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Critiques de Ignacio Padilla (4)
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Amphitryon

Nous sommes en Argentine en 1957. Le fils de Viktor Kretschmar revient sur la vie de son père, aiguilleur sur la ligne Munich-Salzbourg. Mais son destin était tout autre. En partant au front vers l'Est pendant la première guerre mondiale, il fait une partie d'échec qui décide de sa vie : le gagnant sera aiguilleur, le perdant partira à la guerre. Viktor a gagné. mais l'autre prendra son nom et gagnera des galons à la guerre. Comment Viktor peut-il vivre avec cette fausse identité qui a l'a certes sauvé d'une mort probable, mais qui a fait de sa vie une ombre ? Son fils essaiera de rencontrer celui qui porte le véritable nom de son père, Thadeus Dreyer... Mais celui-ci, d'origine juive, n'a eu de cesse de changer d'identité sa vie durant, récoltant des médailles, sauvant des vies pour sauver la sienne... Jusqu'à participer à ce "Projet Amphitryon" pendant la seconde guerre, qui consistait pour les Nazis à trouver des doublures d'Hitler et de ses proches afin de les protéger dans les situations trop exposées. Ce Dreyer / Efrussi / Kretschmar sera de ce projet et continuera à fuir en volant les identités et les âmes.



Comme on le voit, il n'est absolument pas question de Mexique dans ce livre. L'auteur a fait des études en Europe, c'est peut-être l'explication de son intérêt pour ces pays et ces périodes de l'histoire européenne, et le texte que je copie à la suite donne quelques explications.... Quoi qu'il en soit, il a écrit ici un roman surprenant formé de quatre parties qui se passent de 1914 à 1961 et où on retrouve un personnage principal en fil conducteur et trois autres en personnages secondaires. Les parties d'échec rythment le roman et donnent aussi son sens à ce récit qui mélange étroitement jeu et destin. Ce roman ressemble à un labyrinthe dans lequel on se perd parfois mais qui a un style d'une telle densité que l'on ne peut pas sauter une seule ligne ! Entre quête et enquête (d'ailleurs le début m'a fait penser à Paul Auster), il oblige le lecteur à le suivre dans ses méandres et c'est un peu hagard que l'on en sort, bien content de ne plus vivre ce mauvais rêve.... et d'avoir lu cet excellent livre aussi !
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Impossibilité des corbeaux

Une belle et troublante conspiration pour restaurateurs d’œuvres d’art.



Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/07/24/note-de-lecture-impossibilite-des-corbeaux-ignacio-padilla/

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Amphitryon

Dans un convoi militaire en route pour le front oriental où la Première Guerre fait rage, deux hommes se défient aux échecs. L'enjeu n'est rien de moins qu'un échange d'identité entre un soldat envoyé en première ligne et un aiguilleur de train.

"Amphitryon" est un récit à plusieurs voix, un récit subjectif, énigmatique, qui traverse les époques au fil des identités et de la guerre.

Franz Kretzchmar relate la lente folie de son père, Viktor, jusqu'au jour où celui tente vainement d'assassiner un certain Thadeus Dreyer, soldat décoré, en faisant dérailler le train dans lequel il devait voyager. Mais qui est cet homme, dont le succès rend amer son père? Abandonnant ce dernier dans l'asile où il terminera ses jours, Franz suit un ukrainien, Alikoshka Goliadkine, qui semble connaître intimement Dreyer, et avoir l'oreille d' Himmler lui même. Il lui offre l'opportunité de rencontrer Dreyer, au cours d'une partie d'échec aux enjeux considérables...



La question de l'identité, à l'heure des masses nazis, est un axe central pour qui prétend analyser les périls du totalitarisme. Le projet Amphitryon est la machine infernale mise en branle par le jeu de pouvoir et de destruction du nazisme: une armée de doublure, d'hommes capables de se fondre dans l'identité d'un autre, initialement pour le protéger...Mais Padilla rappelle, dans un roman haletant, que l'on ne fait pas d'un homme la pièce d'un jeu d'échec sans encourir de plus grand dangers.

Lecteur d' Hannah Arendt, l'auteur fait remonter l'intrigue jusqu'au retentissant procès d' Eichmann à Jéruslamen en 1961. Ce haut responsable nazi avait alors choqué le monde entier par sa "banalité", et avait inspiré à la philosophe allemande exilée une réflexion sur les dérives de la non-pensée, en ce qu'elle préfigure la naissance d'un mal non pas exceptionnel ou machiavélique, mais simplement "banal", inhérent au refus de l'homme à habiter réellement ses actions propres.

Padilla poursuit finalement cette réflexion avec la question de l'imposture, comme l'aboutissement de la désertion de l'homme du monde commun, et comme le grand danger de notre modernité.
Lien : http://www.madamedub.com
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Amphitryon

(avis écrit le 21 mai 2006 !! retrouvé par hasard en triant de vieux documents sur mon ordinateur... professionnel, hum hum... - à peine retravaillé pour que ce soit compréhensible !)



C’est ici l’histoire obscure d’un projet du IIIe Reich, à l’époque, qui visait à former des êtres prêts à prendre la place des plus hauts dignitaires du régime nazi si ces derniers venaient à devenir trop dangereux pour le régime lui-même - ces personnes devaient non seulement leur ressembler physiquement, mais recevaient aussi un entraînement spécial, comme on s’en doute, pour n’éveiller aucun soupçon sur aucun autre plan. Mais Ignacio Padilla, en bon latino, complique les affaires sérieusement, en nous contant l’histoire personnelle de l’une ou l’autre de ces personnes, si bien que finalement on ne sait plus très bien qui est qui, qui fait quoi, et comment chacun de ces différents qui sort vivant (ou non) de la guerre, et où il finit par se retrouver... Le tout traversé par la passion du jeu d’échecs, ce qui n’arrange rien à la compréhension pour une ignorante en ce domaine comme moi.



Ajoutez à cela une traduction qui, même si elle est du « grand Bensoussan » comme disaient mes profs à l’ISTI (N.B.: ancien "Institut supérieur de Traducteurs et interprètes", où j'ai fait mes études en traduction, désormais intégré à l'Université libre de Bruxelles), traducteur attitré de Mario Vargas Llosa ; une traduction, donc, qui n’est pas convaincante : le vocabulaire y est typiquement « gonflé » (et ça passe bizarrement en français...), certaines formulations sont beaucoup trop proches des tournures de phrases alambiquées à la mexicaine, ces mêmes tournures de phrases qui m’ont fait suer lors de mon mémoire (N.B.: le travail de fin d'études consistait à traduire un livre... et j'avais justement choisi un livre mexicain !), quand je voulais les rendre plus lisibles en français sans pour autant perdre totalement leur « esprit » mexicain... Bensoussan ne s’est visiblement pas autant creusé les méninges, et livre par endroits une « copie conforme » certes lisible, mais certainement pas agréable, qui ne donne pas toujours envie de poursuivre la lecture de cette petite brique par moments complètement tordue.

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