée pour les autours, se lance le défi incroyable d'en élever un. Alors, autant être franche, avant d'ouvrir ce livre, je ne savais pas qu'il y a avait une espèce de rapace appelée autour, si bien que j'ai d'abord cru la première fois que j'ai rencontré le mot, qu'il y avait une erreur de grappe et que l'auteure voulait parler d'un vautour mais après vérification (il n'est jamais trop tard pour apprendre après tout), je me suis vite familiarisée avec cette nouvelle espèce pour moi, comme Helen avec son autour. Tout commence par un concours de circonstances car ce n'est pas celui-ci qu'elle avait commandé mais en le voyant -enfin en la voyant, elle savait que cette femelle autour était pour elle et arrangement avec le vendeur fut vite conclus. Mabel, comme elle l'appellera, sera désormais sa raison de vivre ou du moins de survivre suite à l'immense vide qu'a laissé son père dans sa vie. Désireuse d'apprendre, elle s'instruira beaucoup grâce aux livres de T.H. White qu'elle possédait depuis l'enfance et de la propre expérience de ce dernier avec Gos, son autour à lui, mais il s'agissait d'une autre époque et Helen devra sans cesse s'adapter, apprendre des erreurs de White pour ne pas faire les mêmes et surtout, et là et le plus dur, gagner la confiance de Mabel. C'est donc un parcours long et semé d'embûches qui se présente à Helen mais cela ne lui fait pas peur.



Un roman autobiographique bouleversant, extrêmement bien écrit et qui, chose que je redoutais un peu, n'est pas du tout lassant, bien au contraire. Bien qu'il n'y ait pas de sensations fortes, le lecteur (moi en tout cas) vibre avec Helen à chaque progrès qu'elle fait dans les liens qui se tissent au fur et à mesure des pages avec Mabel, tremble avec elle lorsque celle-ci se perd, espère lorsqu'elle la lâche pour la première fois et en ressort grandi et un peu frustré à la fin mais cela est une autre histoire ! Un ouvrage que je ne peux que vous recommander il va sans dire et bien que j'aurais aimé que l'aventure se poursuive, je referme cet ouvrage à regret mais ravie de cette lecture hors normes !
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M pour Mabel

Fracassée par le décès de son père, Helen vit une période de deuil difficile, se concentrant en solitaire sur le dressage d'un rapace. Une formation à la chasse très ardue pour cet oiseau agressif et farouche, qui demande patience et détermination.



Ce livre est une heureuse surprise, d'autant plus sympathique que je ne m'attendais pas à prendre autant de plaisir à suivre les explications de l'art de la fauconnerie. le travail d'Helen est mis en parallèle avec celui de ses prédécesseurs, s'appuyant sur leurs expériences plus ou moins réussies et par la littérature qui s'y attache au fil des siècles.



Néanmoins c'est un livre qui se mérite, imprégné de tristesse et de solitude.



La mort plane sur les pages, entre le deuil de la jeune femme et l'instinct de prédation du rapace. L'oiseau comble le vide laissé par un père solaire et tant aimé. L'introspection est permanente, le décryptage analytique des sentiments souvent tortueux, et peut désarçonner ceux qui s'attachent à suivre les progrès de Mabel et les joies et déceptions de son dresseur. Par cette intimité imposée, apparaissent les questionnements du rapport à l'animal, à la domesticité, et à l'attirance pour un état sauvage authentique.



Une écriture visuelle et descriptive qui promène le lecteur dans la campagne anglaise et une puissance d'analyse psychologique: deux facettes d'un livre étonnant et très original.
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M pour Mabel

J'ai lu ce livre dans le cadre d'une opération masse critique et je remercie les éditions fleuve et babelio.

L'héroïne, Helen, est passionnée depuis l'enfance par la fauconnerie. Pourquoi pas. Elle est aussi, entre deux balades au parc épervier au poing, chargée de cours à Cambridge, mais son contrat tire à sa fin. Brutalement, son père très aimé et très aimant meurt. C'est un deuil impossible pour Helen, son monde s'effondre et disparait, elle est perdue dans le nouveau ...Alors elle decide...que la seule solution c'est évidemment...de dresser un autour ...Non, non, pas un vautour, un autour. Je répète, un autour. C'est quoi un autour ? Je vous sens titillés d'une immense curiosité... Et bien,dame, c'est un épervier, mais en plus gros. Dingue, hein ? Je n'avais pas lu ça dans Flaubert. Ce benêt s'était arrêté aux perroquets...maintenant je me demande avec anxiété quelle est exactement l'espèce du perroquet de Félicité...

Bref. L'autour est réputé depuis le Moyen Âge pour sa difficulté, sa cruauté, ses caprices, son goût du sang...un vrai défi. Bon, et la suite ? Et bien c'est tout. On va dresser le perroquet, euh, pardon, l'autour, et puis voilà.

Je n'ai pas flambé pour ce livre. D'abord les défauts, à mon humble avis. Ça part dans tous les sens et ça ne va nulle part. Papa, Mabel ( l'autour), TH White - qui c'est ça ? Un auteur - pas un autour huhuhu- des années 1930 qui lui aussi a dressé un autour pour soigner sa dépression, mais s'y est pris comme un manche... pauvres animaux anti depresseurs...Helen craint de faire aussi mal que White- c'est moyennement intéressant. Promenades au parc avec Mabel, Mabel va-elle- réussir à voler seule, Mabel tue son premier lapin ...Papa me manque, White faisait vraiment n'importe quoi avec son oiseau blabla bla...

