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Critiques de Isabelle Aupy (129)
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L'homme qui n'aimait plus les chats

« Y avait la mer et ses tempêtes qui rythmaient les saisons ; y avait le vent qui vous prend au corps, qui vous rappelle que le monde existe, c’est important ça de sentir que le monde existe ; et nos chats qui ronronnaient comme la mer et le vent. C’était les trois instruments de la musique de notre île. »

Imagine un petit livre bleu, un carré bleu de mots, inoffensif, tout juste sur la couverture quelques lignes en relief qui se laissent deviner à l’œil attentif.

Imagine un récit sur lequel se seraient penchés George Orwell et Ray Bradbury pour dire notre monde, son absurdité et ses dangers.

Imagine le vent pour révéler ta vraie nature et te rattacher à la terre.

Imagine une île, des chats, une communauté de gens différents, seuls mais jamais laissés pour compte.

Imagine un gardien de phare qui attend le retour de sa famille, une maîtresse d’école doyenne et amoureuse, un curé et un poète tchèque inséparables dans leurs discordes, un enfant qui ne sait pas mentir, une mère forte et entière, un narrateur endeuillé mais chanceux. Une troupe de caractères trempés, vivants, blessés et résilients, en veille les uns des autres.

« Car nous étions tous différents, nous possédions tous un truc à nous, jusque dans notre façon de penser, de parler ou d’être. Chacun avec ses histoires, ses envies. Y avait du commun bien sûr, sinon on se serait pas retrouvé là, mais y avait aussi beaucoup de singuliers. C’était notre force, je crois, d’être égaux sans l’être, de ne pas être semblables et de le savoir pertinemment, mieux encore : de le respecter. »

Imagine le souffle poétique d’une langue sans fard, sans boucles, aux phrases courtes, dans une économie de mots qui fait valoir la simplicité comme le plus beau des langages pour nous parler les cardinaux qu’on ne voit plus, nous susurrer les indispensables qu’on oublie, nous murmurer les essentiels qui nous manquent tant alors que….

Imagine un texte éclairé, astucieux, sagace qui rappelle la richesse de l’altérité, la saveur d’être soi au milieu d’autres singularités, le bonheur du partage dans ce respect.

Et le tout de cette charade pour résoudre une énigme étrange, folle, ubuesque…usuelle, courante et récurrente, si actuelle.

Isabelle Aupy compose avec une simplicité désarmante, une évidence tranquille et espiègle, une fable jolie, jolie comme l’espérance, comme l’étincelle de joie qui annonce un meilleur, une fable qui en dit long sur ce que nous vivons encore, toujours, plus que jamais, une ritournelle à trois accords, qui nous évoque un air, déjà, il y a longtemps… à laquelle il faudra certainement ajouter d’autres mélodies pour planter, semer, arroser, confier, enraciner ce qu’il nous faut de cran et de conscience pour rester droit.

«C’est ce qui arrive quand on appelle un chien un chat. On embrouille tout, on change les idées des gens, on les empêche de savoir ce qu’ils aiment ou ce qu’ils pensent. J’ai lu des pages et des pages d’histoires qui se ressemblent, qui ressemblaient à la nôtre surtout. Parce que cette histoire, elle existait ailleurs, comme toutes les histoires, elle existait partout. D’autres noms, d’autres lieux, d’autres méthodes, mais au final, ça revenait au même : à des gens qui perdaient leur liberté d’être. »

Imagine la possibilité d’une île, de cette île, elle est peut-être déjà autour de toi, prête à émerger sous tes pieds.

« On savait qu’il existait un autre moyen. Et plutôt que de le dire, on l’a montré. Je crois que l’exemple, c’est un truc contagieux ».

Imagine un condensé d’intelligence, de tendresse, de drôle et de loufoque ; une recette pour penser sans omettre de panser ; une lucidité étiquetée ni réac ni pessimiste et peut-être juste responsable ; le tout sans mièvrerie ni leçon culpabilisante, bref une histoire qui remet à l’endroit grâce aux envers de la création. Une consolation.

