Cet été-là, je guettais l’occasion de jeter un coup d’œil à la mère d’Arza, et lorsque je l’aperçus brièvement, lors de la journée portes ouvertes du lycée, j’eus l’impression qu’elle ne savait pas aimer sa fille mieux que moi, mais que sa fille savait pourtant mieux comment s’aimer.
La vie est toujours une longue convalescence de l'enfance.
L’essentiel est de ne pas manifester un intérêt trop grand pour la vie secrète des enfants - je le savais.
J'étais épuisée par le genre humain, pourtant je voulais voir des gens.
Mais sans les entendre, en étant un peu sourde avec eux.
L'inquiétude est une camisole de force, tout comme l'amour.
Je ne comprends pas de quoi ma fille est faite. Je l'aime d'un amour insupportable, peut-être impossible, et je déteste ce garçon exactement de la même manière.
Les premières amours de Léa sont comme des chutes de très haut. Elle abat sa passion sur la tête des enfants, l'amour est un mouvement et un poids, rien ne peut ralentir le drame, en réalité il n'y a pas de drame, car ses amours lui appartenant totalement et étant totalement sous son contrôle, elles sont dégagées de l'incertitude.
L'amour est une décision, il n'y a pas d'intrigue, pas de rebondissements, il ne dépend de rien ni de personne.
La maladie et Meir ont vécu trop de temps ensemble à notre insu, ils sont devenus inséparables.
Mais elle, Léa, au fil des ans, m'avait demandé un nombre incalculable de fois : « Tu m'aimes, maman ? » et je répondais : « Plus que tout au monde », et elle demandait alors: « Sûr ? » et je répondais : « Plus sept», et elle disait : « Arrondis à dix, et on n'en parle plus », et jamais, en aucun cas et d'aucune manière, je ne lui ai posé la question en retour.
[…] elle guérit devant mes yeux sans jamais avoir été malade.