C'est toujours un grand bonheur de relire le chef d'oeuvre de James Hilton et de s'incarner dans la vie d'un collège anglais entre 1880 et 1930. Flegme, humour, culture sont les bases éducatives d'une "public school" et les racines de l'Angleterre éternelle.
M Chips, professeur de latin à Brookfield, durant plus de 50 ans a formé 3 générations de gentlemen ... dont beaucoup sont tombés en France, durant la grande guerre.
André Maurois a préfacé ce livre qui introduit d'une certaine façon "les silences du colonel Bramble" où nous retrouvons les mêmes caractères et la même culture insulaire.
Un chef d'oeuvre éternel.
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Raconter "les horizons perdus" n'est pas simple. Le style narratif de départ, choisi par l'auteur, décrivant d'abord un personnage n'ayant pas vécu les événements qu'il rapporte, mais simplement ceux qu'il a pu entendre de la voix d'un des protagonistes de l'histoire. Ce personnage se plaçant donc en narrateur d'introduction et de conclusion. Cela étant dit, "les horizons perdus" peuvent être qualifiés de roman d'aventures, mais aux nuances variées, mélangeant allégrement des touches de merveilleux et un suspense parfois oppressant. Se déroulant dans le cadre sauvage et sublime de la chaîne de l'Himalaya, aux confins du Tibet, le récit est une sorte d'allégorie onirique sur la vie éternelle, les lieux même s'ils sont nommés, restant d'une localisation imprécise, voire inventée. Cette volonté de l'auteur, reflétant la tonalité et l'essence de cette étrange histoire, la faisant basculer à la limite du conte philosophique. Tendance qui au fil du récit s'accentue, comme un fil rouge salvateur, offrant au lecteur, une leçon de vie par la confrontation d'êtres totalement différents, les uns venant du monde moderne et des villes, les autres vivant en totale autarcie au coeur d'un monastère, au milieu de montagnes quasi-inaccessibles. Ce choc des cultures, voulu par le hasard, par la providence diront certains, est
indissociable de l'histoire, exhalant un doux parfum d'écologie en montrant aux gens des mégalopoles, que l'important est ailleurs, et que la civilisation n'est pas l'apanage d'occidentaux à l'abri dans leur zone de confort, mais bien dans la tête, l'âme profonde, le temps long, l'apaisement des passions et la simplicité volontaire. Vécu comme un nouveau chemin de Damas par une partie des acteurs du roman, cette expérience involontaire leur laissera des traces indélébiles positives ou négatives.
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Shangri La.
Lieu mythique, éthéré, quasi inaccessible perdu dans les montagnes tibétaines.
Un escroc américain, un agent de sa majesté ersatz de Lawrence d'Arabie, une missionnaire et un jeune pédant, suite à leurs naufrages aériens sont recueillis par le grand Lama de Shangri La.
Certains profiteront de leur séjour forcé pour découvrir le ravissement d'une existence modérée, d'autres n'auront de hâte que de fuir cet environnement sclérosé.
Cette non aventure posera les bases du mythe. Vie quasi éternelle, promesse d'avenir meilleur, savoir caché, paix intérieure... autant de concept qui trouveront écho chez les adeptes du new age.
Le roman est plaisant et à l'instar de l'atmosphère du monastère, reposant. au final, c'est une quasi étude du caractère du personnage principal Conway. Je ne dis pas volontairement "héros" car pour cela il faudrait de l'action. Qu'on ne s'y trompe pas ce livre est brillant : il mêle conte philosophique, roman d'aventure, roman fantastique, et récit initiatique mystique. Le tour de force réside dans le fait que tout au long de ces 200 pages le lecteur ne s'ennuie jamais !
Un classique de la littérature à lire.
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C'est suite à une erreur de nom que je suis tombée sur ce livre : Xanadu, Shangri-La, Shambala se mélangeaient un peu dans ma tête. Et en cherchant le Xanadu de Coleridge, j'ai trouvé "Les horizons perdus" de Hilton.
