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Critiques de Hugues Serraf (29)
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Le dernier juif de France

Ouvrage reçu, à ma très grande surprise, en Service de Presse par les éditions Intervalles, je tiens avant tout chose à les remercier car sans elles, je serais probablement passé à côté de cet ouvrage qui vaut vraiment le détour et vous allez comprendre pourquoi (enfin j'espère) !



Notre protagoniste travaille pour la rubrique cinéma d'un grand journal Parisien "Vision" qui semble en déroute et c'est souvent la guerre entre les nouveaux qui s'occupent du web et ceux qui continuent à écrire pour un canard en version papier. L'arrivée de Nykras nommé nouveau directeur a pour but de faire redresser la balance mais ce dernier, à trop vouloir révolutionner les choses, ne va pas se faire que des amis au sein du journal. L'on suit donc en parallèle dans cet ouvrage l'avancée et la survie aujourd'hui de la presse écrite et du politiquement correct (il est notamment question d'un comique qui n'en est pas vraiment un pour notre héros et qui sort des vannes à deux balles au point de heurter l'opinion publique, d'où la question : peut-on rire de tout ?) et la question, ô combien encore sensible à l'heure actuelle du conflit israélo-palestinien. Notre héros est juif non pratiquant contrairement à son frère Jérémy qui travaille d'ailleurs das la synagogue de son quartier et compte bien emmener prochainement sa famille vivre en Israël. Enfin, de l'autre côté, il y a Noura, la compagne de notre quinquagénaire et qui partage, en plus de son travail, beaucoup de choses avec ce dernier. Entre eux, pas de tabous. Même si elle est probablement d'origine musulmane (c'est du moins ce que j'ai supposé), Hugues Serraf nous montre que l'on peut effectivement parler de tout, traiter de sujets sensibles et même en rire mais avec l'art et la manière (contrairement au dit comique de notre histoire mais cela n'est qu'une anecdote parmi d'autres).



Un livre extrêmement bien écrit (normal, notre auteur est journaliste), extrêmement bien construit (normal, notre auteur est journaliste) et extrêmement bien enseigné (normal, notre auteur est journaliste). Bon j'arrête. Sérieusement, un ouvrage dans lequel j'ai eu un peu de mal à me plonger au début mais je ressors finalement extrêmement satisfaite pour un tas de raison de cette lecture que j'ai trouvé très enrichissante (là, je parle pour moi car l'y ai beaucoup appris).
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Le dernier juif de France

Au secours, mon hebdo change de ligne!



Hugues Serraf se met dans la peau d’un critique de cinéma dont l’hebdomadaire vient d’être racheté, entrainant une nouvelle ligne éditoriale. Incisif et drôle, c’est comme si Balzac avait rencontré Thierry Jonquet.



Toute ressemblance n’est pas fortuite, même si cette formidable plongée au cœur de la rédaction d’un hebdomadaire parisien n’est pas un roman à clefs. Et pour ceux que le jeu amuse, disons qu’Edwy Plenel pourrait très bien avoir servi ici de modèle à Léon Nykras, le directeur qui prend ses nouvelles fonctions. Et j’imagine que le personnage principal, en l’occurrence le chroniqueur cinéma, pourrait tout aussi bien être le double de l’auteur (la belle illustration de couverture de David Lanaspa venant conforter cette hypothèse).

Nous voici donc à l’heure des grandes manœuvres qui vont faire tomber Vision dans l’escarcelle d’un capitaine d’industrie, bien décidé à transformer le magazine de gauche en tribune du néo-progressisme. L’œil goguenard de notre journaliste aguerri regarde avec un certain intérêt la transformation en cours et la nouvelle maquette ne lui déplaît pas. Après tout, il ne se mêle pas de politique. Seulement voilà, la culture n’est pas en dehors du monde et le choix de ses chroniques doit aussi servir la cause. Et bien entendu, c’est là que le bât blesse.

Ayant longtemps travaillé au sein d’un hebdomadaire, il m’a été très facile de m’identifier à cet anti-héros, d’autant que dans mon cas, les débats ont conduit à la réduction puis à la disparition de la rubrique littéraire… Autre temps, mœurs identiques!

