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Critiques de Jacques Martel (II) (51)
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Sacrifice du guerrier, Tome 1

Sacrifice du guerrier est une œuvre fascinante, un véritable récit de fantasy antique d'une beauté et d'une profondeur remarquable.

En d'autres termes, un livre qu'aurait sans doute aimé David Gemmell tant les deux auteurs affichent des similitudes dans la forme narrative qu'ils emploient pour illustrer les comportements humains ainsi que la frénésie des scènes de bataille.



Dans ce premier tome, Jacques martel structure son récit sur deux lignes temporelles et ainsi nous suivons tour à tour l'évolution de la dramaturgie entrecoupée par les événements clés du passé de Jarl et de sa mère Illyrie.

Assez rapidement nous nous familiarisons avec cette forme scénaristique pour le moins inhabituelle et si parfois elle peut troubler et sembler ralentir le rythme du roman, son dessein est de nous livrer au coup par coup un passé douloureux, un passé oublié, un passé porteur de vérités qui alimentent un peu plus notre compréhension des événements présents et nous font mieux percevoir les enjeux de la tragédie à venir.



Dans ce monde mythologique qui emprunte autant à notre histoire de la Rome et de la Grèce antique, Jacques Martel dévoile les fondations d'un univers gigantesque d'une richesse et d'une diversité culturelle incroyable.

À cet effet il porte un soin tout particulier à illustrer tout ce qui a trait aux modes de vie, aux formes d'expression culturelle ainsi qu'aux fondements de la foi de ces deux peuples que tout oppose et qui s’apprêtent à s'affronter.

C'est un récit qui rappelle l'esprit des anciens mythes grecs, avec ces Dieux discrets mais omniprésents, véritables divinités guerrières qui s'affrontent sur Terre par l’intermédiaire des hommes dont la destinée semble écrite sur du marbre.

C'est finalement une époque louée par les poètes et autres bardes, qui chantent les exploits de ces hommes et de ces femmes armés par les célestes, une époque propice à l’avènement de figures héroïque aux noms évocateurs tels que le Roi Solitaire, la Reine Vierge, le Libre Tisseur, le Conciliateur d’Airain.

À ce titre, Jacques martel montre un attachement à une certaine valeur de l’héroïsme dans la littérature fantastique, comparable une nouvelle fois avec David Gemmell.

Bien qu'il nous présente dans un premier temps le roi solitaire et la reine vierge comme de simples icônes héroïques assez monolithique, c'est encore une fois pour mieux nous surprendre par la suite en nous les faisant redécouvrir sous un jour nouveau où transparaitront des personnalités beaucoup plus complexe et torturé et donc plus attachante.



Ce premier tome pose les fondations de l'intrigue qui se dénouera sauvagement dans la seconde partie.

Le ton du roman est sombre, pessimiste et sauvage avec un petit côté mélancolique nous donnant le sentiment de vivre les derniers battements de coeur d'une époque qui touche à sa fin.

Le travail abattu par l'auteur sur le background et le world building est impressionnant, il fait référence à maintes reprises à des événements antérieurs où on put se distinguer les grands héros de cette époque mais également ceux du passé tel que le Prince Rimeur et l'Hydre dont l'auteur à consacré son dernier roman.



L'intrigue est dense, elle dévoile un conflit qui va au-delà de l'opposition culturelle entre l'empire de l'amer comparable à l'Empire romain par sa philosophie et sa politique d’expansion, aux clans de nomades de la grande aride assimilables aux tribus de Huns ou de Mongols.

Elle met également en lumière le conflit intérieur qui se joue en Jarl "Dayntsch Amia" (don du guerrier ou sacrifice du guerrier).

Entre quêtes d'identité et acceptation d'une destinée sur laquelle il ne semble pas avoir de prises, Jarl semble condamner à guider les clans sur le sentier de la guerre alors qu'il descend lui-même des deux peuples et qu'il a autant de raisons de rejeter l'un comme l'autre.

Incontestablement, le sacrifice du Guerrier est un excellent roman d'héroic fantasy antique avec tout ce qu'il faut pour charmer les amoureux de ce genre de récit où les légendes et les mythes s’écrivent dans le sang et le vacarme du choc des lances sur des boucliers de bronze.



Bien que les événements la guerre de l'Hydre se passent avant le sacrifice du guerrier, je préconise de découvrir ce nouveau cycle de fantasy comparable au cycle Drenai, par le sacrifice du guerrier qui révèle certains éléments facilitant la compréhension historique du monde, mais également permet de faire connaissance avec certains personnages récurrents tels que le Hardi visiteur et Yhânna Deux-Esprits.
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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La Voie Verne

John Erns , le narrateur, se fait embaucher comme majordome au château de la famille Dumont Lieber où vivent Agatha, la châtelaine, Gabriel, son petit fils et deux autres domestiques. Gabriel est autiste. Il a perdu ses parents lors d'une catastrophe et s'est réfugié depuis lors dans un monde virtuel auquel il accède grâce à des sortes de lunettes nommées cyclope et dont l'univers est spécifiquement celui des Voyages extraordinaires de Jules Verne. On comprend assez vite que John avait une idée derrière la tête en briguant cet emploi.

L'intrigue se déroule dans un monde futuriste où l'usage du papier est interdit aux particuliers. Les livres sont recyclés pour la paperasserie de l'état et remplacés par des tablettes avec accès à l'e-fond de la BnF. Or le virus informatique Big Worm a détruit une grande partie du matériel sauvegardé dont tout ce qui a trait à l'oeuvre de Jules Verne.

On se rend compte que John est à la recherche de quelque chose dans la maison, qu'il finit par trouver : Une bibliothèque secrète qui comprend tous les ouvrages de Jules Verne, dont les magnifiques reliures rouge et or de la collection Hetzel . On pressent à ce moment qu'outre John le majordome et Gabriel, l'enfant autiste, Jules Verne est le personnage central du livre.