Les qualités, car il y en a : c'est extrêmement bien écrit, tellement bien qu'au début, on se dit qu'on va réussir à s'intéresser à la fauconnerie... Mais après ça s'enlise. Ensuite, le meilleur, à mon avis, c'est la relation de l'oiseau et de l'être humain, avec une véritable tentative de la part d'Helen pour montrer l'altérité de l'animal, son comportement et sa pensée non humaine, sa beauté sauvage. Mabel est merveilleusement décrite, avec ses yeux orange, ses regards, ses culottes de plumes, ses ailes qui se déploient, sa maladresse, ses serres tranchantes, son bec d'airain, ses mimiques, et sa parfaite étrangeté. Helen lutte avec ardeur contre l'anthropocentrisme...Je n'avais jamais lu quelque chose comme ça, ce qui justifie trois étoiles.

Un livre donc un peu brouillon, parfois un peu ennuyeux, mais avec des fulgurances de style et d'idées qui font de l'auteur quelqu'un à suivre.
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M pour Mabel

Aïe aïe aïe... Ce livre m’a terriblement ennuyée, mais il m’a également mise très en colère. Plus je tournais les pages, plus ma misanthropie se décuplait. Ce livre est malgré lui, une ode à l’égoïsme, l’égocentrisme et à cet incroyable sentiment de supériorité plus ou moins inconscient de l’humain sur les animaux. Tout au long du livre, je n’ai cessé de me poser une question : comment peut-on prétendre aimer, adorer les oiseaux, et ce, avec un immense A, et cautionner la fauconnerie ? Bien entendu, mon opinion personnelle rentre en jeu, mais outre l’aspect éthique qui m’a dérangé, l’histoire en elle-même m’a profondément lassée. Un nombre incalculable de passages entièrement dédiés aux oiseaux, à leur dressage, à leur quotidien, aux termes techniques... Un amoureux des oiseaux et de leur univers tomberait certainement amoureux de ce livre, mais j’ai beau être moi-même très sensible à l’environnement et à la condition animale, ce livre est selon moi beaucoup trop procédurier.

Cependant, j’ai adoré les passages plus personnels, relatant des souvenirs, qui eux, sont emplis de tendresse, de fragilité et de profondeur. Ces moments-là sont émouvants et parfaitement bien retranscrits. La qualité de l’écriture dans son ensemble d’ailleurs, est remarquable.

Je suis donc, à mon grand regret, très déçue par la lecture de cet ouvrage...
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M pour Mabel

Merci à Fleuve !

M pour Mabel est l'autobiographie d'Helen Macdonald, sur une certaine période de sa vie. Son père vient de mourir : dévastée par cette mort soudaine, Helen va passer par toutes les passes du chagrin et du deuil. Une des décisions qu'elle prend est de changer de domaine en fauconnerie. Laissant les rapaces dont elle s'occupe normalement, elle décide de s'occuper d'un autour, réputé pour être un des rapaces les plus sauvages et les plus difficiles à apprivoiser. Cet autour, une femelle qu'elle a nommée Mabel, va lui permettre de se recentrer, se concentrer sur elle-même et l'aider à sortir de sa spirale de chagrin.

M pour Mabel est un livre qui me tentait énormément, surtout grâce à sa couverture et son résumé. Etant petite, j'avais envie de devenir beaucoup de choses, comme pirate, samouraï, photographe... Ou fauconnière ! Ce n'était pas tant de devenir fauconnière pour élever des rapaces, et les garder comme des animaux domestiques, mais plutôt recueillir les blessés, les aider à se rétablir et à pouvoir chasser de nouveau, avant de les relâcher dans leur milieu naturel. Les rapaces sont des animaux qui m'ont toujours fasciné, car malgré le fait que certains vivent aux côtés de l'homme, je trouve qu'il garde cette nature sauvage, non-domestiqué... Contrairement aux animaux domestiques comme les chiens, chats, lapins, chevaux, etc, les rapaces m'ont toujours paru gardés une grande indépendance et une pureté sauvage.

Ce livre entremêle deux histoires : celle d'Helen, bien sûr, mais aussi celle d'un homme, T.H White, qui raconte comment il a élevé son autour, décrit son expérience dans un livre, un livre qu'Helen va redécouvrir, étant donné que c'est un livre qui l'a énormément frappé étant enfant. Je préfère prévenir tout de suite : M pour Mabel emploie beaucoup de langage technique sur le dressage des rapaces, le matériel utilisé, à leur quotidien... Il y a également de nombreux passages qui se veulent philosophiques, ou en tout cas transmettre les pensées de l'auteure sur la vie, sur sa vision du monde. Mais Helen Macdonald écrit aussi beaucoup sur ses états d'âme, sur ses pensées, ses souvenirs.