Alors que la ville de Baskul s'apprête à être envahie par les japonais, deux anglais, un américain et une missionnaire anglaise sont évacués par avion. Pour un motif qui leur est inconnu, l'avion est détourné dans la chaine de l'Himalaya ou il finit par s'écraser en voulant atterrir dans une haute vallée isolée de tout. Comble de malchance, le pilote, la seule personne pouvant leur fournir des explications, meure dans l'accident. Nos quatre rescapés cherchent une solution de survie lorsqu'une délégation vient à leur rencontre et les invite dans leur temple : Shangri-La. Les quatre passagers expriment leur souhait de rejoindre la civilisation le plus rapidement possible mais devant le manque de moyen pour l'organisation d'un départ imminent, la vie s'organise. Mieux, ils apprécient de plus en plus leur séjour. Surtout Conway, dont la philosophie de vie s'accorde avec le calme du sanctuaire. De tous, c'est Mallinsson qui ne s'adapter. Il fait tout son possible pour partir. Arrivera t-il à convaincre ses compagnons de le suivre ?
Grosse déception et ce, sur plusieurs niveaux. Déjà l'écriture (traduction ?). Il n'y a rien de pire que devoir relire une phrase mainte fois pour en saisir sa compréhension. Cela bloque inévitablement le "film" qui évolue dans la tête en même temps que la lecture. Les personnages ne sont pas charismatiques, bien que tout soit fait pour l'être. Dans le résumé de la 4e de couverture, il était expliqué que plus qu'une aventure, c'était une initiation spirituelle, voire philosophique. Or tous les personnages ont une raison très terre à terre de vouloir prolonger ou abréger leur séjour, en exceptant Conway. Mais sa décision finale est complètement incompréhensive. Quant à la narration, elle est plus que basique : l'histoire de Conway est racontée par un tiers. Mais devant l'impossibilité de trouver des preuves, il s'interroge sur la véracité des faits. En arrive même à se demander si la guerre 14-18 ne l'a pas déstabilisé psychiquement. Le lecteur n'aura pas de meilleure solution. A lui de se faire sa propre opinion, sa propre fin. J'attendais beaucoup de ce roman et je n'ai eu que de l'ennui !
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Un instant d'oubli " est la traduction de l'anglais "And now good bye" de James Hilton, paru en 1931. C'est une histoire très intimiste, qui peut paraître un peu "longuette", si l'on songe à la minceur des faits que l'auteur raconte en 248 pages, en écriture serrée...
Qu'est-ce qui peut intéresser le lecteur dans cette histoire de pasteur, altruiste, père de famille respecté, entouré de bien-pensants, lui-même exempt de tout reproche, qui rencontre une jeune fille avec laquelle il noue une amitié amoureuse alimentée par une passion commune, la musique ?
Tout d'abord l'émancipation d'une jeune fille, Elisabeth Garland, qui désire s'accomplir dans sa vie d'adulte grâce à sa passion, la musique, et qui quitte sa famille engluée dans un conformisme jugé étouffant.
Ensuite "l'émancipation" (j'emploie le même terme volontairement) de ce pasteur encore jeune, lui aussi secrètement passionné par la musique, et qui ose, à l'occasion d'un bref séjour à Londres, fixer un rendez-vous à la jeune Elisabeth.
Brève rencontre à l'issue tragique, sous le signe du respect, de la communication, de la douceur, qui suffira sans doute à faire oublier à Howat ses frustrations d'homme trop respectable, trop policé. Une aventure humaine banale, mais qui restera gravée comme un signe du possible. On pense évidemment à quel point, en 1931, dans une Angleterre très puritaine, la société muselait de telles audaces !
Je recommande cette lecture un brin surannée, mais très bien écrite (et traduite par Marianne Gagnebin), parce qu'elle donne à la femme une place qu'elle mettra des décennies à occuper.
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Le nom de James Hilton évoque-t-il quelque chose pour vous ? Laissons de côté la chaîne de grands hôtels de luxe, et concentrons-nous sur la littérature : le James Hilton dont au sujet duquel il est question présentement, est connu (en tous cas par ceux qui le connaissent) pour deux œuvres qui sont passées à la postérité, par le roman, tout d’abord, puis par le cinéma : « Les horizons perdus » (« Lost horizon » - 1933) et « Au revoir Mr Chips » (« Good-bye, Mr Chips – 1934).
James Hilton (1900-1954) est un auteur britannique, auteur de plusieurs romans, dont les deux sus-nommés, ainsi que plusieurs scénarios remarqués à Hollywood, dont « Mrs Minniver » (William Wyler – 1942) ou « Cluny Brown » (Ernst Lubitsch – 1946).
