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Critiques de Isabelle Amonou (58)
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L'enfant rivière

Avec une plume incisive, tranchante et sans faux semble l'autrice nous révèle toute la beauté de la littérature française.



En effet, au delà d'une histoire bien ficelée et ingénieuse Isabelle va explorer au fil des chapitres les conséquences sociales d'un peuple arriver au bout du bout. Elle va aussi nous emmener dans l'âme d'un couple divisé par la disparition de leur enfant. Elle aborde la nature dans son respect, la dangerosité humaine, la famille, la sauvagerie et l'amour et la bataille.



J'espère que le constat de cette brillante ecrivaine n'est pas ce qui nous attend dans un futur proche.



Ressentis :



Je me suis plongé dans cette histoire sans hésitation suite aux chroniques et les recommandations de VLEEL et je n'ai aucun regret. Pourtant cela aurait pu ! Nous sommes en 2030 et habituellement je n'aime pas les romans futuristes.



Dans celui ci nous sommes loin du compte. Ce roman est d'une force incroyable poussant à son paroxysme la psychologie des protagonistes. C'est un roman qui se savoure et se déguste avec passion et lenteur.



Un excellent moment lecture que je conseille à tous !



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L'enfant rivière

Septembre 2029. Thomas rentre au Canada pour la première fois depuis 6 ans. Son père est mort. S'il rentre, c'est pour ne pas laisser sa soeur gérer toute seule.

Rentrer c'est se confronter à l'absence de son fils Nathan, disparu à 4 ans, c'est risquer de revoir Zoé qui est toujours sa femme malgré la violence de leurs derniers moments ensemble.



Le premier chapitre m'a tétanisée, j'ai failli ne pas aller plus loin. Merci au Prix du Roman Cezam de me pousser à lire des romans que je n'aurais pas choisis.

Pour autant, je n'ai pas bien adhéré... Je ne sais pas trop ce qui m'a gênée. Écrire cette chronique me fait réfléchir. Je pense que le personnage de Zoé me dérange. Ses incohérences, sa dureté. Mon intellect comprend mais elle n'a pas du tout généré d'empathie chez moi.

Il y a beaucoup de sujets abordés dans ce roman, peut-être trop, ce qui laisse un peu le sentiment de survoler plein de choses, sans les creuser.

Et la fin m'a laissée sur ma faim ! (Oui désolée, c'est une formule qui me fait rire...) Elle ne colle tellement pas avec le personnage. Et puis, je crois que je ne suis pas vraiment fan de la science-fiction et là, si on est dans un avenir proche, on est quand même dans de l'anticipation...



Bon, pour autant, il y avait plein de choses intéressantes dans ce roman. Ce n'est pas un roman que je déconseille. Juste un roman auquel je n'ai pas bien adhéré... Si vous l'avez lu, je veux bien votre retour !
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L'enfant rivière

Je me suis perdu sur les bords de la rivière des Outaouais, dans un monde où la nature a repris peu à peu ses droits, ne cesse de clamer sa puissance.

L'enfant rivière, le titre de ce livre m'a immédiatement fait penser à celui d'un vieux roman qui sommeillait dans mes souvenirs d'écolier, l'enfant et la rivière, d'Henri Bosco.

Ici c'est une sorte de dystopie à laquelle nous invite Isabelle Amonou, nous sommes en 2030, c'est presque demain et l'autrice nous laisse entrevoir ce qui semble nous attendre. La proximité de ce futur rend le sujet particulièrement prenant et inquiétant.

Les premières lignes sont saisissantes d'effroi dès l'incipit : nous assistons à une scène de chasse où le gibier n'est autre qu'un enfant... L'enfant est capturé vivant, puis remis aux autorités, on ne sait pas ce qu'il adviendra de lui... Cette violence à fleur de peau en dit long sur l'état dans lequel l'humanité est parvenue.

Les pages suivantes nous amènent au Québec. Il s'appelle Nathan, cet enfant qui va disparaître subitement au bord de la rivière des Outaouais en mai 2024, il a suffi quelques moment d'inattention de ces parents, les recherches sont infructueuses, la rivière n'a pas rendu l'enfant. de cet événement tragique, le couple formé par les parents, - deux êtres qui s'aimaient cependant d'un amour fou, Zoé et Thomas, ne survivra pas, s'éclatera, chacun prenant une trajectoire opposée après le deuil pour porter chacun à sa manière le chacun qui a suivi...

Pourtant la mère de l'enfant, Zoé, est persuadée que l'enfant vit encore, quelque part, là-bas, dans les lointains... Ce sont ses racines amérindiennes qui le lui disent. Zoé descend du peuple des Algonquins...

