AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.34/5 (sur 25 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) : 1946
Biographie :

Professeur d’anthropologie, Jack Weatherford a enseigné à l’université de Californie à San Diego, l’université Duke et l’université de Caroline du Sud. Il est surtout connu pour son livre de 2004, Gengis Khan et la création du monde moderne. En 2006, il a reçu l’Ordre de l’Étoile Polaire et l’Ordre de Gengis Khan en 2022, les deux plus hautes distinctions nationales de Mongolie. De plus, il a été honoré de l'Ordre du Gran Mariscal de Ayacucho par le gouvernement bolivien en 2014.
Ses livres de la fin du XXe siècle sur l'influence des cultures amérindiennes ont été traduits dans de nombreuses langues. En plus de publier des critiques dans des livres et des revues universitaires, Weatherford a publié de nombreux articles dans des journaux nationaux pour vulgariser sa couverture historique et anthropologique des cultures amérindiennes, ainsi que de la culture politique américaine au Congrès du XXe siècle. Ces dernières années, il s'est concentré sur les Mongols en examinant leur impact depuis l'époque où Gengis Khan a unifié les tribus mongoles en 1206.
+ Voir plus
Source : wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Jack Weatherford   (3)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Avant même d’être pubère, il avait déjà noué les deux relations les plus importantes de son existence, en jurant amitié et allégeance éternelles à un garçon légèrement plus âgé que lui – ami intime durant sa jeunesse avant de devenir à l’âge d’homme son ennemi le plus acharné –, et en s’engageant avec la jeune fille qu’il aimerait toute sa vie et qui deviendrait grâce à lui la mère de futurs empereurs. Cette double prédisposition à l’amitié et à son contraire, forgée dans sa jeunesse, persista sa vie durant et
finit par devenir l’un de ses traits caractéristiques. Les affres de
l’incertitude relative aux questions d’amour et de paternité nées à
la lueur vacillante du foyer familial ou du mystère d’une couverture partagée furent ainsi projetées sur la vaste scène de l’histoire. Ses objectifs personnels, ses désirs et ses craintes déferlèrent sur le monde.
Commenter  J’apprécie          190
Les Indiens ont permis la plus grande expansion économique de l’Histoire, d’où est née la grande économie capitaliste de notre monde, et pourtant ils sont toujours aussi pauvres.
Commenter  J’apprécie          60
Le jeune garçon qui allait devenir Gengis Khan grandit dans un environnement tribal d’une violence extrême, avec son lot quotidien d’assassinats, d’enlèvements et d’asservissement de populations entières. Issu d’une famille que sa tribu avait rejetée et laissée à son triste sort dans la steppe, il n’a probablement pas rencontré plus de quelques centaines de personnes durant toute son enfance, ni reçu d’enseignement classique.

