Citations de Hugh Howey (450)
Je sais que vous cherchez des réponses. Nous en cherchons tous. Le monde est cruel. Il l'a toujours été. J'ai passé toute ma vie à trouver des moyens de le rendre meilleur, de le réparer, à rêver d'un idéal. Mais pour chaque optimiste dans mon genre, il y a dix acharnés prêts à tout détruire. Et il suffit qu'un seul d'entre eux ait de la chance...
Les jours de deuil célébraient aussi des naissances. C'est ce que ceux qui restaient disaient pour atténuer leur douleur. Un vieil homme meurt et quelqu'un remporte la loterie. Des enfants pleuraient tandis que des parents pleins d'espoir versaient des larmes de joie.
On meurt un peu plus chaque fois qu'on fait l'amour sans joie. Les neurones se ratatinent. Ce qui est bon en vous s'étiole. Et certaines choses ne repoussent jamais.
Même dans l’obscurité, son sourire projetait des ombres.
Le palier 57 apparut à travers le voile d'ombre. Une jeune fille était assise sur les grilles d'acier, les jambes repliées contre son corps, les bras autour des genoux, un livre pour enfants protégé par sa couverture plastique tendu sous la lumière avare qui tombait d'un plafonnier. Jahns regarda la jeune fille, impassible, dont les seuls yeux bougeaient, couraient sur les pages colorées. Elle ne leva jamais la tête pour voir qui franchissait le palier d'appartements. Ils la laissèrent derrière eux et elle s'effaça dans l'obscurité tandis qu'ils continuaient à s'élever avec peine, épuisés par leur troisième jour d'ascension, n'entendant résonner ni vibrer aucun pas, ni au-dessus, ni au-dessous d'eux, le silo étant plongé dans le silence, étrangement privé de vie,et laissant à deux vieux camarades, la place de marcher côte à côte sur les marchés émaillées, leurs bras oscillant, et très rarement, s'effleurant.
Le passé est éternel. On ne peut pas le changer.
À l'aide de ses jumelles, Vic survola Bidonville où les gens se déplaçaient avec les dunes. pas un jour sans qu'un logis ne s'effondre. et le rythme métallique des marteaux, aussi constant que le vent. construire et détruire. Détruire et construire. les habitants déblayaient des passages pour accéder à leur logis que les dunes engloutissaient. Les portes arrière devenaient les portes principales. Un paillasson déplacé. S'adapter pour survivre. Et la vie continuait.
Il traversa la cafétéria à ses côtés afin de la conduire à l'escalier. Elle vit qu'il fixait longuement ses jolis orteils pas propres.
L'éclairage était si faible que l'extinction des feux passa inaperçue. Jahns resta allongée dans l'obscurité. Ses muscles s'élançaient et s'abandonnaient aux délices de l'immobilité, ses orteils perclus de crampes semblaient s'être ossifiés, son dos endolori avait besoin d'étirements.
Elle se frotta le visage et jeta un regard vers la porte fermée.
Elle se glissa au bord du petit lit, ramassa ses bottes et contempla curieusement ses jolis orteils pas propres.
Le fond était véritablement comme un autre monde, se dit Jahns. Elle était restée trop longtemps sans descendre. Et alors qu'elle se promettait de faire mieux à l'avenir, elle savait au fond d'elle, comme une machine qui rouille et sent son âge, que c'était son dernier périple.
Il s'écarte de la table pour regarder le chien, qui était à moitié assis sur l'une de ses bottes et levait vers lui, la langue pendant bêtement, la queue frétillante. Tout ce que Knox voyait dans cet animal, c'était une machine qui engloutissait de la nourriture et laissait de la merde derrière lui. Une boulette de viande à fourrure qu'il n'avait pas le droit de manger.
Pourquoi es tu si révolté ? Parce que tu as perdu une amie ? Ça nous arrive tout le temps. Non, c'est parce qu'on t'a menti. Et ceux du haut y seront particulièrement sensibles, crois-moi. Ils ont les victimes de ce mensonge sous les yeux. Les plus réticents seront ceux du milieu, ceux qui aspirent à s'élever sans savoir et qui nous regardent de haut sans compassion.
p.360.
Je passais des heures à jouer au solitaire sur mon ordinateur, et c’est dans ces moments-là que mon cerveau était déconnecté et que je n’étais pas malheureux. Mais d’un autre côté, je n’étais pas véritablement en vie.
p.195.
Tu n’es plus une menace, mais la personne suivant le sera peut-être. On a essayé de penser à tout, mais on a toujours su que la faille la plus importante, et cela vaut pour tout système, serait une révolte du haut de la pyramide.
p.186.
- On est nostalgique quand on pense que le passé, c’était mieux, mais on pense ça seulement parce que le présent craint un max.
p.169.
Elle repensa à une autre injustice, qui l’avait laissée songeuse à l’époque. Elle était sur le terrain, et s’estimait heureuse d’être née aux États-Unis, et non en Irak. Un coup de dés. Des frontières invisibles dessinées sur des cartes, aussi réelles que l’étaient les parois des silos. On pouvait se retrouver piégé par les circonstances. La vie que l’on menait était déterminée par un calcul du peuple, de ses dirigeants, comme ces ordinateurs qui décident de votre destin.
p.53.
- Tu sais que je te fais confiance, mais quand on dit aux gens que les choses vont s’améliorer, tout ce qu’ils comprennent, c’est que les choses vont changer. Et pour ceux qui estiment que respirer est déjà du miracle, ça ne va pas être accueilli comme une bonne nouvelle.
Il suffisait qu'un groupe de gens apparemment convenables portent la mauvaise personne au pouvoir pour payer le prix de leur choix innocent.
L'idée de sauver quoi que ce soit était pure folie, en particulier une vie. Aucune vie n'avait véritablement était sauvée, à aucun moment dans l'histoire de l'humanité. Les vies étaient, tout au plus prolongées. Tout avait une fin.