Six ans se sont passés et voici que nous entrons dans le récit avec cette histoire étonnante qui ressemble presque à ce qu'on commence à vivre dans ce futur totalement probable qui nourrit cette histoire.

Dans ce monde futur, les réalités des changements climatiques qui ont commencé à porter leurs effets en profondeur, ont désormais complètement changé la donne sur le plan humanitaire et créé une influence dans les flux d'immigration. La violence est omniprésente. Des migrants ne cessent d'affluer vers le Canada, poussés par le réchauffement climatique et la chute des États-Unis.

À l'occasion des funérailles du père de Thomas, celui-ci revient sur un lieu qui a scellé à la fois un amour et un drame.

C'est alors qu'il découvre que Zoé n'a jamais cessé de renoncer à la disparition de Nathan.

Il découvre également un autre pan de la vie de Zoé, son passé...

Mais là-bas tout près du rivage de la rivière des Outaouais, veille une communauté d'enfants perdus aussi fragiles que déterminés et dangereux.

Ce roman est à la confluence des frontières qui séparent plusieurs territoires immenses qui ne sont pas seulement géographiques.

C'est un texte étrange, où les thèmes multiples et emmêlés peuvent surprendre, dérouter le lecteur, d'autant plus que les personnages principaux me sont apparus peu attachants. Je n'ai pas ressenti de réelle empathie à leur égard. Quant aux enfants perdus, n'en parlons pas...

Cependant l'autrice, à travers une écriture qui se tient avec brio, nous guide dans les méandres d'une histoire prenante qui ne cesse de nous poser des questions existentielles, celles auxquelles il nous faudra bien nous atteler sans tarder.

La première de couverture est incroyablement belle et je tiens à souligner que ce roman est édité dans la toute récente maison d'éditions Dalva, - quel beau nom n'est-ce pas, qui met à l'honneur des autrices contemporaines. À travers leurs textes, elles disent leur vie de femme, leur relation à la nature ou à notre société. Elles écrivent pour changer le monde, pour le comprendre, pour nous faire rêver.

En cela, le livre d'Isabelle Amonou, - d'origine morlaisienne je tiens à le souligner, a toute sa place dans leur catalogue.



[ Livre lu dans le cadre de la sélection du prix Cezam 2024 ]

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L'enfant rivière

J'ai lu ce livre dans le cadre du Prix Cezam 2024.

La plume de l'auteure est très agréable à lire.

Cependant, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages. L'histoire me donnais pourtant envie, mais je n'explique pas.

Il a du me manquer quelque chose..
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L'enfant rivière

Plonger dans ce roman d’Isabelle Amonou—qui n’est, en réalité, pas tout à fait le premier--, c’est s’offrir un voyage sur le fil de plusieurs frontières mêlées, comme le sont les racines des hommes et des femmes de là-bas. Là-bas, c’est au bord de territoires immenses, un morceau d’Amérique où l’on parle Français, des terres sauvages, civilisées autrefois par des êtres sans âme dont la foi faisait loi, colonisées quelque part entre le temps d’aujourd’hui et celui qui s’annonce par une jeunesse laissée en friche, livrée à ses instincts les plus cruels, à ses impératifs de survie quelle qu’en soit la manière, poussée hors de son écrasant pays par une guerre civile devenue inévitable. Sur cette parcelle de terre à l’âme oubliée, vivait il y a peu une famille presque normale, avec le père, Tom, la mère, Zoé, et leur petit garçon, Nathan. Et, au milieu, coulait une rivière. Lorsque Nathan disparaît, c’est tout un édifice qui semble se dissoudre dans ses eaux tumultueuses, à la puissance impassible et aveugle, pour laisser remonter à la surface des vérités trop longtemps enfouies.

Forte de sa riche expérience d’autrice de romans noirs, Isabelle Amonou nous offre, avec L’enfant rivière, un texte à l’équilibre mûri et subtile, suivant son cours entre force et délicatesse, construit tout en habilité et nuances pour guider notre réflexion autant que notre sensibilité dans les méandres de cette histoire passionnante qui ne cesse de soulever de nouvelles interrogations. C’est le cœur serré mais l’intérêt toujours en éveil que l’on suit cette plume assurée et très belle sur les traces de ces nouveaux Enfants Perdus, en espérant tout bas « Never this Land !»


Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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L'enfant rivière

Je l'ai enfin fini.

J'ai du me pousser. Passé un certain point dans le roman, je pressentais qu'il allait y avoir d'autres chapitres moins agréable à lire ; avec des événements qui ne me plairait pas. Alors j'ai un peu oublié le roman quelques soirs, ou alors je ne lisais que peu de pages.