Mais foin de considérations personnelles et revenons au dernier juif de France. Au sein de la rédaction les événements s’accélèrent et les rebondissements s’enchaînent, si bien qu’on ne lâche désormais plus le livre. C’est le meurtre d’un rabbin à Sarcelles qui va cristalliser les débats, provoquer la prise de conscience. Et offrir à l’auteur l’occasion de nous livrer une savoureuse galerie de personnages. Comme dans un casting de cinéma, les premiers et les seconds rôles sont formidables, de la rédactrice en chef fraîchement nommée à la mère de sa petite amie. L’humour et le décalage entre les petites histoires et les grands problèmes font mouche! Quand par exemple l’antisémitisme rampant devient éclatant, quand on se rend compte que du sang juif coule dans ses veines, ce qui ne semblait jusque-là ne pas le préoccuper, pas davantage que ses collègues. Mais s’il oubliait pour un temps la filmographie de Woody Allen, ce serait peut-être pas si mal… Les comiques antisémites sont beaucoup plus amusants!

Et voilà comment une vie plutôt agréable se transforme en combat. Comment les petites routines du quotidien s’effacent au profit d’un engagement pour une liberté désormais bridée. Sous couvert d’une gentille farce, c’est bien à une analyse de notre société que se livre l’auteur. Sous couvert d’une critique au vitriol de la scène médiatique française, c’est bien à un réveil des consciences qu’appellent ces lignes. Il n’en reste pas moins que sont ici rassemblés tous les ingrédients du roman idéal pour les vacances. Hugues Serraf, c’est l’assurance de ne pas bronzer idiot !


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le dernier juif de France

Après avoir découvert le milieu de l’art dans ce qu’il a de plus vil lors du premier roman de Fabrice Chatelain « En haut de l’affiche », paru aux éditions “Intervalles”, je me suis ici immergée dans le milieu du journalisme de la presse écrite aux mêmes éditions.



Plongée dans la rédaction de l’hebdomadaire parisien « Vision » qui peine à se tenir à flots entre la perte d’abonnés et l’engourdissement de leur ligne éditoriale, j’y ai découvert notre héros, chroniqueur de la rubrique cinéma qui stagne dans une vie assez plan-plan. L’arrivée d’un nouveau directeur va ébranler la rédaction, que ce soit par sa vision managériale que par ses idées du journalisme. En parallèle, notre chroniqueur doit parer son frère, Jeremy, pour qui la vie de dentiste juif en banlieue serait devenue périlleuse.



Bon, dire que toute ressemblance ne serait que fortuite serait en quelque sorte se voiler la face. Surtout que l’auteur est lui-même journaliste. Sa profession l’a sûrement bien aidé mais ce livre est réellement bien construit et bien écrit. Par une plume très fluide, Hugues Serraf met en exergue plusieurs thèmes actuels de société dont l’anti-sémitisme latent et ô combien, hélas, grandissant. Par des petits faits divers dont certains en minimisent les conséquences, c’est un danger actuel sur lequel on ne peut fermer les yeux.



Malgré un certain détachement pour la forme, on ne peut s’empêcher de se demander si l’auteur s’est lui-même inspiré de son vécu pour ce livre. Avec beaucoup d’ironie, notre héros se plaît à aller dans le sens contraire de ses pairs afin de pousser à la réfraction. Ce qui pourrait passer pour un roman léger et sans prétention pousse finalement les lecteurs à la réflexion, sans qu’ils ne s’en rendent compte. Et ça, j’aime beaucoup!



Sous la forme d’une critique satirique du monde des médias, c’est pourtant bien face à un appel au réveil des consciences qui est amené par Hugues Serraf et ce, de manière intelligente et éclairée.



Surprise, je ne m’attendais pas du tout à ce service-presse. Or, je serais sans doute passée à côté de ce livre qui, pourtant, mérite d’être connu et d’être lu. C’est pourquoi je remercie infiniment les éditions Intervalles pour leur confiance.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Le dernier juif de France

Dès l'abord, ce roman est une invitation à la lecture. Je trouve cette couverture, typique des Editions Intervalles, vraiment attirante.