« Les horizons perdus » reste à jamais le roman du mythique Shangri-La, cette vallée perdue au fond du Tibet, aux paysages merveilleux, véritable havre de paix et de sérénité.
Un avion détourné par un pirate qui a tué et remplacé le pilote, s’écrase dans une vallée de l’Himalaya : quatre survivants échouent dans la lamaserie de Shangri-La : Hugh Conway, diplomate et plus ou moins aventurier, Mallinson, vice-consul britannique, Miss Brinklow, missionnaire, et Barnard, industriel (et escroc) américain. A Shangri-La, ils sont accueillis par un Chinois nommé Chang, qui parle parfaitement anglais. Ils font connaissance avec d’autres habitants comme la ravissante Lo-Tsen, et un certain nombre de résidents, communs ou énigmatiques, comme ce M. Briac, un élève de Chopin. Ici le temps semble ne pas exister. Et trois des quatre « naufragés », conquis par la paix qui règne dans ces lieux, envisagent de s’y installer. Le seul réticent, c’est Mallinson, qui ne demande qu’à repartir vers la civilisation. Mais les moyens de communications sont quasi inexistants (une caravane de temps à autre), et il a beaucoup de mal à convaincre ses co-naufragés. L’atmosphère de paix dans laquelle baigne la lamaserie, est aussi une atmosphère de mystère : la bibliothèque comporte toutes les œuvres importantes de l’humanité, dans toutes les langues, le climat exceptionnel permet de réussir tous les types de cultures, et surtout le temps, apparemment n’existe pas : Lo-Tsen est censée être là depuis plusieurs décennies, Briac a réellement connu Chopin, et quant au Grand Lama… Jusqu’au jour où les occasions sont réunies pour un départ…
« Les horizons perdus » est un roman d’aventures pas comme les autres ; il appartient au genre des romans sur les « mondes perdus », un peu comme Conan Doyle ou, plus près de nous Pierre Benoit (« L’Atlantide »), mais en situant son roman au Tibet, l’auteur donne à son œuvre une dimension philosophique et mystique, tout autant que fantastique : l’ambiance de paix, extérieure et intérieure, n’est pas sans évoquer la sagesse bouddhique, et les questionnements sur le temps (le temps qu’il fait, mais surtout le temps qui passe, ou qui ne passe pas) amènent une réflexion métaphysique d’autant plus remarquable qu’elle touche des hommes et des femmes d’action, peu habitués à la réflexion fondamentale ou à l’introspection. Les raisons de chacun de rester ou de partir ne sont pas comparables de l’un à l’autre, même si elles proviennent d’une façon ou d’une autre, du décor qui les entoure.
« Les horizons perdus » ont été à l’origine d’un mythe, « Shangri-La », qui a inspiré la pensée des hippies et celle du new-age, reste quand même l’incarnation du lieu où, paradis sur terre, l’homme peut être en paix avec lui-même et avec ses semblables. Rien que pour ça, ça vaut la peine d’y aller. Même à travers un roman.
Le film de Frank Capra (1937) est une belle adaptation, même si le réalisateur prend quelques libertés avec le roman.
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Jusqu'ici Shangri-La n'était pour moi qu'un titre d'album de Mark-Knopfler, puis, un jour, j'ai entendu ce mot, comme une fomule mystérieuse et magique, lors d'une émission TV et, ma curiosité titillée, j'ai acheté le livre.
J'ai vite accroché, retrouvant l'ambiance de ces livres d'aventures du siècle dernier, très masculine mais l'écriture était fluide, voir poétique : "le ciel était bleu delphinium".. Je me disais que mon père avait dû sûrement le lire et l'aimer! Puis, au bout d'un moment, je me suis lassée, l'intrigue s'essoufflait et je l'ai laissé de côté. Mais il n'était pas perdu, il restait dans mon horizon et, un mois plus tard, je l'ai repris et, une fois l'énigme de Shangri-La découverte, j'ai été happée.. 200 pages pour y arriver, c'est long, surtout qu'après, tout va très vite.. Comme après une attraction foraine lors de mon enfance : un départ normal, un stand-by puis une forte accélération, je suis sortie de ce livre étoudie, mais un sourire aux lèvres.., heureuse du voyage mais aussi étonnée devant certains passages si visionnaires pour l'époque (et qui sont toujours d'actualité.. ). Plus que ses personnages, c'est Shangri-La qui m'a enchantée (dans tous ses définitions : ravie et ensorcellée) que j'ai presque peur de la découvrir dans le film de Kapra qui m'attend.. ! Elle rejoint mes royaumes perdus (littéraires ou non) qui me fascinent tant, comme l'Atlantide (Pierre Benoît), Nan-Madol & Mohenjo-Daro..