Finalement, hier soir, j'ai décidé que je devais le finir. Et effectivement le côté désagréable était là... Mais il était à sa place, c'était dans la suite logique du récit, et tout autre chose n'aurait pas convenu au roman.

Mais globalement, ce petit roman, aborde quelques sujets intéressants, du passé du Canada, et de son futur possible.
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L'enfant rivière

❝Il existe des temps suspendus, ces temps d'un autre monde qui précèdent les tempêtes et dont, si nous n'étions pas fous, nous nous garderions avec prudence. Ces instants et ces heures qui endorment toute méfiance, qui nous font croire à la possibilité de faire table rase du passé, de tout recommencer ; ces temps de mensonge.❞

Sandrine Collette, Un vent de cendres



❝On lui [à Thomas] avait dit que c’était normal. D’oublier. Parce qu’on ne sait pas a priori qu’il faudrait mémoriser chacun des instants, des gestes et des paroles des quelques heures qui ont précédé une catastrophe. A posteriori, on aimerait se souvenir. Pour pouvoir reconstruire la vérité. Une vérité. Mais c’est trop tard.❞



Un prologue énigmatique rappelle qu’avant de s’aventurer en littérature blanche Isabelle Amonou a écrit des polars et des romans noirs. Il suffit aux trois premières pages de L’Enfant rivière de poser un personnage charismatique et semer dans son sillage des questions à la volée pour accrocher le lecteur.



Son avion s’est posé à Montréal. Thomas revient après 6 ans d’absence dont il a cru qu’ils l’aideraient à faire table rase du passé. C’était en mai 2024. Le petit Nathan, trois ans et demi à peine, était sous la surveillance de sa mère Zoé quand il avait disparu. Avait-il été enlevé ? S’était-il noyé en bravant l’interdit, allant jouer au bord de la rivière des Outaouais, frontière naturelle entre le Québec et l’Ontario ? Quelle responsabilité avait Éliane, la soeur de Zoé, dans cette disparition qu’elle accueillait avec un rictus indéchiffrable ?



❝Un enfant c’est une tâche immense, ça signifie s’occuper de quelqu’un d’autre que soi et je ne suis pas sûr qu’on en soit tous capables.❞

Sandrine Collette, On était des loups



Zoé, lestée de son enfance entre une mère alcoolique et un père abusif, était-elle capable de s’occuper de son fils ? L’ordre des choses voudrait que les parents ne connaissent jamais la mort de leur enfant, mais la vie se moque bien de le respecter et n’a que faire de justice. Alors que Thomas revient, le mystère est encore entier. Le corps n’a pas été retrouvé, rendant le deuil impossible pour Zoé convaincue que son fils est toujours en vie, alors que Thomas n’a jamais cru à cette éventualité-là. La disparition de l’enfant, point d’équilibre précaire de la famille, avait anéanti le couple qui depuis le début avait pourtant essayé de composer avec ses différences,



❝Ils ne vivaient pas dans le même quartier. Leurs parents ne se connaissaient même pas et ne se seraient fréquentés pour rien au monde. Ils n’avaient rien en commun. Au contraire, tout les séparait. Chez Zoé, on parlait français. Chez Thomas, anglais. Chez Zoé, on était athée d’ascendance catholique. Chez Thomas, protestant. Chez Zoé, on était à moitié autochtone. Mais eux deux, les adolescents, ils avaient éprouvé quelque chose qui était bien plus fort que la langue, la culture, la couleur de peau ou la religion. Et c’est ce point de vue qu’ils chercheraient à imposer à leurs familles. De force plutôt que de gré.❞



différences que la douleur avait fait remonter à la surface pour y éclater.



❝Zoé et lui n'avaient pas partagé la souffrance, ils se l'étaient renvoyée.❞



Après ce tragique mois de mai, Zoé est restée au bord de la capricieuse rivière des Outaouais dans l’espoir de retrouver Nathan, de le voir revenir à elle d’une manière ou d’une autre ; Thomas, lui, est parti, loin, très loin, quittant le Canada pour Mexico puis la France où refaire sa vie.