Imagine ma joie et mon engouement pour ce délicat et très grand premier roman !

« On voulait trouver une manière d’être comme soi, tout simplement. »

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L'homme qui n'aimait plus les chats

C’est une île, une petite île, où tout le monde se connaît, où les rôles sont attribués de façon presqu’ immuable. Une île avec ses habitants, dont fait partie toute une population de chats, à la fois proches et indépendants, familiers mais insoumis , bref de vrais chats donc. Tout le monde s’en accommode jusqu’au jour où, inexplicablement, les chats disparaissent. Plus un seul félin ne hante les rues, plus un miaulement ne vient troubler le calme des soirées. Mais le désarroi des iliens ne passe pas inaperçu sur le continent, qui s’empresse de tenter de remédier au dysfonctionnement…



C’est là que le récit prend des airs de parabole, et rappelle immanquablement Matin brun.

L’absurde met en lumière ce qui l’était sans que l’on en soit conscient. Et les chats sont la métaphore de bien des écueils de notre vie contemporaine, avec un message sur l’articulation des besoins et des désirs et de l’art de susciter le désir en le faisant passer pour un besoin, ce qui est la meilleure manière de passer à côté du bonheur.



C’est très court, mais le message est clair. Et c’est écrit avec fantaisie et suffisamment d’humour pour alléger la gravité du propos







Une belle réussite.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

L’homme qui n’aimait plus les chats est un court récit à la manière d'un conte philosophique ou d'un conte pour enfant.

Tout se passe sur une île imaginaire dans laquelle ceux qui sont fatigués du monde contemporain viennent se réfugier, une île qui m'a semblé surtout peuplée de vieux et bien évidemment de très nombreux chats. Un jour les chats disparaissent et le petit monde des insulaires est tout chamboulé par les décisions ubuesques prises par l'administration du continent pour remédier à cet état de fait.

Au début ça m'a fait sourire mais j'ai vite trouvé que c'était un peu trop naïf, tout plein de bons sentiments et que ça ne nous entraînent pas bien loin. D'une écriture simple ce premier roman se lit très vite mais est un peu léger pour être comparé à 1984!



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L'homme qui n'aimait plus les chats

Comment ne pas avoir envie de se plonger dans cette histoire avec un si bel objet, j'ai vraiment eu un coup de cœur pour ce livre et sa couverture! J'ai ensuite tourné les pages et découvert l'histoire de cette île racontée par un des habitants, un vieux monsieur qui nous raconte sa vie entourée de ses amis Thomas le gardien de phare, Gwen jeune veuve, Sergei le musicien et tant d'autres car ceux qui habitent là l'ont choisi, ils se connaissent tous, une véritable communauté avec une vie rythmée d'habitudes et entourée de chats, ces animaux libres d'aller et venir puis un jour les iliens vont se rendre compte qu'ils ont tous disparus! Le mystère est entier et ils vont avoir à cœur de le résoudre, le professeur tout juste nommé va alors se rendre sur le continent pour en connaitre la cause mais les réponses qu'il va leur ramener ne les convainquent pas en tout pas au début… 



Voici un court roman tel une fable, un conte philosophique qui nous interroge sur notre rapport au monde, à la consommation et aux besoins que la société nous crée en transformant nos désirs. Qu'est-ce que la liberté finalement? Pouvoir choisir ses propres désirs et accepter de faire différemment des autres comme on l'entend! Certains iliens vont finalement accepter dès le départ, d'autres se résigner au fil du temps et pour les derniers irréductibles le choix ne leur sera pas laisser! En peu de pages, l'autrice arrive à nous amener sur le chemin de la réflexion quant à notre manière de vivre et nos choix tout cela grâce à une plume fluide et subtile. 



