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Critiques de Iceberg Slim (45)
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Du temps où j'étais mac

Iceberg Slim nous raconte quelques bribes de souvenirs, en une quinzaine de billets. Du temps où il était maquereau à Chicago. Mais pas que ça. Loin de là.



C’est d’ailleurs le seul reproche que je peux faire : pourquoi ne pas avoir gardé le titre original : The naked soul of Iceberg Slim ? Car finalement, sa vie de mac est accessoire ici, et cela donne une vision réductrice de l’ouvrage.



Iceberg Slim livre d’abord et avant tout ses réflexions sur la vie humaine et quotidienne d’un homme noir dans une Amérique qu’il qualifie de raciste . Il nous parle de ses séjours en prison, notamment le dernier, où il est enfermé pendant 10 mois dans une boîte en acier, à en devenir dingue, sans oublier l’inhumanité et la corruption des matons. Après ce séjour, il arrêtera d’ailleurs d’arpenter les rues et changera de vie. Il nous relate aussi certains souvenirs du temps de l'enfance, et du temps de son « maquereautage ».



Iceberg Slim s'est beaucoup investi dans la lutte contre les discriminations envers la population noire. Il exprime sa colère et son énorme ressentiment contre les Blancs d’Amérique aux commandes du pays.



Il ne cherche pas non plus d’excuses à son passé : il a voulu devenir mac, atteint par le poison de la rue. Il assume et ne regrette rien. Il met par contre en garde les novices qui auraient envie de s'y mettre. Parfois sans succès.



Le langage est imagé et fleuri, parfois cru, parfois poétique.

Ce n’est pas un livre facile à lire, il fait appel à beaucoup d’émotions. Mais c’est un livre atypique et très intéressant. J’avais déjà lu un ouvrage d’Iceberg Slim il y a des années, Trick baby, qui m’avait laissé un souvenir très fort. C’est la même chose avec celui-ci : une lecture qui donne à réfléchir.



Merci à la masse critique de Babelio et aux éditions Belfond.
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Du temps où j'étais mac

Je m'attendais à tomber sur un ensemble d'anecdotes sur la vie d'un pimp. Mais il n'en est rien.

Du temps où j'étais mac est une sorte de mémoire de l'auteur, un retour sur sa vie et presque un avertissement pour tout individu attiré par le glamour de cette profession.

Iceberg Slim s'engage dans un discussion sur la race et la traitement de la population noire du ghetto dans les années 60/70.

Ce fut intéressant autant que surprenant.
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Du temps où j'étais mac

Lu dans le cadre de Masse Critique

Sympathique collection que ces Belfond Vintage, aux couvertures multicolores attrayantes, mais qui cachent derrière cet aspect clinquant de la vraie littérature qui envoie, à l'instar de l'excellent livre d'Erskine Caldwell publié dans la même série. D'Iceberg Slim, je connaissais la fameuse trilogie, dans laquelle figure "Pimp" qui traine dans ma pile de livre à lire depuis un moment. Mettons les choses au point tout de suite : "Du temps où j'étais mac", recueil biographique de courtes nouvelles et autres témoignages m'a conforté dans mon désir de m'y mettre rapidement. Voila un ouvrage ne payant pas de mine mais qui recèle pourtant de sacrées belles pépites. On peut couper grossièrement le livre en deux parties : dans une première partie, on retrouve les mémoires de maquereau, avec son lot d'histoires graveleuses, de poésie du bitume, de fleurs de macadam et autres personnages charismatiques, et dans une seconde partie le propos se fait plus engagé : cause des Noirs, contexte politique et relents ségrégationnistes de l'époque, guerre du Vietnam, Black Panthers, écartèlement entre une revendication d'intégration dans une société dont on estime faire partie et un rejet brutal d'un système WASP à mille lieux de son identité profonde. C'est le reproche que l'on peut faire au choix du titre de cet ouvrage, qui dépasse largement le simple croquis d'une époque que l'on fantasme sans doute, en temps que jeune blanc européen, comme "hollywoodienne". On retrouve bien un dandysme caricatural, un langage fleuri proprement époustouflant dont on entend presque rugir les cuivres de Melvin Van Peebles, Curtis Mayfield et Isaac Hayes. Mais au delà de ca, on est surtout ébahi par la verve et le talent de Robert Beck, aka Iceberg Slim, quand il sort un texte comme "Lettre à papa", où s'adressant à son père en quelques pages, l'auteur devient saisissant de justesse, de sobriété et de beauté.