(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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M pour Mabel

L a fauconnerie, je n'y connaissais rien avant d'avoir ce livre en main. Je ne connaissais rien aux rapaces non plus. Désormais, mes lacunes en la matière sont un peu réduites. Car sans être rébarbatif, Helen Mcdonald nous donne la base des connaissances en la matière, que ce soit pour le vocabulaire, car il y a un véritable jargon lié à cet art, mais aussi sur le dressage et l'apprentissage de cette race d'oiseau qu'est l'autour.



Car oui, c'est un véritable art. Un art ancestral que celui de savoir dresser un animal aussi dangereux, imprévisible et féroce.



Attention, je ne parle pas ici de Monsieur tout le monde, qui veut s'accaparer un animal sauvage pour son plaisir propre et limité, sans savoir à quoi il s'engage. Des imbéciles, il y en a partout, et pas seulement avec des animaux "exotiques".



Non, ce n'est pas l'objet dans ce livre. L'auteur nous décrit sa propre expérience basée sur un amour profond qu'elle ressent envers les rapaces. Son histoire nous dévoile une symbiose totale entre elle et son animal.

Les rares personnes dont elle s'entoure sont d'ailleurs, comme elle, de véritables passionnés, des gens qui apprennent, qui lisent, qui échangent sur le sujet.



Détenir un rapace n'est pas donné à tout le monde. "On ne devient pas fauconnier, on né fauconnier".

Le dressage, qui se divise en plusieurs étapes, commence par la "socialisation" dans laquelle le fauconnier s'isole avec son oiseau pour parvenir, armé de patience et de douceur, à ce que le faucon accepte le dresseur.

Puis, comme pour un autre animal ou un petit enfant, il faut le sortir tous les jours afin qu'il s'habitue aux bruits et à tout ce qui l'entoure. car l'oiseau est craintif. Ensuite, viennent les exercices où l'oiseau doit revenir sur le poing du dresseur, chercher sa pitance. Sur des distances de plus en plus grandes. Pour enfin lui laisser la liberté de chasser lui-même son gibier, sans aucune entrave, et pouvoir s'en nourrir.

Si le dresseur est un bon dresseur, l'oiseau reviendra toujours de lui-même. S'il est un mauvais dresseur, l'oiseau ne reviendra pas et reprendra son indépendance.



Parce que le rapace est dressé, mais il ne sera jamais domestiqué. Après avoir lu ce livre, je suis sûre que ce n'est pas le but ni la volonté des vrais professionnels.



Bien sûr, le livre, raconté comme un roman, est autobiographique et n'est pas un ouvrage de vulgarisation sur la fauconnerie.

C'est un voyage dans le subconscient de l'auteur qui se dévoile. C'est avant tout l'histoire d'Helen Mcdonald qui fait un véritable travail d'introversion suite au décès de son père. Un travail de deuil, qu'elle relie avec l'acquisition de cet oiseau, Mabel. Son père qui avait une fascination pour les avions. Elle achète un oiseau. Veut-elle voler elle aussi ?

L'auteur se remet constamment en question, autant dans sa capacité à dresser un animal sauvage, que dans sa capacité à revivre après la perte de son père. A renouer des liens avec les siens. Car elle pensait que, pour élever un rapace, elle devait devenir elle-même rapace, loin des hommes et si proche de la nature.



Ce livre est un hommage au père qu'elle a aimé et admiré.

C'est aussi un hommage à la nature qu'elle a appris à connaître et à aimer grâce à son oiseau.

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M pour Mabel

A la page 61 de M pour Mabel, Helen Macdonald nous prévient :

«Le livre que vous lisez est mon histoire. Ce n'est pas une biographie de TH White. Mais White appartient à mon histoire quand même. Je dois l'y inclure parce qu'ily a été présent.»

Helen est une prof à Cambridge. Elle se passionne pour la fauconnerie et a lu de nombreux ouvrages sur le sujet. Son père, un photographe célèbre accompagne la passion de sa fille et lui permet d'accéder à ce monde fermé et surtout réservé aux hommes. Aux aristocrates. «Des hommes qui descendaient en costume de tweed de leurRange Rover cabossée ; des hommes de la haute société, qui me proposaient du tabac à priser et dont la prononciation trahissait le passage par Eton et par Oxford.»



A la mort de son père, elle décide d'apprivoiser une espèce particulière de faucon, un autour, dont on apprend qu'il a toujours eu mauvaise réputation auprès des fauconniers. Au 16ème siècle, le poète normand Gace de la Bigne n'écrivait-il pas :

« de bons ostours te faut avoir, mais ne gardez en la chambre des fauconniers ces malgracieux ostrucieux (...) ils sont maudits en l'escripture, car de compagnie n'ont cure»

Plus tard un fauconnier anglais, Baine dira de l'autour qu'il était : «...un scélérat : une brute meurtrière, difficile à dresser, maussade, indisciplinée.»

L'éleveur qu'elle contacte lui affirme :

«C'est très simple. Si vous voulez un autour bien élevé, il n'y a qu'une chose à faire. Lui donner l'occasion de tuer. Aussi souvent que possible; le meurtre, y a que ça pour lui remettre les idées en place.»



L'histoire raconte l'histoire de la relation entre Mabel, une jeune autour et Helen. de la difficulté de cette dernière à gérer une relation privilégiée avec l'oiseau qui, de fait, exclut pour un temps, tout compagnie humaine.

Et de citer ce vers de la poétesse américaine Marianne Moore :

«Le remède contre l'isolement est la solitude.»