Ensuite, l'histoire elle aussi interpelle. C'est un peu l'histoire du journalisme d'aujourd'hui avec des exigences moindres que par le passé. Cela fait regretter aux gens de ma génération le journalisme de papa, empreint de rigueur, relatant des faits vérifiés dans un français impeccable. Et précisément, le héros de ce livre est de ma génération, comme l'auteur d'ailleurs, qui est journaliste.

Et comme un malheur ne vient jamais seul (humour !), le héros (comme l'auteur) est juif. Et il ne fait pas bon être juif par les temps qui courent... Et quand le héros a une copine de culture musulmane, ça donne des moments très cocasses et des explications très intéressantes pour le lecteur.

Le bémol pour moi est un petit manque de rythme et d'action.Du coup, j'ai parfois traîné un peu à poursuivre ma lecture.

Cela reste une belle découverte pour laquelle je remercie les Editions Intervalles et Babelio pour cet ouvrage reçu dans le cadre de la Masse critique de septembre 2020.



https://www.facebook.com/Des-livres-dans-mon-coeur-104773758017976
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Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi

La littérature est souvent choisie comme exutoire. Exemple ici, avec un exercice plein d'humour, qui se soucie peu de vraisemblance (mais alors vraiment peu) mais vise très certainement à guérir l'auteur des affres d'une rupture encore fraîche.



Pour cela, il met en scène un narrateur qui lui ressemble beaucoup (journaliste et écrivain, récemment quitté par sa femme) et le plonge dans une situation propice à la réflexion. Enfermé entre les quatre murs d'une cellule car soupçonné du meurtre de sa femme. Celle-ci a disparu et on a trouvé dans son appartement son sabre de Tai Chi maculé de son sang et couvert des empreintes du mari. Là, premier doute. Moi, il me semblait qu'il fallait plus que des soupçons pour jeter quelqu'un en prison, mais bon, privilège du romancier, c'est lui le maître, admettons. Et nous voilà embarqués dans une sorte de psychanalyse sauvage du héros, orchestrée par son camarade de cellule qu'il a baptisé Colloc, pour plus de facilité et parce que ça lui permet aussi d'oublier qu'il a affaire à un vrai tueur.



Les descriptions du milieu carcéral sont franchement drôles, on navigue le sourire aux lèvres dans cette micro société qui possède ses propres règles et que le narrateur aborde dans un premier temps comme un séjour à l'hôtel. De quoi camper quelques scènes amusantes. On s'amuse aussi des dialogues entre les deux compères de cellule, que l'on imagine plus volontiers dans les bouches de deux copines dans un salon de coiffure.



Alors ? Alors, un interlude agréable, une petite fantaisie vite lue et certainement vite oubliée, l'outil idéal pour passer le temps d'un trajet Paris-Lyon en TGV, retards compris. Faire sourire n'est pas donné à tout le monde, soyons en gré à l'auteur et souhaitons-lui outre d'avoir réfléchi aux mystères du couple, de s'être fait du bien par la même occasion.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi

Un homme, en détention provisoire, se raconte auprès de son co-détenu ( son coloc ). Longue confession des évènements qui l'ont amenés là. C'est vrai qu'en cellule il y a peu de choses à faire.

L'homme, accusé d'avoir trucidé sa femme à coups de sabre, se dit innocent.

Un roman acheté pour le titre assez intrigant, et qui m' a légèrement déçu. le Tai chi n'est que le prétexte à l'histoire. Cette femme aurait pu avoir une toute autre passion, cela n'aurait pas changé grand chose aux évènements.

Un roman vite lu, qui raconte la prison et un couple bigrement ordinaire dans des chapitres qui s'intercalent. Sympathique et assez léger.





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Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi

Journaliste, englué dans une histoire banale de couple en désamour, le narrateur raconte à un parfait inconnu, colocataire de sa cellule de prison, où il se retrouve suite à la disparition de sa femme et à des indices le présumant coupable, son infortune sentimentale...

L'histoire est simple, le récit plein d'humour, l'univers carcéral impitoyable, l'autopsie du couple pertinente et pour comprendre ce que vient faire le Tai Chi là dedans il faut lire ce petit livre...

Excellente lecture pour un soir taciturne !
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Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi

A la fin de l'amour, il y a parfois le désamour. Celui de sa femme qui s'éloigne.