Portrait d'une époque, d'un personnage et de sa rédemption, d'un combat humain et identitaire, ces textes font toujours mouche 50 ans après leur écriture. Une réussite.

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Du temps où j'étais mac

« Du temps où j’étais mac » a pour titre original : « The naked soul of Iceberg Slim ». Et ça n’a strictement aucun sens dans la mesure où précisément l’auteur ne parle pas de son expérience de mac. Cette dernière est amplement développée dans sa « trilogie du ghetto » avec les trois volumes : Pimp, Trick Baby et Mama Black. On s’attend donc à rencontrer quelques putes aux yeux au beurre noir et à la vulve défrisée par des clients pathétiques et des maladies honteuses. Faux. Ce livre est en réalité une succession de textes courts, de lettres, de réflexions, de souvenirs qui content la vie d’Iceberg durant sa jeunesse et à l’ère qui suivit son abandon de la profession de mac. C’est rondement bien mené, le style est là, vif, chatoyant, percutant et sans langue de bois. On retrouve la liberté de parole des années 70 dans cette Amérique ségrégationniste encore, raciste surtout. J’ai toujours mal au cœur de voir que les maisons d’éditions s’attachent à faire les fonds de tiroirs des auteurs morts et qu’elles refusent les manuscrits d’auteurs parce que la nouvelle, la chronique ou l’échange épistolaire ne seraient pas commercialement viables. Ce livre se lit vite, bien, on n’en sort pas, on se laisse prendre à ses réflexions. Je me dis que si Iceberg était vivant, tout juste sorti de prison, avec les éditeurs actuels focalisés sur la protection de leur chiffre d’affaire, tout au plus aurait-il droit d’être diffusé sur les plateformes d’autoédition qui pullulent sur Internet. Il rentre dedans, il dénonce le racisme viscéral des blancs, et particulièrement des progressistes qui donnaient des miettes du gâteau « liberté » aux noirs pour les rendre plus dociles encore à leur cause. Il réaffirme également la virilité de l’homme noir à faire trembler toutes bonnes féministes contemporaines, et bien sûr, il donne là une leçon prodigieuse en matière de soutien à la lutte violente de ses frères des Blacks Panthers. Cette époque est si loin et pourtant à nos pieds, sous nos yeux, sous la semelle de nos godillots de révoltés de canapé. L’Amérique défenseure de la Liberté… Regardez-la aujourd’hui, relisez-la dans cet hier pas si lointain retranscrit de façon fulgurante par Iceberg Slim.
Lien : http://leonel-houssam.blogsp..
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Du temps où j'étais mac

Un recueil de textes inédits d’Iceberg Slim, auteur de la fabuleuse Trilogie du ghetto (Pimp, Trick Baby et Mama Black Widow).

Entre une magnifique lettre à son père, des conseils sur « les ficelles du maquereautage », ou des considérations plus politiques sur les droits civiques, l’ensemble est trop disparate. On passe de l’excellent au médiocre, de la gouaille rafraîchissante au discours mou du genou, du marquant à l’anecdotique. Vraiment pas indispensable.
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Du temps où j'étais mac

J’ai été très touchée par ce récit, par l’analyse incroyablement précise des mécanismes qui régissaient, et qui régissent toujours malheureusement dans une certaine mesure, les rapports entre les communautés aux Etats-Unis. Et puis la figure d’Iceberg Slim est assez fascinante et aussi très ambigüe : bien que « rangé des voitures » et reconnu pour la force de son oeuvre littéraire, son passé refait sans cesse surface et il suscite une certaine défiance chez ses pairs et défenseurs de la cause afro-américaine, état de fait qu’il admet avec beaucoup de sincérité.



Je regrette simplement de ne pas avoir lu la trilogie avant de me lancer dans ces textes, (mais tant pis, je ferai les choses à l’envers, j’ai l’habitude), car j’ai eu du mal à me représenter le climat de l’époque et à vraiment m’emparer du texte, surtout au début.



Je vous conseille donc, et m’auto-conseille aussi de lire Iceberg Slim, dans l’ordre ou dans le désordre, pour la force du témoignage et le style coup-de-poing.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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Mama black widow

Un roman qui clôt une « trilogie du ghetto » unique dans la littérature américaine.



