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Critiques de James Tiptree Jr. (26)
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Houston, Houston, me recevez-vous ?



Je n'aime pas ce livre qui m'a horripilé.

J'ai trouvé que sa tonalité générale est absolument exaspérante et d'une pénibilité rétrograde, désuète, absolument insupportable.

Dès le début je me suis dit que le machisme dégoulinant qui suinte à chaque page est dégoutant. Tous les personnages (masculins ou féminins) sont des clichés .Les femmes sont des Bimbos qui s'ignorent et qui sont à peine déconcertées par la virilité préhistorique des Astronautes qui ont effectivement un gros problème.

Ils ont un gros truc dans le cerveau ( à la place des neurones) qui est beaucoup plus à sa place dans l'endroit stratégique où se fait habituellement la mixtion. Les personnages masculins de ce livre désespérant, de part un imaginaire soit disant friand d'archétypes sont en fait manichéens , stéréotypés et insupportables , d'une bêtise irréelle , outrée ,assommante et ridicule.

Il n'y a strictement aucune analyse dans ce texte. Il y a seulement de la violence machiste et les stéréotypes sous-jacent du machisme dans ces pages outrées, pleines de clichés et de quelques phrases drôles.

Exactement les mêmes ressorts et modalités que ceux qui nourrissent les préjugés les plus sordides.

Bref du temps perdu à mon humble avis.
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

J’avais déjà entendu le nom de James Tiptree Jr, tout comme je savais que derrière ce pseudonyme masculin se cachait une femme, Alice Sheldon mais je n’avais jamais eu l’occasion de lire cette auteure. La parution de cette novella dans l’excellente collection Une Heure Lumière m’a donnée envie de découvrir Tiptree. Auréolée de divers prix, la novella « Houston, Houston, me recevez-vous ?» m’a d’abord déconcertée avant de me ravir.



Quelle étrange lecture ! Je dois dire que les premières pages m’ont vraiment déconcertée. A tel point que je me demandais dans quoi j’avais mis les pieds. Il faut dire que le début du récit est un peu confus, embrouillé. Mais très vite, j’ai compris que ce démarrage obscur et assez peu compréhensible était volontaire et s’avérait un choix narratif pertinent et intelligent. En effet, en nous jetant directement dans le Sunbird assister à des échanges entre personnages dont on ne connait rien, sans mise en place préalable, on a l’impression de tomber comme un cheveu sur la soupe au milieu d’inconnus dans un contexte inconnu. Ce sentiment de confusion qu’a le lecteur sera très vite celui des personnages eux-mêmes lorsqu’ils vont se retrouver confrontés à… Non, je n’irai pas plus loin dans le détail, je ne veux pas gâcher le plaisir de la découverte. Tout ça pour dire que ce démarrage qui m’a d’abord rendue perplexe m’a enthousiasmée lorsque j’ai compris la pertinence de ce procédé narratif. Mon enthousiasme est allé grandissant au cours de ma lecture. Encore une fois, je ne veux pas trop en dire mais sachez simplement que cette novella s’intéresse à des sujets passionnants notamment les rapports entre les hommes et les femmes et la violence masculine. « Houston, Houston, me recevez-vous ?» est d’ailleurs assez radical sur le sujet, tous les hommes du récit étant violents, chacun à leur manière mais aucun n’est exempt d’une certaine agressivité intrinsèque. En général, je préfère les propos plus nuancés, mais ici ça ne m’a pas dérangée. D’une part, parce que ces personnages masculins sont des archétypes et permettent à l’auteure d’illustrer son propos, d’autre part, parce que ce récit est tellement bien foutu que je n’irai pas lui reprocher d’être un peu jusqu’au-boutiste.



« Houston, Houston, me recevez-vous ? » est une novella assez jouissive qui stimule les méninges tout en étant ultra-divertissante. Une belle découverte ! Il faudra que je m’intéresse aux autres oeuves de Tiptree-Sheldon.

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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Cela faisait longtemps que j’avais envie de découvrir la plume d’Alice Bradley Sheldon (1915-1987) plus connue sous le nom de James Tiptree Jr.



Une novella parue dans la collection Une Heure Lumière est toujours un bon plan, surtout si celle-ci a été récompensée par un Nebula (1976) et un Hugo (1977).



Nous suivons ici les trois astronautes du Sunbird « perdus » dans l’espace après avoir traversé une éruption solaire. Ils tentent de contacter Houston mais n’obtiennent aucune réponse.



