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Critiques de Isaac Marion (163)
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Vivants

Des humains qui s’aventurent dans la mort à l’ère des Vivants et des morts qui veulent se sentir vivant à l’ère des Morts.

***

En surface, une histoire d’Amour improbable entre un zombie et une vivante. Une romance fantastique pour « young adult » ? Ce que l’on pouvait faire avec un vampire (Twilight, Les Dents de l’Amour ou La Communauté du Sud) n’est finalement pas si sommaire, d’autant que notre zombie a une nette tendance à philosopher sur sa condition d’humain mort.



L’édition que j’ai en main débute ses chapitres, avec de petits schémas représentant des morceaux de nous-mêmes, des morceaux d’êtres humains. Cette intrusion organique ne vire jamais au cauchemar, elle est purement biologique : mort ou vivant, nous sommes du muscle, de la peau, des abats. « Nous portons sur nous-mêmes le même regard que sur les vivants : nous ne sommes que de la viande. »

Cette forme, est suivie de près par un fond plus mystique : l’âme (elle sera incarné par Perry). Peut-on séparer l’âme de la viande ? Et qu’est-ce qui nous différencie des zombies ? Le zombie ne serait-il que chair tandis que le vivant sensible ? Pourtant aux yeux du mort-vivant, le vivant n’est que chair, puisqu’il n’est là que pour être mangé. Mais le vivant lui, ne se réduit pas à cela car il ressent des sentiments, ressent de la douleur, de la honte, de l’espoir et du désespoir, de l’injustice à la différence du mort-vivant.



Est-ce si limpide ? Le roman Vivants nous montre une fois de plus que la barrière n’est pas si simple, puisque la barrière est en fait un miroir. En effet, d’un côté une Julie qui cite : « Je suis une épave, moi aussi, sauf que…Je suis toujours en vie. Une épave en cours d’achèvement. » et de l’autre côté, un zombie biologiquement très mort mais qui cherche ses sentiments, qui cherche à s’exprimer, à se souvenir, à ressembler à un vivant et dont l’esprit se décuple de réflexions philosophiques jusqu’au moment où viendra l’inattendu : la renaissance du mort-vivant grâce à l’Amour . « Pourquoi le passé m’apparaît-il comme brouillard, alors que le présent est brillant, riche en sons et en couleurs ? »

***

Le monde était une merde, et les possibilités de se sentir vivants dans un monde de Guerre, d’épidémie, de sécheresse, de surpopulation, de crises politiques et sociales, de dérèglement climatique, étaient amoindries. Nous étions, pour la plupart déjà à l’état de zombie de manière métaphorique. Lorsque le zombie est réellement arrivé au sens propre : il n’était « que le dernier clou enfoncé dans le cercueil. » Privé de nos vies, nous devenions des vivants morts avant que les morts-vivants arrivent pour de vrais, dans le but de bouffer des vivants morts (à défaut de nous bouffer entre nous à cause de notre déshumanisation, perpétuée par notre condition d’esclave face au Dieu Argent). Et après quoi ? « Papa pense que sauver l’humanité revient à bâtir une grosse boîte en béton, mettre tout le monde à l’intérieur et monter la garde devant la porte, un fusil à portée de main, en attendant la vieillesse et la mort. » Que vaut la vie aujourd’hui, si elle doit se passer dans une prison à attendre la mort, à apprendre à tuer les zombies depuis l’enfance ? Tandis que les morts circulent à la recherche de vies ? Le monde post-apocalyptique n’est alors pas si différent de l’ancien : nous avons le choix entre être un vivant mort, un mort-vivant ou un casse-dalle.



Heureusement, R., un zombie, va tout changer en tombant amoureux. Et plus précisément, il va tomber amoureux d’une vivante. Ce qui curieusement lui offrira un sens à sa vie de mort-vivant. Et même plus encore : il aura une volonté de vivre ! Et cette volonté de vivre : la résurrection née de l’Espoir et de l’Amour.

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Vivants

Je ne vais pas trop déroger à la règle de la plupart des critiques faites sur ce livre, je préfère vous prévenir. J'ai beaucoup aimé ce roman. Et même si ma lecture n'a pas été une grande surprise (j'ai vu le film Warm Bodies bien avant de lire le roman de Isaac Marion), j'ai apprécié chaque moment passé avec R et Julie. J'ai d'ailleurs très envie de revoir le film maintenant, que je trouve très fidèle au roman, même s'il est plus "joyeux" à mon goût. Pour autant, Vivants n'est pas tellement sinistre. Il ne traite pas de sujets très drôles, je ne dirais pas le contraire, mais l'auteur aurait pu mettre plus d'horreur dans son récit. J'ai plutôt trouvé que l'espoir était le fil conducteur de toute cette histoire. L'espoir d'une vie meilleure, l'espoir d'un monde meilleur. Et cela ne fait pas de mal de lire ce genre de romans de temps en temps, bien au contraire.



Je ne suis pas une fan des zombies, loin, loin de là. Walking Dead et compagnie, très peu pour moi. Donc si vous vous posez la question, oui, vous pouvez vous jeter sur ce roman même si vous n'êtes pas un fan du genre. Il y a bien sûr des descriptions et des événements qui vont de paire avec l'univers "zombie", mais encore une fois l'auteur a su rendre cela sans trop d'horreur. Pour moins, l'état même de zombie, dans Vivants, est plus une forme de désespoir ultime. Une sorte de renonciation totale. Plus de combat face à la vie et au monde cruels dans lequel vivent les personnages. En un sens, le roman est une critique de notre société actuelle. Du moins, c'est comme cela que je l'ai ressenti. Le fait que nous détruisons notre monde, que l'individualisme est devenu un art de vivre, que l'espoir s'amenuise de plus en plus, que nous préférons vivre dans nos peurs plutôt que de combattre... Ce n'est pas moralisateur du tout, bien au contraire. Et j'ai beaucoup aimé les passages où R entend les personnes qui lui expliquent comment la société des vivants est devenue ce qu'elle est. Ce sont des moments très forts, des témoignages brefs mais qui expliquent tout avec une lucidité cruelle.



Et puis, il y a bien sûr nos Roméo et Juliette zombiesque. Il n'est pas trop difficile de faire le rapprochement. Les prénoms des héros déjà : R et Julie. Le fait qu'ils appartiennent à deux... "groupes" disons, totalement opposés et ennemis, et qu'ils font tout pour rester ensemble malgré les barrières qui se dressent devant eux. Les clins d’œil aux deux héros tragiques étaient plutôt bien trouvés sans pour autant être du copier-coller. Et puis, Isaac Marion a su s'approprier sa propre version. R est pour moi l'espoir latent de l'humanité. Voir toute l'histoire à travers ses yeux, tout appréhender avec ses sentiments et ses pensées étaient très prenant. J'avais adoré ce contraste beaucoup plus présent dans le film où on voyait R vraiment comme un zombie et la voix off de Nicholas Hoult nous donner les pensées complexes et précises de ce personnage. C'était assez aberrant en un sens de voir un "cadavre" incapable de parler, ou presque, être aussi expressif. Le roman le fait moins ressentir. Il est aussi très facile de s'attacher à R, malgré sa condition. Il est ainsi d'autant plus appréciable de le voir évoluer petit à petit. Julie, elle, est le déclencheur. La petite étincelle qui fait exploser le tout. Étincelle est d'ailleurs un terme qui lui convient bien. Elle a un caractère assez explosif. Je l'ai tout de suite adoré. Sa fragilité et les horreurs qu'elle a pu vivre, ne la définissent pas en fin de compte. Elle vit dans le présent, avec un pied bien ancré dans le futur. Il est vraiment difficile de ne pas s'attacher à elle. Et même si contrairement à R, je n'ai pas trouvé que son personnage avait beaucoup évolué, il est tout aussi plaisant de la suivre tout au long du roman et d'en découvrir toujours un peu plus sur elle.



Le tout est très agréable à lire. Fluide, dynamique, très drôle à certains moments, triste aussi, mais il aurait été mal venu de raconter une telle histoire avec trop d'humour. L'action n'est pas tellement présente, mis à part quelques instants, mais le roman n'en reste pas moins prenant. Il est difficile de ne pas vouloir continuer sa lecture, car on veut absolument savoir ce qu'il va se passer. Est-ce que R va changer ? Est-ce que le monde va changer ? J'ai juste trouvé que la fin était un peu rapide à arriver (la fin de la deuxième partie pour être précise). C'était l"aboutissement de tout un processus, mais je ne sais pas... J'ai trouvé qu'il y avait un petit côté "brusque". Heureusement,la troisième partie du roman qui fait office d'épilogue nous donne une petite prolongation que j'ai beaucoup apprécié.



Je ne sais pas si l'auteur a écrit d'autres romans (il faudra que je me renseigne) mais je serais assez curieuse de découvrir d'autres histoires d'Isaac Marion.
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Vivants

Ce livre partait d'une bonne idée, en tout cas d'un concept un peu original. En effet, le narrateur est un zombie, ce qui est assez incongru, je me suis donc laissée séduire.