Iceberg Slim (1918-1992), venu à l’écriture sur le tard, fut un des plus célèbres proxénètes de Chicago dans les années 40-50. Une trajectoire qu’il raconte dans « Pimp », premier volet de la trilogie. Dans le second (« Trick Baby »), il plonge dans l’univers sans pitié des arnaqueurs. « Mama Black Widow », le dernier donc, est la biographie à peine romancée d’un travesti noir au terrible destin. Dans la préface, Slim explique sa démarche :



« En début de soirée, dans la première semaine de février 1969, je rendis visite à Otis Tilson. C'était un travesti incroyablement beau et tragique, rencontré de temps à autre, tout au long de ces vingt-cinq ans où moi-même j'étais un maquereau noir, à Chicago dans l'Illinois. Otis vivait dans un hôtel de troisième ordre à l'intersection de la 47e Rue et de Cottage Grove Avenue.

Nous nous installâmes sur un canapé défoncé dans son studio kitchenette. "Tout ce que tu as à faire c'est de raconter ton histoire." [...]

Lorsque j'ai écrit le livre, il m'a fallu restructurer des scènes, remettre en ordre des événements dans le récit d'Otis qui parfois s'égarait ou se noyait dans les larmes. Il n'y a pas de psychologie, de sermons ou de notes dans ce récit d'une vie. Les dialogues sont dans la langue crue des pédés, du ghetto noir, du Sud profond, des bas-fonds. Si peinture critique de la société il y a, elle se trouve dans l'âpreté de cette lutte tragique qu'Otis Tilson mène pour se libérer de la garce perverse brûlant en lui. »



Inutile de vous dire que je suis totalement fan d’un texte aussi décapant. L’histoire d’Otis dit les espoirs brisés d’une famille noire du Mississipi débarquant à Chicago en 1936 en pensant, comme beaucoup, y trouver un eldorado. Or c’est un autre enfer qui leur tend les bras, un enfer urbain où la ségrégation est toujours aussi présente. Son père ne trouve pas de travail, son grand frère va tomber peu à peu dans la délinquance et l’une de ses grandes sœurs dans la prostitution. Otis n’est qu’un enfant à cette époque et il voit le délitement progressif d’une cellule familiale pourtant soudée au départ. Sa mère jouera un rôle central dans la déchéance des siens (d’où le titre du roman), et lui ne pourra que constater les dégâts. Violé par un diacre, tiraillé entre sa volonté d’être un « homme comme les autres » et une homosexualité qui le dévore de l’intérieur, Otis va sombrer et enchaîner les coups durs. Tragique, il n’y a pas d’autres mots pour qualifier une existence à laquelle l’épilogue donne une terrible conclusion en quelques lignes…



J’adore Iceberg Slim (en tant qu’auteur du moins parce l’homme en lui-même était plus que détestable, la lecture de Pimp vous le confirmera), c’est un écrivain de la rue, direct et sans concession, dont l’art des dialogues est un régal. Son écriture très orale et très crue retranscrit l’ambiance du ghetto noir, ses codes et sa violence. J'aime autant vous prévenir, certaines scènes sont d'un réalisme difficilement supportable, âmes sensibles s'abstenir !


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Mama black widow

impossible de rentrer dans l histoire pour ma part. j ai lu un tiers du livre, j ai beaucoup aimé une des scenes sombre de ce premier tiers, mais ce n est pas suffisant pour adherer a la psychologie des personnages et à l univers décrit. j ai trouvé la narration moins fluide que l autre roman (Pimp) que j avais adoré écrit par ce meme auteur. Déception.
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Mama black widow

Il s'agit d'un livre fort en émotions et qui bouscule le lecteur plus qu'il n'aurait pu le croire.... ouch ! je m'en suis réveillée la nuit pour le finir !
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Mama black widow

Genial, Marck Twain aurait pu enfiler son string léopard, sa robe fuseau en latex et un débardeur fruit of the loom pour saisir sa plus belle plume et nous servir ce superbe ouvrage.

Tom Sawyer en travelo noir au cul rendant jalouse Beyonce, Joe l'indien dans ce rôle sordide de suprématie blanche asservissant ses ouailles noires et avilisant ceux voulant la vaincre.

Ah mon grand faut avoir l'estomac solide devant ces sodomies à volo, ces bouches pulpeuses gobant tout ce qui passe à porter.

C'est glauque, c'est hilarant, c'est beau et sombre mais c'est tellement humain.