Un vaisseau inconnu va leur venir en aide, ils sont surpris par le nombre de femmes qui se trouvent à bord. Il est certain qu’elles possèdent toutes les réponses à leurs questions mais pourront-ils supporter la vérité ?



Difficile d’en dire plus sans divulgâcher. Une utopie féministe bluffante.









Challenge XXe siècle 2023

Challenge mauvais genres 2023

Challenge multi-auteures SFFF 2023
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Outre les nouvelles voix de l’imaginaire, la collection Une Heure-Lumière a aussi la volonté de remettre en avant des textes patrimoniaux.

Après La Chose de John W. Campbell, voici donc l’arrivée d’une grande autrice américaine : James Tiptree Jr (alias Alice Sheldon).

Avec Houston, Houston, me recevez-vous ?, novella de 97 pages récompensée par Nebula et Hugo, nous voici plongés dans un imbroglio temporel aux côtés d’une équipe d’astronautes américains qui ne s’attendaient certainement pas à faire un tel voyage…



Ils sont trois : Norman Davis, Orren Lorimer et Bernhard Geirr.

Trois astronautes américains embarqués pour une expédition autour du Soleil. Après une éruption solaire particulièrement intense, Houston ne répond plus et le Sunbird se retrouve seul au milieu du vide spatial.

Plus étrange encore, voici qu’une transmission d’un autre engin est capté par l’équipage. Le Gloria serait même en capacité de les récupérer et de les ramener sur Terre.

Le problème ? C’est qu’il n’existe aucun appareil de ce nom… et que la Terre ne se trouve pas à la place où elle devrait être à cette période de l’année.

James Tiptree Jr imagine une histoire à première vue très simple.

Une expédition spatiale se retrouve projetée plusieurs centaines d’années dans le futur et découvre ce qu’il est advenu de la race humaine.

Un postulat vu et revu qui semble même un peu cliché.

Mais ne vous y trompez pas, l’objectif ici n’est pas tant d’imaginer ce qu’est devenue l’humanité que d’utiliser cet angle narratif pour une analyse féministe de la société humaine dans laquelle évolue Tiptree Jr.

En effet, on apprend assez vite que les hommes n’existent plus et que la Terre et ses conquêtes spatiales sont devenues des territoires uniquement féminins.

Nous sommes en réalité dans une utopie féministe imaginée par une autrice américaine des années 70… et qui refuse de vieillir !



En prenant contact avec le Gloria et son équipage, les trois astronautes américains vont découvrir l’ampleur de leur solitude mais aussi les changements radicaux qui ont eu lieu dans l’intervalle.

De façon complètement remarquable, en allant au bout des choses et en illustrant parfaitement son propos par trois archétypes masculins différents, James Tiptree Jr offre au lecteur une critique sans concession de la société patriarcale qui, si elle résonne comme avant-gardiste à la date d’écriture, semble encore et toujours d’actualité.

Chaque personnage porte en lui une misogynie plus ou moins assumée.

L’idée centrale de domination masculine, avec toute la violence qui lui est rattachée, se confond à la fois avec les stéréotypes mais aussi avec des notions qui tentent de cacher cette misogynie primordiale, à savoir la religion et la science. La femme est inférieure à l’homme et a besoin de ce dernier pour que le monde poursuive sa course vers l’avant. Voilà, au fond, ce que pense chacun des trois hommes de cette histoire, y compris notre narrateur, pourtant mâle « bêta » de son propre aveu et qui a dû endurer également moults brimades des « alpha » par le passé.

S’y rattache une culture de l’excuse, où l’homme est forcément bon au fond, il faut juste lui donner une chance, il faut juste le comprendre.

James Tiptree Jr est radicale, et elle l’assume. Ce qui donne d’autant plus de force à son récit. On pourrait arguer justement que cette description très manichéenne de la question féminine mériterait une nuance plus élémentaire comme a pu le faire Élisabeth Vonarburg dans Chroniques du Pays des Mères ou Sarah Hall dans Soeurs dans la guerre.

Mais ici, ce serait amoindrir le propos de fond qui tente de réfléchir sur les mécanismes de domination et d’emprise de l’homme sur la femme.

En résulte un texte violent mais qui fait profondément réfléchir.

Plus intéressant encore, James Tiptree Jr entrevoit d’autres problèmes sociaux et politiques plus larges qu’elle effleure mais qui semble cependant extrêmement intéressants. La surpopulation « réglée » par une épidémie et qui aboutit ainsi à un monde bien plus sain et paisible, le refus d’exercer le pouvoir comme un métier à part entière et donc ce filigrane qui veut que le pouvoir exerce une forme de corruption sur l’être humain.