Les premières pages m'ont intéressé, j'avais envie d'en savoir plus.

et puis, je me suis ennuyée et je n'ai pas pu aller jusqu'au bout de ma lecture, pourtant cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivée.

donc je ne dirai pas que l'histoire est mauvaise, juste que je n'ai pas aimé.
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Vivants

Une histoire d'amour faite avec beaucoup de charme, d'humour et de tendresse !



Enfin un vrai bon livre traitant le sujet "zombie" avec intelligence et légèreté. Après avoir des tonnes de navets plus nuls les uns que les autres sur ce thème, Warm Bodies donnerait presque l'impression d'être un chef d'œuvre.



Une histoire atypique, qui rompt avec les codes traditionnels des histoires de zombie. Du moins, dans les grandes lignes, puisqu'il n'oublie pas de traiter avec beaucoup d'autodérision certains classiques du genre. Mais vu du coté Zombie, «Warm Bodies» est une expérience unique et intéressante sur une histoire d'amour classique. Pensées adéquates qui se transforment en une conversation insuffisante est une des métaphores brillantes appliquées tout au long du livre qui en font une expérience amusante. Bien que prévisible et patché avec quelques passages ennuyeux, «Warm Bodies» mérite des éloges pour son idée originale et sa touche de fraîcheur.



Dans ce roman, les zombis ont la capacité de penser comme les humains même si aligner plus de trois mots en dix secondes est un exploit pour eux. Ils ont un quotidien morose dans un aéroport et ils doivent manger des humains pour survivre.

R, le personnage principal est un des leurs et c'est par son intermédiaire qu'on découvre leur vie et leur phase terminale : les osseux, à peine différents entre eux et qui tendent vers les véritables monstres de muscles. Car oui, on s'attache aux zombis vu qu’ils nous paraissent réellement humains. Les osseux représentent le non-retour et les antagonistes du livre. Dans un passage exceptionnel du début du livre (no spoil), R, par un concours de circonstances banal, va manger le cerveau de Perry, le petit ami de Julie. Les deux faisant partie d'une escouade formée de quelque uns des rares survivants. Après avoir sondé les souvenirs du pauvre défunt dans des moments assez émouvants, R va ainsi tomber amoureux d'elle et devenir tout à coup plus humain. Il va ensuite la protéger dans l'avion qu'il possède, rempli de collections en tout genre. Est-ce le début d'une amitié ou d’une grande histoire d’amour?



Le roman ose un pari risqué : il tend à la fois vers la parodie sans gore mais non moins jouissive grâce à l'humour souvent décapant. Mais aussi vers l'histoire d'amour entre R, un zombi attachant et maladroit et Julie, qui a une seule envie : rentrer chez elle.



Au final, on prend beaucoup de plaisir à suivre ce roman tantôt drôle, tantôt touchant, tantôt empreint d'un petit pouvoir de réflexion sur l'espèce humaine et sur nos comportements.



Vous l'aurez compris, je ne rangerais pas Vivants dans les sous-daubes abyssales méritant d'être oubliées. C'est un roman à la fois déjanté, touchant et surprenant grâce à ce très cher R.



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Vivants

Pas fan de bit-lit (j’en suis restée à Bram Stocker), mais influencée par les éloges sur Babélio, je ne regrette absolument pas cette lecture. Sous forme de conte philosophique, aux relents de taoïsme

«Peut-être que nous sommes éternels, je ne sais pas.Pour moi l’avenir est aussi flou que le passé. Seul le présent semble m’intéresser, et encore»,



ce roman post-apocalyptique donne au lecteur l’occasion de réfléchir sur la condition humaine les conséquences sociologiques lorsque l’environnement devient hostile.



Un mal mystérieux a frappé la planète. Ses habitants sont quelques humains réfugiés dans le ghetto d’un ancien stade, une armée d’Osseux qui sont des squelettes tueurs, stade d’évolution de la troisième espèce terrienne : les zombies. Le narrateur est un zombie privé des sensations et des fonctions physiologiques de base, mu par des pulsions mortifères qui le conduisent à dévorer le cerveau des humains qu’il chasse. Ce «repas» a une dimension spirituelle, car il confère à ce cadavre charnu le don de ressentir les pensées et souvenirs de sa proie.

Mais voilà la traque d’un groupe d’humains parmi lesquels se trouve Julie va modifier la donne.



L’intrigue est bien ficelée et maintient l’attention du lecteur jusqu’à la fin. L’écriture est bien au service du propos et en particulier offre un très bon rendu de l’évolution psychique du personnage principal. Les explications quant à l’origine de la fin du monde sont peut-être un peu capilotractées, mais c’est pardonnable.



A lire par tous les fans de science fiction post apocalyptique, mais pourquoi par aussi par les autres.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Vivants

J’ai acheté «Vivants» d’Isaac Marion au salon du livre de Bruxelles parce que les affiches et des extraits diffusés du film m’ont donné envie de le lire.

La couverture est agréable, le rouge tranchant sur le blanc et la quatrième révèle que la découverte d’une "parabole sur notre époque et la nostalgie d'une vie pleine". Bon, un roman de zombies qui amène de la réflexion, pourquoi pas?



Les zombies mangent le cerveau des vivants pour voler leurs souvenirs. Les morceaux de cerveau leur “allume la tête comme un tube cathodique” et leur procure pendant quelques minutes un semblant d’existence, une sensation, une mémoire… celles de la personne qu’ils dévorent.

R dévore le cerveau du petit ami de Julie et revit ses souvenirs. Les pensées et les sentiments du mort s'infiltrent au plus profond de R qui sauve Julie d’un carnage, la ramène chez lui dans l’aéroport parmi les autres zombies. Une « cohabitation » va commencer.

Roméo (R) et Juliette (Julie) au pays des zombies.



C’est une narration à la première personne et l’on suit les pensées de R. Il ne se souvient de rien. « Ne m'en veuillez pas si je ne m'étends pas sur les présentations, c'est simplement que je n'ai plus de nom. Comme la plupart d'entre nous. Nous le perdons aussi facilement que des clés de voiture, nous l'oublions comme une date d'anniversaire. Le mien commençait peut-être par la lettre "R", mais je n'en sais pas plus » R est différent. “Quelque chose remue en moi, un papillon de nuit faible, prisonnier d’une toile d’araignée, qui lutte pour s’échapper.”

Mais s'il pense quasi normalement, le langage est défaillant.

“Dans ma tête je suis éloquent : je grimpe les échafaudages complexes de mots afin d’atteindre les plafonds des cathédrales les plus hautes et d’y peindre mes pensées. Mais quand j’ouvre la bouche tout s’écroule.”

L’amour de R et de Julie déclenche une révolution.

Petit à petit, R ressent les choses, capte des sensations. R aime. R change. D’autres zombies commencent leur transformation. Ils sont “pris au piège entre le berceau et la tombe, n’ayant plus (notre) place ni dans l’un ni dans l’autre“. Les Osseux, les plus anciens zombies, refusent la relation entre R et Julie. Grigio, le père de Julie et général du camp des survivants veut exterminer tous les zombies. Et c’est ici que l’on fait la comparaison avec Romeo et Juliette.



Je suis déçue par les bizarreries : R n’a aucun souvenir de sa précédente existence. “L’équation a été effacée, le tableau noir cassé” mais garde une compréhension exacte de la société humaine, porte des vêtements, écoute de la musique, se marie, adopte des enfants…

Tous les zombies sont ralentis sauf lui, qui est capable de réflexion sans pouvoir l’exprimer.

Il y a les zombies, des cadavres ambulants qui se décomposent, d’autres moins et puis il y a les osseux, tout cela servi sans aucune explication.

En tant qu’infirmière rien qu’à l’idée de R tartinant Julie de sanies pour qu’elle s’intègre dans le groupe des zombies, l’estomac me remonte haut dans la gorge. Comment tomber amoureuse d’un cadavre en décomposition ? « Je n'en suis qu'aux premiers stades de la décomposition. Ce se limite à une peau grise, une odeur désagréable et des cernes noires sous les yeux. Je pourrais presque passer pour un vivant qui a besoin de vacances. » Cela, je ne peux même pas l’imaginer.



C'est lent, composé de flashbacks et de loooooongs passages descriptifs. L’ensemble est sans grands rebondissements. Les deux héros ne savent pas où aller ni quoi faire, n'ont aucun plan mais ils veulent sauver le monde ! « On se balade tous les deux dans cette ville comme un chaton dans un chenil. Changer le monde : tu n'as que ces mots à la bouche, mais tu restes assis là, à te lécher les pattes, alors que le cercle des pit-bulls se referme sur nous. C'est quoi ton plan, mon minou ? »



J’ai lu «Vivants» d’Isaac Marion, j’ai trouvé l’écriture fluide, j’ai trouvé les illustrations en début de chapitre originales mais globalement je n’adhère pas à l’histoire.

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Vivants

J'aurai aimé écrire ce livre. C'est la première pensée qui m'est venue en le refermant. L'écriture est fluide et belle, drôle et tendre ou crue et poétique tour à tour. Ça aurait pu être un nanar, mais l'auteur ne va pas dans la facilité, au contraire, il plonge avec une franchise impudique dans les méandres de R et de notre monde nécrosé... Son histoire avec Julie est belle, juste je dirai même. C'est beau et bon, tout simplement... C'est un livre qu je relirai asses souvent je pense, le dernier en haut de ma pile (plutôt petite) de ces livres qu'a force l'on connait par cœur et dont on relis des passages juste pour se ré-imbiber des mots et des sensations.
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Vivants

Ce titre me faisait envie depuis sa sortie. Son résumé original a attisé ma curiosité et les avis dans les médias me faisaient trépigner d'envie.

