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Citations de Henry Bordeaux (221)


Autrefois, te rappelles-tu, François, je te racontais les combats de l'Iliade et le retour à Ithaque.

Je ne l'avais pas oublié, mais les récits épiques me paraissaient appartenir à une enfance déjà lointaine et dépassée. Ils dataient d'avant cette convalescence qui m'avait changé le cœur. Ils dataient devant mes promenades avec grand-père, d'avant la liberté et Nazzarena, d'avant l'amour. Alors je ne m'en souciais plus. Hector se battait pour garder sa maison, et Ulysse bravait les tempêtes pour rentrer dans la sienne dont il voyait, de la mer, la fumée, et j'entrevoyais un destin individuel où je ne dépendrais plus de rien ni de personne.

Livre III. Chapitre VI. Promenade avec mon père
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Dans un village que nous traversâmes, je me souviens que je donnai un grand coup de pied dans un tuyau de vieille gouttière arrachée qui gisait sur le sol.

Livre III. Chapitre VI. Promenade avec mon père
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(...) loin des maisons et des cultures, au bruit sourd d'une cascade j'avais connu l'initiation à la nature sauvage.

Livre III. Chapitre VI. Promenade avec mon père
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Il n'y a plus guère de sentinelles, comme tante Dine, pour veiller sur l'arche sainte de la famille.

Livre III. Chapitre IV
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J'avais trop de candeur encore pour me douter que la haine sait flatter et sourire, prendre un visage aimable, protester de sa sympathie ou de sa pitié et serrer ses phrases comme des liens autour de celui qu'elle veut immobiliser. Cette haine-là, qui s'adresse, la bouche en cœur, aux amis, aux parents de l'homme qu'elle poursuit et qu'elle atteindra plus sûrement par ricochet, plus tard même on ne saura pas toujours la dénoncer.

Livre III. Chapitre IV
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(...) il avait réussi au delà de ses espéde ses suggestions devait lever plus tard et produire ses fruits empoisonnés.

Livre III. Chapitre IV
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Mais, sur la banquette de ce café, je connus la tristesse d'être incompris, la solitude au milieu de la foule, le désespoir. Une vie se compose de beaucoup de chagrins : en ai-je éprouvé de plus intenses que ce désespoir imaginaire ?

Livre III. Chapitre IV
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(...) je naissais à la méchanceté humaine qui, de toute mon enfance, avait été absente.

Livre III
Chapitre III. Le complot
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Si Dieu favorise
Ma noble entreprise,
J'irai-z-à Venise
Couler d'heureux jours.

Et je me rendais compte obscurément que jamais la maison ne comblerait mon rêve. On n'y entendait pas de ces musiques-là.

Livre III.
Chapitre II. Le cirque
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Tout de même, ici, comme c’est doux et sauvage ! Les arbres n’ont pas changé. Il n’y a qu’eux.

Livre II
Chapitre III. La découverte
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Comme nous redescendions de notre belvédère, nous croisâmes sur le chemin une jeune femme qui habitait une villa du voisinage. Elle portait une robe blanche, qui laissait nus les avant-bras et le cou, et sur la tête un chapeau orné de cerises rouges. Son ombrelle un peu penchée en arrière servait d'auréole ou de fond au visage qui était délicat et uni comme ces fleurs de magnolia dont j'aimais au jardin la nuance, l'odeur et la forme d'oiseaux blancs aux ailes déployées. (...)
À cause de son teint de fleur, je pensais à l'aveu du Rossignol dont m'était venue, un jour que je lisais les Scènes de la vie des animaux, tant d'instable mélancolie : Je suis amoureux de la Rose… Je m'égosille toute la nuit pour elle, mais elle dort et ne m'entend pas. Et pour la première fois j'associai, non sans un secret pressentiment, une femme inconnue à l'amour plus inconnu encore.

Livre II
Chapitre III. La découverte
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– Ce sont de braves gens, m'assurait-il. Le lac, c'est comme la campagne. En retirant l'homme des cités, ça le rapproche de l'heureux état de nature.