Est-ce suffisant pour la couper en morceaux avec un sabre ? C'est en tout cas assez pour se retrouver en prison avec un coloc expert comptable qui a mangé son patron.
Lien : http://noid.ch/comment-jai-p..
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La vie, au fond

On a envie de l'aider et de bien l'aimer Rico le loser "sans-dent" bedonnant à quelques encablures du sexagénaire. Et l'on parvient sans peine à l'apprécier. Il est touchant, il en fait trop, vivote de ses trafics sans forcément chercher plus -sauf si une occasion point trop fatigante lui tombe dans les mains. Il est désabusé, un peu nostalgique du Marseille d'antan "Et il ne faut pas le stimuler beaucoup pour qu'il déroule sa nostalgie d'un Marseille fernandélo-guéguianesque, avec une pincée de borsalinisme toutefois -ne serait-ce que pour son goût pour la geste mafiosique." (p.52). Borsalino étant l'un de ses films de référence, tendance Alain Delon, son quasi-sosie



Hugues Serraf, comme à son habitude, croque un anti-héros sympathique. Beaucoup d'ironie, d'humour, de légèreté tout en abordant des thèmes lourds, comme la vie qui passe, les regrets d'être passé à côté d'une vie plus enviable, la pauvreté... C'est drôle grâce à des formules détournées, des néologismes, des mots du parler marseillais. Rico, je le vois bien dans un film de Delépine et Kervern, c'est tout à fait le même univers, la France d'en-bas qui, en trimant -OK, c'est un concept assez éloigné pour Rico- enrichit et sert la France d'en-haut.



C'est un roman bien ancré dans notre époque, dans notre société où la réussite se mesure à la grosseur de sa voiture et/ou de sa maison, qui capte l'air du temps et le lecteur doucement et sûrement. Mieux sans doute que certains écrivains à la mode -mais j'abuse, je ne les ai pas lus, j'ai seulement lu sur eux et leurs livres. Sortez des sentiers battus, et osez rencontrer Rico, il saura faire le reste pour que vous restiez avec lui 180 pages.



Hugues Serraf vit à Marseille, j'ai lu et chroniqué certains de ses romans : Deuxième mi-temps, Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi, Le dernier juif de France.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Le dernier juif de France

Merci aux éditions Intervalles et à Babelio pour la découverte de ce roman.

Un humour pour poser des sujets d'actualité sur notre société vu notamment au travers du bouleversement de la presse papier face à internet. Après tout, qui ne consulte pas ces médias en se laissant parfois intoxiquer plus qu'informer.

L'auteur, journaliste, a un style vif, drôle et de bonnes connaissances de son sujet (évidemment on n'en n'attendait pas moins d'un journaliste). J'y ai appris beaucoup de chose sur le conflit israélo-palestinien mais cela m'a demandé quelques recherches pour ne pas perdre le fil de ma lecture et apprécier le 2ème degrés !

Les chapitres sont assez courts et alternent profondes réflexions et douceur de la vie quotidienne d'un parisien nonchalant !

Voici un livre qui apporte un moment culturel intéressant avec humour et malice !

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Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi

Voilà une agréable petite récréation littéraire jusqu’aux deux dernières pages.



Le personnage principal, dont nous ne connaîtrons pas le nom, comme pour les quelques autres protagonistes du récit, est en prison, soupçonné d’avoir tué son ex-femme à l’aide d’un sabre japonais sur lequel ont été retrouvé et le sang de son ex-femme et les empreintes de notre « héros ».



Il va plus ou moins se lier d’amitié avec son compagnon de cellule qu’il nomme Coloc et lui raconter son histoire en deux parties : avant la rupture et après la rupture. L’histoire de notre homme est on ne peut plus banale et tout dans ce court roman est là pour nous rappeler cette étonnante banalité, jusqu’à l’absence de noms et de prénoms (en dehors des personnages féminins, toutes ex de notre homme) et souligner que nous pourrions tous (lectorat masculin) être concernés par ce qui arrive à notre potentiel assassin.