La conclusion de cette novella, aussi impressionnante que glaçante, résonne toujours puissamment dans notre ère moderne, comme si James Tiptree Jr, ou devrait-on plutôt dire Alice Sheldon, avait réussi elle-même à voyager à travers le temps.



Histoire radicale et puissante, Houston, Houston, me recevez-vous ? est une réflexion au vitriol à l’encontre de l’homme et de sa violence. James Tiptree Jr n’est pas là pour ménager son lecteur et ça tombe bien puisque c’est cela au fond la vraie et grande science-fiction, celle qui secoue et retourne son lecteur sans lui demander son avis.
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Orren Lorrimer, le scientifique du vaisseau Sunbird, et les deux autres membres d'équipage, font un saut dans le temps de 300 ans alors qu'ils effectuaient une mission autour du soleil. Un vaisseau du futur les recueille. Il n'y a que des femmes. Un homme du 16eme siècle serait-il capable de comprendre tout ce que nous lui raconterions ? Le voyage dans le temps et ses inévitables incompréhensions sont l'un des must de la science-fiction. On en redemande sur cette nouvelle société féministe sans le savoir que ces mâles alpha découvrent. Passionnant et radical d'une certaine manière. Et incroyablement moderne pour un roman écrit en 1976.
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Régulièrement la collection Une-Heure-Lumière du Bélial met en avant des auteurs et autrices méconnus du grand public voire même du milieu fermé de l'Imaginaire. C'est le cas ici avec James Tiptree Jr, un inconnu pour nombre d'entre nous ou plutôt une inconnue. En effet derrière ce pseudonyme se cache Alice Bradley Sheldon mais ce n'est qu'en 1977, quand elle eut 61 ans, que l'ensemble de la communauté a découvert le subterfuge. La présentation de cette illustre inconnue se fait grâce à la novella doublement primée (Hugo et Nebula) Houston, Houston, me recevez-vous ?



Alors qu'ils font le tour du soleil à bord de leur astronef le Sunbird, trois astronautes américains perdent le contact avec le centre de contrôle de Houston. Les trois hommes à bord, l'élite de la NASA, ont subi des avaries suite à une tempête solaire d'une rare intensité. Sans réponse de la Terre, le capitaine Bernhard Geirr et son équipage commencent à perdre espoir jusqu'à ce qu'ils captent un message d'un autre vaisseau, le Gloria semblant naviguer dans leur banlieue proche et susceptible de les secourir. Ce qui dans les conditions actuelles semble improbable puisqu'aucune autre mission n'était sensée être présente à cet endroit. Ce qui attend les trois Hommes va secouer leurs certitudes et remettre en question leur façon de voir le monde...



Difficile de parler de cette novella sans déflorer les tenants et aboutissants mais il est question entre autres de féminisme et de survie de l'espèce humaine. Houston, Houston, me recevez-vous ? écrite à la fin des années soixante-dix semble par moments un peu datée mais résonne particulièrement en cette année 2023 où le droits des femmes est sans cesse remis en question, et rien que pour cela la lecture de ce court texte est indispensable.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Il y a de très nombreuses années, j’ai eu l’opportunité de lire Par delà les murs de monde. J’ai trouvé ce livre génial et me suis fait la promesse de lire d’autres œuvres de James Tiptree Jr. Ce qui ne m’a pas empêché de ne pas acheté Le livre d’or de James Tiptree publié en 1986. Et depuis, plus rien. Malgré les multiples romans et les nombreuses nouvelles, la publication des travaux de cette auteure n’a pas eu de suite jusqu’à il y a peu. Et encore n’est-ce que pour une reprise.



N’ayant jamais eu l’occasion de lire Houston, Houston, me recevez-vous ?, je me suis précipiter chez mon libraire pour l’acheter dès sa sortie en mai 2023. Hé bien, j’aurais peut-être pu passer mon tour. Ou mes goûts ont changé, ou ce texte n’est pas le meilleur d’Alice Bradley Sheldon — véritable nom de James Tiptree Jr.