On peut dire que je suis on ne peut plus ravie d'avoir, enfin, pu le dévorer.



Comment vous parler de Vivants ? L'idéal serait de le faire avec justesse et émotions, en choisissant les mots appropriés, en pointant du doigt les divers éléments ressortant fortement et le rendant tout à fait unique.

Le problème c'est que, maintenant que j'ai refermé ce bouquin, tout ce que je sais faire quand j'ai envie d'en parler, c'est m'agiter, grogner et baver, tel les zombies le peuplant.

Bon, je me ressaisis, et je me lance :

Ce qui m'a directement interpellée et, du coup, beaucoup plu, c'est le personnage même de R. C'est un zombie, et c'est la seule chose dont il est certain. Il ne se souvient plus de son nom, seulement qu'il commençait par R. Il a un bon ami, M, un zombie à part qui a le sens de l'humour. R se sent souvent à l'écart, car il a l'impression d'être le seul à rêver, à penser plus loin, à philosopher. Comment cela se fait ? Et pourquoi ?

Un jour, alors qu'il part en chasse avec d'autres de ses congénères, il tombe sur un groupe de jeunes, et dévore avidement le cerveau de l'un d'entre eux. En le mangeant, il a des flashs de souvenirs de cette personne. Il était amoureux, amoureux fou. De Julie. Julie est cette jeune fille, à côté, qui va se faire dévorer.

Mu par un mouvement qu'il ne s'explique pas, R va défendre Julie.

Ce geste va tout changer. Pour R. Pour Julie. Pour le monde entier.



"Pour moi, l'avenir est aussi flou que le passé. Seul le présent semble m'intéresser, et encore. La mort m'a rendu plutôt zen, en fait."



Bon sang de bonsoir. Comment je vais pouvoir vous transmettre toute l'incroyable beauté de ce livre ?

Je pourrais vous dire que son personnage principal est tout à fait unique, un mort qui se balade et qui pense, qui espère, qui veut aimer, qui veut changer, qui veut vivre. Du coup, on suit un personnage d'une profondeur incroyable, dont l'existence même est une erreur, un monstre pour les Vivants, un outsider pour les Morts. Ses questions, ses désirs, ses rêves, ses doutes, ... rien ne nous est épargné, et tout nous est offert, sans concession, sans faux-semblant, sans édulcoration. Jamais je n'aurais cru éprouver autant de sentiments pour un mort-vivant, et pourtant R a maintenant une place de choix dans mon coeur.

Je pourrais vous parler de son ambiance, si particulière et tellement difficilement descriptible. On passe d'une roman fantastique flirtant avec l'horreur, avec zombies mastiquant avidement, gerbes de sang et chairs déchiquetées, à la quête initiatique remplie d'espoir, en passant par la romance à couper le souffle ou le récit philosophique d'une beauté renversante.

Je pourrais également tout simplement vous dire qu'il est unique, d'une intensité absolument vertigineuse, que ce soit dans les actes, les émotions ou les idées transmises. Qui aurait pu croire qu'une "histoire de zombies" puisse être si bouleversante, si incroyablement recherchée et si tragiquement romantique ?



L'écriture d'Isaac Marion est tout simplement parfaite. Elle nous emporte avec une facilité et une fluidité déconcertante, nous fait ressentir des émotions fortes et incroyables sans pour autant en faire des tonnes, nous rend les situations les plus invraisemblables complètement réalistes et plausibles.

J'ai terminé cette lecture en pleurs, ayant du mal à reprendre ma respiration et à retourner dans la réalité. Et pendant plus de 300 pages, j'ai ri, j'ai frissonné, j'ai été attendrie, j'ai eu peur, j'ai été dégoûtée, j'ai espéré. Je suis passée par une palette d'émotions riches et intenses, j'en étais presque étourdie, mon esprit brinquebalé dans tous les sens telle une simple poupée de chiffons par cette plume hallucinante.

Cet auteur possède un talent rare et je trépigne déjà à l'idée de lire d'autres de ses oeuvres.



"Suis-je issu des fondations de mon ancienne vie ou me suis-je levé d'entre les morts avec une ardoise vierge ? De quoi ai-je hérité et qu'est-ce qui est ma propre création ? Ces questions, longtemps restées à l'état de rêvasseries, semblent avoir pris un caractère plus pressant. Suis-je fermement enraciné dans le monde d'avant ? Ou puis-je choisir de m'en écarter ?"



C'est un livre précieux, un joyaux brillant dans les ténèbres, dont les messages qu'il transmet m'ont transpercés le coeur avec une vivacité et une clarté étrange et éblouissante.

Le fait d'avoir le point de vue d'un zombie, ce qu'il fait de ses journées, ses habitudes, ce qu'il pense, etc ... est déjà d'une originalité fascinante, mais le fait de l'avoir rendu incroyablement attachant, et d'une humanité dépassant de beaucoup celle de nombres de Vivants, c'est juste époustouflant, un challenge qu'a osé relevé Isaac Marion, et qu'il a réussit avec un brio remarquable.

C'est un titre marquant, qui se hisse tout droit dans mon panthéon de livres préférés. Un coup de coeur, sans équivoques.
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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Vivants

C'est vendu comme un Roméo et Juliette revu. C'est pas faux en même temps.

J'ai eu beaucoup de mal à le lire, car le rythme est vraiment totalement en adéquation avec le thème : zombiesque ! Du coup, on avance poussivement dans l'histoire, sans trop savoir où on nous entraîne, suivant R et Julie dans leur relation particulière. Pour ne pas être trop injuste avec ce roman, on peut quand même trouver que R est finalement attachant : on a envie de le connaître mieux, de voir comment il évolue, de le suivre. Mais cela reste quand même peu transcendant. Les dernières trentaine de pages sont plus attrayantes, le rythme s'accélère un peu, mais même avec de l'action, je n'ai pas réussi à vraiment l'apprécier. J'étais plutôt pressée d'en finir. Et justement, pour ce qui est de la fin, je m'attendais à quelque chose d'autres (quoi, je ne saurais vous dire), en tout cas quelque chose de plus surprenant. Mais nous avons finalement une fin assez logique avec le reste de l'histoire, un happy end qui s'imposait depuis le début. Du coup, on se dit que l'auteur a vraiment pris son temps pour raconter son histoire qui ne cassait pas trois pattes à un canard, et qui ne nous a pas émus plus que cela. Malgré quelques idées bien vues mais finalement pas assez mises en valeur, le tout se résume à un "mouais" sans plus.

Si vous êtes bon public, pourquoi pas.


Lien : http://ylgana.blogspot.fr/20..
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Vivants

Très bien accueilli par les critiques et les lecteurs, ce roman me faisait de l’œil depuis un moment déjà. C'est donc avec beaucoup d'attentes que je me suis plongée dans cette histoire d'amour atypique entre un zombie et une vivante.



Suite à une catastrophe dont on ne sait rien, R n'est plus qu'un corps parmi d'autres, déambulant jour et nuit dans un aéroport, entouré d'autres corps comme lui. R est plutôt bien conservé comparé à ses congénères, mais comme eux il ne peut quasiment plus parler et exprimer ce flot de paroles et d'émotions qui envahissent son esprit. Il ne ressent plus rien, ne se souvient de rien, n'attend rien de sa mort... Les seuls souvenirs dont il dispose sont ceux de ses victimes vivantes, lorsqu'il mange leur cerveau. Lors d'une chasse aux vivants pendant laquelle un groupe de jeunes est attaqué, R, envahi des souvenirs de Perry dont il est en train de se délecter, tombe sous le charme de la petite amie de celui-ci, Julie. A partir de ce moment, il va commencer à changer. Il sauve Julie des crocs de ses "amis" zombies et la cache en sécurité dans l'avion qui lui sert de logement. D'abord effrayée, la jeune fille va vite comprendre que R est bien plus qu'un simple corps animé et qu'il ne lui veut pas de mal... R de son côté va réapprendre la vie, l'amour, les sensations, la douleur, aux côtés de celle dont il est tombé amoureux.



C'est une histoire à la Roméo et Juliette qu'on découvre ici, dans Vivants. Deux camps s'opposent, deux êtres tombent amoureux malgré tout ce qui les sépare et vont lutter pour changer un monde qui est en train de mourir... J'ai bien aimé les descriptions du quotidien des zombies, leur organisation (les mariages, les enfants, comment les plus vigoureux chassent pour nourrir les plus "morts"...). Dans un sens, ce semblant de vie y ressemble plus que le quotidien des vrais vivants, enfermés dans leur stade comme dans une prison, privés de tout et soumis à des règles bien trop strictes, qui les mènent au désespoir plus qu'à la vie.