Helen s'interroge sur l'attitude à adopter et, pour cela, fait souvent référence au roman de TH White «L'Autour» qu'elle a lu étant jeune et dont elle fait son livre de chevet.

La personnalité de White est complexe, c'est un prof, un homosexuel refoulé qui s'impose des obligations (comme la fauconnerie) pour être accepté dans la bonne société. Pour Helen il est à la fois un miroir et un repoussoir.

TH White affirme qu'il dresserait son oiseau sur les ruines de son ancienne vie.» Helen, elle, affirme : «Quand vous êtes brisé, vous vous mettez à courir droit devant vous...je n'avais pas les mêmes raisons que White mais je courais moi aussi.»



J'ai lu ce livre avec intérêt. Pour le sujet lui-même (une jeune femme qui apprivoise un faucon) et aussi pour Helen elle-même. Sa personnalité. ses efforts pour comprendre le monde. Ses interrogations. Ses tristesses. Ses hésitations.

Ce roman est très loin des romans que j'ai l'habitude de lire, une littérature d'évasion, de fuite, où l'on se confronte et s'identifie avec des personnages souvent très loin de soi. En un mot, des héros.

Helen Macdonald propose un récit où l'on se confronte avec soi-même. Où l'on partage les interrogations de la narratrice, mais il faut pour cela accepter le cadre du récit et cette relation, qui peut rebuter certains lecteurs, qui s'établit et s'amplifie au fil des pages, entre l'héroïne et son faucon.

A la page 21 du récit le lecteur peut lire :

« le simple fait qu'il y ait des autours en Grand Bretagne m'emplit de bonheur. Leur existence dément l'idée que la nature sauvage doive nécessairement être quelque chose qui n'a jamais été touché par la coeur ou la main de l'homme. La nature peut être l'oeuvre de l'homme.»

Après la lecture de cette phrase, les propos des premières pages,qui peuvent lui sembler décousus, se précisent. L'homme et le faucon sont tous les deux des prédateurs, exploitant la nature, chacun à leur manière.



L'écriture d'Helen Macdonald donne à ce roman, dont le thème pouvait apparaitre rebutant , une dimension humaine rare.



«Les livres qui racontent l'histoire d'humains se réfugiant dans la nature pour échapper à la douleur et au deuil appartiennent à un genre de récit très ancien, si ancien qu'il est devenu aussi inconscient et invisible que le fait de respirer.»



Finalement, Mabel ramène Helen vers les humains et lui en donne une vision sans concession, loin des artifices et des faux-semblants du folklore rural, de la chasse et de la fauconnerie :



«...les collines crayeuses possédaient leur propre histoire, une histoire nationale autant qu'une histoire naturelle. Beaucoup plus tard aussi, j'ai réalisé que ces mythes étaient dangereux. Qu'ils fonctionnaient pour effacer d'autres cultures, d'autres Histoires, d'autres manières d'aimer un paysage, d'y travailler et d'y exister. Plus tard encore, j'ai compris comment, imperceptiblement, ils avancent vers les ténèbres.»



Plus loin encore, alors qu'elle fait voler Mabel, elle croise un couple de voisins et tente d'établir le contact avec eux, l'homme a

«un large sourire qui soudain disparaît et se transforme en une expression que je ne comprends pas.

Ca donne de l'espoir, n'est-ce pas ? (...)

De l'espoir ?

Oui. N'est-il pas réconfortant que des choses comme celles-ci existent toujours, un vrai morceau de notre bonne vieille Angleterre, malgré tous ces immigrés qui nous envahissent ?

Je ne sais quoi répondre.



Brûlante actualité...



Ce livre reçu dans le cadre d'une masse critique (merci Babelio et les Editions Fleuve) est une véritable découverte que je recommande vivement. Helen Macdonald. Un auteur à découvrir.
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M pour Mabel

La couverture de ce livre donne tellement envie d'aller à la rencontre de cet autour, Mabel, qu'Helen adopte et dresse pour panser ses propres blessures. Un roman autobiographique sur le deuil impossible de son père, sur sa passion pour la fauconnerie mais aussi sur la profonde dépression qui l'a conduite, par erreur, à s'éloigner des hommes. Helen cherche dans la fauconnerie, dans la proximité avec la nature, une guérison qui ne vient pas. Le dressage de l'autour, périlleux, fait remonter en elle tout un tas de choses qui entretiennent son mal-être. C'est poignant de la voir se battre ainsi contre elle-même qui croit se battre contre un faucon !

En parallèle, Helen raconte l'histoire de TH White, un écrivain fauconnier ayant suivi le même chemin qu'elle, la thérapie par l'animal et la solitude... Ces passages, un peu longs, sont ceux qui m'ont le moins plu. J'ai préféré tous les moments avec Mabel, mais aussi toutes les avancées introspectives d'Helen, le lien avec son père, photographe passionné d'avions... Mais aussi l'ode à la campagne anglaise, pas du tout idéalisée, au contraire ; une campagne rude, vraie, où la chasse est un vrai combat.