Parmi les lecteurs de cette novella, un certain vont s’étonner que je donne un avis mitigé. Je m’explique donc :



L’idée de base est excellente. Un vaisseau spatial envoyé par la NASA à la fin du XXe siècle pour faire le tour du Soleil — il y a aucune explication sur les motivations d’un tel voyage dont l’intérêt scientifique ou politique n’est même pas effleuré. Après avoir été pris dans une éruption solaire des plus violentes, l’engin, en piteux état, revient vers la Terre — c’est du moins ce qu’espèrent ses occupants — quand il est contacté par les occupants d’un autres vaisseau qui se proposent de leur venir en aide. Mais qui sont-ils ? Il n’était pas prévu, au départ de cette expédition sans raison, qu’une deuxième expédition soit envoyée.



Jusque là, je ne vous rien dit qu’on ne puisse deviner à la lecture de la quatrième de couverture. Malheureusement, il va me falloir dévoiler un peu plus la trame pour expliquer mon ressenti.



Donc ! Nos héros découvrent qu’ils ont fait un bon de près de trois siècles dans le futur ; qu’une épidémie a décimé l’humanité — et ça là que ça se gâte — constituée uniquement de femmes. Vous me direz que ce n’est pas le seul texte de SF développé autour de cette idée. Je n’aurais rien contre si :



l’auteure ne partait pas de l’hypothèse qu’une société développée et à l’usage exclusif des femmes serait une société parfaite exclusivement faite d’amour et de paix. Mouais ! Elle a fait partie — dit-elle dans la postface — de la Women’s army corps, regroupant 12000 femmes en 1942. Quoi 12000 femmes dans un camp militaire et pas un seul crêpage de chignon ?

l’auteure ne partait pas du principe que pour avoir de la force physique il faut être un homme et, par voie de conséquence, attribuer à ces amazones d’opérette des manipulation génétique sur certaines d’entre elles pour en faire des presque mâles.

l’auteure n’avait pas créer trois personnages masculins caricaturaux. Un obsédé de la gaudriole (appelée aussi bagatelle ou sport en chambre selon les locuteurs) ; Un cul-béni qui se prend pour l’alpha du groupe et est près à tuer tout le monde pourvu que ça puisse rétablir « la vrai foi » ; un indécis, pseudo-scientifique, qui à force d’hésiter, de ne pas prendre de décisions, de se dire que les deux autres ont peut-être raison, quoique... ne fait rien et en subit les conséquences.

Bref ! Un texte sexiste à l’excès où les femmes sont forcément parfaites et les hommes forcément des pourris dont on ferait mieux de se passer. Si elle n’avait que ça à dire... Après cette lecture plutôt décevante, je vais tenter de relire Par delà les murs de monde mais ne vais plus courir après les œuvres de Tiptree. Je vais quand même tenté de trouvé son livre d’or pour avoir la série complète, mais certainement pas avec autant d’empressement. D’autant plus que Houston... fait partie aussi de ce livre.
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Après un inédit très récent, l’autre nouveauté dans la collection Une-Heure-Lumière (oui, j’ai acheté les deux en même temps pour avoir le hors-série annuel avec) est un texte datant de 1976 et signé James Tiptree Jr : Houston, Houston, me recevez-vous ? Et avec cette novella, nous repartons dans une époque où la science-fiction était surtout une affaire d’idées poussées jusqu’au bout et de retournement de situation pour surprendre le lecteur (ou la lectrice) et le forcer à réfléchir tout en l’amusant. Jugez plutôt.

L’équipage du Sunbird, composé de trois hommes représentant l’idéal « masculin » de la NASA, a eu un problème lors de son expédition autour du Soleil et a dévié de sa route. Ils sont secourus par un autre astronef, le Gloria, dont l’équipage va grandement les surprendre. En effet, en passant par inadvertance dans un microtrou noir (sic), ils ont fait un bon de trois siècles dans l’avenir, et la société faisant la part belle aux hommes qu’ils connaissaient n’existe plus. Sauront-ils s’adapter à cette nouvelle réalité ?

En à peine plus de 100 pages et avec un style direct très dépouillé, James Tiptree Jr nous dresse le portrait d’une civilisation autre, sans composante masculine et ayant dû se reconstruire après une catastrophe. Le tout nous est décrit entièrement du point de vue d’un des rescapés, le Dr Lorimer qui, non seulement souffre d’un complexe d’infériorité vis-à-vis de ses collègues, mais en plus intègre tous les préjugés misogynes classiques (les femmes sont futiles, fragiles, bavardes, etc.) jusqu’à la chute finale. Et pour celles et ceux qui ne connaissent pas James Tiptree Jr, sa vie et son œuvre, jusqu’à la postface même, que je vous déconseille de lire avant la nouvelle. Car à ce moment-là, votre appréciation du récit sera complètement tourneboulée. Et même s’il est daté, cet uppercut des années 70 sonne finalement comme un appel à l’action ou un coup de semonce en cette année 2023 si peu tendre pour les droits des femmes.
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

James Tiptree Jr est le nom de plume de l’autrice américaine Alice B. Sheldon. Celle-ci a commencé à écrire dans les années 60 sous son pseudonyme et personne ne connaissait sa véritable identité ni le fait que c’était une femme. Ce fait a marqué les écrits de l’autrice et notamment Houston, Houston me recevez vous? novella publiée dans la collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial’.