Une très jolie découverte tant sur le fond que sur la forme. J'ai vraiment était séduite par ce court roman qui se lit d'une traite, touchée par notre narrateur et son île, à découvrir! 
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L'homme qui n'aimait plus les chats

On me l’avait conseillé, dans la sois disante lignée de 1984, rien de tout cela , un livre sans surface que j’ai trouvé léger à faire bâiller. C’est une petite nouvelle vite lue mais je n’y ai pas trouvé de sources inspirantes ni d’idées attractives.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Un très beau texte, une véritable ôde à la liberté, et qui nous met en garde sur les dérives du langage et de ces politiques qui veulent contraindre de façon pernicieuse les populations. On retrouve des goûts d'Orwell et de Matin Brun dans ce texte extrêmement percutant, qui nous transporte dans une île au climat venteux et où un drame plus grand qu'on ne le croit se trame... A lire et à partager
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Soit une petite île, île-refuge, loin de tout ce que l'on refuse, et sur laquelle individualité et tolérance font le lit d'une forme de bonheur tranquille.

Et puis des gens, venus là pour y vivre paisiblement, entre eux et avec eux-mêmes, pour y re-naître parfois, avec simplicité et authenticité. Parmi eux : le curé, la courageuse Gwen, Sergueï le poète anarchiste, la vieille institutrice, Thomas le vieux gardien de phare et puis le narrateur.

Et puis des chats, plein de chats, compagnons de vie et de paysage, "plaisirs inutiles" et cependant aussi nécessaires à l'harmonie de la vie sur place, aussi évidents que la mer et le vent.

Jusqu'au jour où les chats disparaissent et où débarquent des" agents tous habillés pareil", qui parlent le "convaincu" et qui distribuent des chiens qu'ils affirment être des chats !

Alors, "appeler un chat un chat", on le sait, c'est avoir un discours direct et franc...

Oui mais...appeler un chien un chat !??!

Suffit-il de nommer pour faire exister ? Quid de la pensée et de la réflexion ?

Et dès lors, ce joli petit roman aux effluves marins se transforme en une intéressante dystopie dans laquelle d'aucuns voudraient, sans violence apparente, créer de nouveaux besoins, rendre les gens plus heureux malgré eux et les modeler afin d'installer une nouvelle idéologie.

Ces chiens sont des chats !!!? mais quels sont ces mots-mensonges qui ne sont pas en adéquation avec le réel et qui finissent par fausser les jugements et les comportements ? Car de cette uniformité à bout de laisse nait l'indifférence de chacun pour son prochain !

Une forme de "servitude volontaire" telle que l'évoquait déjà La Boétie, non imposée par la force, mais par la manipulation du langage. Et ceux qui se laissent embobiner sur cette île sont les mêmes qui gobent sans discernement les infos TV ou qui se laissent duper par de fallacieuses propagandes totalitaires.

Car le risque est là; et ce roman, parce qu'il dénonce , est utile. A la légèreté du début succède une réflexion sur la force du langage, son utilisation et son agissement possible sur les pensées.

Mais un petit groupe d'irréductibles résiste à l'envahisseur! Une résistance qui partira du phare ! Beau symbole que ce pont entre la mer et la terre, entre la lumière et les ténèbres, entre conscience et obscurantisme !

Avec des mots simples et efficaces, avec humanité et sensibilité, Isabelle Aupy nous démontre joliment que la vigilance est toujours de règle,, que "la bête n'est pas morte", que la désobéissance permet d'éviter le pire.

"Parce que les hommes, ça se tient par la main" et qu'il faut sans cesse veiller à ne pas se laisser déposséder de sa liberté.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Une île. Sur laquelle vivent en bonne intelligence quelques habitants, vaguement marginaux, et des chats, à foison, qui y errent comme bon leur semble. Un jour, à la consternation de tous, ces derniers disparaissent. Bientôt remplacés, sur décision de l'administration du continent, par des félins d'une toute autre espèce...



