Citations de Hisaki Matsuura (37)
Les lèvres pulpeuses, molles et humides de Tomoé, son haleine sucrée qui me chatouillait les narines, c'était comme si j'avais approché mon visage des pétales d'une petite fleur chrysanthème oscillant gracieusement au vent.
A l'âge de trente-quatre ans, j'avais été entraîné sans pouvoir résister par les débordements incoercibles de cette force sombre dont l'odeur de sang me frappait les narines. Pourtant, cette chose n'était pas une émotion emphatique comme l'amour ou la haine, mais simplement ce qu'il faut bien appeler de l'ennui.
Le bonheur suprême de les longs, longs après-midi de pêche, où je passais lentement de l'excitation au relâchement et vice versa, et durant lesquels j'avais l'impression de me dissoudre entièrement dans le murmure monotone des torrents, appartenait à un monde depuis longtemps révolu.
Le mouvement de ses paupières est d'une douceur infinie, une éternité s'écoule entre l'instant où bougent ses cils et celui où s'ouvre son oeil.
Comme par enchantement, Tomoé se débarrasse de son son vêtement et son corps nu, baignant dans les clairs rayons de la lune, revêt une blancheur de plus en plus resplendissante.
Tôt le matin, quand l'air gorgé d'humidité immaculée semble vibrer imperceptiblement, je ne peux m'empêcher de penser, en contemplant de fières belles-de-nuit aux grandes corolles couvertes de rosée, qu'il n'existe probablement pas de fleurs plus splendides.
Le visage de l'adolescente, sa poitrine, son dos dégoulinaient de sueur, et sa chevelure d'un noir luisant mettait en relief la blancheur de sa peau à peine rosie.
"Il existe toutes sortes de points de vue sur le temps, que ce soit en Orient ou en Occident, aujourd'hui ou par le passé. Comme vous le savez on parle souvent du temps qui tourne en boucle et du temps linéaire qui ne peut revenir en arrière. Mais bon on peut dire que nous faisons grosso modo la différence entre ces deux conceptions dans la vie quotidienne"
Nous étions tous deux nus, j'étreignais fermement le corps de Tomoé par-dessous, et tandis que nous oscillions dans les épaisses ténèbres parsemées d'étoiles, je sentis soudain monter en moi, mêlée à une grande joie, la certitude que nous allions nous dissoudre dans cette nébuleuse resplendissante.
C'est formidable de plaire aux femmes. Pour ma part, je les considère comme de la nourriture. Il y a celles qui sont bonnes, celles que ne le sont pas... Les femmes sont les substances nutritives indispensables à la bonne santé des hommes, je dirais. Il faut savoir choisir les meilleures et s'en nourrir avec modération, car on risque de s'empoisonner si on tombe sur une bizarre.
J'aimais le nombril de Hiroko. C'est un joli creux vertical qui, lorsqu'elle s'abandonne entièrement, ressemble un peu à une fossette qui serait là pour montrer que son corps lui-même sourit.
Comme dit le proverbe, mieux vaut voir une fois qu'entendre cent.
C'était quoi une courbe? Par exemple, celles de la peau douce et parfumée de Tomoé ou de Hiroko. Le contact moelleux du dos jusqu'aux fesses. la ligne harmonieuse de la chair blanche, délicate et immaculée. Ca, sans aucun doute, c'était des courbes.
Sur le visage pâle dépassant du drap blanc, le rouge des lèvres formait un rond vermeil et était comme l'entrée vers un autre monde.
Tout à coup je m'aperçus que la nuit se rapprochait de l'autre côté de la fenêtre, s'infiltrait dans la chambre et que ce corps blanc comme neige, à la longue et lourde chevelure noire négligemment étalée, commençait à se fondre dans l'obscurité.
L'air frais de cette nuit d'été me caressait doucement les joues et m'emplissait les narines de l'odeur des arbres dont il était chargé.
Je me souviens que me traversa l'esprit la pensée que le monde, finalement, se résume à une question de probabilité.
- C'est formidable de plaire aux femmes. Pour ma part, je les considère comme de la nourriture. Il y a celles qui sont bonnes, celles que ne le sont pas... Les femmes sont les substances nutritives indispensables à la bonne santé des hommes, je dirais.
Emotionnellement, je ne pouvais plus m'éloigner d'une jeune fille si mignonne, dont les yeux tristes semblaient me dire : je te te suivrai partout où tu iras.
L'écriture est une chose étrange. En un mot, c'est une simple promesse.