La lecture est facile, rapide, j'ai bien aimé l'atmosphère qui se dégage de ce roman, à la fois sombre et pleine d'espoir. Il n'y a rien d'exceptionnel dans cet ouvrage d'Isaac Marion (au vu des critiques, je m'attendais quand même à mieux), mais c'est une lecture plaisante et originale.



Pour finir, quelques petites remarques par rapport à l'adaptation cinématographique Human bodies. Pour une fois, j'ai vu le film avant de lire le livre, et j'ai bien aimé car je l'ai trouvé drôle, ce qui ne se retrouve pas du tout dans le livre, qui est bien plus profond et sérieux. Avec du recul je me dis que ce film aurait été bien nul sans cet humour, car l'histoire est très peu développée et très pauvre par rapport au livre, et c'est dommage. Au final, ça reste un film pour ados, et je suis bon public, n'est-ce pas ?
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Vivants

En résumé : J'ai passé un agréable moment avec ce livre qui nous offre une histoire originale proposant une relation différente entre les zombies et les hommes. Une histoire assez efficace et prenante, mais il est dommage, je trouve, que l'auteur ne développe pas plus tout ce qu'il y a autour surtout qu'il lance certains axes intéressants qui restent sans réponses. Les personnages principaux sont vraiment un des points forts de l'histoire, surtout R le zombie qui possède cette part d'humanité, mais concernant les personnages secondaires je suis plus mitigé avers certains personnages forts mais d'autres beaucoup plus simplistes voir caricaturaux par moments, mais bon là-dessus rien de gênant. Le style de l'auteur reste simple, efficace et possède une certaine poésie surtout dans la découverte de R et de son monde. Une lecture agréable, sans doute pas la plus mémorable, mais de quoi passer moment vraiment sympathique.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Vivants

Mon avis: 4/5 : Un curieux mélange de "Arg !! Mais c'est n'importe quoi" et de "Mais c'est génial !"





Enfin un livre que je sors de ma PAL pour de vrai. Un livre que j'avais acheté il y a plus d'un an, parce qu'il me faisait envie, et que j'ai lu parce que c'était le moment. Pas forcée, pas parce que c'est un SP, pas parce que c'était urgent, juste parce que j'ai eu ENVIE de le lire, maintenant. (Beaucoup comprendront sûrement ce sentiment)



Déjà là, ça partait bien pour me plaire, rien qu'avec ça ^_^



(Bon d'accord, y avait aussi un peu de "parce que j'aimerais bien voir le film dans pas trop longtemps" (faut toujours que je lise les livres avant de voir l'adaptation, TOUJOURS). Donc je pourrai bientôt regarder Warm Bodies, l'adaptation ciné de ce livre si spécial qu'est Vivants.



Alors, qu'ai-je pensé de ce roman ? Normalement vous connaissez mon faible très prononcé pour les zombies, ces armées de morts-vivants dégoûtants qui nous envahissent, cruels, sans états d'âme, et nous grignottent la cervelle parce que c'est "comme ça". Mes copains de quand j'ai envie de hurler "Du sang, des tripes et des boyaux !"



Dès les premières pages, la surprise l'a donc disputé aux "Mais what the fuck ?!"



Je n'arrêtais pas de me dire "mais c'est n'importe nawak !". Un zombie qui parle ? Qui pense ? Qui fait plus que survivre en grognant et en se jetant sur tout ce qui vit ? Un zombie qui semble SENSIBLE ? Et pis quoi encore ? Dès le départ je me suis donc sentie gênée par le principe, ça fleurait bon le "oulala ils ont osé bousiller MES zombies ?!"



Et pourtant... Dès les premières lignes j'ai été hapée. Vraiment. Je n'arrivais pas à m'arrêter de lire, tout en grognant de mécontentement et de frustration. (Heureusement qu'il y a quand même un peu de cervelle qui traîne et des entrailles qu'on aspire comme des spaghettis...)



Déjà, nous sommes dans la peau de R, le narrateur. Le fameux zombie "différent". Pour le coup, c'est déjà une grosse originalité. On part d'habitude du principe qu'il n'y a rien dans la "tête" d'un zombie... Du coup, on est forcément de l'autre côté, côté humains survivants qui se défendent. Un peu destabilisée au début, comme je vous le disais, je me suis assez vite prise au jeu. Et je suis assez vite arrivée à la conclusion que "Et pourquoi pas ? Après tout ?"



Vu qu'on n'a jamais pris la peine de se mettre à la place des zombies, qu'est-ce qu'on en sait de ce qu'ils pensent, et vivent ou ressentent, finalement ? (non je ne suis pas dingo, je le sais bien que les zombies n'existent pas EN VRAI ^^)



J'imagine qu'entre les chroniques sur le livre, et les teasers et autres bandes annonces pour le film, je ne vais plus spoiler grand monde quoi que je dise, alors je ne me censure pas, hein, ok ?



R est donc un zombie. Déjà un tout petit peu différent du commun des morts ambulants parce qu'il est doté de la pensée. Un peu brouillonne et souvent inefficace, certes, mais quand même. Il parle aussi, un peu. Quelques mots... Il échange même des sarcasmes avec son meilleur pote M. (qui a conservé son sens de l'humour après sa transformation, bizarre, mais fun.) Quand il rencontre Julie, lors d'un repas d'humains bien roboratif (lol), quelque chose se passe "en lui". Il sent qu'il veut être différent et finit par tomber amoureux.

Tout ça c'est la partie "what the fuck" mdr.



Partie qui, bien que très déconcertante pour les puristes du zombie, pour peu qu'on ait l'esprit assez ouvert, finit par devenir tout à fait crédible (il est fort Isaac Marion, rien que pour ça !). La partie la plus géniale, c'est la théorie qui se dessine au fil des pages concernant les origines de l'infection. C'est captivant. Un genre de critique de la société. Bon là pour le coup, je ne peux pas vous en dire plus, ça c'est à découvrir à la lecture.

Et puis au final on a quoi ? Une histoire d'amour bien surprenante et inattendue. Une morale genre "et l'amour est notre âme pour tenter de sauver le monde". Ça parait cucul comme ça, mais ce n'est pas l'impression qui reste à la lecture. Ça m'a prise par surprise, et je suis passée de la suspicion la plus totale à l'abandon général de mes réticences, tranquille, sans le sentir venir, et finalement j'ai adoré !



Alors oui, faut vraiment avoir l'esprit ouvert pour accepter cette interprétation libre, très libre même, du mythe du zombie, mais quand on accepte l'idée, ce roman coule vraiment tout seul, j'y a pris énormément de plaisir.



Au niveau des personnages, je les ai vraiment bien aimés, les principaux. R est super touchant, Julie est rigolote, comme sa copine Nora, le contraste entre ces deux vivantes, face aux Morts, est vraiment bien rendu. M, le pote zombie de R m'a fait rire, tout en ayant l'air vraiment affreux. Ils m'ont plu. Ils ne sont pas forcément hyper creusés, mais c'est rarement le cas dans les livres zombiesques de toute façon, où on est plutôt dans des situations d'urgence à essayer de gérer le présent, qu'à se pencher fortement sur les passé et l'historique des persos. Donc, ça ne m'a pas gênée, en habituée du genre.



La plume d'Isaac Marion est hyper fluide, pas trop simplette, elle rend vraiment bien accro. Il a fait le choix du présent de narration. Temps que je n'affectionne guère en littérature, mais il faut l'admettre, il s'en sert bien et son choix se fait oublier. Voire même il l'aide à rendre son récit plus vivant, et haletant.



En résumé, j'ai vraiment vraiment bien aimé cette histoire, même si on sort carrément des sentiers battus en matière de nos connaissances sur les zombies. On se retrouve quelque part entre la parodie et le génie. Quelque part, ça fait du bien. Un peu comme les livres sur les vampires et autres créatures, si on ne tente pas d'autres horizons à un moment, on finit par écrire/lire toujours la même chose et à tourner en rond, n'est-ce pas ? Personnellement, cette nouvelle façon d'appréhender les morts-vivants a été une petite bouffée d'air frais, même si je reviendrai à mes bêtes zombies bouffeurs-de-cervelle-et-rien-d-autre avec grand plaisir d'ici peu, j'ai aimé :)



J'ai maintenant encore plus hâte de voir le film, qui, il me semble, sortira en dvd à la fin du mois, je pense que certaines scènes devraient vraiment bien rendre si elles sont fidèles au livre, et je suis pressée de voir ça.



Je vous recommande ce roman sans aucun problème, j'y ai vraiment passé 2 jours extra :)







Cali
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Vivants

Vivants d'Isaac Marion est un roman de 320 pages environ, publiés aux Editions Bragelonne. Nous y suivons R, un zombie, qui va rencontrer et tomber amoureux de Julie... Mais un zombie ne doit pas ressentir de sentiments... R serait-il en train de changer ?



Il s'agit pour moi de mon premier roman où il est question de zombies, et j'ai été quelques peu déstabilisée au début. Nous sommes dans une narration interne et nous suivons les pensées de R. Mais s'il pense "normalement", le langage lui fait carrément défaut. Et cette différence entre sa manière de penser et sa façon de parler m'ont un petit peu gêné. Cependant, c'est surtout sa façon de penser et de relater les évènements qui m'ont troublé. Vous n'avez jamais été dans le cerveau d'un zombie ? Eh bien c'est une expérience étonnante mais que je ne regrette pas.