La mort du père ramène Thomas à Ottawa, auprès de sa sœur. Il faut s’occuper de la succession et vider la maison avant de la mettre en vente. Nous sommes en 2030 et en 6 ans, le monde a changé pour le pire. Astucieusement, Isabelle Amonou a placé son roman à peine quelques années au-devant de notre temps. Cette anticipation infime évite les pièges de la dystopie traditionnelle, sa projection à des dizaines d’années de nous, son imaginaire sombre, son avenir terrifiant, pour se présenter comme un prolongement plausible de notre époque, tout en apportant un peu de la nuit nécessaire à l’évocation d’une menace protéiforme. Le climat s’est déréglé, les périodes de sécheresse sont suivies de tornades et de tempêtes qui ravagent tout, de pluies diluviennes qui gonflent les cours d’eau et emportent tout ; les guerres civiles autant que les aléas climatiques ont jeté les hommes sur les routes à la recherche d’un lieu sûr. La première puissance mondiale s’est effondrée, les Américains sont remontés vers le nord et le Canada encore à l’écart — mais pour combien de temps ? — des plus grandes catastrophes.



❝On a fait partie de l'État le plus puissant du monde, America First et toutes ces conneries, et voilà comment on va finir, dans des bidonvilles.❞



Ces migrants tentent de passer la frontière, sachant que s’ils se font prendre, ce sera la déportation vers les camps du Grand Nord inhospitalier. Alors ils se cachent des autorités et des chasseurs de prime, construisent des campements de fortune dans les forêts alentour, se nourrissent de chasse et de pêche. De rapines aussi. L’un d’eux regroupe des adolescents et des enfants plus jeunes que Zoé observe avec ses jumelles Zeiss, se persuadant peu à peu que son fils, dans sa dizaine à présent, s’y trouve.



❝Il y avait une dizaine de jours, elle avait trouvé un campement, près du lac Grand, à Val-des-Monts. Une vingtaine de jeunes étaient réunis là. Enfants, ados. Ceux-là étaient très différents des réfugiés qui vivaient près de chez elle. Ceux-là s’étaient enfoncés dans la forêt, se cachaient des autorités, ne demandaient pas de régularisation, ne comptaient que sur eux-mêmes. Ceux-là étaient les vrais sauvages. Les insoumis. Les enfants perdus.❞



Deuil impossible de son enfant, famille dysfonctionnelle, héritage et transmission, quête identitaire, perte de l’innocence, catastrophes climatiques et sociales, migrants, effondrement d’une civilisation, guerre civile, retour à l’état sauvage, face à face chasseur-proie, etc. Des thèmes jusqu’au vertige qui pourraient faire craindre le pire, une espèce de syllogomanie narrative. Sauf qu’Isabelle Amonou tient ferme son récit, brossant au passage de magnifiques portraits de personnages tout en contrastes, esquintés par la vie, qui ont du mal à tenir debout. Avec savoir-faire, elle intègre le drame intime vécu par la furieuse Zoé et le prudent Thomas dans la trame plus large des tragédies familiales, elle-même mise en perspective avec l’histoire récente du Canada et le sort réservé aux populations autochtones que l’on assimilait par la force. Ainsi Camille, la mère algonquine de Zoé, a-t-elle été arrachée à sa famille pour être placée en internat catholique.



❝Sa mère avait été arrachée à ses propres parents et à sa réserve alors qu’elle avait à peine six ans. Elle avait grandi au pensionnat d’Amos. Assimilation oblige. Il fallait bien convertir les enfants dotés d’une culture primitive au catholicisme et les intégrer à la bonne société canadienne. De force, puisqu’ils résistaient. C’était pour leur bien. Il fallait tuer l’Indien. Camille avait fait partie des 150 000 jeunes autochtones ainsi offerts à la violence culturelle, sans parler des agressions physiques, psychiques et sexuelles qu’ils avaient subies. Pour la plupart, bousillés à vie.❞



Le père a abusé de Zoé sans que la mère daigne lever les yeux du fond de son verre. ; le frère est parti vivre au plus près d’une réserve pour renouer avec les racines que Camille a refusé de transmettre à ses enfants. Quant à Éliane... Des années plus tard, à nouveau les camps, à nouveau les murs, à nouveau la suspicion ; l’histoire semble au bord de bégayer et ce que l’on croyait impensable — le fameux plus jamais ça ! — est redevenu possible. N’apprend-on jamais du passé ?



La narration à la 3e personne non omnisciente, qui passe d’un personnage à l’autre, est un choix brillant et l’une des grandes réussites du roman. Quand on crée un personnage aussi charismatique que Zoé, on peut en effet être tentée de céder à la facilité et confier la narration à ce « Je » fort, qui exclurait le lecteur. Isabelle Amonou, elle, a pris le parti de nous faire vivre l’aventure au lieu de se contenter de nous la raconter : l’impression est qu’il n’y a pas vraiment de narrateur, mais une multitude de points de vue qui nourrissent notre perception. En ajustant la focale sur un seul personnage à la fois, nous le découvrons de l’intérieur, avec ses failles, ses blessures, ses tergiversations, ses errements, nous sommes au plus près de ses émotions, au plus près de sa compréhension des autres et du territoire alentour, personnage à part entière de L'Enfant rivière. Chacun des personnages/narrateurs agit comme un filtre et, pour le lecteur, l’immersion est totale dans ce roman où chacun d’eux cherche la clef de son existence et où tout est à sa juste place.



