Pimp, c'est l'histoire de Robert Beck (1918-1992), un garçon pauvre ordinaire que rien ne prédestinait à devenir le plus grand mac noir des Etats-Unis sous le pseudonyme de YoungBlood, puis Iceberg Slim. Après avoir fui un père alcoolique et violent, Robert et sa mère trouvent refuge auprès d'un homme de bien, prêt à leur offrir un nouveau départ. Mais la roue du Destin est impitoyable et la jeune femme choisi de prendre la tangente avec un petit voyou minable, qui la maltraitera elle et le gosse avant de les laisser tous les 2 sur le pavé. Fière et courageuse la mère retrouve un emploi mais pour le Jeune Robert, la décision est prise : il ne sera plus jamais du côté des faibles.
Doué d'une gueule d'ange et d'un physique d'athlète il va rapidement débaucher une jeune mineure pour en faire la première pouliche de son écurie. Evidememnt on ne s'improvise pas maquereau et cette aventure de courte durée va se terminer en prison. C'est là qu'il va faire ses classes et prêter l'oreille aux conseils avisés des plus grands macs du pays. De sortie, il met le cap sur Chicago qui est à l'époque la capitale du Crime organisé.
Le lecteur assiste alors à la montée en puissance d'un mac d'une violence inouïe ; froid, calculateur et sans pitié. Fini les petites piaules minables et place aux meublés de 5 pièces, aux grosses Cadillac et aux costumes exubérants, cane sertie de diamants et serval en laisse.
Premier roman de ce "repenti" du crime, qu'on aura toutefois du mal à trouver sympathique au vu du contenu de sa confession, pimp nous immerge au sein de la pègre afro-américaine du cœur de Chicago. On y remarque que même dans ce domaine, tout est plus compliqué pour un noir : contrôles plus fréquents, quartiers assignés, difficulté pour se loger.
Le style est brut, direct et on se laisse facilement entraîner. Néanmoins il y a comme un sentiment de redite, les péripéties se ressemblant toutes plus ou moins sur le modèle montée en puissance, prison, retour à la case départ. Je remarque egalement que de nombreuses critiques mettent même en doute la véracité de l'histoire, tant il est vrai certains passages sont invraissembables. Neanmoins un bouquin culte dans le milieu du hip hop americain que je ne regrette pas d'avoir lu.
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Pour le style, dirons nous. Le titre déchire, autant que le nom de l'auteur. Ca fait partie de la trilogie new yorkaise ( plus underground que l'autre Paul Auster ). Assez dur pour la violence décrite, l'écriture en mode parler. Tous les blazes des différents protagonistes sont charismatiques, à lire comme même, bien que l'écriture en elle même ( faible niveau littéraire ) puisse rebuté certains gourmets.
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"Un livre effrayant et prodigieux considéré comme un classique" c'est ainsi que le Nouvel Obs présente ce roman d'Iceberg Slim.
C'est vraiment ce que j'ai ressenti durant ma lecture.
REPUGNANT dans le sens où Iceberg apparaît comme un mac froid, sans états d'âme vis à vis des femmes (ou devrais je dire des pétasses puisque c'est ainsi qu'il les nomme).
Il est cependant FASCINANT dans la volonté farouche de s'élever dans la société. Peu importe la manière, seul le billet vert trouve grâce à ses yeux :Une sorte de rêve américain.
Finalement la rédemption viendra avec l'âge et surtout l'amour que lui porte sa mère.
Il finira par décrocher pour mener une vie normale avec femme et enfants.
Comme quoi même le plus robuste des glaçons peut avoir le coeur chaud.
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c'est bon, très bon, bien noir, sans concession, parfois sans moral. On est loin loin du rêve américain.
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un peu de fraicheur dans la trilogie du ghetto de iceberg
bon ca reste tres noir mais le sujet est moins violent que les deux autres (pas trop non plus je vous rassure)
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C’est alors qu’il est en prison, en train d’envisager sa reconversion dans un autre bizness que le proxénétisme, qu’Iceberg Slim rencontre White Folks, alias Trick Baby. Un grand gaillard, sosie d’Errol Flynn. Pourtant il ne faut pas se fier aux apparences, malgré sa peau blanche et ses yeux bleus, Johnny O’Brien-White Folks est né dans les années 20 d’une mère noire et d’un père blanc mariés. Ce dernier disparaît très rapidement du foyer et le petit Johnny grandit seul avec une mère dévorée par l’alcoolisme.
Iceberg Slim le connait de réputation. En équipe avec Blue Howard, ils forment la paire d'arnaqueurs la plus efficace de Chicago. Jusqu'au jour où ils s'attaquent involontairement à la mafia.
Iceberg Slim ne s’embarasse pas de fioritures, c’est l’expérience de la rue mise en mots de la façon la plus brute et directe qui soit. A travers un destin particulier situé avec précision dans son contexte socio-historique, nous avons ici le récit d’un apprentissage du métier d’arnaqueur.
Trick Baby est un roman au rythme trépidant. Il décrit les ravages de l'exclusion et de la xénophobie. Grand roman. Extraordinaire !
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