Ce bref récit d'apparence anodine se révèle une véritable fable philosophique. A la fois, mise en garde contre les dérives du langage, les croyances fallacieuses et la manipulation mentale. Et derrière l'absurde et la métaphore filée, une ode à liberté d'être, de penser, de choisir. Percutant !
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L'homme qui n'aimait plus les chats



C'est un roman un peu comme un conte philosophique, l'auteure fait chanter les mots ce qui donne un peu de dynamisme à cette histoire.⁣

C'est un texte assez déroutant au départ des chats qui disparaissent du jour au lendemain sur une petite île isolée. Je me suis dit OK mais où nous emmène t'elle ?⁣



Et puis, on comprend, alors on se met à s'interroger sur des questions existentielles, sur notre liberté, notre quête du bonheur avec ces limites et ces deviance, nos différences et surtout le pouvoir du langage.⁣



Un livre d'une grande force et très bien écrit que je vous conseille car en plus il est vraiment très court.⁣



Un grand merci à Jeremy et aux éditions du Panseur pour m'avoir fait découvrir ce premier roman très prometteur d'une autrice à suivre. ⁣

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L'homme qui n'aimait plus les chats

Voilà un roman à mettre entre toutes les mains. C'est bien simple, lorsqu'on l'a terminé on n'a qu'une envie : le relire et le partager !



L'histoire est portée par une voix singulière, celle d'un vieux messieurs qui semble s'adressait au lecteur. Ce qu'il raconte est une étrange tentative de manipulation, se déroulant sur une île et comment une poignée des habitants tente d'y résister.



L'écriture est puissante. C'est le premier roman d'une écrivaine qui, je pense, fera parler d'elle, je l'espère en tout cas, parce qu'ici la littérature retrouve ces lettres de noblesse.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Une petite île peuplée d'habitants qui ont choisi la liberté de vivre là, entourés entre, autres, de chats.

Le chat, animal représentant la liberté par excellence, qui choisit où vivre, avec qui et qui se déplace à sa guise.

Un jour cet équilibre se brise, les chats ont disparu ou plutôt on a fait disparaitre les chats... en compensation, des "agents" du continent viennent offrir aux insulaires d'autres "chats".

Ces "chats" leur tiendront compagnie, ces "chats" ne partiront pas on ne sait où puisqu'ils auront une laisse, ces "chats" leur permettront de rencontrer du monde puisqu'il faudra les sortir pour qu'ils fassent leurs besoins.

En fait, ces "chats" sont des chiens.

Certains s'insurgent, d'autres se laissent convaincre, et puis il y a les autres, ceux qui imposent, qui contrôlent.

Ils contrôlent les interactions humaines, ils contrôlent la volonté et la liberté de leurs semblables.

Ce court roman est fort, il fait froid dans le dos.

C'est la métaphore d'une société terrifiante.

Un livre à laisser trainer sur la table du salon, pour que conjoints, parents, amis, enfants puissent le lire.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

« L’homme qui n’aimait plus les chats » nous emmène sur une petite île sans histoire. Mais un jour, ses habitants constatent la disparition de tous les chats qui la peuplaient. Et quand l’administration leur fournit de nouveaux chats pour les remplacer, qui ne sont autres que des chiens, leur quotidien va s’en trouver bouleversé. Pourquoi faire passer des chiens pour des chats ? Et si derrière la manipulation des mots, qui tente d’effacer l’idée de liberté représentée par les chats, ne se cachait pas le début de la perte de la liberté d’être et d’agir ?