R n'est pas différent des autres zombies, à la base, mais il le devient suite à un enchaînement d'évènements particuliers et suite à sa rencontre avec Julie. C'est un personnage que j'ai beaucoup aimé voir évoluer et auquel je me suis attachée mine de rien. J'ai notamment ressentit de la pitié pour lui. Après tout, il est juste malade... J'ai aimé le découvrir, aimé découvrir sa vision du monde et son ressentit. Même s'il s'exprime d'une manière différente de nous, j'ai appris à le connaître et à l'apprécier. R étant le premier héros zombie que je côtoie, il demeure pour moi un personnage atypique, étonnant et poétique, doté d'un petit quelque-chose qui le rend sensible et incroyablement attachant.

Julie m'a elle aussi, beaucoup plu. C'est une héroïne intelligente et courageuse, qui ne reste pas prisonnière de ses préjugés. Son humanité au milieu de ses morts est comme une lumière dans le noir. J'ai apprécié sa franchise, son caractère et sa bonne humeur. Bien que méfiante, elle apprend, comme nous lecteur, à connaître et à découvrir R et finit par s'attacher à lui. Sa joie de vivre se répand tout autour d'elle et touche particulièrement R qui change à son contact.



Une fois passée les deux premiers chapitres et emportée par ce monde proche de nous mais ravagé, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. J'ai trouvé ce roman extrêmement poétique et bien construit. Les émotions traversent les pages et cet amour entre R et Julie m'a saisi car il est complexe. Nous sommes certes dans une romance post-apocalyptique, mais à aucun moment, je n'ai eu l'impression d'être dans une véritable romance. L'auteur nous transmettait comme un message qu’une amie bloggeuse a qualifié d'hymne à la vie. Après avoir laissé reposer mon avis, je la rejoins sur ce point : l'auteur, au travers de son roman, dresse un hymne à la vie et à l'espoir. Et pour un premier roman, je trouve qu'il met la barre haute et nous fait parvenir avec succès, un beau et fort message.



Cependant, j'ai décroché du livre à la fin du deuxième tiers. L'histoire est dressée dans un monde post-apocalyptique où une maladie ramène les morts à la vie, mais en tant que zombie. Sinon les squelettes ambulants, le livre ne comporte aucun élément fantastique. Selon moi, le livre reste dans les domaines de la science et ne prend à aucun moment le chemin d'un roman fantastique. Ce roman semblait plausible. Mais la fin m'a contrarié. Peut-être suis-je trop restée terre mais je n'ai aimé la fin qui m'a semblé sortir du contexte. Comme le dit la bande annonce du film "Les zombies semblent changer au contact de l'amour de Julie et R." Sauf que je n'arrive pas à concevoir cela. Ça fait un peu trop Once upon a time et le vrai baiser d'amour qui guérit de tout.



Malgré ce petit point qui a obscurcit ma lecture, je n'en garde pas moins un souvenir positif de ce livre qui fut une première dans le monde des zombies. C'est un récit poignant, doté de quelques actions et d'une pointe d'humour, qui pourrait avoir sa place dans les textes étudiés en cours. Son côté philosophie pourrait faire l’objet d’études.



Au niveau de l'univers, celui-ci reste très succinct et peu détaillé. L'auteur n'a pas cherché à travailler un univers complexe, qui pourrait pourtant l'être bien davantage. Il a souhaité rester simple, nous donnant le minimum d'information pour notre bonne compréhension. Peut-être est-ce ce manque d'information qui m'a empêché de saisir les rouages de la fin du livre...



Conclusion :



Malgré une fin qui m'a un peu déçue, ce roman m'a beaucoup plus. Un récit poignant, qui fait passer un message fort d'espoir et de vie. Bien loin d'une romance ordinaire, nous tenons là une histoire philosophique avec des personnages attachants mais un univers peu détaillé. Ponctué ici et là d'action, ce livre se lit rapidement et m'a été très sympathique !
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Vivants

J’ai lu ce livre après avoir vu par hasard le film Warm Bodies qui est l’adaptation du livre.

La première chose que je peux dire est que le film est très fidèle au livre, avec un petit coté humour en plus que le livre n’a pas. Mais le livre reste (comme toujours) plus profond, plus détaillé.



Nous avons ici R, un héros hors du commun puisqu’il est mort. Mort-vivant plus précisément. Tout le livre se déroule dans sa tête, on voit à travers ses yeux. Il pense normalement, mais a de grosses difficultés à s’exprimer.

Nous sommes dans un monde post-apocalyptique, on ne sait pas ce qu’il s’est réellement passé, mais ce n’est pas l’important. On suit la communauté de R, qui traine dans un aéroport. Ils se nourrissent des vivants qu’ils chassent en attendant la suite. Et puis il y les osseux, ceux qui dirigent les morts. Eux ne se déplacent pas lentement comme R et ses comparses. Non, les osseux sont ceux qui veillent au bon fonctionnement de leur société.



Et un beau jour, débarque Julie dont R va tomber amoureux. Je vous passe les détails, mais il faut savoir que cet amour naissant va entrainer une véritable révolution dans leurs mondes respectifs. R va changer au fil des pages, et sa communauté également. À tel point qu’on en viendra à se demander s’ils sont vraiment morts ou si cet état peut être appelé autrement ?



Le livre se lit assez rapidement bien qu’il y ait quelques longueurs. L’idée est pour le moins originale et à le mérite de sortir des sentiers battus. Le style d’écriture est assez simple, vous n’apprendrez pas de nouveaux mots en le lisant. C’est un très bon livre, distrayant, mais qui nous amène également sa part de réflexion sur nos réactions et notre façon de penser, notre façon de voir ceux qui sont différents.



Pour son premier livre, Isaac Marion a osé, et il a bien fait.

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Vivants

L'intrigue prend place dans un monde post-apocalyptique où les Vivants tentent de survivre face aux Morts, une partie de la population transformée en zombies pour une raison inconnue. R. est l'un de ces zombies. Il erre sans but parmi ses congénères, frustré de ne plus pouvoir communiquer. Un jour, lors d'une expédition, il tombe sur une jeune Vivante, Julie, et plutôt que de la dévorer, il décide au contraire de lui sauver la vie. Il l'emmène chez lui, dans un 747 abandonné et la dissimule aux autres zombies. R. et Julie finissent par s'apprivoiser mais quand la jeune fille retournera chez elle, une ville fortifiée dans un stade, R. décidera de la retrouver car un étrange changement s'est opéré en lui à son contact. La vie semble vouloir réinvestir son corps mort ainsi que son esprit. R. décide alors, avec l'aide de Julie, de bafouer l'ordre établi entre les Vivants et les Morts, à leurs risques et périls car les deux mondes ne se laisseront pas transformer sans résistance.



C'est en allant voir "Warm Bodies Renaissance" que j'ai découvert que le film avait été tiré d'un livre. Ayant bien aimé le film, je me suis lancée dans la lecture du roman.



"Vivants" fait le pari audacieux de créer une romance entre une humaine et un zombie, la créature la moins glamour qui soit parmi tout le registre des créatures surnaturelles. Et ça marche. Julie, par sa présence et son espoir d'un monde meilleur, fait naître des sensations longtemps éteintes chez R. tant au niveau physique (il éprouve de moins en moins le besoin de manger des humains et semble évoluer physiquement) que émotionnel (il commence à éprouver des sentiments et des envies plus complexes jusqu'à tomber amoureux d'elle).



Toutefois, l'auteur est loin d'avoir crée un personnage nunuche pétri de bonnes intentions. R. est avant tout un zombie et se comporte donc comme tel. Ayant tué Perry, le petit ami de Julie, il lui dévore doucement le cerveau, séduit par les souvenirs qu'il contient et qui lui en apprennent plus sur Julie. C'est la particularité des zombies de ce roman. Lorsqu'ils mangent le cerveau des Vivants, ils peuvent revivre une partie de la vie de leurs victimes comme une vision. Et Perry, par ce biais, en entrant curieusement en communication avec R., va le guider sur le chemin de sa résurrection et sur le moyen de guérir les autres zombies car le phénomène qui le touche va contaminer le reste des Morts.



On peut soupirer devant ce cliché bien éculé de l'amour sauvant le monde, du retour aux fondamentaux, mais à travers ce conte contemporain, l'auteur nous offre tout de même une réflexion sur le sujet. En s'éloignant des valeurs fondamentales pour s'enfoncer dans la recherche perpétuelle de profits, l'Homme s'est condamné à ne devenir plus qu'une coquille vide, un mort ambulant. Les survivants n'ont plus qu'à s'organiser dans une parodie de vie quotidienne, tout comme l'ont fait les zombies, avant de les rejoindre à leur tour ou opter pour la mort définitive. Il n'y a donc plus de place pour l'espoir jusqu'à ce que nos deux héros se rendent compte que la puissance des sentiments peut ramener à la vie.