Bref, un excellent roman autobiographique, tout à fait inclassable, auquel on ne peut reprocher que quelques longueurs, mais qui apporte un je-ne-sais-quoi de positif, d'humain, de profondément optimiste.
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M pour Mabel

Le titre initial “H as hawk” -

le dictionnaire précise : Hawk : diurnal bird of prey once much used in falconry, with rounded wings horter than falcon’s »

Avec un tel titre je ne pouvais certes pas imaginer autre chose qu’un récit sur la fauconnerie, qui, se définit par l’art de capturer le gibier en usant d’un oiseau de proie dressé. J’envisageai des moments de lecture difficiles, certains passages furent, effectivement, douloureux et engendrèrent crispation et souffrance : j’abhorre l’élevage et le dressage d’animaux par l’homme pour satisfaire à ses plaisirs de tuerie tels que la vénerie, le combat de coqs, de chiens, la corrida bien sûr …(je fais une exception bien hypocritement avec le cavardage, la seule victime dans ce cas étant la truffe !)

Quand le père d’Helen décède d’une crise cardiaque, très attaché à lui, elle sombre dans la déprime, la neurasthénie. C’est l’achat et l’affaitage d’un autour, cette sorte d’épervier, en plus gros, gris avec le dessous strié de noir et blanc à longue queue, aux yeux jaunes qui va lui permettre de reprendre pied, de sortir de ce pesant ennui. Depuis sa tendre enfance, elle en rêvait de manière compulsive et pour compenser ce besoin, elle devint férue en la matière grâce à la lecture de nombreux ouvrages sur ce sujet.

En domestiquant peu à peu, difficilement, patiemment cet animal sauvage, elle va reprendre pied, retrouver le goût à la vie. Cet oiseau sera Mabel.

Un roman aux qualités intrinsèques : de longs passages lyriques, de belles descriptions de la nature. L’ouvrage est construit sur des connaissances techniques incontestables concernant la fauconnerie, ( référence au poète Gace de la Bigne l’auteur des Déduits de la chasse, traité de fauconnerie et de vénerie, au major C.H. Fisher, à Gilbert Blaine et surtout à T. H. White) On ressent profondément l’amour d’Helen pour son oiseau , mais il n’en reste pas moins que ce roman parle aussi de l’homme qui dresse complaisamment un animal à donner la mort, et pas seulement, aux seules fins de se nourrir .

J’ai apprécié le graphisme et le dessin de la couverture, illustration sobre, élégante, aux couleurs rétro.

Merci aux Editions Fleuve et à Babelio de m’avoir initiée, malgré mes réserves, à la fauconnerie en m’offrant ce livre, en avant-première de la Rentrée littéraire.



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M pour Mabel

Les rapaces et les fauconniers fascinent Helen depuis son enfance. Marquée par les livres qu'elle a lus sur le sujet, elle s'intéresse particulièrement aux relations entre le rapace et l'homme - la fauconnerie est longtemps demeurée une discipline masculine, réservée à l'aristocratie.

Après le décès brutal de son père, Helen sombre dans la dépression. Elle acquiert alors un autour* qui accapare son attention, sans toutefois la détourner entièrement de son chagrin. Elle s'interroge en permanence sur l'intensité de sa relation avec cet animal aux comportements indépendants et complexes (en comparaison avec ceux des faucons réputés plus faciles à dresser).

En alternance avec cette introspection à caractère psychanalytique, Helen présente la biographie de Terence Hanbury White, auteur d'un témoignage sur le dressage d'un faucon. Là aussi les relations entre l'homme et l'animal sont minutieusement présentées.

La profondeur des analyses psychologiques d'Helen et de White constituent probablement une richesse de l'ouvrage. Mais le sens poussé du détail finit par rendre la lecture fastidieuse. J'ai donc trouvé ce roman parfois monotone et eu de la difficulté à le terminer.



* autour : oiseau de proie de l'ordre des falconiformes.
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M pour Mabel

Ce livre qui me faisait très envie est vite devenu une torture pour moi. J'ai trouvé l'auteure d'un égoïsme rare. On nous promet l'histoire d'une femme qui suite à la mort de son père, va retrouver le réconfort dans la fauconnerie et je n'ai trouvé qu'une personne qui ne sait que regarder son nombril. Helen vient de perdre son père de façon assez brutal, elle va nous livrer un livre sur sa relation avec son autour surnommée Mabel. Mais au final aucun chagrin vis à vis de son père, aucun amour vis à vis de son autour, sauf peut-être la peur d'être une mauvaise maîtresse pour son autour, aucunes relations amicales ou familiales, bref aucune humanité dans son récit, elle ne nous relate que l'expérience de T H WHITE, auteur du début du 20ème siècle qui a été malgré lui un piètre fauconnier. T H WHITE n'aurait pas existé, le livre aurait fait 80 % de pages en moins.

Je suis toujours fascinée par les spectacles de fauconniers, je trouve ces oiseaux fascinants et majestueux, et j'espérai trouver dans ce livre, le récit d'une passionnée, qui arrive à faire son deuil grâce à son amour pour la fauconnerie et je n'ai retrouvé qu'une femme personnelle, qui en dehors de sa propre personne ne s'intéresse à personne, et cerise sur le gâteau, elle ne s'est même pas gênée pour en faire un récit.
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M pour Mabel

Avis de Scarlett (Chroniqueuse sur le blog Léa Touch Book) :



Que peuvent avoir un commun l’auteur de fantasy TH White, un autour et l’écrivaine Helen Macdonald. Et bien c’est cela que l’on découvre dans le très beau roman de celle-ci M pour Mabel.