« L’homme qui n’aimait plus les chats » est un livre déconcertant de prime abord. Son écriture sous forme de transmission orale d’un narrateur que l’on découvre par petites touches tout au long du récit nécessite un temps d’acclimatation. Mais très vite, le lecteur prend sa place dans cette petite communauté insulaire. Il apprend à connaitre ses différents membres, ces êtres cabossés par la vie qui ont trouvé un refuge dans cet environnement rude et isolé. Et avec eux, il s’interroge quand le récit prend une dimension un peu dystopique lorsque contrairement au dicton selon lequel « Les chiens ne font pas de chats », on fait passer des chiens pour des chats. Ce qui ne semble initialement qu’une plaisanterie un peu risible – les chiens-chats tenus en laisse e chargés de surveiller les maisons – fait évoluer les comportements des différents membres de cet univers ; créant des besoins artificiels et des obligations là où n’étaient que liberté, libre arbitre et esprit de communauté. Heureusement, l’espoir existe, notamment par l’intermédiaire des livres, à condition de trouver le courage d’agir individuellement et collectivement.



Un livre profond qui fait réfléchir sur la liberté, le danger des manipulations et de la pensée uniforme sans esprit critique.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

"L'homme qui n'aimait plus les chats" (2019) est un très court roman, tirant très franchement sur la fable, écrit par Isabelle Aupy.



Alors avec ce bouquin, j'ai vécu une expérience troublante.



D'une certaine manière, il s'agit d'une petite pépite. En quelques traits de contexte rapidement esquissés, Aupy parvient à explorer les modalités du langage et surtout ce qu'il contrôle, la liberté de penser et de formuler et l'endoctrinement. Et ceci en racontant simplement l'histoire d'insulaires perdant du jour aux lendemains leurs chats, remplacés par le gouvernement par d'autres... "chats", mais qui aboient et se tiennent en laisse. C'est un récit millimétré: rien n'en dépasse et chaque envoi d'idée est absolument précis. C'est donc extrêmement bien maîtrisé.



Pourquoi un 3/5, alors? Eh bien parce que finalement, j'ai trouvé le bouquin... Très simple. Si ses effets sont démesurés, pouvant amener à des heures de discussion au bas mot, le bouquin fait finalement peu d'effort pour nous y amener. Les thématiques sont passionnantes, bien sûr, et on le sait : il vous suffit de constater l'importance de la postérité de "1984" et de sa novlangue. Et "L'homme qui n'aimait plus les chats" frappe juste, mobilisant des idées obsédantes, mais le faisant un peu facilement. La faute peut-être à ce format de fable, qui en restant très général, s'adapte à tout mais manque de maestria pour engager le lecteur. C'est donc intelligent, certes, mais presque un raccourci vers des champs de questionnement. Disons, pour filer la métaphore, que ça ne demandera pas le même effort que paver une vraie route pour la même destination.



Mais bon, au vu de la longueur du bouquin, vous auriez tort de vous priver de cette lecture très agréable et sincèrement intéressante.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Je ne partage pas l'engouement général sur ce roman qui m'a déçu, au point de ne pas aller jusqu'au bout.

La langue utilisée est assez pauvre, les aphorismes ainsi que les personnages et la communauté décrits dans le récit n'ont pas d'originalité particulière. Je m'attendais à quelque chose de plus fouillé, plus subtil. Il me semble que ce récit serait plutôt à destination d'un public d'enfants ou d'adolescents.

Concernant le fond, l'idée de départ est bonne mais mal servie par la forme. L'intention était, manifestement, de faire du narrateur quelqu'un de peu instruit qui écrit comme l'on parle et en qui tout un chacun serait censé se retrouver. Cela n'a pas été mon cas et m'a même gêné dès le premier chapitre du roman.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Un hymne à la liberté, la liberté d'être soi et la liberté d'être là où on veut avec qui on veut
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L'homme qui n'aimait plus les chats

♥ Coup de coeur ♥

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Eveillons nos consciences pour éviter le pire

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Alors quelle dystopie étrange. Même déjà par son apparence visuelle. La couverture unie de prime abord révèle par son mouvement un texte en filigrane. Voilà un roman singulier. Qui nous promet une comparaison avec le très célèbre texte d'anticipation 1984 d'Orwell. La barre est haute me suis-je dit. Qui pourrait rivaliser avec le grand Orwell et son classique SF où totalitarisme et dictature sont à l'oeuvre.