Dans ce contexte difficile, il s’est frotté de manière particulièrement redoutable à toute la panoplie des émotions humaines, notamment le désir, l’ambition et la cruauté.
Enfant, il tua son demi-frère plus âgé avant d’être capturé et réduit à l’esclavage par une tribu rivale, à qui, pourtant, il parvint à échapper.
Commenter  J’apprécie          40
Contrairement aux Aztèques, peuple superstitieux, les Incas ne construisirent pas de grandes pyramides afin d'y pratiquer de nombreux et sanglants sacrifices. Pas plus qu'ils ne menèrent de longues guerres pour satisfaire leurs divinités. Contrairement aux Mayas, peuple mystique, ils ne construisirent pas d'observatoires pour regarder les dessins infinis des étoiles et écrire de longs poèmes philosophiques sur la création du monde. Le pragmatisme des Incas et la passion de l'organisation apparaissent également dans leur système économique: ils ignoraient la monnaie et le commerce, et pratiquaient déjà une gestion qui leur permettait de prévenir la famine qui minait tant de grands empires.
Au regard d'un tel sens pratique, la raison d'être de Machu Picchu semble pour le moins obscure. Les Incas y construisirent des centaines de terrasses, toutes trop petites pour n'importe quel type de culture extensive, certaines n'ayant pas plus de quinze centimètres de largeur. Vues ainsi, les petites terrasses prenaient une nouvelle signification, celle de parcelles expérimentales construites à des altitudes différentes et orientées face au soleil du matin, de l'après-midi, au sud, ou au nord. Elles ressemblaient à un site scientifique d'expérimentation consacré à l'agriculture.
Commenter  J’apprécie          30
En 1937, l’« âme » de Gengis Khan disparut d’un monastère bouddhiste du centre de la Mongolie, situé à proximité de la rivière de la Lune, au pied des monts Shankh, où avec vénération les fidèles lamas veillaient sur elle depuis des siècles. Dans les années 1930, en effet, les hommes de Staline exécutèrent une trentaine de milliers de Mongols au cours d’une série de campagnes contre leur culture et leur religion. Les troupes soviétiques détruisirent les monastères les uns après les autres, fusillant les moines, violant les nonnes, brisant les objets sacrés, pillant les bibliothèques, brûlant les écritures et rasant les temples. On raconte qu’un quidam sauva l’objet matérialisant l’« âme » du grand Khan pour le mettre en sécurité dans la capitale, Oulaan-baatar, où l’on finit par en perdre la trace.
Les guerriers nomades ont pourtant traversé les siècles en arpentant les vastes steppes herbues de l’Asie intérieure derrière leur süld, bannière symbole des esprits gardiens constituée d’un assemblage de crins tirés de la queue des meilleurs étalons et montés sur la hampe d’une lance, juste en-dessous du fer. Chaque fois qu’il installait son camp, le chef guerrier plantait la bannière à l’entrée pour révéler son identité et se poser en gardien perpétuel. Le süld flottait toujours à l’air libre sous l’Éternel Ciel bleu, divinité des Mongols. Balloté par la brise qui soufflait presque en permanence, les longs crins captaient le pouvoir du vent, du ciel et du soleil, en canalisant la puissance de la nature pour la transmettre au guerrier. Le vent dans les crins nourrissait ses rêves et l’encourageait à suivre sa destinée. Le flottement l’attirait sans cesse vers d’autres lieux où trouver de meilleurs pâturages, exploiter de nouvelles possibilités, vivre d’autres aventures, se forger son propres destin. L’union entre l’homme et sa bannière spirituelle devenait si fusionnelle qu’à sa mort, disait-on, les crins de cheval étaient les dépositaires éternels de l’esprit du guerrier. Tout au long de sa vie, le süld symbolisait sa destinée ; à sa mort, il incarnait son âme. Le corps physique était vite abandonné à la nature et à ses œuvres, mais l’âme vivait à jamais dans ces quelques touffes de crins, source d’inspiration pour les générations futures.
Gengis Khan possédait deux sülds, l’un à crins blancs pour les temps de paix, et l’autre tiré d’une queue-de-cheval noire pour conduire ses hommes à la guerre. La bannière blanche disparut assez vite après lui, mais la noire demeura, dépositaire de son âme. Pendant des siècles après sa mort, le peuple mongol continua à honorer son chef à travers ce symbole. Au XVIe siècle, l’un de ses descendants, le lama Zanabazar, fit édifier un monastère pour honorer et protéger la bannière étendard. Bravant orages et tempêtes de neige, invasions et guerres civiles, plus d’un millier de moines bouddhistes de la secte thibétaine des Bonnets jaunes (Gelugpa) s’en constituèrent les gardiens. Face aux politiques totalitaires du XXe siècle, ils ne pesèrent pas lourd et finirent massacrer. La bannière disparut.
Commenter  J’apprécie          20
La démocratie et la liberté égalitaires que nous connaissons aujourd'hui doivent peu à l'Europe. Elles ne proviennent pas de la culture gréco-romaine remise tant bien que mal au goût du jour par les Français du XVIIIe siècle. Elles pénétrèrent la pensée moderne de l'Occident grâce aux notions amérindiennes traduites dans les langues et les cultures européennes. Les philosophes et les penseurs du siècle des Lumières pratiquaient la complaisance et l'autosatisfaction parce que les despotes éclairés comme Catherine de Russie et Frédéric de Prusse lisaient beaucoup et avaient un penchant pour la littérature. Un trop grand nombre de philosophes devinrent des courtisans et crurent que, en agissant ainsi, l'Europe allait devenir une démocratie éclairée.
Par la langue, les coutumes, la religion et les lois, les Espagnols sont les héritiers directs de la Rome antique, même s'ils n'emportèrent rien en Amérique qui ressemblât à une tradition démocratique. La démocratie ne s'épanouit pas plus en Haïti francophone qu'en Afrique du Sud, où les Anglais et les Hollandais s'établirent à la même époque qu'en Amérique du Nord.
Les Amérindiens vivaient dans des conditions vraiment démocratiques, ils étaient partisans de l'égalité et vivaient en totale harmonie avec la nature. La notion moderne de démocratie, fondée sur les principes d'égalité et sur un État composé de pouvoirs distincts, est le produit du mélange des idées politiques et des institutions européennes et amérindiennes qui fonctionnaient sur la côte atlantique de 1607 à 1776. La démocratie moderne que nous connaissons aujourd'hui est davantage l'héritage des Amérindiens, et particulièrement des Iroquois et des Algonquins, que celui des immigrants anglais, de la théorie politique française, ou de tous les vains efforts des Grecs et des Romains.
Commenter  J’apprécie          10
‶Colomb arriva dans le nouveau monde en 1492, mais l’Amérique reste à découvrir. ″
Commenter  J’apprécie          20
Le plus fort l’emporta, mais il n’était pas forcément le plus créatif.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jack Weatherford (47)Voir plus

¤¤

{* *}