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Livre correct, le personnage du Docteur est peint sans effets, aucune grossièreté dans le trait, tout en ayant une vraie personnalité, un vrai caractère. Ce qui fait que son histoire se tient, qu'on suit ce personnage avec sympathie.
Cela dit, sur le plan littéraire, c'est pas grand chose.
L'histoire elle-même est trop évidente. Les violences et les souffrances de cette putain de guerre sont elles atténuées, contrairement à d'autres ouvrages où la boucherie est beaucoup plus décrite et mise en avant.
Le problème, c'est que cette forme d'héroïsme et cette vision relativement bémolisée de conflits pareils donneraient presque envie aux enfants ou autres de prendre les armes...
Tiens, livre sorti en 1945, pas anodin, n'est-ce pas.
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Un petit livre très sympathique.
Un vieux professeur à la retraite se replonge dans ses souvenirs. Il y a un côté un peu désuet très charmant.
On est dans l'Angleterre des années 1870, on déborde un peu jusqu'en 1930, et étrangement il y a quelques petites choses qui sont toujours d'actualité.
Une lecture plutôt touchante, j'aurai bien aimé traverser la rue et prendre une petite tasse de thé avec M. Chips.
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Comme les protagonistes je me suis perdue et je ne sais même plus pourquoi j’ai choisi ce livre. Je me perds dans des paysages tibétains, je ne sais plus quoi penser de cette situation au départ rocambolesque. Les relations entre les personnages deviennent nébuleuses, leurs désirs varient tout comme le paysage entre beauté et inquiétude. Le suspense est là, les questionnements aussi, c’est du polar sans clichés qui frise le surnaturel dans une lamaserie très particulière. En toile de fond la vie heureuse loin du monde en déclin, les missions religieuses, le bien et le mal, le pouvoir et l’amour. Un roman foisonnant, original et surprenant.
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« L’épuisement des passions est le commencement de la sagesse »
Ce roman, écrit en 1930 et traduit de l’anglais, se déroule en Asie , à l’époque coloniale anglaise. Quatre personnes sont enlevées à bord d’un avion détourné depuis un aéroport afghan. Un mystérieux pilote les conduit dans une lamasserie isolée du monde en plein Tibet que l’écrivain nommera Shangri-la. Ce nom qui provient du tibétain « avoir le cœur et le soleil dans votre cœur » sera d’ailleurs repris en 2001 par Les autorités chinoises pour rebaptiser Zonghdian une vallée perdue aux confins du Tibet. Les 4 otages ont tous des personnalités différentes qui leur permettra de s’adapter plus ou moins facilement à la vie dans ce temple de la sagesse bouddhique (et biblique). Dans cet Éden, le temps n’a pas de prise sur la vie et le grand lama a su y garder une éternelle jeunesse. “Ici, vous possèderez le calme et la profondeur, la maturité , la sagesse et le clair enchantement du souvenir” dit-il à ses invités. Comme Saint Augustin qui disait déjà : « il n’y avait pas de temps avant que le temps ne fût. Rien, parce que le temps n’existe pas sans objet sur lequel il puisse mordre et laisser sa trace ». Ce séjour initiatique est décrit avec une écriture belle, et lente comme la méditation. Un livre assez difficile mais qu’on ne peut oublier après avoir tourné la dernière page!
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Je n'ai malheureusement aujourd'hui que le très lointain souvenir d'une ambiance suffisamment forte, presque envoutante, pour que je me souvienne, même à peine, 40 ans après, d'avoir lu ce livre. Je me rappelle vaguement d'un personnages de prof sympathique aux valeurs morales qui ont dû contribuer à former les miennes..
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excellent livre qui vous transporte
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Découverte de Shangri la, lamaserie située au Thibet ; ambiance envoûtante qui donne envie de découvrir cette région
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