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Imaginez une île avec des résidents pas tout à fait comme les autres. Et des chats. Les chats justement sont partis. Les habitants s'inquiètent. L'administration du continent ramènera donc des chiens pour les faire passer pour des chats. Ben voyons!

*

Ce texte assez court est écrit sous forme de conte en utilisant l'absurde. Il nous met en garde contre les dérives de la société. Contre la liberté de penser, d'agir. De pouvoir choisir tout simplement. Pourquoi faire dire le mot "chat" quand c'est réellement un chien? L'évidence est là.

*

Mais quelle force dans les propos. J'étais sceptique au début. Je ne voyais pas du tout où voulait en venir l'auteure. L'histoire présentée est simple en apparence mais subtile dans la réflexion. Encore une fois, prenez garde aux éléments de langage. Mal utilisé, mal compris, il peut faire des ravages.

*

Ce texte m'a également rappelé la façon de penser du héros dans l'excellent "nous rêvions juste de liberté" de Loevenbruck. Le narrateur nous devient familier et nous partageons son intimité. Un style qui a du chien!

*

Court mais costaud. Recommandé aux âmes sensibles et à tous les autres. Nécessaire!

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Lu dans le cadre des #68premieresfois
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Il était une île sur laquelle les chats déambulaient sans contrainte. Une île où les habitants se connaissaient tous, remplissaient chacun le rôle qu’on attendait de lui, s’occupaient des chats et vivaient en bonne intelligence et en toute liberté. Et puis un jour, tous les chats disparaissent. Pourquoi ? Où sont-ils partis ? Personne ne le sait, mais des personnes venues du continent semblent avoir une solution pour remédier à ce problème. Une solution qui va totalement bousculer les habitudes des habitants de l’île et modifier leur vie.



Ce premier roman prend la forme d’un conte. Un conte relaté par l’un des habitants de l’île et qui a vécu toute l’histoire aux premières loges. Chacun des personnages a choisi de venir s’installer sur cette île battue par les embruns. Il s’agit pour eux d’un espace de liberté, d’un lieu où ils peuvent être eux-mêmes sans jugement. Une liberté incarnée aussi jusque-là par les chats. Et leurs disparitions et l’intervention des administrateurs du continent vont remettre en question cette liberté et la relation bienveillante qui s’était installée entre les habitants.



Isabelle Aupy choisit ici la forme allégorique pour nous faire toucher du doigt l’importance du libre arbitre mais aussi du choix des mots quand ils servent à nous faire penser autrement, à nous faire accepter une autre réalité qu’on veut nous faire passer pour la vérité.



Ce petit roman d’un peu plus de 100 pages se lit d’une traite. Derrière la métaphore, il nous appelle à la vigilance, à garder un esprit critique, à ne pas tout accepter sans y réfléchir.

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L'homme qui n'aimait plus les chats

Petit conte philosophique sur la liberté, l'importance d'appeler un chat un chat, sur ce qui nous rend unique et singulier, ...

"Les dirigeants avaient vite compris que pour asservir les gens aujourd'hui, il ne fallait plus la force, il fallait créer le manque et le besoin."

Dans le conte, il est question d'un besoin de chats qui sont en fait des chiens, plus dociles. Très belle écriture poétique !

De quoi faire cogiter en ces temps de mise en place de pass sanitaire et autres vaccinations obligatoires.









































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L'homme qui n'aimait plus les chats

Très court mais très intense, riche de questionnements !



A quel point sommes-nous influençables et donc contrôlables ? Nos gouts nous sont-ils véritablement propres ou les façonnons nous par facilité pour ressembler à la majorité ? Arrivons-nous parfois à nous convaincre que nos choix sont vraiment les nôtres ? Qui est à l’origine de l’autre : le plaisir ou le besoin ? Comment se crée le besoin ?