Rencontrée alors qu’il était déjà/encore en couple, Luz renverse le cœur de notre « héros » malheureux. S’ensuivront une cour assidue, un mariage, des naissances et petit à petit une quotidienneté monotone qui s’installe sans pour autant que l’amour de notre adepte du culturisme ne s’effrite contrairement à sa femme qui trouvera dans le tai chi un palliatif à son ennui et à la disparition de son amour pour son mari, jusqu’à la rupture puis le divorce.



Tout au long de son témoignage, notre héros, représentatif de la classe masculine, sera dans le déni le plus complet : déni du meurtre dont il est soupçonné, déni quant à sa culpabilité dans l’orientation prise par son couple, etc… tentant ainsi de se dédouaner de tout, il nous offre le profil, multi-facette, du coupable idéal avec des petits bouts de chacun de nous. Amour ? Haine ? Regrets ? Auto-protection ? Aveuglement ? Quelles seront donc les raisons qui ont été à l’origine de l’histoire de notre « héros » dont l’issue réserve une belle surprise quant à ses responsabilités.



Un court livre très intéressant, plus que ne le laissent présager les premières pages.
Lien : http://wp.me/p2X8E2-xO
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Les heures les plus sombres de notre histoire

« D’être resté dans le même appartement et de continuer à dormir dans le même lit n’aident pas au reformatage express de mon disque dur…. »



On peut dire ce qu’on veut, un peu d’humour ne fait pas de mal et dérouille les zygomatiques. C’est ce que nous offre Hugues Serraf dans son dernier livre sur fond de nostalgie. Sa femme l’a laissé et il se retrouve en couple avec une jeune américaine qui va bousculer « ses codes » et ses habitudes. Parfois, ils se laisse porter, et à d’autres moments, il freine des quatre fers…. Comment construire une relation de couple solide ? D’ailleurs, que souhaite-t-il vraiment ? Un peu de fantaisie ou un avenir commun ?



C’est avec un humour de bonne facture est un franc parler jubilatoire qu’Hugues Serraf nous entraîne dans une histoire bien de notre époque. Tout y passe : les sites de rencontres, les restaurants sans gluten, les dérives des médias (ou comment accrocher les lecteurs), les relations de couples proches ou à distance…. Bien sûr, tout cela n’est qu’effleurer, à peine développer, mais c’est le principe même de cet opus. On reste à la surface avec une écriture drôle, parfois on rit un peu jaune et on sent bien que sous des dehors « je m’en foutiste », notre personnage principal est un homme fragile, qui a besoin de se rassurer mais qui ne l’exprimera jamais, parce que, quand même, ne l’oublions pas, c’est un homme…..



J’ai passé un excellent moment de détente à lire ce roman. Je me demandais comment la situation allait évoluer, quelle allait être la « chute ». C’est frais, amusant, alors pourquoi bouder son plaisir ?




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Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi

Vous avez besoin de vous détendre et de lire un texte un peu décalé, déjanté au milieu de lectures plus consistantes ? Ce livre est fait pour vous ;-)



L’écriture est drôle, totalement actuelle et les situations cocasses même lorsqu’elles sont à la limite dramatiques. Il y a toujours une pointe de dérision.



Notre héros se retrouve en prison, avec un co détenu qu’il appelle Coloc. C’est ce dernier qui va lui faire découvrir les « codes » des résidences pénitentiaires. À travers leurs conversations, on découvre l’univers carcéral et comment le couple de notre personnage principal est parti à vau l’eau à cause du tai chi (et pas à cause du prof de tai chi…) L’ensemble est assez jubilatoire mais ça reste superficiel. Disons que pour un apéritif c’est l’idéal mais pas pour un plat principal.



Il n’en reste pas moins que l’humour est présent et qu’on rit tout seul et ça fait du bien ! C’est un livre sans prétention si ce n’est de nous apporter un peu de fraîcheur et de drôlerie dans un monde qui en a bien besoin ! Et le pari est réussi.
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La vie, au fond

Le fronton des républiques du coeur !

Ce roman utile à la société est magistral. Marseille lève son voile, Les Puces des Arnavaux prennent place.

Rien n'est laissé dans le hasard. Tout semble réel, ce pourrait être lui, eux, nous. Tant le récit nous colle au corps, vif et intuitif.