Tout se complique lorsqu'on s'aperçoit que John Erns a d'autres personnalités, mais lesquelles et pourquoi ? Quelle importance vont avoir les personnages du capitaine Nemo, de Pearline Khan, de Stargazer dans ce récit ? Qui sont les nains ? L'ignoble Lamprin ne sera t-il pas puni pour son forfait ?

Outre le fait de retrouver avec plaisir le monde des Voyages extraordinaires de Jules Verne, on est interpellé par certains sujets un peu hermétiques comme la métemppsychose, l'égrégore, la puissance du mythe. Et puis surtout l'autisme à travers Gabriel : « C'est off limit, ôm ! Ce gosse n'est pas humain, Il y a trop de monde… Trop de variantes… ».

En bref, il est clair que l'auteur a mis beaucoup de lui-même dans ce roman et cherche à faire passer des messages. La mise en place de l'intrigue est un peu longue, un peu complexe, certes, mais quand ça part, c'est exponentiel : La Voie Verne va plus loin que Jules Verne, oh ! beaucoup plus loin, vers « Une putain de fucking légende cosmique ! ».

CB

Chronique publiée dans Gandahar 16 Christine Renard en février 2019
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La Voie Verne

Dans La Voie Verne, Jacques Martel dépeint un futur aux accents cyberpunk nuancés par un certain optimisme et un discours sur la différence. Il rend également hommage à Jules Verne, en confrontant la légende de l’auteur à une époque qui a besoin de sa manière de traiter le progrès.

Chronique complète détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Sacrifice du guerrier, Tome 2

"Guerriers, vrais Guerriers

Nous nommons-nous.

De quelle façon sommes-nous

Des guerriers ?

Car nous combattons

Pour la vertu élevée

Pour le haut dévouement

Pour la sublime sagesse.

Voila pourquoi nous sommes appelés Guerriers."



Le Choc des Empires !



Dans ce second volume Jacques Martel conserve l'esprit narratif du précédent tome et c'est ainsi que l'intrigue principale évolue en même temps que nous explorons cette fois le passé de la reine vierge.

Assez rapidement, nous percevons une évolution dans la noirceur du récit qui nous apparaît de plus en plus comme une grande fresque aux nuances crépusculaires sur laquelle brille une constellation d'étoiles écarlates.

Alors que Jarl prend finalement la mesure de sa destinée à la tête de la horde des hordes, les événements vont prendre une tournure inattendue et dramatique et les choses vont aller de mal en pis.



Et comme Jacques martel ne fait pas à moitié les choses, vous ne trouverez pas non plus dans les échos du passé de Syène matière à respirer, son histoire est une tragédie et cela vous le découvrez dès les premières pages.

Le passage qui met en scène la future reine vierge en compagnie de son frère Lychas, et ce alors qu'ils tentent d’échapper au massacre de leur famille perpétré par une troupe de mercenaires, est particulièrement traumatisant et donnent définitivement le ton.

Lychas ce sera aussi le nom qu'elle donnera à son fidèle compagnon béni des dieux, un lynx pour qui elle développera un amour et une tendresse singulière, un véritable amour inconditionnel d'une jeune fille envers son petit frère.



Si le premier tome était centré principalement sur Jarl, ce second volume met en valeur plus que jamais le roi solitaire et la reine vierge, ou plutôt Kerraze et Syène , l'homme et la femme qu'ils sont derrière les masques héroïques.

En outre Kerrase se révélera être le seul personnage encore capable d'influencer et de canaliser dans une certaine mesure la rage qui n'habite plus que Jarl et le pousse à l'inéluctable.

Sous le regard du mystérieux hoplite, dont on perçoit de plus en plus en lui l'ombre du faucheur, toutes les pièces se sont mises en place pour que se joue devant nous le dernier acte.



Le dernier tiers du roman nous offre un pur déchaînement de rage et de fureur comparable aux meilleurs affrontements de l’Iliade.

Les dieux entrent également en scène pour soutenir telle ou telle camp, et avec eux tout un bestiaire de créatures mythologiques foule l’arène poisseuse des combats d'où s’échappent des effluves de sang et de sueur.

Et si Jonas a laissé la place au conciliateur d’airain comme chef de file des forces de l'Amer, celui-ci n'apparaît pas en simple faire valoir, Jacques martel l'a doté d'une aura ultra charismatique en lui insufflant une personnalité calquée sur celle du plus grand conquérant de l'antiquité, Caius Julius Caesar.

À la tête de ses légions de vétérans, il représentera une menace bien plus sérieuse encore que tous les loups gigantesques et autres harpies que devront affronter les hommes des grandes arides.



L'écriture du roman est toujours aussi fluide et évocatrice, elle rappelle incontestablement les meilleurs écrits de David Gemmell ou de Bernard Cornwell, mais ce qui m'aura pour le coup le plus impressionné c'est bien le travail titanesque effectué sur le développement de l'environnement sociologique, culturel et mythologique où évolue la dramaturgie.

Sacrifice du guerrier est le premier maillon d'un grand cycle de fantasy antique, auquel appartient également la guerre de l'hydre, mais c'est surtout un fabuleux récit épique auquel participe une galerie impressionnante de personnages charismatiques.



Comment ne pas citer particulièrement le khan Ourl qui nous gratifiera de l'un des plus grands moments de bravoure et d'émotions quand il effectuera une dernière charge héroïque à la tête de ses monteurs de Rhino contre les murs de boucliers des légions de l'Amer.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré Sacrifice du guerrier et je remercie Jacques Martel de perpétuer (sans le vouloir) l'héritage de David Gemmell en proposant une vision de l'héroic fantasy dans laquelle je me retrouve complètement.
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Sacrifice du guerrier, Tome 2

Le premier tome nous avait ouvert l'appétit! Cette soif des grands horizons, des épopées fantastiques datant d'un autre temps et ce deuxième tome remplit toutes nos attentes nous laissant repus et vidé, assomé et heureux face à la tragédie qui se joue au sein de ces pages.