Ce roman aux allures de "Roméo et Juliette" post-apocalyptique (difficile de ne pas assimiler R. et Julie aux amants maudits de Vérone) est une belle découverte, loin du style gnan-gnan des romans à l'eau-de-rose. Plus profond et plus dur que l'adaptation ciné, "Vivants" nous pousse à la réflexion sur notre condition humaine et sur l'avenir que nous voulons lui donner.
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Vivants

Comment ne pas succomber au charme de ce roman original et décalé ? Impossible m'est avis ! Mon tout premier roman sur les zombies et je suis déjà conquise ! Il faut dire que l'auteur met tout en œuvre pour nous embarquer dans une histoire passionnante, à la fois tendre et dure, qui vous accroche dès les premières lignes. Je ne suis pas loin du coup de cœur pour ce livre hors du commun que je vois comme une petite pépite de bonheur au milieu de la multitude grisonnante et je vais de ce pas vous dire pourquoi vous devez absolument lire ce livre !



Tout d'abord, pour l'univers sombre et nécrosé que l'on y découvre. D'accord, dis comme ça, ça ne donne pas franchement envie, mais, je vous assure, c'est très attractif une fois qu'on est plongé dedans. Vous ne me croyez pas ? Attendez encore un peu, je vais vous expliquer. Donc, je disais, nous voici projetés dans un monde post-apocalyptique ou les zombies ont pris le pouvoir, décimant les populations humaines, appelées les « Vivants », afin de se nourrir en grignotant leurs cerveaux (charmant n'est-ce pas?), et où l'espoir se ternit de jour en jour. Les Vivants, reclus au cœur d'un ancien stade de football (américain, je précise ^^), vive dans la peur et se retranchent derrière de hauts murs pour éviter la confrontation. J'avoue, je les ai trouvé un peu attentistes voir peureux ces Vivants, même si je comprends tout à fait leur choix. Se calfeutrer et se « contenter » de la situation telle qu'elle est sans essayer de la changer, hum, pas franchement courageux tout ça. Du coup, ça n'a donné que plus d'écho dans mon petit cerveau de lectrice aux bouleversements qui ont suivi, il fallait donner un grand coup de pied dans la fourmilière pour que cesse l'immobilisme de ces Vivants et que bougent enfin les choses. Le statut quo entre les Vivants et les zombies ne pouvait pas durer, sinon, on se serait ennuyer, vous ne pensez pas ? J'ai trouvé ça moins passionnant de voir comment le « conflit » était géré par les dirigeants Vivants, parce qu'en vérité, on ne le voit que peu. Par contre, j'ai apprécié les descriptions du stade, du mode de vie des Vivants, de ce qu'ils font pour essayer de survivre, de leurs devoirs, de ce qu'est leur vie tout simplement, si on peut appeler ça comme ça. L'ensemble apporte une lourdeur supplémentaire au texte, mais dans le bon sens, je précise, une profondeur qui vous rend presque claustrophobe et qui vous donne envie de vous échapper de là et de hurler à plein poumons. L'auteur arrive très bien à nous rendre cette vie-là, sans but, sans avenir, ce monde dans lequel les Vivants vivotent au lieu d'exister pleinement. Je l'ai trouvé sombre, triste, gris, cette vie-là n'a rien d'enviable, elle vous donne la chair de poule tant elle vous enferme dans un carcan, on se sent un peu prisonnier de cet enfer permanent et le fait que le lecteur arrive à ressentir tout cela prouve à quel point l'auteur a bien fait son job ! Ça nous rend plus proche de notre propre espèce aussi, de ses représentants, qui, dans ce monde déchiré, détruit, tentent de faire de leur mieux. Et c'est toujours la même question qui se pose, à leur place, qu'auriez-vous fait ? On peut dire ce qu'on veut, il n'est jamais facile de prendre des décisions quand des vies sont en jeu …



En face, se situe le camp des zombies et des Osseux. Les premiers sont plutôt sympathiques au premier abord (outre le fait qu'ils mangent les Vivants … mais bon, ils y sont obligés pour survivre, ça n'est pas vraiment un choix conscient, du coup, on leur pardonne plus facilement ^^) et j'ai beaucoup apprécié aussi de voir quelle était leur vie à eux. Les cours d'attaque des petits, les messes, les déplacements en groupe, l'idée de la pensée collective aussi m'a plu, parce qu'elle présuppose quelque chose de plus grand … mais je ne dirai rien de plus là-dessus, ça gâcherait le suspens ! Ce monde-là m'a paru tout aussi peu enchanteur que celui des Vivants. Morne, blafard, se déroulant au ralenti, il n'a rien d'enviable non plus et, là encore, les zombies, je les ai perçus comme des prisonniers de leur condition, des hommes, des femmes, des enfants, atteints d'une maladie qu'il faudrait guérir plus que réellement responsables de leurs actes. On ne choisit pas de devenir zombie, c'est clair ! Du coup, fatalement, on finit par s'y attacher à ces morts-vivants, parce qu'on sent leur souffrance, même si elle n'est pas évidente au premier abord vu qu'ils ne peuvent que grogner légèrement. Ils m'ont rendu tristes ces zombies qui n'ont plus de cœur qui bat, qui font semblant en permanence alors qu'ils ne savent même plus pourquoi, des marionnettes aux fils pendant ayant perdu leurs marionnettistes. J'ai eu de la compassion pour ces zombies, vraiment, et, là aussi, c'est que l'auteur a vraiment du talent, parce qu'au début, je ne pensais vraiment pas pouvoir m'attacher à eux ! Enfin, pas à tous non plus hein, leurs « chefs », autrement appeler Osseux, m'ont réellement foutu les jetons et j'aurais bien eu envie d'avoir un désintégrateur sous la main ou un truc du genre pour tous les dégommer un par un, ils sont flippants je vous dis ! De quoi faire des cauchemars la nuit. On sent aussi qu'ils ont la main mise sur tout ce petit monde qui, de fait, vie aussi en autarcie et le raccourci est vite fait pour se dire que les zombie sont eux aussi enfermés … dans un aéroport ici pour le coup. On sent d'ailleurs toute l'ironie de la chose au passage, j'ai apprécié ! Donc, je disais, le parallèle se fait très vite entre les Vivants et les zombies dont les vies m'ont semblé finalement très similaires, tristes, solitaires, sans but et sans avenir, c'est déprimant au possible tout ça et en même temps, fascinant ! J'ai adoré pouvoir plonger ainsi dans le quotidien de ces deux « peuples » qui cohabitent ensemble dans un monde en perdition et voir les deux côtés de la barrière. On se rend vite compte qu'ils ont beaucoup plus de points communs qu'il n'y paraît au premier abord et ça nous rappelle aussi que, dans tout ça, la notion d'humanité qui a été un peu mise de côté jusque-là devrait refaire surface …



Humanité, c'est le mot clé qui définit parfaitement, selon moi, les deux personnages principaux du roman, à savoir R., zombie de son état et Julie, on ne peut plus Vivante. Commençons par R.. Ah la la, que dire si ce n'est que me voilà tombée sous le charme d'un zombie ! Incroyable, mais vrai ! Impossible de résister au charisme dévastateur de ce zombie vraiment pas comme les autres. R. est notre narrateur, chose que j'ai d'autant plus apprécier parce que, vous avouerez que pénétrer ainsi dans l'esprit d'un zombie c'est pas donner à tout le monde ! Je disais donc, un super concept car on prend plaisir à suivre le fil des pensées de R. (et oui, un zombie qui pense!), elles sont tellement étonnantes, sentimentales, vives, qu'elles vous touchent, il ne peut en être autrement. J'ai pris énormément de plaisir à écouter R., à tenter de comprendre avec lui le pourquoi du monde qui l'entoure, le comment des sensations, des émotions, c'est un véritable ré-apprentissage de la vie que nous offre ici l'auteur à travers ses yeux et son regard sur les autres. C'est tendre au possible et d'une telle sensibilité que souvent j'en ai eu des frissons. Ce zombie romantique a tous les atouts pour vous faire craquer ! On sent dès le départ sa différence d'avec les autres zombies puisque lui se pose des questions, réfléchit, ressens des choses alors qu'il n'a pas techniquement de cœur. Comment ne pas craquer pour un zombie qui écoute de la musique sur vinyles parce que le son est meilleur ? Ah, je crois que je suis amoureuse ! Non, sérieusement, ce personnage-là est tellement beau, tellement fort, tellement puissant, qu'on ne peut que l'apprécier. C'est un super héros des temps modernes qui s'ignore. On sent bien toutes les étapes par lesquelles il passe durant ce roman, toute sa tristesse, sa douleur, sa joie aussi, et, à la fin, son amour. Je ne sais pas, j'ai trouvé cette re-découverte des sentiments humains tout simplement magique parce qu'à travers ce zombie, elle prend une teinte nettement plus colorée, chaleureuse, qui contraste grandement avec l'environnement dans lequel cette petite graine grandit. C'est comme un film en noir et blanc qu'on va coloriser, sublime ! Et tout bascule dans le monde plat et répétitif de R. quand il croise la route de Julie. Coup de foudre instantané et petit cœur qui bat ! Cette Vivante est, elle aussi, différente des autres. Dès le départ on voit sa détermination, sa compassion, son empathie, elle rayonne de l'intérieur et vous irradie de sa lumière, elle est pleine d'humour, de bonne humeur mais surtout elle porte en elle les germes d'une graine qui ne demande qu'à pousser, ceux de l'espoir ! Elle y croit encore ! Et rien que ça, ça vous donne envie d'y croire avec elle. Que le changement est possible, que l'on peut « guérir » les zombies, leur donner une seconde chance, que l'on peut vivre autrement, tout simplement vivre. Leur rencontre est au cœur du roman car elle va tout changer et les voir évoluer ensemble m'a chamboulée. Il faut dire que, bien évidemment je ne vous apprends rien ici, une romance va naître entre eux et que c'est elle qui va porter tout le texte. C'est romantique, certes, mais c'est aussi très réaliste car on voit que les sentiments entre les deux naissent progressivement, avec tout ce que cela entraîne de doutes, de questionnements, de douleurs aussi, mais surtout, de petits bonheurs. C'est un régal que de voir ce couple qui crève l'écran grandir sous nos yeux, ils sont juste parfaits et on ne peut que leur souhaiter dès le départ un happy end !