On ne lâche pas des yeux Rico, fil rouge d'une histoire contemporaine résolument vivante, active et sensible.

"Rico fait la gueule. Il va falloir qu'il ressorte. Qu'il renfile ses tiags, et son Perfecto, qu'il réenfourche sa moto et retraverse la moitié de la ville pour livrer vingt balles de shit à cette connasse de Virginie qui le rejoindra probablement en pantoufles Teletubbies au pied de l'immeuble."

Rico est un homme d'un âge certain. Il vit dans un antre délabré. Des dents en moins, le poids lourd des incompréhensions sur le dos.

Des petites combines pour résister, s'alimenter. du shit vendu à la sauvette, un peu, rarement beaucoup. La solitude pour armure. Au RSA, une moto vieillissante et pétaradante pour compagne. Connu comme le loup blanc dans son quartier, Rico on l'aime d'emblée. C'est comme ça et pas autrement.

"À vrai dire, jeune, il était carrément beau gosse dans le genre mauvais garçon. On disait de lui qu'il ressemblait à Matt Dillon dans Rusty James ou à Alain Delon dans Rico et ses frères".

Rico est attachant, débrouillard, malgré les affres intestines. Un logement insalubre gorgé d'antiquités ramassées au gré de ses pérégrinations. Des blousons en cuir rénovés dans un évier terne avec du vinaigre blanc. Redonner l'allure du neuf et vendre à la sauvette parce que oui " est totalement à sec de shit, est en retard sur le loyer et l'EDF, et n'a pas la moindre idée de la manière dont il va financer les réparations".

Tenace, digne, le front lourd par les affronts d'un monde où l'exclusion est une pente glissante savonnée par les difficultés titanesques. L'effet papillon. Dans son appartement amianté, gris, il se passe des choses qui remettent d'équerre et qui sont un joli pied de nez à l'adversité. Rico a une radio. Il écoute France Culture, rituel quotidien. Dans ces moments, Rico est au coeur du vrai monde. Cultivé, brillant, il semble alors comme Renée la concierge de l'Élégance du hérisson. Il découvre un rat dans son spartiate. Peu à peu il va s'habituer à sa présence. "Il est tard, le rat doit commencer à s'inquiéter". Rico est en proie aux déconvenues. Tous le poursuivent et pas pour fraterniser, au contraire. Des fournisseurs, aux vengeances, tous l'accablent et veulent parfois sa peau et pour pas cher. On pense à son vieux père à qui il ne rendra plus visite, au rat abandonné. Il fuit à Paris sur sa vieille Virago, son Alcatel en poche loin du dernier Iphone. Rico pressent son futur de SDF. Ce récit implacable et lumineux, tendre et attachant est aussi sociologique et nécessaire.

Engagé, crucial, avec des phrases belles à pleurer, Rico reste en assise jusqu'au point final (chut).

Ce livre est l'exemple même d'une existence anonyme broyée par les diktats et l'intranquillité. Il honore ceux qui, La Vie, au fond et les résistances souveraines. L'empathie stupéfiante et la douceur du ton sont des alliances. Ce cinquième roman de Hugues Serraf est une apothéose. Publié par les majeures éditions Intervalles.



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Le dernier juif de France

Le Dernier juif de FranceHugues Serraftous les livres sur Babelio.com

J'ai bien aimé ce livre pour le style et le ton qui m'ont fait penser à Frédéric Dard dans les célèbres San Antonio, mais sans les délires.

L'auteur est journaliste, juif et écrivain comme le personnage principal de l'histoire qui est écrite à la première personne.

L'expression est truculente et imagée avec des références « branchées » pas toujours évidentes à capter et sans crainte des néologismes. Il n'y a pas vraiment d'intrigue qui puisse tenir en haleine, mais le plaisir est ailleurs dans les pérégrinations du personnage principal. Il travaille dans la rédaction d'un grand hebdomadaire parisien qui est en pleine réorganisation et dont il est partie prenante. Il se déplace à vélo et considère cela comme sa contribution à l'écologie. Il émaille son récit de critiques assez pertinentes sur la société.