Le ton plus sombre de ce 2ème tome montre le coté obscur des Légendes, le poids à porter par ces héros qui habitent nos rêves. Je suis resté plus d'une fois le souffle coupé, la lèvre pendante face à la grandiose épopée que l'auteur nous relate. Tout y est crédible et même Shamash arrête sa course pour contempler l'oeuvre.



Je tire mon chapeau et fait une profonde révérence à Jacques Martel, qui a su réveiller en moi cette fibre infantile de l'émerveillement face à l'Histoire, quelle fut épopée inventée ou rapportée, elle reste une Légende où Hommes et Héros acquièrent leur noblesse dans la Tragédie et l'Espoir!
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Sacrifice du guerrier, Tome 1

D'emblée, nous sommes emportés dans les contrées arides et l'univers sans merci de l'auteur. Tout y est crédible et sonne comme une leçon d'histoire, comme une légende de notre propre histoire! Les personnages complexes et profonds nous émeuvent et nous emmènent dans leurs aventures. Ce premier tome ouvre les portes toute grande d'un récit légendaire à venir dans le 2ème. Tout se met en place et prépare à la grande épopée. Nous nous prenons à rêver de gloire au côté de ses héros hauts en couleurs et cette fibre de notre enfance montrant notre sensibilité face à nos héros de l'époque est réveillée... C'est avec grand plaisir que nous nous y laissons entrainer.
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Bloody Marie

Du Space Opera senteur corsaires et pirates de nos océans anciens, un divertissement haut en couleur mais non sans fondement. Des références solides à nos pirates du passé, des personnage haut en couleur et d'une profondeur toute en finesse. Et si les combats semblent un peu convenus, tout cela s'efface rapidement au profit de nos héros et de leur histoire...
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Bloody Marie

En lisant ce livre j'avais l'impression de revivre les aventures d'Albator. C'est une très bonne transposition d'une histoire de pirates en SF. Les personnages sont authentiques, les aventures sont haletantes. J'ai juste regretté que la chute soit aussi prévisible.

C'est un très bon 1er roman.
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Bloody Marie

Décidément, il semblerait que les romans de piraterie soient à l’honneur en ce moment, entre le très bon « Frey » de Chris Wooding et la réédition de « Sur des mers plus » ignorées de Tim Powers, voici que Jacques Martel se met aussi de la partie avec « Bloody Marie ». Une très bonne découverte, alliant piraterie et SF, dans un monde riche et complexe qui a su me faire passer un agréable moment de lecture !



...la suite sur mon blog !
Lien : http://avideslectures.over-b..
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Sacrifice du guerrier, Tome 2

Les deux tomes de "Sacrifice du Guerrier" formant une histoire complète, je fais une seule critique pour les deux volumes.



Un roman original (en deux tomes), à l'ambiance très sombre, qui nous plonge dans une antiquité fantastique peuplée de mythes et de légendes.



Si le fond de l'histoire est traditionnel, la manière de la traiter est originale :

On découvre le monde, ses légendes, ses traditions, ses conflits, par ce qu'en perçoivent et en connaissent les personnages, il n'y a pas de point de vue « neutre ». Tout ceci donne une ambiance crédible, vivante et très prenante, servie par une écriture maîtrisée.

Egalement, le premier chapitre présente une situation (explosive) qui semble être la fin du premier volume, avant de reprendre au début de l'histoire. Cette astuce nous permet de voir sous un autre jour les évènements qui s'enchaînent, en se demandant comment on va en arriver à la situation de fin (du volume, pas du récit).

Intercalés entre deux chapitres du tome 1, des fragments de l'enfance du héro nous éclairent sur son attitude présente, tandis que dans le tome 2 c'est le passé de la Reine Vierge qui est détaillé.



Les personnages qui accompagnent le héro, des légendes vivantes dont les véritables noms ont été oubliés, ne sont plus appellés que par les noms que leur donnent les poètes : Le Roi Solitaire, la Reine Vierge, le Livre Tisseur, le Conciliateur d'Airain... des noms qui renforcent l'ambiance légendaire du récit. Les motivations des personnages et leur psychologie sont très bien rendues, et nous les rendent attachants, en sortant des sentiers battus. C'est l'une des grandes réussites de ce roman.

L'autre réussite ce sont les scènes de combats, d'une intensité et d'une précision rares, qui nous plongent dans l'action de manière limpide et visuelle.



En conclusion, un très bon roman (complet en deux tomes, cela change des séries interminables) d'un nouvel auteur français, à l'ambiance antique et légendaire très réussie.
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Sacrifice du guerrier, Tome 1

Les deux tomes de "Sacrifice du Guerrier" formant une histoire complète, je fais une seule critique pour les deux volumes.



Un roman original (en deux tomes), à l'ambiance très sombre, qui nous plonge dans une antiquité fantastique peuplée de mythes et de légendes.



Si le fond de l'histoire est traditionnel, la manière de la traiter est originale :

On découvre le monde, ses légendes, ses traditions, ses conflits, par ce qu'en perçoivent et en connaissent les personnages, il n'y a pas de point de vue « neutre ». Tout ceci donne une ambiance crédible, vivante et très prenante, servie par une écriture maîtrisée.

Egalement, le premier chapitre présente une situation (explosive) qui semble être la fin du premier volume, avant de reprendre au début de l'histoire. Cette astuce nous permet de voir sous un autre jour les évènements qui s'enchaînent, en se demandant comment on va en arriver à la situation de fin (du volume, pas du récit).

Intercalés entre deux chapitres du tome 1, des fragments de l'enfance du héro nous éclairent sur son attitude présente, tandis que dans le tome 2 c'est le passé de la Reine Vierge qui est détaillé.



Les personnages qui accompagnent le héro, des légendes vivantes dont les véritables noms ont été oubliés, ne sont plus appellés que par les noms que leur donnent les poètes : Le Roi Solitaire, la Reine Vierge, le Livre Tisseur, le Conciliateur d'Airain... des noms qui renforcent l'ambiance légendaire du récit. Les motivations des personnages et leur psychologie sont très bien rendues, et nous les rendent attachants, en sortant des sentiers battus. C'est l'une des grandes réussites de ce roman.