J'ai été gay le temps du livre et à défaut de pouvoir connaitre les sensations je me suis régalé devant cette histoire de vie
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Mama black widow

livre noir et percutant sur un sujet plutot tabou, l'homosexualité dans les ghettos noirs

iceberg toujours au top pour des romans vérités sur le ghetto des années 70
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Mama black widow

Un roman écrit avec les tripes qui relate le parcours d’un jeune homme dont on ne sait, finalement, par quel miracle il est sorti vivant et entier de certaines situations qu’il a vécues… comme ce soir où, enivré d’alcool, il accepte de monter dans la voiture d’un beau noir viril qui est parvenu à le séduire… le prédateur profite de l’état semi-comateux de sa proie pour l’attirer dans un bouge, le violer et le passer à tabac. Iceberg Slim raconte un parcours de vie de façon chronologique, sans censure et sans tabou. Une découverte à l’état brut, un livre qui se dévore et dont on ressort un peu sonné.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Mama black widow

S'il y a bien un truc qui vous saute aux yeux et vous prend aux tripes – non , pas de Caen , merci - à la fermeture de ce bouquin , c'est que ce mec sait écrire ! Oh que oui ! La raison en est toute simple , ce milieu de l'amour et du désespoir tarifé , il l'a connu de tres pres ! Il en fut meme l'un de ses tristes acteurs...

En effet , Iceberg Slim (Robert Lee Maupin 1918 – 1992 ) fut , en son jeune temps , l'un des proxénetes les plus en vue des quartiers noirs de Chicago ! Une vingtaine d'années comme souteneur , ça vous pose une crédibilité ! Il ajoutera , la quarantaine passée , une nouvelle corde à son arc de mac' aux faux airs de Cupidon , celle d 'écrivain de grand talent malgré une mysoginie notoire .

L'excellent Mama Black Widow , biographie crue et sans concession d'un travesti noir , en constitue la preuve éclatante !



A la question : qui est Mama ? Elle est tout simplement l'antithese de la Mama de Génésis ! Vénale , sournoise , perfide , elle concourt , tout comme la veuve noire , à l'éradication pure et simple de son foyer , mari et gamins inclus dans le service apres-vente !

Otis Tilson se souvient...Il se remémore cette famille unie dans le Mississipi ! Un quotidien de dur labeur dans les champs de coton mais des valeurs qu'il croyait alors ancrées en eux à jamais : intégrité , probité , VTT – rayez la mention inutile . Mais pour sa gentille manman , l'appel des sirenes fut le plus fort ! Ni une , ni trois , le temps de plier bagage et les voilà désormais naufragés volontaires dans ce sordide ghetto de Chicago .

Otis se souvient de cette longue descente aux enfers qui en découla . De ce pasteur qui l'initia , contre son gré , à l'amour si particulier de son prochain . De ce questionnement douloureux qui en naquit alors : fromage ou dessert , mer ou montagne , filles ou garçons...

Otis se souvient des reves de grandeur de sa mere . De son indéracinable penchant pour l'argent et la réussite . Le bonheur n'a pas de prix dit-on...Pourtant , la famille Tilson va payer un lourd tribut sur l'autel de l'arrivisme forcené !



Sur fonds d'histoire familiale et personnelle , ce bouquin vous en colle une méchamment ! Quete identitaire , sexe , drogue et pas wok'n'woll , difficile de sortir indemne d'un tel environnement...

Alternant savamment tendresse et rudesse , cet ancien proxo qui , dit-on , avait coutume de battre ses gagneuses à l'aide d'un cintre torsadé , n'en demeure pas moins surprenant ! Il possede le don de souffler le chaud et le froid avec une maestria hallucinante , de jouer avec vos sentiments comme personne et de vous laisser scotché à la lecture d'un récit , somme toute classique , mais enlevé et maitrisé de bout en bout ! Une écriture tour à tour poetique et violente ! Véritable cri d'amour d'un fils pour sa mere tutélaire et castratrice qui , à force d'ambition démesurée , fit de son foyer un véritable chaos journalier !

De drames en désillusions , de tragédies en déconvenues , Slim vous balade , dans ce ghetto qu'il décrit formidablement , pour vous perdre définitivement au sein de cette famille frappée du sceau du malheur !



Mama Black Widow , un récit crépusculaire au venin contagieux...
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Mama black widow

C'est sûrement le livre le plus noir que j'ai lu de toute ma vie. Il n'y a aucun espoir ici d'échapper à sa condition ethnique et sociale. Cette histoire est inspirée d'une histoire vraie, d'une personne qu'Iceberg Slim croisa sur son chemin du temps où il tenait son écurie de prostituées d'une main glacée de fer.

On en sort un peu sonné mais c'est un très bon livre qui s'insurge, en montrant la réalité telle qu'elle est, contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis.
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Mama black widow

Pour le gogo qui jalousait la vie rêvée des afro-américains en regardant "Ma famille d'abord" su M6, ce bouquin d'Iceberg Slim aura l'effet d'une douche froide.