Il est juif mais jusqu'alors n'avait jamais eu le sentiment d'être confronté à de l'antisémitisme. Sa prise de conscience intervient à la suite d'un fait divers, l'agression d'un rabbin qui pour certains est un acte antisémite alors que pour d'autres ce n'est que de la délinquance ordinaire. le comique Momo qu'on n'a aucune peine à identifier penche pour la deuxième interprétation et fait le buzz dans les média avec ses plaisanteries douteuses.

Le journaliste résume de façon très synthétique et imagée les clichés antisémites les plus courants en quelques phrases (voir première citation) sans prendre la peine de les démonter.

L'épisode du dialogue avec un participant à une manifestation antisémite ou antisioniste (comme il le revendique) devant un cinéma projetant des séries israéliennes est plus percutant car le héros réfute avec humour tous les arguments de son interlocuteur qui apparaît finalement comme un suiveur ignare.

L'anecdote de la fin du livre où le personnage plante un brocanteur au moment de lui payer un objet lorsque ce dernier qualifie de juifs les gens qui ne veulent pas payer les frais de port, démontre que cet antisémitisme ordinaire l'irrite de plus en plus.
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Le dernier juif de France

Merci aux éditions Intervalles de m’avoir envoyé ce roman. J’ai plongé dans cet univers journalistique avec enthousiasme mais si les diverses opinions exprimées sont intéressantes et drôles, le style parlé ne m’a pas transporté et je dirais même qu’il a fatigué ma lecture. Le narrateur est un chroniqueur de journal pour la partie cinéma. Il a la cinquantaine, plus grand-chose à perdre et souhaite même un plan social pour finir tranquillement. On est donc loin du journaliste en quête du scoop et c’est bien, parce que nous avons une description visiblement très réelle de la vie d’un journal de presse en perdition. De plus, notre ami est juif mais non pratiquant, ce qui aura son importance. Il va se rendre compte du nombre incroyable d’infos balancées au public, sans vérification, juste pour faire un scoop… que l’on aura oublié le lendemain. Critique sociale donc aussi sur cette vie que l’on veut accélérer, sur le jeunisme mais surtout sur tous les amalgames faits sur les israéliens, sionistes etc… le racisme primaire alors que l’on confond tout et mélange tout. Une société qui ne sait plus prendre son temps, un article de journal est trop long à lire par rapport à un twitt ou une image d’instagram. Quant à cette très modeste critique, je n’en parle même pas.
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Le dernier juif de France

La cinquantaine, chauve, journaliste-critique-cinéma à l'hebdomadaire Vision, vaguement glandeur, c'est d'un œil circonspect que le narrateur regarde l'arrivée d'un nouveau patron censé dynamiser le journal en perte de vitesse. Pressenti pour devenir responsable du département culture, son mauvais esprit revendiqué, son goût de se moquer de tout et de tous le desservent. Et puis, il apprend qu'il est juif. En fait, il le savait bien sûr, mais très éloigné de la religion, ce n'est pas une identité ni même un questionnement pour lui, sauf lorsque l'antisémitisme le rattrape.



Ce personnage, ça pourrait être moi : la cinquantaine, -presque chauve-, athée, je hais tous les communautarismes quels qu'ils soient, et aime rire de tout. Mais, je ne suis ni journaliste, ni cycliste, ni juif. Personne n'est parfait. J'aime beaucoup le détachement, l'humour décontracté et cinglant de Hugues Serraf et de son double littéraire. Il rit de tout et de tous, en commençant par lui, la base avant de se moquer des autres. Son roman léger de prime abord, pose pas mal de questions et dresse un constat sévère de la société actuelle. Non pas qu'il dise que c’était mieux avant, mais il faut avouer que dans certains domaines, la volonté de rajeunir, de dynamiser ne se fait pas pour du mieux. En tant que journaliste, il parle de la dérive des médias vers les scoops à tout prix, sans vérification des sources et des infos, vers le sensationnalisme -qui fait vendre- jeté brut, sans explication, sans analyse. Désormais n'importe qui s'érige en expert et vient asséner ses vues sans les étayer ; les spécialistes auto-proclamés ou cooptés étant experts en tout. La description du petit monde de Vision est succulente, encombrée de jargon professionnel incompréhensible empli de mots creux juxtaposés.