❝Zoé avait toujours été étrange. Inquiétante. Mais il [Thomas] le savait. Il avait choisi de l’aimer malgré ça. Ou peut-être à cause de ça. D’ailleurs lui aussi avait toujours eu quelque chose de bizarre : il était tombé amoureux d’elle — tomber était le mot exact, il était tombé à l’eau — et ensuite il n’avait jamais cessé complètement de l’aimer. Malgré tout ce qui s’était passé.❞



Tout cela concourt à faire de L’Enfant rivière un récit en grande tension, et cette tension même, entretenue sans faiblir, contribue au plaisir pris à la lecture de ce roman dur et dérangeant, violent et désenchanté mais autorisant à espérer, parfaitement maîtrisé tant dans le fond que la forme.



Premier roman, sélection 2024 des #68premieresfois
Lien : https://www.calliope-petrich..
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L'enfant rivière

Nathan a disparu, son corps n'a pas été retrouvé, ses parents Zoé et Thomas se sont séparés quelques mois plus tard.

A l'occasion de la mort de son père,Thomas revient au Canada, près de la rivière des Outaouais où s'est produit le drame.

Premier roman très réussi, qui traite de nombreux thèmes, l'enfance et la maltraitance familiale, les enfermements des autochtones dans des pensionnats et les sévices associés, le réchauffement climatique, l'exil et les courants migratoires qui en résultent.

Une lecture captivante.

#68premieresfois#sélection2024#

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L'enfant rivière

Une fiction bien sombre qui aurait pu paraître utopique il y a encore quelques années mais qui a malheureusement de plus en plus de sens. Le réchauffement climatique, les révoltes de populations qui entrainent des migrations de citoyens que l’on croyaient à l’abri, dans des démocraties de plus en plus malmenées. Un univers bien noir qui laisse peu d’espoir et qui ne fait pas de cette lecture un moment de détente même si l’écriture et la construction sont de qualité.
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L'enfant rivière

C’est un roman touchant sur les difficultés des origines, les problèmes familiaux, les relations de couples, le positionnement en tant que parent. Comment chacun, avec son caractère, son passé, parvient ou non à gérer une situation extrême, à tenter d’y survivre.



Zoé et Tom sont des opposés qui se sont attirés et qui ont vécu un drame en la disparition de leur enfant de 3 ans. Mais leur amour n’a pas pu faire face à cette tragédie et l’éloignement a été leur seul salut. Plusieurs années plus tard, dans un Canada dystopique, la « petite » rejoint la « grande » histoire : dans un pays voué aux catastrophes climatiques et à la haine du pays voisin, les Etats-Unis, où la guerre aux migrants est clairement déclarée, le passé va refaire surface. Mais à quel prix?



De beaux personnages, dépeints avec profondeur et précision, un saut dans le futur glaçant, un récit fluide qui nous happe font de ce roman un bon moment de lecture.
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L'enfant rivière

Canada.

Nathan, trois ans, joue dans la cour de la maison familiale, tout près d'une rivière. Sa mère, Zoé, sa grand-mère et sa tante ne sont pas bien loin.

Est-ce en secondes, en minutes que le temps s est écoulé avant que Zoé ne se rende compte qu'il a disparu ?

Combien de temps avant que Thomas, son père, ne revienne et accuse sa femme et sa belle-famille de négligence ?



Pas de corps, pas de témoins donc depuis six ans, Zoé le cherche sans relâche. Seule. Le couple n'ayant pu résister à la douleur.

Pour Zoé, c'est sùr, Nathan est vivant et se cache parmi les migrants américains.

Pour Thomas, revenu au bercail après six ans, Zoé est toujours aussi folle. Toujours aussi magnétique.

Ils se retrouvent et tout a changé entre eux, ou si peu.

L'espoir de retrouver Nathan est toujours là chez Zoé mais cette fois-ci, ses espoirs sont accompagnés d'actions. Discutables, dangereuses. Et qui mèneront le couple au bout de leurs limites.



C'est l'histoire d'un couple qui tente de faire face à la douleur de la perte d'un enfant, d'une mère prête à tout pour éviter d'affronter l'indicible.

Une belle histoire où la nature est reine. Le dépaysement au bord des rivières canadiennes est totale.

L'écriture ainsi que le dynamisme narratif favorise la rapidité de la lecture.