L'autre réussite ce sont les scènes de combats, d'une intensité et d'une précision rares, qui nous plongent dans l'action de manière limpide et visuelle.



En conclusion, un très bon roman (complet en deux tomes, cela change des séries interminables) d'un nouvel auteur français, à l'ambiance antique et légendaire très réussie.
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La Voie Verne

Verne is alive



Y'a pas à tortiller, c'est tellement meilleur de lire en VO ! Une plume magnifique, des descriptions très fouillées, très immersives (parfois un peu longues, il est vrai) et des personnages dotés d'une vraie présence. Une foule de données littéraires, artistiques, culturelles, historiques, ainsi qu’un rythme tranquillou... pour une intrigue dévoilée au compte-goutte, au début du moins.



J’ai vécu ce roman en trois temps, comme c’est souvent le cas.

Le premier tiers pose un décor vivant, des personnages aux caractères bien affirmés, dotés d’une vie et d’un passé intelligemment amenés, ainsi que les premières briques d’une intrigue dont on apprécie vraiment ne pas connaître tous les enjeux. Ainsi donc, la qualité descriptive de Jacques Martel s’exprime à bon escient, si bien que l’on s’attache sans mal aux locataires du château et autres protagonistes.

Pour le deuxième tiers, j’ai dû sortir les rames. J’ai cru comprendre que certains lecteurs n’avaient pas été assez téméraires pour poursuivre. Pauvres fous ! En effet, des longueurs et digressions dans le déroulé de l’intrigue créent un faux rythme, mais je pressentais que l’auteur prenait son élan pour mieux sauter.

Car oui, le dernier tiers envoie la sauce en matière de créativité. L’objectif initial du narrateur peut enfin dérouler sa trame. Presque trop vite selon moi. Attention, rien n’est bâclé, ici, mais si l’on compare le nombre de pages consacrées à ladite Voie Verne à celles qu’occupe le reste du roman, grr… On en reprendrait bien cent pages de plus, de ce voyage stellaire presque réel.



On retiendra un humanisme puissant dans le scénario et dans les valeurs portées par ce roman. Une vraie richesse dans les interactions humaines, des préoccupations et des objectifs sains, souvent tournés vers l’autre. Que l’on se préoccupe de l’état émotionnel d’un gosse qu’il convient de couver ou que l’on trace le portrait d’une civilisation humaine partageant une quête commune, un rêve, un renouveau, la vision globale nous emporte par sa verve, son symbolisme, son énergie reconstructrice.



Le tout est déroulé sur le canevas d’une société future pour le moins dystopique, que Jacques Martel a le bon goût de ne pas décrire comme trop sombre. Simplement des restrictions, des contrôles, des libertés aliénées, un réseau omniprésent, une écologie bafouée, réinventée, etc. Au milieu de tout ceci, les personnages rayonnent comme des lueurs d’espoir ; les uns pour les autres et tous pour une moralité qu’il fait bon lire.

La SF est souvent sombre. Puisqu’elle explore généralement l’avenir, selon moi (réaliste endurci) cela revêt un certain sens. Néanmoins, ici, l’auteur nous offre une SF positive, ouais ! Et ça fait sacrément du bien.



Les amateurs de bons mots trouveront largement leur compte dans ces pages. J’ai adoré ce style d’époque rehaussé de touches de modernité. Quelle époque ? me direz-vous. Ben celle de Verne, pardi, la fin du 19e dans toute sa splendeur ! Sans flagornerie aucune, j’ai décelé là, en assez bonnes proportions, de la noblesse, de l’éducation, de l’héroïsme parfois, du courage très certainement, de la contemplation, des couleurs, de l’ingéniosité, un esprit bien fait en somme.



Un hommage sincère à (et un hommage digne d’) un auteur d’une autre époque. Vraiment ? La postérité ne rend-il pas Verne intemporel, finalement ?



“Nul n’est jamais certain d’atteindre la fin du voyage qu’il entreprend, mais l’esprit humain est ainsi fait que depuis l’aube des temps des hommes et des femmes se sont élancés vers l’inconnu, à la poursuite de peut-être, dans des explorations géographiques, scientifiques, artistiques ou philosophiques qui entraînent l’humanité dans ce perpétuel mouvement sans autre but que le voyage lui-même.”
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La Voie Verne

Un hommage à Jules Verne et au Cyberpunk



J'ai reçu ce livre dans le cadre d'un service presse à l'occasion de la réédition en poche du livre aux éditions Mnémos, et j'étais très enthousiaste à le lire car il me semblait qu'il s'agissait d'un roman steampunk. Après lecture, ce n'est pas vraiment le cas. Il s'agit d'un mélange d'hommage à Jules Verne et de cyberpunk. Pour autant, je n'ai pas été déçue.



L'univers dans lequel évolue John semble être un peu rétro-futuriste par moments : le village date du XXIème siècle mais avec un apport de technologie qui n'existe pas de nos jours : Gabriel vit avec un oculus rift en permanence sur la tête car il préfère évoluer dans un monde virtuel de son invention, le bar du village cache une salle dédiée aux mondes virtuels pour les jeunes dans l'arrière boutique et il est tenu par un Hacker, la disparition du papier a renforcé les contrôles de l'Etat sur les propriétaires de livres et la plantation d'arbres.



L'auteur voue un amour incommensurable à l'oeuvre de Jules Verne qu'il semble connaître sur le bout des doigts. Entre le personnage de Jules et ses univers recréé virtuellement, les nombreuses références aux livres et la présence des Dumont-Lieber qui ont réalisé des projets d'architecture inspirés de Jules Verne, l'auteur s'amuse à réaliser une construction de récit en poupées russes avec de nombreuses mises en abîme. Surtout, il prolonge l'oeuvre de Jules Verne avec des technologies actuelles en nous invitant à réfléchir à de nouvelles possibilités pour notre futur.