Livre II.
Chapitre III. La découverte
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Immobile, tandis que grand-père rêvait, j'étais heureux. Je m'habituais à être heureux excessivement, sans savoir pourquoi, comme si l'existence n'avait pas de limites et pas de but.

Livre II.
Chapitre III. La découverte
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Un jour, nous fûmes invités par un paysan qui nous offrit sa tonnelle à demi défoncée pour y manger un de ces fromages blancs qu'on arrose avec la crème du lait. Un bol de fraises des bois accompagnait ce mets frugal et innocent. Nous en fîmes un mélange si savoureux que je fus incliné à croire aveuglément désormais au bonheur universel, pourvu, toutefois, que l'on consentit à abandonner les cités infectées de pestes et de lèpres. À la campagne, tous les hommes étaient bons, obligeants et libres par surcroît. Nous n'avions plus d'ennemis. Les ils de tante Dine n'existaient que dans son imagination de vieille femme. Elle avait des idées étroites, elle ne s'élevait pas, comme grand-père, au-dessus des petits détails quotidiens. J'étais pacifique, j'étais béat, j'étais désarmé. Et je connaissais la fleur des plaisirs champêtres, dont je n'ai jamais perdu le goût.

Livre II.
Chapitre III. La découverte
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Les cités, comme il disait, regorgeaient de gens féroces et cupides qui s'entre-tuaient pour une pièce de monnaie, tandis qu'au village tout le monde vivait heureux et paisible, et l'on s'aidait les uns les autres d'un cœur fraternel.

Livre II.
Chapitre III. La découverte
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Vois-tu, mon petit les hommes deviennent méchants dans les villes. Ils sont comme les pommes qui pourrissent quand on les entasse. Et ne faut-il pas qu’à leur tour ils pervertissent les animaux !

Livre II
Chapitre III. La découverte
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Cette forêt faisait partie, avec des vignes et des fermes, d’un domaine historique, dont le château, à demi croulant, avait subi des sièges, reçu de grands personnages de guerre ou d’Église, et n’était plus habitable. (...)
L’herbe poussait dans les allées. Pareilles à des voûtes sous les branches, ces allées conduisaient le regard à des portes de lumière qui, d’un côté, paraissaient bleues à cause de l’eau qui s’y encadrait. On était au mois de juin. Mille nuances de vert s’enchevêtraient, se mariaient autour de nous, depuis le vert clair du gui parasite jusqu’au vert presque noir du lierre qui grimpait aux chênes. Toutes les gammes du printemps chantaient. Et il y avait encore, sous bois, des amas de feuilles rousses, vestiges de la saison précédente.

Livre II.
Chapitre III. La découverte
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Cette période de ma vie est toute lumineuse dans mon souvenir. Il semble plus tard que le soleil se soit un peu usé.

Livre II.
Chapitre III. La découverte
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À trente ans de distance, dans mes souvenirs qui n’ont pas besoin de contrôle, je retrouve les images de Gustave Doré. Les pages se tournent toutes seules, et mes chers fantômes apparaissent. Voici les visions d’épouvante : le Léviathan qui soulève la mer, l’Ange exterminateur qui détruit l’armée de Sennachérib, la rangée des éléphants de Nicanor que Judas Macchabée va traverser, et la Mort de l’Apocalypse sur son cheval pâle.

Livre II
Chapitre I. Les images
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Ma convalescence fut un enchantement, non pour la nouveauté qu’elle rend à notre vie et dont on ne peut goûter la saveur que si l’on s’est cru menacé, mais parce qu’elle m’ouvrit véritablement le mystérieux royaume des livres. Je n’ignorais ni la Bibliothèque rose, ni le chanoine Schmid, ni les romans de Jules Verne, ni même les contes de Perrault et d’Andersen, mais je n’y avais pas rencontré ce mouvement du cœur qui, le soir, vous tient au lit réveillé dans l’attente et la crainte d’on ne sait quoi d’agréable et d’un peu dangereux, tel que me l’avaient donné les histoires stupéfiantes de tante Dine et surtout les récits épiques de mon père.

Livre II
Chapitre I. Les images
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