En fuyant le Mississipi pour Chicago, la famille Tilson échange un enfer rural ouvertement ségrégationniste contre un enfer urbain qui l'est tout autant mais de façon plus sibylline.



Le tableau que nous dresse l'auteur de l'Amérique Noire de 1918 aux années 60 et d'un réalisme plus sombre encore que celui d'un Richard Wright.



Refermant ce livre, on mesure ce que la mort de George Floyd peut signifier pour ces gens dont la mémoire collective est une litanie, de cruautés, d'injustices, d'avanies et d'humiliations.



Il nous rappelle que "Black Life Matter" n'est pas qu'un slogan de plus, passé à la moulinette des omniprésents "réseaux sociaux" et placardé sur des T-shirt branchouille mais l'expression de siècles de luttes impuissantes face à un mur de mépris, de haine et d'hypocrisie.









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Mama black widow

Bon, je vais essayer de ne pas sombrer dans le jeu de mot facile, mais que c'est noir !

Et comme dirait l'autre, noir c'est noir ! Il n'y a plus d'espoir, mais plus du tout pour le pauvre personnage de ce roman.

Cela a été dit, redit, écrit, répété, Iceberg Slim a mis beaucoup de sa personne dans ses trois livres ; il a lui même été maquereau durant sa vie.

C'est donc mi-autobiographique, mi-romancé et cela fait encore plus froid dans le dos car le thème principal n'est pas tant la rue en tant qu'homosexuel que la ségrégation régnant encore de façon farouche et violente aux USA à cette époque. Bien sûr, cette discrimination d'état est encore plus visible et horrible dans ces milieux interlopes et clandestins, où chacun cherche sa place, tente de progresser en écrasant les autres au mieux, survit en volant son voisin tout aussi misérable, etc...

On a vraiment un catalogue des horreurs dans ce livre, une série de vilenies humaines, de perversions morales sans fin, de misères subies et transmises: bref une cour des miracles noire, noire de peau, noire de crasse intellectuelle, morale et sociale.

Mais de miracle il n'y a point, ceux qui ont trimé pour s'en sortir sont volés, ceux qui ont volés sont violentés et ceux qui violentent sont tués tôt ou tard ou subissent les pressions et exactions des policiers blancs ou de leurs congénères jaloux...

C'est horrible tout de long et on sort horrifié de ce récit cru, violent, vulgaire (le langage réel est utilisé, pas de jolies périphrases !) et tragique.

Ça vaut le détour, mais pas tous les jours...
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Pimp : Mémoires d'un maquereau

le seul livre où il n'y a pas besoin de lire le 4ème de couverture pour connaître l'histoire, regarder la couverture suffit.

Embarquez vous dans le sordide sous la plume superbe d'un écrivain qu'on pourrait presque remercier de la façon dont il parle des femmes si tout cela n'était pas vrai.(c'est ironique!!!)

La réalité est crue et cruelle, d'un point de vue dérangeant mais qui permet d'avoir ce regard en nous plongeant pas uniquement dans les Mémoires mais dans la peau du Mac.



Il n'est pas du côté jouissif et fantasmé de la prostitution mais plutôt pervers et déshumanisé.



Je recommande vivement
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Pimp : Mémoires d'un maquereau

Avant de faire l'amour à une femme il faut qu'elle sorte les billets. Ainsi, elle ira volontiers au coin...

Passionnante tranche de vie d'un "bad boy".

J'ai lu la suite "Trick Baby" et "Mama black widow" avec le même intérêt.
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Pimp : Mémoires d'un maquereau

un peu dans la lignée des Donald goines ..j'adore ...ça claque ....
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Pimp : Mémoires d'un maquereau

[Coup de cœur] Lorsque l’on commence à lire Pimp d’Iceberg Slim, on sent dès les premières phrases que l’on va sortir des sentiers battus. C’est la grosse claque comme Voyage au bout de la nuit ou American Psycho, Iceberg nous plonge avec violence dans les sordides bas fonds des cités.



Mais c’est aussi l’histoire d’un voyou beau, intelligent et érudit qui veut absolument réussir du coté obscur, devenir mac et avoir son écurie de prostituées, à cause d’un moment de bascule, cet instant que le personnage principal analyse très lucidement.



L’écriture crue d’Iceberg Slim décrit une société américaine très partagée entre le monde des blancs qui semble totalement inaccessible aux noirs. C’est aussi un roman qui laisse aussi l’espace au pardon et la rédemption.



A lire absolument.

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