Mabel est le personnage phare de ce livre, c’est une jeune autour, l’autour étant un rapace puissant qui chasse le jour. Mabel est donc cet oiseau sauvage que les fauconniers « dressent » parfois comme d’autres éperviers. Mabel est surtout dans ce roman le personnage qui va permettre à Helen de traverser certaines étapes de sa vie notamment le deuil récent de son père, une compagne en quelques sortes que l’on voit évoluer durant ce roman avec fascination.



L’auteur historienne et enseignante et qui s’est découvert une passion pour la fauconnerie très jeune décide d’adopter un autour. Le décès de son père est un déclencheur qui lui donne l’élan pour aller au bout de ce projet. Elle a déjà éduqué des faucons (petit aparté : je n’aime pas trop ce terme concernant un oiseau si sauvage, il me semble que ces volatiles indomptés n’ont rien en commun avec le terme d’éducation, voler c’est être libre…) et maîtrise la théorie sur le sujet notamment grâce à un livre précieux à ses yeux, celui de TH White.



Celui-ci est aussi un acteur important du roman. L’auteur nous parle en effet de cet ancien professeur qui a eu une éducation rigide, froide et solitaire et qui décide un jour de tout quitter, d’écrire et d’élever un autour. White est un personnage complexe, malheureux, très solitaire et aussi l’auteur du roman L’épée dans la pierre qui est à l’origine du film de Disney Merlin l’enchanteur. Il est moins connu évidemment pour son livre et son apprentissage malheureux avec son autour.



Helen Macdonald nous fait vivre en parallèle de sa propre expérience, les espoirs, les désillusions et certains sentiments qu’a pu ressentir cet homme.



Et là ou White en s’essayant à des expériences agressives hasardeuses et maladroites échoue à communiquer, Helen répond par une patience infinie, un questionnement perpétuel et un savoir s’oublier qui lui permet de mieux communier avec son faucon.



Ce livre est intimiste mais il nous apprend aussi une histoire de la fauconnerie, des détails très techniques sur le poids de vol d’un rapace, sur ce qu’est un chaperon, sur les capacités visuelles extraordinaires de ce magnifique spécimen. L’auteur nous explique que la fauconnerie a traversé les civilisations parce que les faucons sont demeurés indomptés et ont toujours fasciné les hommes. Les descriptions que nous fait Helen Macdonald de ce magnifique oiseau sont colorées, imagées comme le sont les aperçus de la nature britannique, elle dépeint les petits détails parfaitement en fine observatrice, on ressent les vibrations, les odeurs et les couleurs de chaque moment qu’elle vit.Le lent travail de deuil qui se fait dans le livre est quant à lui décrit de manière pudique et tellement vrai.



Le sujet principal : l’autour et certaines longueurs sur cette thématique peuvent faire hésiter certains d’entre vous, sinon allez-y car le texte est beau, profond, intime.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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M pour Mabel

Merci à masse critique de m avoir permis d'ajouter cet auteur à la liste de mes découvertes.

Helen Macdonald est une passionnée et son amour de la fauconnerie arrive à toucher un lecteur totalement ignorant sur le sujet.Elle partage avec nous ses nombreuses références dans le domaine animal et sur la nature.Elle nous livre sans détour les émotions extrêmes qui la traversent.

Le deuil difficile de son père la fait passer par différents stades d'analyse personnelle, persuadée qu'elle ne s' en remettra qu'en s' isolant du monde de ses congénères, bien décidée à vivre sa vie en devenant une sorte d'autour, comme l'oiseau qu'elle dresse.Elle s' intégre à la nature qui l'entoure, la connaît mieux qu elle ne se connaît, redevient presque une chasseresse des temps révolus. Tout comme White, écrivain disparu, qu elle admire mais contredit souvent, elle suit un "fil narratif"dans lequel "se trouvent l'histoire, la sexualité, l'enfance, le paysage, la domination, le medievalisme, la guerre, l'enseignement, l'apprentissage, l'amour".

Puis elle finit par reprendre le cours de sa vie, par retrouver une place parmi les hommes. Elle veut:"respecter les vivants.Honnorer les morts.Qu'ils reposent en paix."

Son écriture efficace et souvent imprégnée de poésie m'a appris énormément sur la nature, les animaux, l'être humain. Une très belle plume.



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M pour Mabel

M pour Mabel (H for Hawk en anglais) est un récit autobiographique dans lequel Helen Macdonald se livre sans pudeur durant une période de sa vie particulièrement difficile. Petite fille, fascinée par l'observation des oiseaux et leur environnement, Helen s'exerce ensuite à apprivoiser de petits rapaces et décide, à la mort subite de son père, d'affaiter un autour. C'est cet apprentissage que nous raconte cet ouvrage, parallèlement au parcours de l'écrivain Terence Hanbury White, autoursier autodidacte lui-même. L'écriture est poétique et enveloppante, le propos troublant par moments. Une très belle lecture incitant à l'introspection, condamnant aussi notre tendance à verser trop facilement dans l'anthropomorphisme.
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M pour Mabel

Ce genre de roman a habituellement tout pour me plaire : le drame biographique apporte une jolie histoire pleine de sens et les aspects techniques ou historiques en font un roman qui suscite l’intérêt en apprenant des choses au lecteur.