L'histoire est riche de références à des personnages historiques, littéraires ou réels comme par exemple, l'illustrateur Didier Graffet cité au détour d'une phrase pour son travail d'illustration. Je ne pense pas avoir réussi à relever toutes les références, car l'ensemble est assez dense. Par ailleurs, je n'ai lu aucun livre de Jules Verne donc j'ai l'impression d'être passée à côté de certaines choses, ou du moins de moins avoir apprécié certaines allusions. Cependant, cela ne m'a pas pour autant dérangée dans ma lecture.



Un univers d'anticipation



L'univers de ce roman est incroyable et proche d'un roman d'anticipation au niveau des thématiques abordées. Ce sont surtout des mesures écologiques qui bouleversent le fonctionnement du monde tel que nous le connaissons pour proposer une autre manière de vivre, un peu plus positive.



La raréfaction du papier et son usage réglementé destiné uniquement à l'administration est le point qui est mis en avant dès le départ. Cela engendre de la reforestation, un recyclage du papier et un contrôle régulier des collections des particuliers, souvent confisquées pour le bien de l'Etat. On verra ici, que c'est surtout le fait de fonctionnaires zélés, désireux de nuire aux plus riches.



La surpopulation chinoise et indienne oblige les gouvernements à créer des programmes spatiaux pour envoyer des gens dans l'espace pour créer des colonies afin d'éviter l'épuisement des ressources naturelles. Même si des colonies sont vraiment érigées sur la lune et mars, et que l'avancée technologique sur ce point est assez importante dans le récit, on ignore si ces populations arrivent bien à bon port. Cela engendre des rumeurs indiquant qu'il s'agit d'un moyen détourné par les états pour se débarrasser de la surpopulation en leur offrant un espoir factice.



Des mesures sur l'emploi ont été mises en place suite à l'acceptation d'un manque de place dans la société pour chacun. de ce fait, une partie de la population est invitée à rester chez elle avec une indemnité et vit par procuration dans un monde virtuel qui rappelle beaucoup Ready Player one d'Ernest Cline.



Certains lieux publics ont été privatisés par les plus riches afin de les reconstruire et de les préserver mais au détriment de leur utilisation par tous. C'est le cas de la promenade des anglais par la milliardaire russe Urgïne Eristoff-Fenshi.



Enfin, Internet a subi un énorme bug suite à un Virus informatique. Il est a perdu une partie de ses données et a mué en devenant le Halo, un véritable univers dans lequel chacun peut évoluer comme le jeu vidéo Second Life. Mais tout n'est pas rose car le contrôle des données s'avère très présent et monopolisé par quelques sociétés (pas si éloignée de notre présent à vrai dire).



Une mise en avant positive de l'autisme



Le personnage de Gabriel, jeune autiste englué dans son univers virtuel, va s'avérer central dans toute cette histoire. Ses parents étant décédés dans un accident sans qu'il ait pu les sauver, l'enfant a recréé leur sauvetage en virtuel dans des univers de Jules Verne dont il connaît les histoires par coeur. Mais il ne réussit jamais à les sauver en virtuel non plus.



C'est en apprivoisant le garçon que John va mener à bien son projet et cela ne sera pas facile : Gabriel ne jure que par Verne mais a sa propre logique et ses propres motivations.



Véritable génie du code, il ne travaille que lorsque le projet l'intéresse et peut facilement l'abandonner pour passer à autre chose. John va devoir ruser pour entrer dans son univers et tenter le convaincre tout en l'aidant à réaliser son deuil pour se projeter à nouveau vers l'avenir.



La manière dont Gabriel accomplira le Projet Verne semble totalement délirante sur le papier mais pas totalement irréalisable : c'est le projet d'un passionné qui va mettre en avant ses compétences peu communes ainsi que celles de ses camarades afin de créer quelque chose inconnu jusque là. Une belle manière pour l'auteur de mettre en avant un personnage différent qui apporte une touche d'espoir pour les lecteurs souffrant d'autisme.



Une touche de fantastique (Attention spoilers)...







Quelques bémols



Hormis un univers formidable, j'avoue avoir eu des difficultés à terminer ce roman du fait de sa construction. L'auteur créé un effet d'attente assez long pour nous dévoiler les motivations de son personnage principal, en passant par des digressions sur son identité et sa vie. Moi qui attendait de savoir comment il allait mener à bien son projet, je me suis sentie assez frustrée de la lenteur de l'intrigue. Par ailleurs, la seconde partie a un rythme presque trop rapide avec beaucoup d'éléments qui s'enchaînent et qui auraient mérité d'être plus développés. Cela m'intéresserait de retrouver la suite de ce roman sous forme de nouvelles pour explorer la suite des aventures du héros ou d'explorer davantage son univers.



L'autre bémol qui m'est tout à fait personnel, est mon manque d'intérêt pour le personnage de Kurts, le hacker/tenancier du bar du village avec lequel va s'associer John dans l'histoire. J'ai été très agacée de sa manière de s'exprimer en franglais qui était totalement exagérée. Cela fait sans doute partie du personnage, pour lui donner un côté international, mais cela m'a beaucoup dérangée dans ma lecture, au point que je sautais parfois les passages où il s'exprimait.



En conclusion : Jacques Martel nous livre un véritable hommage à Jules Verne en proposant au lecteur la suite des aventures de l'auteur nantais mais dans un univers cyberpunk, marqué par la technologie et des mesures écologiques. C'est également une formidable histoire d'amour, où un homme est prêt à tout pour sauver celle qu'il aime, tout en ouvrant de nouvelles possibilités dans le monde où il évolue. Un récit positif qui nous invite à la réflexion sur notre propre univers.





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La Voie Verne

ll y a, enfin, deux romans en un : un récit chronologique dans un monde futuriste peu éloigné du nôtre avec ses usages abusifs, où posséder du papier est presque un crime, et une partie plus réfléchie, plus philosophie ou quasiment..