L'autre grand sujet est le communautarisme, le racisme et l'antisémitisme. Tout ce qu'on entend un peu partout est dans les propos de l'un ou l'autre des intervenants : la différence entre l'antisémitisme et l'anti-sionisme, ce dernier permettant de minimiser le premier. Le rappel systématique du conflit israélo-palestinien pour justifier l’antisémitisme ordinaire. L'amalgame de tous les juifs forcément islamophobes et défenseurs d'un Israël envahisseur. Tout va dans le sens d'un manichéisme empêchant toute contradiction, toute discussion.



Bref, tout cela est fort bien fait, car écrit avec humour et détachement. Le narrateur est drôle, son côté revenu de tout et taquin est un délice. Il se plaît à provoquer la contradiction, juste pour voir les réactions (un autre point commun). Il est parfois gentil et d'autres fois vachard. Parfois sur des personnalités fictives -aux traits qui en rappellent des vivantes- et d'autres fois sur des réelles. Je me suis souvent dit, pendant ma lecture, que j'offrirais ce livre à untel qui a des idées -courtes- arrêtées sur le conflit israélo-palestinien sans en englober l'histoire entière, à un(e)tel(le) qui scrute chaque phrase pour savoir si dedans il n'y aurait pas quand même un peu de sexisme, à un(e)tel(le) qui jure que les juifs quand même ils sont partout où il y a de l'argent et du pouvoir, que les arabes sont tous des voleurs et les noirs des fainéants... Mais je ne suis pas certain qu'ils goûteraient le sarcasme et l'ironie de Hugues Serraf.
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Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi

Un homme se retrouve entre quatre murs, « crades et gris » comme il le dit, plus communément appelé... prison. Il cohabite avec un détenu, qu’il nomme Coloc, lui aussi « crade et gris », qui n’a pour seul défaut (à part d’être curieux et bavard) que le crime commis (personne n’est parfait). Seulement voilà, notre fameux narrateur emprisonné, lui, se dit innocent. Non il n’a jamais découpé en morceaux sa femme, Luz, avec un sabre de Tai Chi. Certes, son sang se trouve sur le dit sabre. Tout l’accable mais, la présomption d’innocence lui permet d’attendre son procès. Il va donc tout reprendre depuis le début (il n’a que ça à faire à priori) et expliquer à Coloc, comment, au fil des années, sa vie sentimentale et familiale est passée de médiocre à... complètement médiocre. Comment l’amour peut se dégrader, malgré les efforts et la soumission de l’autre.

C’est donc tout en finesse, que s’écrivent les pensées et l’histoire de cet homme qui plaide non coupable. La plume est parfois incisive, parfois moqueuse, et les tournures de phrases parfaitement maîtrisées. La lecture, fluide, agréable, nous amène régulièrement un sourire sur les lèvres devant un cynisme et une ironie élégamment maniés. Le duo homme/femme est décortiqué, avec en toile de fond le milieu carcéral : la confession du narrateur nous amène progressivement à se pencher sur l’analyse du couple : la réflexion sur plusieurs sujets est donc savamment menée.

C’est décalé, déjanté, un poil invraisemblable, mais c’est aussi le but, et cela suffit à nous faire passer un bon moment.
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Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi

Pas un livre indispensable d'avoir lu mais écriture légère, pas de prise de tête, idéale pour la plage
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Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi

Le héros de ce court premier roman d’Hugues Serraf, Comment j’ai perdu ma femme à cause du Tai chi, se déroule en prison. C’est là, en effet, que se retrouve notre héros parce que sa femme a disparu, qu’on a trouvé une flaque de sang à son domicile ainsi que ses empreintes sur le sabre de cette dernière.

Quelques pages légères et drôles où le farfelu le dispute à une description méticuleuse du milieu carcéral, où l’amour se transforme en rupture, où la psychanalyse remplace la vraisemblance, où deux hommes dont un véritable tueur discutent telles deux copines chez le coiffeur…font de ce roman un moment de délectation, de plaisir et d’évasion.

L’écriture est d’une grande simplicité, mais l’humour fait mouche. Il s’agit là, malgré le lieu de l’histoire d’un véritable feel good book.

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