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Citations de Howard Fast (175)


Lorsque les chemins de fer commencèrent à sillonner le continent, les trains attendaient parfois un jour entier qu’un troupeau eût traversé les voies. Cinq ans plus tard, les bisons étaient rares. Dix ans après, ils avaient pratiquement disparu, il n’en restait que le souvenir : un million de squelettes blanchis.
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L’Amérique n’avait jamais été le théâtre d’un tel massacre ; et il n’est pas sûr que dans toute l’histoire de l’humanité on eût jamais vu pourrir ainsi sous le soleil brûlant tant de milliers de tonnes de viande. Les bisons étaient extraordinairement nombreux, mais à force de massacres on finit par en venir à bout.
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Les bisons furent détruits, en incroyablement peu d’années, par les chasseurs de peaux. Ces derniers recherchaient le cuir purement et simplement -au diable la chair et les os.

Ils exploitaient un filon, écumant la richesse du pays et, dans leur sillage, laissaient les traces hideuses de leur carnage.

Ils suivaient les troupeaux avec leurs grandes et lourdes voitures et, armés de leurs gros fusils à bisons, ils tuaient et tuaient sans relâche.
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C’étaient des chasseurs de bisons, chasseurs de peaux et non chasseurs de viande ; cette distinction étant essentielle.

Les chasseurs de viande tuent pour nourrir la population, et leurs prodigieux exploits ont valu à quelques-uns d’entrer dans la légende.

Tel était Buffalo Bill, expert en abattage pour le compte des employés des chemins de fer du Kansas.
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— Je déteste la chasse. J’ai toujours pensé qu’il y avait quelque chose de malfaisant chez un homme qui chasse.
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— Je vous ferai savoir dès qu’ils seront en prison.

Mais Carl Schurz l’entendit à peine. Perdu à nouveau dans ses pensées, il se demandait comment une chose pouvait être injuste en principe et juste en pratique.
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— [...] Non, vous dis-je, Dieu merci. Ces guerres-là, c’est terminé pour l’Amérique. La guerre de Sécession – et il vaut mieux ne pas en parler – a été la dernière. Plus jamais ça en Amérique. Quelques soldats qui courent après quelques stupides Indiens incapables de comprendre que le gouvernement essaie d’organiser leur existence, ce n’est pas une guerre. C’est l’histoire du policier qui pourchasse un voleur. On les ramènera et on en fera des fermiers pacifiques. C’est la meilleure méthode, n’est-ce pas ?
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— Je ne vois ni l’utilité ni l’intérêt de discuter d’un traité conclu il y a treize ans avec un tas de sauvages, dit Devens dans un haussement d’épaules.
— Nous avons signé ce traité, répliqua Schurz en haussant à son tour les épaules.
— Il n’est pas légal.
— Vraiment ?
— Un geste, dit Evarts avec un sourire. C’est certain, tout traité avec les tribus indiennes n’est que cela : un geste.
— Je pourrais vous donner trois arguments juridiques prouvant la nullité d’un tel traité, dit l’Attorney General.

Schurz tira sur son cigare et fit un signe de tête approbateur.

« Premièrement, lorsqu’un État souverain traite avec un autre État souverain, le traité ne reste en vigueur que tant que les deux États demeurent souverains. Ce n’est pas la peine d’approfondir cette notion de souveraineté : même si ces Indiens ont jadis exercé leur souveraineté sur certaines régions, ils ne le font plus aujourd’hui. Le simple fait qu’ils aient été expulsés du territoire qu’ils habitaient exclut toute prétention à la souveraineté.
« Deuxièmement, un tel traité a pour condition des rapports amicaux. Du moment que les Indiens ont déclaré la guerre, le traité est nul. Naturellement…
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La dignité et l’autorité dépendent d’une quantité de petits détails : renoncer à l’un d’eux, c’est s’engager sur la voie d’abandonner tout le reste. Et plus on est loin de la vie civilisée, plus les petites choses prennent d’importance.
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Mais ils commettaient une faute impardonnable : ils considéraient que le sol sur lequel ils avaient toujours vécu était le leur ; et leur croyance était assez forte pour qu’ils se battent et meurent pour elle.