C’est un texte ambitieux qui brasse d'influences et thématiques car Jacques Martel rend un bel hommage à Jules Verne et y accumule les références aux œuvres et aux personnages emblématiques d de l'île mystérieuse au Nautilius, en passant par le capitaine Némo, Robur le Conquérant ou encore Michel Strogoff.

Ce ne sont pas que des clins d’œil ou des référence, mais carrément des prolongements…ainsi que ce goût de l'aventure et de l'exploration.

Ce roman est agréable mais j'avoue ne pas avoir été réellement autant transportée que je l’avais espéré, mais, mais… si vous aimez Jules Verne, la SF, je vous recommande de ce bon roman !

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La Voie Verne

Je sors assez mitigée de ma lecture de ce livre. Si le début m'a accroché, l'évolution de l'histoire m'a un peu perdue en route.

Le contexte, tout d'abord, m'a intéressé : un futur proche (on sait que l'on est toujours au XXIe siècle), mais tout de même assez lointain et "évolué" pour que les livres aient disparu, et n’intéressent plus personne (j'ai du mal à croire que ce soit possible en moins d'un siècle, mais bon, c'est peut-être une déformation professionnelle).

Internet est devenu Le Halo, un accès omniprésent qui est, ma foi, assez réaliste et plutôt bien trouvé.

Les lois misent en place au fil des ans donne une société ultra-connecté, et c'est à la fois assez familier, et dépaysant.

Soit.

On suis notre personnage principal et narrateur, qui, commence à travailler comme majordome dans une grande maison. Je passe sur l'aspect presque anachronique de la chose, qui se justifie par "Notre richissime maitresse n'aime pas les robots". Bon, admettons - et puis sans ça, il n'y aurait pas d'histoire après tout.

Au fur et à mesure, notre narrateur nous souffle qu'il est là pour bien d'autres choses. Suspens ! Et on apprend par la même occasion, plus tard, son véritable nom.

Ça aurait pu partir en quenouille à partir de ce moment, mais finalement, c'est plutôt bien maitrisé. Même si les tenants et les aboutissants de son plan me sont restés obscurs, tant ce plan m'a parut con. Mais enfin bref, peu importe, car ensuite le livre dépasse encore sa propre intrigue... Et là moi je me suis perdu en route. La dernière partie du livre m'a donné l'impression de lire un manuel de création de jeux en ligne, patiné de tirades philosophiques, et je me suis profondément ennuyée. J'avais déjà constaté des longueurs tout au long du livre, mais là, c'était trop pour moi.

Au niveau des personnages, je n'ai pas vraiment eu d'affinités avec eux. Ils sont assez lisses, dans le genre archétype, et finalement pas très étoffé : la vieille bourgeoise bienveillante, sa copine milliardaire exubérante-rigolote-un-peu-nympho, le vieux geek qui parle en franglais avec emphase, un méchant très méchant (qui donne au narrateur (à l'auteur ?!) l'occasion de montrer son mépris de "la petite" humanité), et un autiste surdoué, bien sûr. Il y a aussi le grand amour de l'auteur, évidement. Bref, ça pourrait marcher quand même, je ne jette pas tous les archétypes aux ordures. Mais comme les personnes n'ont pas vraiment de consistance, c'est assez plat. Pire, la description des capacités hors norme de notre petit autiste m'a laissé complètement sur ma faim - et je repensais sans cesse avec nostalgie à "La part du monstre" de Carey, où l'autisme du héros était si bien traité, si bien analysé. Ici, le petit Gabriel nous permet juste de faire un peu de cyberpunk à la sauce Jules Verne, et permet à Kurts de se prendre pour un gourou philosophe.

Bref, j'ai le livre dans la douleur, et je n'en ressors pas avec un avis très positif, même si je reconnais bien volontiers qu'il y a des idées.
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La Voie Verne

La Voie Verne propose une réflexion très intéressante sur des thèmes contemporains forts en plus de mettre positivement en avant la différence, à travers le personnage de Gabriel. J’ai beaucoup aimé son discours sur l’autisme et les formes d’intelligence. On est sans conteste face à un auteur érudit qui a peut-être été maladroit en voulant traiter trop de sujets d’un coup. Toutefois, la Voie Verne a des qualités et vaut la peine rien que pour son propos théorique. Je pense qu’il vaut mieux d’ailleurs le prendre comme une tentative de croisement entre l’essai et le roman plutôt que comme un roman « normal » (si tant est qu’il soit pertinent d’affirmer qu’il existe une norme au sein du genre roman. Là aussi, on peut discuter…). La Voie Verne touchera les adeptes de Jules Verne mais aussi les curieux qui chercheront à découvrir ce petit ovni littéraire à cheval entre passé, présent et avenir. Un nouveau texte qui ose et sort des sentiers battus pour Mnémos !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Bloody Marie

Livre spécial, critique spéciale.



Premièrement, parce qu'il s'agit de ma 400eme critique sur Babelio, et ça, ça se fête.

Et donc, livre spécial, parce qu'il s'agit d'un cadeau d'un membre de Babelio, Myrtil, que je salue ici chaleureusement et à qui cette critique est dédiée.



Bloody Marie est dans la plus pure tradition du Space Opera, terme à tort péjoratif.

Le Space Opera, était à ses débuts considéré comme un genre mineur (voire minable), qui se caractérisait par la transposition dans l'espace de n'importe quelle aventure.

Dans son (excellente) Histoire de la Science-Fiction, volume 2 (1938-1957), Jacques Sadoul nous conte l'histoire du premier numero de Galaxy en 1950, où l'éditeur Horace Leonard Gold "s'était amusé à écrire une courte scène de western puis sa transposition en "sci-fi" bas de gamme, le cheval devenant astronef, Tombstone transformé en planète Bbllzznaj et le cowboy, son six-coups en main, métamorphosé en spationaute armé d'un pistolet à protons. C'était ce type de science-fiction là qu'on ne trouverait jamais dans Galaxy, précisait-il pour terminer."