Il y a bien évidemment d'autres personnages dans le texte, tous aussi attachants les uns que les autres, chacun avec leurs cicatrices, leur passé et leur avenir, pas un que je n'ai pas appris à aimer d'une certaine façon, mais je ne vais pas vous parler de tout le monde sinon ma chronique va encore plus s'étirer ! Juste deux encore. M, le tombeur zombie qui m'a fait marrer comme pas possible et qui dégage nettement plus de profondeur qu'il n'y paraît au premier abord, vous allez l'adorer et Perry, l'ex de Julie qui tient un rôle important aussi dans le roman puisqu'il interagit avec R., je ne vous dis pas comment ni pourquoi, mais ça apporte une belle touche au texte, ça m'a plu comme concept, lisez et vous comprendrez pourquoi. Sinon, il me reste à vous parler du style de l'auteur. J'ai beaucoup aimé la plume de Isaac Marion, elle m'a emportée dès les premières lignes dans un monde que j'ai trouvé fascinant d'arpenter car il était complexe et qu'il allait bien au-delà de notre vision purement manichéenne du monde, j'ai trouvé le récit très humain, très sensible, ça m'a touchée, par bien des aspects et je n'avais clairement pas envie de le quitter. L'auteur a su habilement mêler psychologie, action et humour dans ce texte qui, bien qu'écrit de manière simple, a tout d'une œuvre trompe l’œil, comme j'aime à les appeler. Ici, on vous demande de voir au-delà des apparences, de croire, d'espérer, de faire confiance, de rêver, c'est quelque chose de difficile mais ce qu'on vous offre en échange vaut la peine. J'aime ces livres qui vous donnent des leçons sans en avoir l'air, qui vous rappelle ce qu'avoir une âme veut dire. Et oui, ce roman a beaucoup d'âme, bien plus que beaucoup d'autres que j'ai lu ! On se laisse glisser dans ce récit avec délice, il se dévore en un clin d’œil et, arrivé à la dernière page, on en redemande ! Une romance impossible à la Roméo et Juliette sur fond de guerre perdue d'avance, c'est accrocheur, provocant aussi peut-être mais surtout extrêmement fort. Rien ne laisse indifférent dans ce livre, pas même les plus petits détails. Et même s'il y a quelques petites choses qui ne m'ont pas plu ou que j'aurais préféré autres, j'ai tout simplement adoré livre ce livre ! Parce que, comme ses personnages principaux, il est différent, parce qu'il vous pousse à réfléchir, parce qu'il vous offre la vision d'un monde où tout est encore possible. J'ai aimé du début à la fin. Je me dis que le style y est pour beaucoup, parce qu'il a cette touche qui le rend si particulier, si différent des autres, on a envie de se laisser porter par ces mots qui nous parlent d'amour, tout simplement. Et je me dis que cette leçon-là est le plus importante de toutes celles que nous enseignent le roman : l'amour est plus fort que tout ! Ou serait-ce l'espoir ?



En conclusion, un roman qui, vous l'aurez compris, m'a bluffée et dont je suis désormais fan ! Il faut dire qu'une fois qu'on a fait la connaissance de R., on ne peut plus l'oublier ! Laissez-vous porter avec humour et tendresse dans ce texte plein de poésie et d'émotions qui vous fera passer du rire aux larmes en un battement d'ailes et qui ne vous lâchera plus une fois que vous l'aurez refermé. A lire absolument !
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Vivants

Oubliez toutes vos idées reçues sur les zombies et oubliez même toute logique en pensant qu’ils sont morts ! Ici, les zombis sont bien des mort-vivants mais ils ont toujours un minimum de pensées et même une vie sociale ! D’ailleurs, ils ne sont pas dénués d’humour.

Le livre est court et se lit très vite. On suit l’histoire du point de vue de R, un zombie qui ne se rappelle rien de son passé et qui est apparemment resté pas mal pour un mort. Il est frustré de ne plus savoir lire et aimerait pouvoir parler de manière cohérente. Parce que oui, les zombies peuvent encore plus ou moins parler.

Dans ce livre, les morts parlent, pensent et vivent même en communauté. Qui aurait cru que les zombies se mariaient ? Dans les premières pages du livre, R se marie et adopte même des enfants. C’est assez surprenant. Les zombies voient leur croisade contre les humains comme non seulement nécessaire pour survivre, car il faut bien manger, mais ce sont aussi des ennemis qui les tueraient dès qu’ils en auraient l’occasion ! Ils sont menés par les osseux, des mort-vivants dans un état de décomposition tellement avancé qu’ils n’ont plus rien d’humains.

Un fait que j’ai trouvé original est que lorsque les zombies mangent le cerveau d’un humain, ils partagent leurs souvenirs. C’est comme cela que R se retrouve avec les souvenirs du petit ami de Julie. En parallèle, Il ne comprend pas pourquoi, mais il se sent attiré par elle. Ça ne va pas lui faciliter les choses.

Je pense que c’est le genre de roman qu’il faut lire sans trop se poser de questions car bien sûr il n’y a rien de logique. Et puis, qui aurait cru qu’une histoire d’amour serait possible entre un zombie et une humaine ? Ce n’est pas très glamour au premier abord.

Comme le livre est très court, on n’a vraiment aucune explication sur comment les zombies sont apparus dans ce monde. C’est donc un des seuls reproches que je ferais à l’histoire, l’univers du livre n’est donc pas très fouillé.

A lire donc pour passer un bon moment lecture avec une romance inhabituelle !
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Vivants

Une histoire de Zombie. Pour une fois, pas de vampire ! Mais cette histoire, c'est bien plus qu'un simple histoire de zombie. Tout d'abord, il n'est pas question de chasse aux zombies avec une tronçonneuse, de giclée de sang en veux-tu, en voilà ! Non, il est question de R. De R et de Julie.



R est un zombie. Il ne se souvient de pas grand chose avant sa mort. De son prénom, il ne se souvient que de sa première lettre : R. Avec d'autres zombies, il squatte un aéroport. Son lieu favori : un vieux 747 dans lequel il entrepose tous ses souvenirs : des objets qu'il ramasse un peu partout. Il passe son temps à écouter de vieux vinyle : Frank Sinatra et les Beatles ont sa préférence. R se pose aussi beaucoup de questions sur son existence : qui était-il ? pourquoi est-il un zombie ? à quoi cela rime-t-il ?

Tous se rendent compte que R est différent. Il est capable d'aligner 3 syllabes sans trop d'hésitations. C'est certainement le zombie le plus bavard de l'aéroport. Heureusement, il a M. Un autre zombie, un peu particulier aussi.

Bref, la vie de R se résume à écouter des vinyles, se mettre au volant d'une Mercedes et d'essayer de se souvenir comment la conduire, prendre des escalators et des tapis roulants, discuter avec M et chasser le Vivant.



Car s'il y a des Morts, il y a aussi des Vivants. Et R ne sait pas pourquoi, mais les Morts ont besoin de se nourrir de Vivants. Alors, ils se dirigent vers la ville, en espérant croiser des Vivants pas trop nombreux qui seraient hors du Stade.



C'est comme ça que R rencontre Julie. Au cours d'un assaut particulièrement violent. Un instant R est uniquement préoccupé par son besoin de nourriture et l'instant d'après il y a Julie. Julie qui est vivante. Sans trop savoir pourquoi, R protège Julie et la ramène dans son 747.



Et je pense que c'est le début d'une des plus belles histoires que j'ai pu lire ! Comme ça, on a un peu l'impression que c'est Tarzan qui ramène Jane dans sa maison-arbre, mais ce n'est absolument pas le cas. Au contact de Julie, R va se rendre compte qu'il a encore envie d'être vivant. Et Julie va se rendre compte que les zombies sont capables de penser. Qu'ils ne sont pas juste des sortes de monstres qui se jettent sur le premier bout de viande vivant qu'ils croisent. L'un et l'autre vont expérimenter les limites de leurs représentations.

Julie en découvrant que les zombies ont des règles : qu'ils protègent les enfants, leur apprennent à se débrouiller, qu'ils sont capables d'apprécier la musique.

R en découvrant que le Stade où vivent les Vivants est une sorte de prison et qu'ils ne sont pas forcément plus heureux que les Morts. De par les brèves révélations qui lui sont faites, R se rend compte que le sort des Vivants n'a rien à envier à ceux des Morts.