Malheureusement, M pour Mabel est tout, sauf passionnant. L’auteure part dans tous les sens : l’histoire de son dressage de Mabel et de son deuil est entrecoupée d’anecdotes, de réflexions et surtout de la vie du romancier T.H. White, qui a lui aussi entrepris de dresser un autour dans les années 30.

Ces éléments auraient pu apporter un plus, mais le lecteur n’en voit généralement pas grand intérêt, tant ils sont mal amenés. Le livre est donc finalement une succession de lambeaux d’histoires et on se demande si le récit est vraiment « construit ».



Si découvrir l’histoire de White, l’écrivain, entre autre, de L’épée dans la pierre (l’histoire arthurienne qui a inspirée le dessin animé Merlin L’enchanteur), était vraiment intéressante, les parallèles que l’auteure fait avec sa propre expérience son douloureux. Certes, elle cherche à expliquer le comportement de White, mais les comparaisons effectuées entre le regrettable dressage de l’autour de White et le sien donnent l’impression d’une vantardise « Regardez comme je m’en sors bien et comme je ne maltraite pas mon autour, au contraire de ce bêta de White ! ».

Ce n’était sûrement pas l’intention de l’auteure, on a plutôt l’impression qu’elle a cherché à étoffer son roman avec une autre histoire que la sienne, à élaborer un certain mythe autour du dressage de l’autour., mais l'impression est là.



Par ailleurs, la plupart du temps j’avais l’impression de suivre un documentaire. Vous savez, ceux qui tentent de construire une histoire pour créer de l’action, du style « Les professeurs du centre vont-ils trouver quel pharaon renferme ce sarcophage ? » ; mais au final, les « rebondissements » ne sont là que pour servir le reportage et non pour créer une intrigue, passionner le spectateur lambda.

Ici c’est pareil : on tourne les pages pour lire la suite, mais sans aucune passion, sans vibrer. L’histoire est intéressante, mais le scénario est totalement plat, d’autant plus que les différents « lambeaux » qui constituent le roman ne sont souvent pas aboutis : on commence une réflexion pour la développer un peu plus tard, ou pas, on assiste à un moment de la vie de White sans trop savoir pourquoi avant de reprendre le deuil de Helen sans prévenir…



Je ressors donc un peu frustrée de cette lecture. Elle avait du potentiel, elle contient des éléments très intéressants, mais l’ensemble n’est absolument pas palpitant. C’est même plutôt morne, j’ai failli abandonner le roman au milieu.

Ce livre m’aura tout de même donné envie de découvrir les romans de T.H. White, c’est déjà pas si mal :p

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M pour Mabel

Une lecture particulière et intéressante à la fois. On y apprend beaucoup sur le monde de la fauconnerie et j'ai trouvé cela très captivant. Après on adhère ou pas au fait d'élever un oiseau "sauvage" , mais il faut savoir que sans une certaine captivité contrôlé beaucoup d'espèces ne seraient plus de ce monde. C'est le cas pour certains faucons. Ici nous allons approfondir l'Autour ! Jamais entendu le nom de cet oiseau ! Et quel oiseau, un vrai petit monstre !

J'ai beaucoup aimé le monde que nous décrit l'auteur, les descriptions de son autour, son comportement, son caractère et les sentiments que l'humain peut avoir avec un animal qu'il élève et éduque.

J'ai été fasciné par cet Autour ! je suis fascinée par le règne animal en général, et faire la connaissance de Mabel m'a beaucoup plu.

En parallèle, l'auteur nous livre le chemin White homme d'un autre siècle lui même adepte de fauconnerie, et a enrichi son texte sur le sujet.

M pour Mabel est une autobiographie, et Helen nous conte sa douleur, ce passage difficile à franchir quand survient la perte d'un être cher. Mabel va l'aider à surmonter ces épisode douloureux.

Un livre intéressant pour ceux qui aime découvrir, qui apprécie les histoires peu communes, c'est certain ça change des romans de fiction.

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé ce monde des faucons, un peu moins les épisodes avec White.

Ce livre donne l'envie d'approfondir nos connaissances sur ces oiseaux particuliers que sont les faucons et quand je croiserai un spectacle de fauconnerie, je pense que je ne porterai plus le même regard sur cette osmose qui peut régner entre l'oiseau et l'homme.

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M pour Mabel

Vendredi 30 Septembre 2016

J'ai reçu ce livre cet été dans le cadre d'une opération "masse critique" et j'en remercie bien entendu les éditions Fleuve et Babelio .

J'avoue avoir abordé ce livre avec suspicion : la couverture est assez fascinante mais aussi inquiétante , cet autour n'inspire pas spontanément la sympathie .