L’éloquente persuasion des Blancs, qui leur apprirent bien des raffinements dans l’art de tuer, ne put rien changer à leur candide conviction.
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À la fin, ils signèrent des traités pour conserver une partie de leur sol. Mais les traités furent déchirés et des compagnies foncières vendirent leurs terres à des prix variant de vingt cents à vingt dollars.
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Il leur fallait aller quelque part : la solution fut trouvée dans l’Oklahoma, le plus lugubre et le plus ingrat de tous les pays des plaines. Le Congrès le leur réserva, le dénomma Territoire indien et établit un plan pour y fixer les tribus indiennes qui menaient encore leur vie errante et libre.
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Je restais debout, car je ne me sens jamais bien assis sur un fauteuil dont la valeur dépasse la totalité de mes biens terrestres.
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Au cours de cette soirée je me suis souvent demandé pourquoi cette enquête prenait tant d'importance pour moi.
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- Tu n'y es pour rien. Elle s'essuya le visage ; et rouge, mascara, plâtrage de ses fards s'agglutinèrent en une masse visqueuse. Mon petit, gémit-elle dans son mouchoir, ce n'est pas de ta faute si je pleure, c'est cette sacrée photo ; de la voir aussi foutrement belle alors que moi, je ne suis qu'une grosse vieille pute.
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- Tu as faim coco ? demanda t-elle
- Oui très faim, murmurai-je en suivant le maître d'hôtel vers notre table.
Au moins, à côté de Madame Argona on ne passait pas inaperçu. Toutes les têtes se retournèrent sur notre passage. Mais Madame Argona n'en fut pas pour autant ni émue ni troublée. Elle traversa la salle avec superbe, comme si elle lui appartenait, eut un sourire bienveillant pour le garçon qui glissait une chaise sous son énorme masse. Je dus reconnaître dans mon for intérieur qu'elle avait gagné le premier round. Il se peut qu'elle ait paru originale, mais je ne crois pas qu'il se soit trouvé personne ce soir-là qui l'ait jugée insignifiante. Elle se pencha vers moi et me dit d'une voix douce :
- Tu vois mon petit, je ne suis qu'une pauvre vieille cloche. Il y a plus de dix ans qu'on ne m'a pas invitée à dîner dans un endroit comme celui-ci. Je ne connais pas tes intentions, mais quelles qu'elles soient, j'ai décidé de bien m'amuser.
J'eus un geste d'approbation.
- Tu as l'air gentil, ajouta t-elle. Allons, laisse toi vivre un peu.
- C'est ce que je fais.
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Puis je suis allé voir un film Français, dans le cinéma de la 58e rue, situé en face du Plaza. Ensuite j'ai marché jusqu'à la 53e rue et je suis resté deux heures au Musée d'Art Moderne. Je voulais à toutes forces me prouver que mon intelligence était un peu au dessus de la moyenne; et que ces années passées à accomplir des tâches abjectes et avilissantes, dans une profession sans intérêt et déshonorante, ne m'avait pas entièrement sevré de la grande confrérie des civilisés - en admettant qu'elle existe.
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Les bisons étaient extraordinairement nombreux, mais à force de massacres on finit par en venir à bout. Lorsque les chemins de fer commencèrent à sillonner le continent, les trains attendaient parfois un jour entier qu'un troupeau eût traversé les voies. Cinq ans plus tard, les bisons étaient rares. Dix ans après, ils avaient pratiquement disparu, il n'en restait que le souvenir : un million de squelettes blanchis.
Aux yeux des Indiens, ce fut d'entre tous le crime qu'ils comprirent le moins, celui qui leur porta le coup le plus rude et le plus tragique. Dans les plaines, depuis des temps immémoriaux, le bison avait été leur vie. Sa chair les nourrissait, son cuir leur fournissait les vêtements, les couvertures, les tipis, les armures ; ses os, des armes et des aiguilles ; ses dents servaient d'ornements, ses tendons de fil, ses entrailles de récipients et de sacs ; ses sabots leur donnaient la colle ; et même les déchets, les fientes étaient un précieux combustible qui brûlait avec une flamme chaude et régulière. Rien n'était gâché et, jusqu'à la dernière goutte de son sang, le bison était consommé par les tribus errantes qui tuaient strictement selon leurs besoins et considéraient les troupeaux comme la source éternelle de leur subsistance.
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La piste de trois cents individus à cheval, d'un village, d'une tribu, de tout un peuple de tout âge et de tout acabit avec tout ce qu'il possédait au monde – une telle piste n'était pas difficile à suivre. Et comment les Indiens auraient-ils pu se cacher ? Le tonnerre des sabots de leurs chevaux poussés au grand galop réveillerait la Prairie à des kilomètres à l'entour. On les entendrait, on les verrait, on les signalerait. Les portes se fermeraient devant eux, les fenêtres seraient barricadées, le bétail détourné. Les plaines qu'ils voulaient traverser n'étaient plus les plaines de leurs pères et de leurs aïeux. Elles étaient coupées de clôtures, ponctuées de fermes. Il y avait des routes, des lignes télégraphiques et, surtout, trois voies ferrées d'est en ouest enserraient d'une triple ceinture de fer le pays tout entier.
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Les guerres indiennes étaient terminées, liquidées, et il n'y avait pas assez d'éleveurs de bétail dans le territoire pour importuner le commandant de la place de leurs réclamations à propos des voleurs de bétail. Eux au moins auraient pu être une distraction ; on les aurait pourchassés et ramenés au fort pour amuser les officiers frais émoulus de West Point de leurs histoires de mauvais coups, de troupeaux qui s'échappent, de marques changées, de dangers évités de justesse.
Mais à Fort Reno il n'y avait rien – rien que la permission mensuelle et la virée à Saint-Louis. Les mois passaient lentement et il faisait chaud. Les hommes juraient et s'entraînaient, les jeunes officiers écrivaient à leurs familles et écoutaient, la mort dans l'âme, les récits des anciens sur la glorieuse époque passée ; ils entendaient parler de Sitting Bull, de Custer, de Crooks et de Sheridan, du temps où il y avait des Indiens à tuer et des hommes courageux pour accomplir cette besogne.
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