Citations de Inga Vesper (150)
Qu'il était un bon garçon, si intelligent et équilibé avant de s'enfuir à San Francisco. Voilà ce qu'ils diront.
Mais ils ne parleront pas de la fois où son père a dû conduire Mike aux urgences parce que tante Mae lui avait plongé les mains dans la glace pour l'empêcher d " explorer son corps".
- C'est toujours une histoire d'hommes. Ils guident leur existence, et elles n'en tirent aucune leçon. Elles se relèvent, remettent du rouge à lèvres et courent après le suivant.
Je ne devrais pas peindre. Franck n’aime pas ça, bien que Genevieve Crane dise que j’ai un talent incroyable. C’est un mauvais exemple pour les enfants, une mère qui se fait plaisir, quand il y a des repas à prévoir, des tapis à aspirer et des bouquets de fleurs à arranger.
...il fera chaud demain, alors qu'est-ce que ça change ? C'est ce que Maman aurait dit.
Où est le problème? Il fait chaud, tu fais avec. Dieu va pas changer le temps pour tes pauvres fesses.
Elle referme la porte et se rassoit. Mick sourit, mais son visage à elle reste impassible.
- Vous dites que l'affaire n'avance pas ?
- Eh bien, je...
- C'est pas bien. Joyce mérite mieux. Elle a deux petites filles, en plus. Je n'ai pas envie de vous aider, vous, mais j'aimerais l'aider, elle.
Hier, j’ai embrassé mon mari pour la dernière fois.
Il ne le sait, bien sûr. Pas encore. En réalité, j’ai du mal à y croire moi-même. Pourtant, quand je me suis réveillée ce matin, j’ai su que c’était vrai.
L'inspecteur se tourne vers elle.
- Bravo à tout le monde. Surtout à vous. Vous avez tout pour devenir un bon...
Il s'arrête. La vérité s'affiche dans son regard et les barrières s'élèvent. Un silence embarrassant s'installe, rempli de tant de choses qui ne sont pas encore prêtes à être dites à haute voix.
Mais Ruby parle quand même :
- Vous voulez dire un flic ? Merci, monsieur. Un jour, peut-être.
- Une femme flic, plutôt, corrige l'inspecteur.
Le chef s'esclaffe :
- Une femme flic ? Blanke, vous perdez...
Mais Ruby l'empêche de terminer, ajoutant d'une voix sûre :
- Un jour. Bientôt.
- Que Dieu vous entende, dit Mme Crane.
- (...) Tout le monde a quelque chose à cacher, à Sunnylakes.
- C'est insensé.
Il attrape une cuillère et enfonce sa crème glacée sous la surface du soda. De petites bulles, accrochées à la boule, entraînent des nuées gazeuses vers le bas du verre.
Ruby prend le temps de réfléchir.
- C'est vrai, elles cachent toutes quelque chose. Joyce avait un grand secret. Ça la dévorait de l'intérieur, et pourtant elle n'avait personne à qui en parler. Les gens de Sunnylakes, ils vivent au pays des rêves. Et ils veillent à ce que personne ne vienne percer leur bulle. Ils... jouent à faire semblant. Vous avez sûrement remarqué.
Postface de l'auteure :
[...] Un long, si long après-midi est un livre féministe. Pendant que je l’écrivais, j’ai été frappée par le nombre de batailles menées par Joyce et Ruby qui restent d’actualité. Cela me bouleverse toujours. Mais voir que nous avons progressé me remplit aussi d’espoir.
Ta gueule, grogne Mme Ingram. Tu crois que c'est si facile? Tu crois que toutes les femmes devraient désirer être libres? Mais être libre, c'est sacrément difficile, Geneviève. C'est... c'est tellement difficile, putain.
La plupart des femmes, ici, se marient en sortant de l’Université. Elles deviennent femmes au foyer, elles élèvent leurs enfants et vont à l’église. Et voilà. Personne ne s’intéresse à leurs rêves. Tout le monde se fiche de leurs talents ou de leurs opinions.
Je ne serai pas là. Je serai la lumière de l’été sur une piscine, le rire d’un petit garçon. Je serai le jaune cadmium et le vert terreux. Je serai l’eau qui trempe le papier et le souffle de l’air sur une autoroute. Je serai moi même, enfin.
Quand ils étaient revenus, à la nuit tombée, Ziggy avait pris un mauvais acide et était deveu aussi inutile qu'un crayon blanc.
Juste après leur installation à Santa Monica, Fran a découvert le Comité des Femmes pour le Progrès local. Elle s'y est rendue religieusement et sa vie s'est beaucoup améliorée.
Celle de Mick, par contre...
Vous ne voyez pas la misère que je vois. La violence. Les dissimulations. Les simulacres. Toute cette noirceur.
- Comment était-elle à l'école ?
- Oh, plutôt intelligente. Nous l'avons rapidement détournée des sciences pour l'inscrire en arts ménagers. Elle a insisté pour aller à l'université, mais Dieu merci, c'est à ce moment-là qu'elle a rencontré Frank.
Franck n’aime pas quand j’arrose les fleurs pendant mes règles. Il dit que les émanations féminines les feraient faner. Mieux vaut laisser la bonne s’en charger.
Vous veillez dessus comme sur la virginité de votre frangine, sauf que ce coup-ci, vous assurez, d'accord ?
Je serai la lumière de l’été sur une piscine, le rire d’un petit garçon. Je serai le jaune cadmium et le verre terreux. Je serai l’eau qui trempe le papier et le souffle de l’air sur une autoroute. Je serai moi-même, enfin.
[...] Les maisons spacieuses, les barbecues, les maris qui travaillent et leurs femmes qui restent à la maison.
[...] Personne ne s’intéresse à leurs désirs ou à leurs rêves. Tout le monde se fiche de leurs talents ou de leurs opinions.
[...] – Saviez-vous que toutes les femmes qui sont ici prennent des drogues ? [...]
Elles souffrent de terribles maladies. Anxiété, dépression, crises de panique, hystérie…