Je procède comme à l'accoutumée en lisant d'abord la 4ème de couverture et les rabats , j'y trouve une photo de l'auteur , Helen Macdonald, qui elle non plus n'inspire pas automatiquement la sympathie avec sa face lunaire qui évoque un peu un bébé trisomique. Je mets le livre de côté mais quand je me décide à l'ouvrir ,je suis surpris par la fluidité de la narration, la facilité d'écriture et l'ampleur des thèmes développés : le deuil ( celui du père chéri ) , la passion (celle de la fauconnerie ) et l'obsession ( du dressage ). Fasciné par la démarche de l'auteur mais prodigieusement agacé par les références récurrentes à T H White, fauconnier de la première moitié du 20ème siècle et triste bourreau de son pauvre Gos (!), j'ai vu au fil des pages diminuer mon intéret et j'ai eu beaucoup de mal à terminer ce livre dont je pense cependant , comme TYNN (02/9) qu'il est "étonnant et très original" .Je ne suis pas aussi sûr que mon ami SZRAMOVO que " Mabel ramène Helen vers les humains " mais j'ai beaucoup apprécié la critique d'AGATHE DUMAURIER ( 21/9) dont je pourrais reprendre à mon compte l'essentiel , y compris les coups de griffe, pardon de serre et ,pour terminer , je concluerai avec ATHENAPAN (10/7) que je suis très déçu par la lecture de cet ouvrage dont l'auteur témoigne pourtant d'une belle intelligence et qui méritera d'être suivie .
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M pour Mabel

Dans ce récit autobiographique , on suit le parcours d'Helen Mac Donald dans son apprentissage de la fauconnerie. Autant, annoncer la couleur tout de suite j'ai trouvé le roman indigeste et je n'ai été réceptive qu'à très peu de paragraphe.

Helen MacDonald est la fille d'un photographe célèbre et à la mort de celui-ci, elle décide de dresser un autour ; il s'agit d'un gros faucon. Ce dressage se voulant un parcours initiatique pour sortir du deuil et se dépasser, on est censé percevoir un cheminement vers un mieux être. Or du début à la fin, on parcourt la campagne anglaise, ses bois, ses fossés, ses cours d'eau avec Mabel (c'est le nom de l'autour) sur le poing à suivre échecs et succès du dressage et à lire les considérations d'Helen MacDonald sur l'ouvrage, The Goshawk (L'autour) de Terence Hanbury White (mort en 1964). J'avoue n'avoir pas compris pourquoi il était laissé une si large place cet auteur, célèbre pour "l'épée dans la pierre" qui a inspiré le Merlin l'enchanteur de Walt Disney. Passionné de dressage, l'homme semble avoir adopté des techniques calamiteuses à la limite de la cruauté. Ses échecs, sa personnalité névrotique, son éducation stricte et sa sexualité refoulée servant de contre-exemple au travail que MacDonald effectue sur son oiseau. Pour moi, ce n'est pas bien clair, peut-être que pour les anglais T.H White est référence qui se comprend mieux. Quoiqu'il en soit j'ai été imperméable à ces parties du récit.

Bien que je sois totalement hostile au dressage d'un animal pour son unique plaisir et encore plus s'il s'agit de le dresser à tuer, j'aurais aimé que ce récit me montre une autre façon d'envisager la fauconnerie. Que Nenni, comme dirait La Fontaine, j'ai trouvé ça terriblement long et si Helen "aime" son oiseau, je me demande ce que lui pense d'une vie entravé dans un salon, une grange ou une volière, des clochettes aux pieds, bouffant de la viande congelée, volant à la demande et servant de bouée de sauvetage à une humaine en déprimée.
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M pour Mabel

Je tiens à remercier dans un premier temps les éditions Fleuve et Babelio pour cette lecture.



Ma critique va être courte puisque je ne suis pas arrivée à aller au bout de ce livre.



Ce qui m’avait attirée au premier abord, c’était l’histoire en elle-même. Helen a perdu son père et décide de se lancer dans la fauconnerie. Son père l’avait initié à ce monde particulier qu’est l’observation des oiseaux sauvages, en tout cas les autours.



Je ne suis pas spécialement intéressée par ce monde-là mais il m’est déjà arrivée de m’intéresser à des domaines qui m’étaient éloignés en temps normal. J’ai l’impression que l’auteure ne s’adresse qu’à des passionnés, et qu’elle ne nous donne pas envie de l’aimer. Les longues descriptions, les digressions, les citations d’un auteur que je ne connais pas, ont fini par me faire arrêter cette lecture.



A priori, Obama en personne a beaucoup apprécié ce livre. J’ai été récemment aux Etats-Unis à Philadelphie et j’ai mangé un cheese steak que recommandait le président actuel des Etats-Unis. Preuve en est que nous avons plus les mêmes goûts en matière de cuisine qu’en littérature.
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M pour Mabel

Un roman que j'ai eu beaucoup de mal à terminer.

La narratrice s'appelle Helen et est enseignante. Passionnée depuis l'enfance par la fauconnerie, elle a lu de nombreux ouvrages sur le sujet et lors du décès de son père, elle décide d'apprivoiser un autour. Et c'est le récit très détaillé du dressage, le fait de nourrir l'oiseau mais pas trop pour qu'il garde un poids de vol, le faire voler, l'appeler afin qu'il revienne se poser sur son poing. Tout cela est décrit minutieusement, trop minutieusement. Je pense que cet ouvrage s'adresse à des spécialistes de l'ornithologie ou des personnes que cela intéresse un minimum. Ce qui n'était pas mon cas.

En revanche, l'écriture est très belle et il y a de belles réflexions sur la mort, le deuil, l'amour.

C'est très psychologique.



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