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Citations de Howard Fast (175)


— Combien de temps devrons-nous rester ici ? disait Little Wolf d'un ton monotone, sans jamais élever la voix. Jusqu'à ce que nous soyons tous morts ? Vous vous moquez de mes hommes qui restent sous leurs huttes, mais que voulez-vous qu'ils fassent ? Travailler ? La chasse est notre travail ; nous avons toujours vécu ainsi et nous n'avons jamais eu faim. Aussi loin que les hommes peuvent se souvenir, nous avons habité un pays qui était le nôtre, un pays de prairies, de montagnes et de forêts de grands pins. Il n'y avait pas de maladies et peu mouraient. Depuis que nous sommes ici, nous avons tous été malades et beaucoup sont morts. Nous avons souffert de la famine et nous avons vu les os de nos enfants percer leur peau. Est-ce donc si affreux qu'un homme veuille rentrer chez lui ? Si vous ne pouvez nous donner la permission de partir, laissez quelques-uns d'entre nous aller à Washington dire ce que nous endurons. Ou alors envoyez quelqu'un à Washington et obtenez-nous la permission de quitter ces lieux avant que nous soyons tous morts.
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La loi, c'est le peuple.
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Nul peuple ne peut être libre sans avoir appris ce que c'est la liberté.
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- […] Tu comprends, nous vivons en république. Cela signifie qu’il existe un grand nombre de gens qui n’ont rien et une poignée d’autres qui ont beaucoup. Et ceux qui possèdent beaucoup doivent être défendus et protégés par ceux qui n’ont rien. Bien mieux, ceux qui possèdent beaucoup doivent faire garder leurs richesses, aussi ceux qui n’ont rien doivent-ils être prêts à mourir pour défendre les biens de gens comme toi ou moi ou comme notre bon hôte Antonius. […]
- […] Mais tu oublies simplement la question-clef : les hommes sont-ils vraiment tous semblables ? C’est par là que pèche ton petit discours. Tu considères comme acquis que tous les hommes se ressemblent comme les pois dans une cosse. Je ne suis pas de cet avis. Il existe une élite, un groupe d’hommes supérieurs. Peu importe si ce sont les dieux ou les circonstances qui les ont faits ainsi. Mais ce sont des hommes capables de gouverner, aussi gouvernent-ils. Et comme les autres ne sont que du bétail, ils se conduisent comme du bétail. Tu comprends, tu présentes une thèse ; la difficulté est de la justifier. Tu proposes un tableau de la société, mais si la vérité était aussi illogique que cette image, tout l’édifice s’écroulerait en un jour. Ce que tu n’expliques pas, c’est ce qui maintient en place cet absurde assemblage.
- […] Tu m’as demandé ce que c’est qu’un politicien. Eh bien, c’est le ciment de cet édifice insensé. […] Nous rationnalisons l’irrationnel. Nous persuadons les gens que le suprême but de la vie c’est de mourir pour les riches. Nous persuadons les riches de sacrifier une partie de leur fortune pour en sauver le reste. Nous sommes des magiciens. Nous créons une illusion, et cette illusion est solide. Nous disons aux gens : vous êtes le pouvoir. Vos voix donnent à Rome sa force et sa gloire. Vous êtes le seul peuple libre au monde. Il n’est rien de plus précieux que votre liberté, rien de plus admirable que votre civilisation. Et c’est vous qui contrôlez tout cela ; vous êtes le pouvoir. Alors ils votent pour nos candidats. Ils pleurent quand nous sommes battus. Ils partagent notre allégresse quand nous triomphons. Et ils se sentent fiers et supérieurs parce qu’ils ne sont pas des esclaves. […] Ils ne sont que de la vile tourbe, mais chaque fois qu’ils voient un esclave, leur moi se gonfle et ils se sentent tout pleins d’orgueil et de puissance. Ils savent qu’ils sont citoyens romains et que le monde entier les envie. Et c’est cela mon talent, Cicero. Ne minimise jamais l’importance de la politique.
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Les enfants, objets de mille caresses, furent descendus tendrement du dos des chevaux : on les traitait comme un mendiant pourrait traiter un objet précieux, sa seule possession, vestige des jours meilleurs. Les soldats contemplaient librement ce spectacle, car les Indiens leur permettaient de s'approcher à une dizaine de mètres du camp avant de les mettre en joue. Ils pouvaient voir ce qu'étaient les enfants, figures grotesques et décharnées au ventre ballonné, des enfants qui ne riaient plus, ne bavardaient plus, ne geignaient même plus, des gnomes horribles enveloppés d'un ramassis de vieux chiffons, de tout ce dont leurs parents à demi nus avaient pu se priver.
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Les Indiens avaient dû faire avancer leurs chevaux aussi délicatement qu'au cirque le funambule glisse sur sa corde.