Cette mauvaise image "sci-fi" du Space Opera - qui perdure encore parfois actuellement, a fortement marqué le genre et contribué à ce que de nombreux lecteurs lui tourne le dos...

Au moins jusqu'à l'arrivée en 1977, de La Guerre des Etoiles, exemple flagrant de Space Opera.

Bien évidemment, le genre, aujourd'hui, s'est bien développé.

Wikipedia parle d' "aventures épiques ou dramatiques se déroulant dans un contexte géopolitique complexe", ce qui colle plus à la vision que j'en ai, à travers des oeuvres comme Les Guerriers du Silence de Pierre Bordage, ou ce Bloody Marie de Jacques Martel.



Donc nous voila au beau milieu d'une histoire de pirates, de corsaires, dans un contexte tendu de réappropriation de l'Espace.

Lors de l'Expansion, l'humanité a colonisé toute la galaxie, jusqu'à l'Effondrement, qui coupa court aux voyages interplanétaires et isola les essaims humains sur chaque planète, seuls face à leurs propres destinées.

Et nous voilà à l'ère de l'Essor, où les expéditions reprennent timidement, sous les bannières de deux compagnies, la Ligue des Cinq Comptoirs et la Flotte, qui vont voir leurs navires attaqués par des Pirates de l'Espace. Les Sociétés vont donc faire appel à des Corsaires, exactement comme au 18eme siècle.



Si l'on peut y voir une simple transposition d'une histoire de pirates, Jacques Martel injecte une énorme dose de SF avec la mythologie d'une Piraterie Spatiale, la potentialité d'une autre race arpentant le vide, créant tout un univers qui lui est propre, picorant dans toute l'histoire de l'humanité pour donner un visage à ce futur qui semble si proche et si éloigné.



Bref, un énorme coup de coeur.
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Bloody Marie

Du rhum, des batailles, des trésors, des pirates hautes en couleurs plus que digne de l'ile au trésor, des vaisseaux spatiaux et des intrigues.



Voici tout ce que vous trouverez dans Bloody Marie, un excellent livre publié par blackbook maison d'édition de jeux de rôle qui se lance avec sa collection a dé couvert, dans l'édition de roman proche de l'univers du jdr.



Ce qui est sur, c'est que rôliste ou pas, si vous aimez les pirates et la SF vous allez adorer Bloody Marie.



Alors hissez haut vos voiles jusqu'à la librairie la plus proche, faites chauffer vos réacteur et foncez, parole de moussaillon, vous ne le regretterez pas.



Et si cela vous intéresse, une interview de l'auteur est présente sur mon blog : http://j-mad.com/blog/2011/07/22/retour-des-madinterviews-avec-celle-de-jacques-martel-le-papa-de-bloody-marie/
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La Voie Verne

Quand je vois le nom de Jules Verne sur une couverture, même au sein d'un titre, ça attire toujours mon regard, ça m'intrigue et me donne forcément envie, car c'est un univers qui me rappelle mes rêves d'enfant. Quand en plus, comme ici, c'est accompagné d'une couverture dont l'illustration vient encore plus titiller ma curiosité, je ne peux que craquer !



Jacques Martel est un auteur connu en France, mais qui jusqu'à présent avait surtout offert des récits de fantasy dans des univers un peu barbares de différents horizons, à l'exception d'un autre déjà chez Mnémos et Hélios en 2014 : Bloody Marie, qui proposait une aventure de pirates dans l'espace. Ici, nous sommes dans un tout autre genre de SF, une SF non pas spatiale mais plus orientée vers steampunk et réalité virtuelle et comprenant bien des surprises.



En effet, en début La Voie Verne jamais je n'aurais imaginé l'aventure que j'allais vivre ici. Véritable intrigue à tiroirs, ce roman suscite surprise sur surprise et donne l'impression d'être dans une vieille maison et d'écarter à chaque fois un nouveau voile révélant une nouvelle pièce totalement différente de la précédente. L'auteur a créé pour cela un récit qui est un mélange de steampunk et de pulp mâtiné de réalité virtuelle. C'est hyper savoureux, entraînant et intriguant.



Le début est très lent mystérieux, presque capiteux, tandis que nous faisons la découverte de notre héros, John, un homme d'âge mûr qui devient majordome dans une riche demeure pour de mystérieuses raisons. Il y fait la rencontre du jeune, Gabriel, autiste de haut niveau, passionné par Jules Verne qu'il connaît par coeur et qu'il retrouve dans l'univers virtuel qu'il s'est crée recréant un XIXe siècle plus vrai que nature. John semble très intéressé par Gabriel et l'histoire de sa famille et de leur rapport à l'oeuvre de Jules Verne, on se demande bien pourquoi.



Le lecteur va se retrouver happé par cette ambiance mystérieuse, capiteuse dans un premier temps avant de se transformer en véritable tourbillon qui va l'emporter rapidement telle une tornade pour l'éjecter là où il ne l'attend pas. Après un début à la Downton Abbey, un milieu à la Atypical, il se retrouve dans une fin purement SF avec I.A, réalité virtuelle et voyage dans l'espace. Jamais, on ne se serait attendu à ça !



L'ambiance est vraiment géniale dans ce roman. L'auteur joue des différents temps et tempo de celle-ci avec brio pour mieux nous alpaguer et nous retourner la tête. A chaque tiroir de l'intrigue, correspond un thème et une ambiance différente, qui est pourtant toujours une variation sur les mêmes personnages nous entraînant juste plus profondément dans les méandres de leurs espoirs et souvenirs. C'est fascinant.