Ils décident alors de changer. Changer tout.



J'ai particulièrement aimé la façon dont R et Julie s'apprivoisent l'un l'autre. Il faut dire qu'ils ont un caractère bien trempé ! De plus, je les trouve très ouvert au changement, à la nouveauté. Ils ont envie de changements.

Les autres personnages sont très attachants, que ce soit M ou Nora, l'amie de Julie. J'ai aussi aimé la relation entre Perry (je vous laisse découvrir qui il est), R et Julie. Elle mérite une petite larme ! Ce monde post-appocalyptique nous parait très réel.



Du côté des points négatifs, j'ai noté quelques incohérences sur le passé de Julie, Nora et Perry. Mais comme ce n'est pas le plus important, ça ne m'a pas trop gênée dans ma lecture !!



Je ne pensais pas qu'il soit possible de s'attacher à un zombie, mangeur de cervelles et rongeur d'os. Et pourtant c'est le cas. A la fois drôle et tendre, ce livre est avant tout un hymne à l'amour, l'espoir et au courage. Un peu décalé, c'est vraiment une très belle découverte.


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Vivants

Lorsque trois pipelettes compères décident de se lancer dans une lecture commune....



Oui, ce n'est un secret pour personne, Benji et moi s'entendont très bien. Même qu'on habite dans la même région. Et même qu'un jour, quand on sera grand, on vous publiera des selfies de nous deux à Lille (et oui on est comme ça). Et ce n'est un secret pour personne, Hélène et moi, cela fait bientôt un an qu'on lit ensemble quasiment tous les jours. Que même que quand on sera grandes, on habitera toutes les deux dans une grande maison et que nos chéris ils nous feront Charles Ingalls dans la Petite Maison dans la Prairie parce que ils passeraient leurs temps à jouer aux jeux vidéos pendant qu'on passerait notre temps à lire en duo





Alors imaginez qu'au cours d'une discussion anodine, nous trois, on se dit qu'on a Vivants dans notre PAL et qu'en fait, cela pourrait être sympa de se le lire (pourquoi on en est venus à parler bouquins.... ) (Là....) Bref, rendez vous était pris, Hélène et moi hyper excitées comme des midinettes s’apprêtant à croiser Jon Snow dans la "vraie"vie, Benji... Non je n'ose pas imaginer le niveau de terreur qu'on a dû provoquer. Et mettre ces trois personnes dans une lecture commune... Comment vous dire ?



Déjà, on a galéré pour les chapitres. Parce que le nombre de chapitres n'est pas noté !!!! Certes, ce n'est pas dérangeant pour la lecture. Mais mettez trois têtes de linottes en lecture communes et vous obtiendrez une espèce de course un peu bizarre, Benji partant en tête avec derrière lui deux nanas qui lui crient : "Mais attends, on n'avait pas dit ce nombre de chapitres là!!!!!" Et sinon niveau communication, et bien on s'est beaucoup parlé de nos vies, d'un autre livre lu par Benji et de nos prochaines visites chez l'un et chez l'autre.



Bref on a été super sages :D





Et sinon..... ? Vivants .... ?



Et bien, comme je suis en retard, Benji, lui a déjà tout écrit et je pense que je ne suis pas dernière pour une fois *danse de la joie*. Le point positif et captivant et tout ce que vous voulez que c'était trop bien, c'était qu'on ait le point de vue de R, un zombie. D'où une narration au début un peu sommaire. Mais R, il va rencontrer une nana et cela va lui changer la non vie et le cerveau d'où une narration un peu plus développée au fur et à mesure. C'était franchement sympa de découvrir les habitudes de R, comme il découvre une autre vie et l'amour, comment il combat des espèces de squelettes bizarres.





Et bien entendu, c'est une énorme métaphore sur notre vie à nous. Pour nous montrer que la monotonie, c'est bien mais cela nous tue petit à petit, cela nous rend comme des zombies. Que le métro boulot dodo nous tuera notre personnalité. Qu'il faut privilégier l'amour, le carpe diem, toussa toussa. Cest aussi une histoire de tolérance, de dialogues. Bref, cela nous montre comment on doit bien vivre.





R nous donne envie de nous dépasser.



Alors, oui c'est vrai que 300 pages de romans initiatiques sur fond de zombies, cela fait un peu fleur bleue et ado alors pour nous, trois adultes un peu warrior, que s'est il passé ? Et bien, justement, c'était léger, pas trop moralisateur. La fin était un peu alambiquée mais bon. C'est aussi un premier roman donc il ne peut pas être parfait. Il est indéniable que la narration est extrêmement bien faite, bien tournée, bien pesée, ce qui fait que cela nous a tout passé comme petits défauts de débutants.



Les personnages sont réellement drôles et riches. Que ce soit côté humains ou côté zombie. Ils ne sont pas parfaits, certes, mais ils sont très attachants. Et pour ne rien gâcher, l'adaptation ciné est assez bien faite. Pour une fois que j'aime un film de gonzesses, n'allez pas vous plaindre :)
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Vivants

→ 4,25/5 (Très Bien +)





Vivants est un roman qui m'aura marquée. On évolue dans l'histoire dans cette atmophère apocalyptique, désespérante mais avec ce semblant d'espoir que R éprouve. Vivants est un de ces romans dont je ne sais pas quoi penser au final, qui m'a fait réfléchir, qui m'a plu, et pourtant, j'aurais du mal à exprimer dans cet article le bien que j'en pense.







Le contexte est excellent, j'adore les fins du monde. En revanche, c'est une de mes premières, la deuxième précisément lecture contenant des zombies, et cette version déroutante de ces créatures est appréciable. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, cependant Isaac Marion m'a convaincue avec ces Morts, Charnus ou Osseux, et ces Vivants. Certes l'origine des Osseux est vue sur un point psychologique, mental, non pas scientifique, et celle des Morts reste vague, ce sera mon unique déception. Dans Je suis une légende, tout était tellement pointu que ma curiosité était comblée, or dans ce livre, le flou est dommage.







Isaac Marion écrit franchement bien, parce ce qu'on est totalement happés par l'ambiance des scènes, totalement dans la tête des personnages. Il y a un bon dosage de narration, description, peu de dialogues et ça donne un côté mature à l'oeuvre. Au final, on est présents sur les lieux, et on juge, on examine, on analyse tout ce qu'on voit, ce qu'on dit. J'ai eu l'impression de redécouvrir le monde, et ça, croyez-moi c'était magique. Un style d'écriture particulier, brut, mais apaisant et enrichissant.







L'intrigue est complète, on a ce qu'il faut en rebondissements, mystère et ça se renouvelle bien.







Je n'ai pas pu résister, j'ai ramassé énormément de citations :

Nous sommes sur une plage. Pas une vraie, découpée sur des millénaires par ce maître artisan qu'est l'océan, celles-là sont toutes sous les flots à présent. Nous sommes au bord d'une ville entre les dalles cassées des trottoirs. Des réverbères couverts de berniques s'élèvent du ressac, certains d'entre eux ne s'avouent pas vaincus et projettent des cercles de lumière orange sur les vagues dans l'obscurité du soir.





(Elle a les yeux fixés sur le sol, comme si elle voyait à travers, jusqu'au centre de la Terre, jusqu'en enfer.) Qu'est-ce qui cloche chez les gens ? dit-elle, presque trop bas pour que je l'entende. Est-ce qu'ils sont nés avec des pièces manquantes ou est-ce qu'ils les ont perdues en cours de route ?





Savoir, c'est souffrir, et je veux ressentir cette souffrance, je veux mieux les connaître et, par extension, mieux me connaître. Savoir qui et ce que je suis vraiment. Peut-être qu'à l'aide de ce scalpel, chauffé au rouge et stérilisé dans les larmes, je peux commencer à gratter la pourriture en moi.





Pas question de bâiller au milieu d'une phrase et de ranger le manuscrit dans un tiroir. Pas cette fois. Ôte-moi ces couvertures en laine pleines de poussière : apathie, antipathie et dessiccation cynique. Très peu pour moi : je veux vivre pleinement, et je veux une vie sans parachute. Bon. Voilà, R. C'est maintenant.





Nous allons procéder à notre propre exhumation. Nous allons nous battre contre le fléau et nous allons gagner. Nous allons pleurer et saigner, désirer et aimer, et vaincre la mort. Nous sommes le remède. Parce que nous l'avons décidé.







En y repensant, avec le recul, cet ouvrage est transcendant. Les personnages sont merveilleux, admirables. Julie est une fille qui a un vrai caractère, elle est vraie, elle a le sourire alors qu'elle vit dans un monde effondré. Nora est une protagoniste sympathique. Perry Kelvin, ou M sont eux également tout à fait satisfaisants. Enfin R, qu est subjuguant. Extraordinairement rare. Une humanité. Il est tout ce qu'il y a de beau dans l'espèce humaine. Il a cette faculté à vous faire, si ce n'est pas tout aimer, tout supporter.







Je termine en quelques mots pour dire que je termine mon mois avec un livre charmant, aux héros magnifiques, à l'écriture additive et à la réflexion qu'on peut en faire passionnante. Je vous le conseille en priorité.
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