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Un Blanc peut connaître son cheval, mais un Cheyenne fait corps avec sa monture. Il est capable de lui faire comprendre ses désirs d'un geste de la main, d'un mot murmuré, d'une caresse.
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Le général Crook ne considéra jamais les Indiens comme perdus, alors qu'ils l'étaient pour Murray, Fitzgerald, Trask, ou Masterson. Crook était du genre à s'asseoir devant une carte, à observer que cent kilomètres se réduisent à un centimètre et que même dix centimètres peuvent être couverts par les lignes convergentes de ses douze mille hommes. On eût dit qu'il était tranquillement assis dans son jardin à regarder une fourmi faire des efforts désespérés pour s'échapper. La fourmi ne s'en tire jamais, bien qu'elle vive dans son monde à elle sans soupçonner la présence de l'homme.
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En cheyenne un mot est un mot, mais une phrase peut aussi être un seul mot et dix phrases peuvent se succéder comme une eau courante, et ne former qu'un seul mot. Des sons étranges coulent comme un murmure, d'une tonalité musicale, avec toutes les nuances, les interprétations et les variations du langage primitif.
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McCabe ne comprenait pas quelle espèce d'autorité possédait le vieux chef. C'était un homme pas comme les autres, relatait-il. Parce qu'il maintenait un mur dressé entre la mort et les chasseurs, parce que sa force était la volonté passive, mais de fer, d'un homme qui n'admettait pas l'opposition.
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Avec les bisons disparaissait tout ce qui avait été l'Indien des Plaines
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Au moment où la chasse au cuir atteignait son paroxysme, les Indiens, voyant les troupeaux disparaître et les plaines se couvrir de charognes, conçurent une haine folle pour les chasseurs. Sans aucune raison, ces hommes anéantissaient les bisons et, du même coup, leur coupaient tout moyen d'existence.
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— Qu'on sonne l'attaque.
Little Wolf et sa monture partirent comme une flèche. Les notes de la trompette déchirèrent l'air immobile et s'unirent au martèlement des sabots du poney : on eût dit un orchestre d'instruments à vent et à percussion se produisant dans un amphithéâtre vide. Et, de la poitrine des hommes, tendus vers l'instant où ils relâcheraient les rênes de leurs chevaux, s'éleva comme un soupir.
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Si l'on vient les bras tendus et le cœur rempli d'amour, il faut laisser derrière soi les baïonnettes. Donnez avec amour, servez avec amour et vous serez reçu avec amour.
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Au fond de sa conscience réveillée, le général Wessels comprenait vaguement la faillite de sa politique : il avait non seulement failli à l’exécution des ordres reçus, mais laissé s’échapper des prisonniers dont il avait la charge. Vision intérieure qui réduisait en miettes tout le délicat édifice de sa discipline, de son éducation, de ses connaissances, de sa maîtrise de soi, et le laissant en proie à une fureur d’aliéné.

p. 278
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De retour dans mon hôtel, je suis allé prendre un verre au bar et bavarder avec le barman. D'après mon expérience – toutefois limitée – les barmans ne sont ni intelligents, ni spirituels, et ne sont pas à la hauteur de la réputation qu'on leur fait ; mais ils président le club des solitaires de la terre et apaisent cette soif plus que toute autre ardente d'entendre une voix humaine s'adresser à vous.
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- Est-ce si difficile de s'en apercevoir, Mack ? Vous êtes amoureux, mais pas d'une manière saine, comme pour la plupart des gens. Non, chez vous c'est une maladie de l'âme.
- Et qui est-ce que j'aime, Irma ?
- Sylvia, me répondit-elle. Et je m'en suis aperçu, la première fois que vous avez prononcé son nom.
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Nous cherchons tous le sens caché des choses et comment pourrait-on y parvenir sans avoir recours à son imagination, à ses rêves et à de folles hypothèses ?
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Le mot freedom - liberté-, savez-vous d'où il vient? Du vieux saxon, free (libre), et doom (mort). Alors, songeons à ce qu'il a signifié: le droit pour tout homme de choisir la mort plutôt que la servitude. Ainsi aucun homme ne pouvait être réduit en esclavage, puisque le pouvoir de mourir demeurait entre les mains de chacun. Même si on lui confisquait tout le reste, il restait maître de son destin.
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Il en voulait aux Indiens, c'était son seul sentiment positif à leur égard. Il leur en voulait de les trouver là où ils n'auraient pas dû être, d'avoir creusé des tranchées, d'avoir jeté à sa face l'illégalité de leur position en même temps que le trouble dans ses pensées. Il était irrité contre eux comme le serait, après une dure journée, un agent de police contre un ivrogne tapageur et débraillé.
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