Une bonne histoire avec, cependant, un avis en demi-teinte pour moi.

Si l'exploration du passé de Zoé est essentielle pour comprendre le personnage, les mêmes éléments reviennent souvent, un peu trop. Des moments répétitifs qui m'ont lassés.

Mais qui n'enlève rien à la qualité littéraire de ce drame intimiste, au scénario bien ficelé.
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L'enfant rivière

J'ai lu en quelques jours ce fabuleux roman.

Il m'a fallu un temps de répit avant d'écrire mon ressenti tant j'ai été pris à la gorge par l'écriture d'Isabelle Amonou, son rythme saccadé et ses nombreux retours en arrière.



L'autrice nous propose un texte d'anticipation. En 2030, au Canada, dans une ambiance de fin du monde, sous les orages et les tempêtes, alors que les eaux montent et tous les pays souffrent, chacun tente de s'en sortir comme il peut.

En bordure de la rivière des Ouataouais, quelques années auparavant, Nathan, l'enfant de Zoé et Thomas, a échappé à leur vigilance, disparaissant sans que l'on retrouve sa trace ou son corps. Dans ce chaos, les migrants qui arrivent au Canada sont les Américains des Etats-Unis (idée lumineuse) qui tentent de s'intégrer et sont chassés par les autorités. Se mêle à cette histoire douloureuse, la grande histoire des indiens du Canada et la manière tout aussi abjecte dont ils ont été traités.

Zoé ne croit pas en la mort de Nathan, elle le cherche notamment parmi les enfants-migrants qui peuplent la forêt et pillent, sans foi ni loi, les autochtones. Thomas, lui, a fui depuis longtemps, il vit en France. Mais, le décès de son père l'oblige à revenir et il ne peut s'empêcher de revoir Zoé, cette femme qu'il a tant aimée.



Quel morceau de bravoure !

Le texte est haletant de bout en bout, bien construit, sans manichéisme, sans fioriture. L'écriture est nerveuse, le style vif et direct. On comprend, peu à peu, par des flash-backs successifs, d'où pouvait venir le malaise du couple de Zoé et Thomas, leur déchirure.

Le livre se lit d'une traite, presque en apnée, tellement l'histoire est puissante, riche, et le déroulement impitoyable.



« L'enfant rivière » est-il parmi les enfants de la forêt ? Que cherche à réparer Zoé ? Quel fil ténu retient Thomas à cette terre de malheur ? Où vont tous ces gens dans ce monde déboussolé ? Reste-t-il une part humaine dans le coeur des survivants ?



Un grand roman.

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L'enfant rivière

C'est par un prologue assez troublant que ce livre débute. Je pensais assister à une scène de chasse traditionnelle, mais il n'en n'est rien!

En mai 2024, Nathan 3 ans disparaît alors qu'il était sous la surveillance de sa mère. A t'il été enlevé? S'est-il noyé? ou perdu? Nul ne le sait son corps n'a jamais été retrouvé.

Cela fait six ans que Thomas et Zoé, les parents, se sont séparés. Tom, convaincu de la mort de son fils a préféré passer à autre chose, changer de vie. S'il est de retour à Ottawa c'est pour l'enterrement de son père.

La mère, Zoé, est persuadée qu'il est toujours vivant, qu'il ne s'est pas noyé et qu'il se cache parmi les migrants.En effet, beaucoup de migrants quittent les Etats Unis après la chute de cette nation. Ils se cachent. Les autorités canadiennes veulent les cantonner dans une région éloignée au nord de l'Alaska. Ces migrants, constitués en sortes de hordes sauvages, survivent comme ils peuvent, commettant des exactions pour se nourrir, ou même par haine envers les autochtones. Zoé capture les enfants migrants pour les remettre à l'aide sociale contre rémunération en espérant un jour tomber sur son fils. Et elle finit par le retrouver.

Les retrouvailles entre les deux parents vont permettre au lecteur de comprendre ce qui s'est passé à l'époque mais également que Tom et Zoé s'aiment toujours.

Ce livre aborde beaucoup de thèmes diversifiés: ce qui nous attend si nous ne réagissons pas dès maintenant (un monde où la nature a repris peu à peu ses droits et ne cesse de clamer sa puissance, tornades et crues se succèdent…), la violence, l'amour inconditionnelle, la mort des êtres chers, les religions, l'enlèvement des jeunes autochtones de leur milieu pour les éduquer comme des canadiens, l'alcoolisme, le viol, les différences culturelles, l'intolérance...