Finalement, quelles sont les méthodes sournoises pour coloniser/envahir/asservir des gens sans faire de guerre armée et sans aucune contrainte directe ?



Ce court récit, c’est un vieux monsieur qui raconte l’histoire qu’il a vécu sur son île refuge. Il la raconte au petit-enfant d’un des habitants de l’ile car il n’est plus là plus pour le faire. Il raconte comment, lui, en a pu arriver à ne plus vraiment savoir si il aimait les chats. Il raconte comment au contraire son grand-père, lui, n’a jamais douté de ce qu’il pensait des chats, des chiens et surtout du droit à tous de choisir d’aimer ou pas les chats.



Je suis sûre que, comme moi, cela vous est parfois arrivé : vous êtes convaincu de votre originalité, vous avez une envie bien précise, quelque chose dont vous êtes sure vous êtes seul à le vouloir maintenant, rien ne vous a influencé et surtout pas la mode, oh non. Et là, catastrophe, vous constatez que loin de là vous n’êtes pas seul mais faites partie de la grande majorité et même pire que votre soi-disant originalité vous a été soufflée si subtilement cette fois que vous l’avez faite votre ! Je ne sais pas vous, mais moi, les fois où je l’ai constaté je n’ai pu que déprimer et remettre en question la véracité de toutes mes autres envies que je pensais miennes.



Alors vite, faites-vous votre propre avis sur ce livre, il mérite le détour !

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L'homme qui n'aimait plus les chats

Il est des romans "coup de foudre" où la toute première phrase vous emporte et pour toujours. Il en est d’autres pour lesquels il faut attendre, attendre que la magie opère. Ce fut le cas pour "L’homme qui n’aimait plus les chats", le premier roman d’Isabelle Aupy, premier roman écrit mais aussi premier roman publié par les toutes nouvelles Editions du Panseur.



"Imagine une île avec des chats. Des domestiqués, des pantouflards et des errants, qui se baladent un peu chez l’un, un peu chez l’autre, pas faciles à apprivoiser, mais qui aiment bien se laisser caresser de temps en temps." Une île avec des chats, non, à part l’île de Man, je ne voyais pas bien. Pourtant au fil des pages de ce petit, tout petit livre, le charme s’est invité. Lorsque les chats disparaissent de l’île, décor de ce roman, la vie des habitants s’en trouve changée. Les bonnes âmes du continent tentent d’y remédier en y important des chiens qu’ils appellent… chats.



C’est une véritable fable que nous conte l’auteure, où la philosophie le dispute à la poésie. L’écriture pour simple qu’elle soit est d’une grande beauté et traduit à merveille les sentiments de chacun des personnages. La mer est présente, certes, mais l’essentiel est ailleurs, il est dans la parabole que représente cette histoire de chats remplacés par des chiens. Une histoire aux accents légers qui petit à petit laissent transparaître la profondeur du propos.



Dès lors, tout est image, métaphore. Les chiens appelés chats sont le reflet de ce que l’on veut nous faire croire, des besoins que l’on nous crée, des choses que l’on nous impose au motif qu’elles nous sont indispensables. L’auteure subrepticement nous appelle à la vigilance, un mot peut changer tellement de choses. Et mieux vaut appeler un chat, un chat. Malgré tout, dotée d’un certain optimisme, elle s’appuie sur le narrateur prêt à en découdre pour tenir le cap et ne pas se laisser aller à des querelles de clocher manigancées par l’extérieur. Que ne suis-je encore enseignante pour proposer l’étude de ce roman à mes élèves, les faire réfléchir à travers lui à la notion de choix et de libre arbitre.



Un roman d’une grande puissance sous des airs de légèreté féline.


Lien : https://memo-emoi.fr
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