J'ai beaucoup aimé avoir ici des thèmes aussi variés que le devenir de l'écrit et des livres quand la numérisation et les virus menacent tout comme dans Library Wars et Fahrenheit 451, la réalité virtuelle et ses possibilités comme ses faiblesses, l'évolution géopolitique de notre monde et nos aspirations d'ailleurs à quel prix, quelle place dans la vie pour ceux qui sont différents comme notre héros autiste ou encore la question philosophique mais concrète de jusqu'où on peut aller par amour. J'ai adoré avoir ce sentiment de surprise de découvrir tout cela dans un récit qui ne s'y prêtait pas selon moi au début. Ce côté surprise et atypisme, j'ai surtout apprécié de trouver en Gabriel et John des héros différents. Chacun cache des trésors d'ingéniosité dans sa petite tête. Avec le premier, c'est cette faculté à comprendre les grands plans comme un Psychohistorien d'Asimov juste grâce aux chiffres. Avec le second, c'est l'identité et les sentiments profonds qu'il cache qui m'ont émue et surprise.



L'auteur mélange ainsi craintes pour l'avenir des livres et des récits qu'ils recouvrent, désir des terriens de voyager toujours plus loin dans les étoiles mais aussi dans une réalité virtuelle les détachant de leur quotidien peut-être morose avec cette Terre en fin de vie. Il dépeint une réalité virtuelle imaginée par les deux héros juste fascinante dans sa construction et son utilisation mais aussi ses influences verniennes, nous faisant passer du steampunk au cyberpunk d'un coup de baguette virtuelle. Magique !



Au final, le seul point noir de cette lecture sur laquelle je ne veux pas trop en dire pour ne pas vous gâcher la découverte, c'est qu'il existe en fin de tome un riche glossaire auquel on n'est jamais renvoyé au cours de la lecture. On y perd énormément car en le lisant avant ou au fur et à mesure de celle-ci, on se serait rendu compte de la richesse de l'univers imaginé par l'auteur, notamment de toute l'évolution sociale, politique, économique, écologique et technologique de notre planète et ses habitants. C'est dommage.



La Voie Verne fut un peu pour moi comme une lecture-jeu. J'ai adoré y découvrir des sortes d'Easter Egg au fil des chapitres et des rebondissements qui s'y cachaient. C'était jouissif à lire et en même temps, l'auteur ne s'enferme pas dans un schéma juste ludique, il propose aussi un récit profond avec des thèmes intimes touchant et émouvant sur l'altérité, avec l'autisme de Gabriel, ou sur l'amour, avec le secret de John. Quand on y ajoute le rôle des écrits de Jules Verne et l'amour pour les livres papiers qui y transpire, on peut comprendre pourquoi j'ai autant aimé cette lecture surprenante. Merci Monsieur Martel !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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La guerre de l'Hydre

En virtuose de la narration, dans la lignée de David Gemmell, Jacques Martel nous offre un roman d'Héroic fantasy flamboyant et subtil dans lequel il tisse les fils machiavéliques d'une intrigue au final percutant. C'est par cette phrase que l'éditeur nous présente le dernier roman de Jacques Martel. C'est donc à un retour aux sources de la Fantasy que nous convie l'auteur avec l'un de ses héros brossé à la manière de Robert E. Howard. C'est ce retour aux sources qui m'a convaincu d'acquérir le livre. En effet, c'est avec l'héroïc-fantasy que j'ai commencé a arpenter en rôliste l'imaginaire avec Dungeons and Dragons.



La guerre de l'Hydre c'est avant tout le siège d'une cité millénaire qui aurait été bâtie par les dieux pour les protéger du déluge. C'est donc dans le fracas des haches, la clameur des guerriers, le sang et le choc des épées que nous allons assister au siège d'Ur Al-Khàlam, car comme le précise la quatrième de couverture : c'est avec le sang que les légendes s'écrivent.



Bien que le synopsis nous invite un déroulement de siège somme tout classique, cet aspect de l'histoire sert de décor à trois intrigues beaucoup plus originales. Le fil narratif construit comme un puzzle repose sur le destin de différents personnage jusqu'au dénouement final, l'auteur nous dessine, en dévoilant touches par touches, un tableau beaucoup plus captivant que le laisse supposer cette histoire.



Le récit suit le parcours de trois personnages très différents et c'est avec leurs regards et leurs motivations personnelles que nous allons suivre cette histoire.

C'est tout d'abord avec la Neuvième Exilée, qui campe hors les murs de la cité à la tête de son armée. Une héroïne, typiquement Héroïc-fantasy féministe, célibataire, conduite par une haine viscérale et motivée par un désir de vengeance. La première protagoniste par son idéal et le tableau peint par l'auteur n'est pas sans nous rappeler Xéna la Guerrière ou Sonia la Rouge. Ge Ussu, l’Assoiffée, revendique par le droit du sang la souveraineté de la cité. C'est sur les routes que nous découvrons le deuxième protagoniste Mahesha le khans des khans, un guerrier massif, une force de la nature que n'aurait pas dédaigné pour héros Robert E. Howard -un rappel de Conan le Cimmérien- avec un esprit de conquête qui surgit, à la manière de Gengis Khan, dans notre imaginaire, pour s'emparer de la cité aux mille richesses. Mahesha surnommé l'Hydre, un véritable dieu de la guerre qui ravage tout sur son passage nous ramenant à notre monde médiéval et à la grande invasion barbare avec Attila à la tête des Huns. Rhyàan, qui survit intra-muros derrière les murs de la citadelle, va nous permettre de découvrir sous un angle différent la cité où les plus pauvres tentent de subsister. Trois destins qui vont s'entrecroiser sur fond de combats et aux cris de râle des mourants. Trois personnages aux psychologies marquées, qui prennent réellement vie sous nos yeux.







Les scènes de bataille sont violentes et sauvages, et en cela nous rappelle le regretté David Gemmell notamment dans le livre Légende qui traite également du sujet d'une forteresse assiégée.



Tout en nous emmenant dans un univers de fantasy classique, l'auteur se démarque par un certain réalisme empreint d'onirisme qui contribue en France au succès de ses romans au caractère quasi-cinématographique qui permet aux lecteurs de s'intégrer dans le récit et, c'est cette qualité qui m'ont fait apprécier cet opus.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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