Il se lit très facilement et maintient en haleine. Une fois commencé je ne mes suis arrêtée qu'à la fin.
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Question de sur-vie

Comme à son habitude, Michel Dréan (et la co-autrice Isabelle Amonou) nous entraine dans sa Bretagne natale pour y suivre un thriller noir, mais pas que, car entre amour trahi et folie des grandeurs, nous allons aussi voyager des pays scandinaves à la Californie. Sur le thème ô combien actuel de l'allongement de la vie humaine et la trituration génétique, l'auteur développe une histoire sombre où trahisons et rêves de mégalomane se côtoient. Comment ne pas faire un parallèle avec les projets actuels de certains milliardaires américains lorsqu'on découvre les objectifs insensés du patron de la firme médicale Illico. Ce magnat californien est prêt à commanditer des meurtres pour arriver à ses fins, la vie éternelle.
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L'enfant rivière

C'est un roman où se mêlent l'anticipation, l'écologie, l'amour maternel et filial. Il est superbement écrit, les personnages sont attachants avec leurs blessures et leur colère. La nature y tient un grand rôle aussi. Je l'ai vraiment beaucoup aimé même si le "métier" de l'héroïne m'a d'abord révulsé. Le monde va très très mal et pourtant c'est demain.
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L'enfant rivière

N°1799– Novembre 2023



L’enfant rivière – Isabelle Amonou – Éditions Dalva.



Thomas est venu de Paris pour les obsèques de son père au Quebec. A Cette occasion il revoit Zoé, son épouse dont il est seulement séparé et qui vit ici. Il y a six ans, leur fils Nathan, quatre ans à l’époque, a disparu dans la rivière alors qu’il était sous la garde de sa mère. Son corps n’a pas été retrouvé et leur couple n’a pas résisté à cette disparition. Ils s’étaient mariés mais ne se ressemblaient pas vraiment, lui, plus intellectuel, elle davantage tournée vers la nature, la chasse, le sport, un de ces mariages qu’on fait par amour et qu’on ne tarde pas à regretter. Apparemment elle s’était mariée pour échapper à son enfance ravagée par une vie de famille désastreuse. Cette rencontre va tourner au drame.

Nous sommes en 2030 et le Canada doit non seulement faire face à des bouleversements climatiques inquiétants et répétés avec tornades et inondations, mais doit également affronter un problème migratoire. En effet là où vit Zoé qui croit toujours que son fils n’est pas mort et le recherche dans cette nature sauvage, il y a des camps de migrants américains qui se sont réfugiés au Canada non seulement pour fuir le réchauffement climatique mais également le délitement de la société suite à une guerre civile. On songe à ériger un mur pour les contenir en Alaska. Pour corser le tout, il y a dans la forêt près de chez Zoé des enfants et des ados, fuyant les États-Unis qui vivent comme des sauvages et des voleurs et qu’elle chasse comme des bêtes. Les autorités les remettent ensuite aux services sociaux. Cette région, auparavant calme, était rapidement devenue dangereuse.

Je ne suis entré dans cette histoire qu’à la fin du roman, quand Tom rencontre à nouveau Zoé. Si je n’ai pasx été passionné par cette histoire, ce n’est pas à cause du réchauffement climatique qui est malheureusement inévitable, pas non plus à cause de la migration américaine à la suite d’une guerre civile, ce qui peut parfaitement arriver dans un contexte géopolitique cahoteux et surtout dans un monde qui devient de plus en plus fou, mais la quête de Zoé m’a paru surréaliste après tout ce temps, son parcours personnel, dans une famille indigne, la culpabilité qu’elle traîne derrière elle comme un fardeau, le deuil impossible à faire pour chacun d’eux... Je n’ai pas cru non plus qu’on puisse pardonner ainsi si facilement les erreurs passées, j’ai assez peu adhéré à la prise de conscience de soi de Zoé et l’épilogue ne m’a pas convaincu..

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L'enfant rivière

J’ai reçu ce livre dans mon abonnement Kube, et honnêtement si ça n’avait pas été le cas, je serais passée à côté, d’ailleurs je ne connaissais absolument pas les éditions Dalva.

J’ai mis quelques pages pour rentrer dans l’histoire mais l’intrigue s’est mise en place rapidement et de manière fluide.

La psychologie des deux personnages est abordée avec finesse, et pour une fois les traits de caractère sortent des sentiers battus: Zoé avec son côté bourru (en apparence) et Thomas avec sa sensibilité et son côté anxieux. La façon dont Zoé mène sa quête pour retrouver leur fils questionne et met mal à l’aise dès le début du livre. Mais l’autrice amène ça d’une main de maître.



En parallèle de ça, grâce à l’histoire de la mère de Zoé, j’ai découvert tout un pan de l’histoire que je ne connaissais pas du tout. En effet Camille, issue du peuple autochtone, a fait partie des 150 000 enfants qui ont été envoyés dans des pensionnats religieux afin de les assimiler à la culture canadienne et de les convertir au christianisme. Il s’agissait de tuer l’indien en eux en leur interdisant de parler leur langue et en les forçant à oublier leur culture en les brimant et en les maltraitant.



En bref: une lecture très intéressante, qui sort de ce que j’ai l’habitude de lire et une intrigue menée avec brio par Isabelle Amonou.
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L'enfant rivière

Ce livre est à la fois l'Histoire et le futur du Canada.



L'Histoire avec l'évocation de la persécution des autochtones.

Le futur puisque il se déroule dans les années 2030 avec des réfugiés climatiques



Ça m a un peu rappelé le genre de roman de Jack London.



Un personnage charismatique Zoé



J'ai découvert une autrice et une maison d'édition.
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L'enfant rivière

La rivière des Outaouais, au Québec, aurait pu se renommer la rivière de "Nathan-outai", vu que le petit Nathan, pas tout à fait 4 ans, a disparu pendant que sa maman ne le surveillait pas.



Est-il mort noyé ? Enlevé et encore vivant ? Le mystère reste entier et 6 ans après sa disparition, sa mère le cherche toujours, tandis que son père l’a considéré comme mort.



C’est un roman post-apocalypse, où le climat s’est déréglé (merde, c’est la réalité), où une guerre civile a éclaté aux États-Unis, faisant des Américains des réfugiés qui pestent contre le mur que le Canada veut ériger, alors qu’eux étaient heureux qu’on en érige un entre leur pays et le Mexique… Ironie, quand tu nous tiens.



Ce roman, qui n’est pas si utopique que ça (ou qui pourrait devenir une réalité), fout les chocottes, avec le traitement réservé aux réfugiés, que les Canadiens ne veulent pas voir, les accusant de colporter des maladies et bien d’autres choses encore… S’il fait peur, c’est parce qu’il fait écho à notre vie réelle où on laisse périr des réfugiés en mer, sans que cela émeuve les gens (ou juste une minorité).



Ce roman, c’est le récit de Zoé, la mère de Nathan, qui n’a jamais cessé de chercher son fils, qui le pense vivant et qui chasse des mineurs afin de le retrouver. C’est l’histoire d’un couple qui a volé en éclat, de Thomas, le père, qui pense que son ex-épouse est responsable de la disparition de leur enfant…



C’est aussi un roman qui parle des horribles pensionnats où l’on tuait l’Indien dans les enfants autochtones, les privant de leur culture, de leur langue, de leurs parents, de leurs racines, les transformant en êtres qui ne savent plus où ils se situent. Ils sont devenus des pommes : rouge à l’extérieur et blanc dedans.



C’est l’histoire de survie pour les migrants qui tentent de se faire une place, des enfants livrés à eux-mêmes et qui deviennent des êtres violents, obligés de vivre dans les forêts. C’est aussi une histoire de pardon, de rédemption et de recherche de soi, de ses racines profondes, que la mère de Zoé avait reniées après son passage dans le pensionnat.



On pourrait penser que la multitude de thèmes allaient plomber le roman, mais il n’en fut rien. Tout est esquissé brièvement, sans trop s’attarder, mais je pense qu’il n’y avait pas besoin de plus, l’essentiel était dit.



Ce roman est un mélange réussi entre le roman noir, la quête, le roman d’anticipation, de survie, de nature writing, avec beaucoup de psychologie et des personnages torturés, traînant leur lot de vieilles blessures d’enfance, qui se répercuteront sur leur vie et celles de leurs proches.



Le tout dans un décor majestueux, rempli de dangers… Bref, une belle découverte et un roman que je conseille.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'enfant rivière

Je trouve audacieux d'avoir mélangé un thème futuriste (les migrations massives des américains vers le Canada suite au dérèglement climatiques) et le traumatisme culturel des autochtones amérindiens ( violence de l'assimilation dans les pensionnats catholiques) pour les mettre au service d'un couple dont l'enfant a disparu à l'âge de 6 ans.

Au départ, j'ai trouvé cela alambiqué, un peu confus.

Je me suis cependant bien attachée à Zoé dont j'ai tout de suite compris la douleur de mère. Cette quête de l'enfant perdu est touchante et l'auteur entoure le couple de personnes bienveillantes judicieusement amenées : la mère, l'ami, le migrant...En fait l'histoire est troublante et dérangeante mais belle.

Mention spéciale pour les passages en "franglais", résultant du mélange des cultures canadiennes et américaines qui m'ont fait sourire.

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