Trois hommes, le major Norman Davis, le docteur Orren Lorimer, et le capitaine Bernhard Geirr partent pour une longue mission destinée à faire le tour du soleil à bord de leur astronef, le Sunbird. Après une tempête solaire très intense, le contact est rompu avec le centre de contrôle de Houston. Les trois hommes perdent peu à peu espoir jusqu’à ce qu’un message étrange provenant d’un autre vaisseau soit capté : Le Gloria navigue non loin d’eux et pourrait les secourir. Or, aucune autre mission n’a été envoyée aussi loin. Quel est ce vaisseau? Pourquoi la voix qui leur parle est-elle féminine? Les trois hommes vont aller de surprises en surprises.



Je m’arrête là pour ne pas trop en dévoiler, ce qui gâcherai la lecture de ce texte. C’est un roman profondément féministe. Il y est aussi question de la survie de l’espèce humaine. Le texte date des années soixante-dix, et a un peu vieilli par moment. Mais l’autrice évite de situer réellement les dates, restant un peu floue, ce qui fait que l’œuvre arrive à rester actuelle malgré tout. Surtout dans ces thématiques, car les droits des femmes sont encore loin d’être acquis à notre époque tout autour du monde. Alice Bradley Sheldon adopte un regard masculin à travers ses personnages principaux, en les caricaturant volontiers pour mieux dénoncer la toxicité de certains comportements masculins.



Houston, Houston me recevez vous? est ainsi un texte percutant aux thématiques bien actuelles. Ne vous laissez pas rebuter par l’année d’écriture de cette novella, elle vaut clairement le détour.
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Une novella très intéressante par sa construction assez classique et impeccable, qui m'a fait penser à "l'âge d'or de la science-fiction" (ce texte a été écrit en 1976), et son propos plutôt radical sur la place ou le rôle des unes et des autres dans l'humanité et son développement passé et à venir. Il est difficile d'en dire plus sans en dire trop. Le rythme est fort bien géré et je dois avouer que je n'ai pas vu venir les "révélations" finales, aux implications finalement assez vertigineuses. Comme quoi il n'est nul besoin de milliards d'années (lumière) dans le temps ou dans l'espace pour bousculer un peu notre imagination. Un mot de l'auteur qui est en fait une autrice de grand talent, Alice Bradley Sheldon, essentiellement novelliste, multi-récompensée (Hugo, Nebula, Locus...) qui a adopté un pseudonyme masculin pour se camoufler explique-t-elle dans une interview, parce que "j'ai eu trop d'expériences dans ma vie où j'ai été la première femme dans une profession maudite" (source Wikipédia). Elle signe une belle postface qui met les points sur les i de façon fort claire, et argumentée. Je note qu'un des livres de la remarquable et défunte collection "Le livre d'or de la science-fiction" lui est consacré, je vais m'y intéresser sans tarder.
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Le livre d'or de la science-fiction : James..





Critique uniquement du court roman "Houston, houston me recevez-vous", inclus dans ce recueil



Cette célèbre novella (qui valut le Hugo et le Nebula à James Tiptree Jr) s’intéresse à trois astronautes mâles de retour vers la Terre. Alors qu’ils essaient de contacter Houston, nos voyageurs de l’espace entrent en communication avec quelques femmes et se rendent compte qu’ils ont effectué un bond dans le temps. Les voici projeté quelques trois cents ans dans l’avenir. Avec l’aide des femmes, nos astronautes entreprennent de modifier leur trajectoire pour se diriger, en toute sécurité, vers le plancher des vaches. Mais, rapidement, ils se rendent compte qu’on leur cache quelque chose…

James Tiptree Jr dissimule en réalité Alice Sheldon, témoignage d’une époque où la science-fiction comptait peu d’auteurs féminines. Tiptree / Sheldon se distingua surtout par de nombreuses nouvelles (« Comme des mouches » obtient par exemple le Hugo dans cette catégorie) et quelques novellas ou romans courts réputés comme UNE FILLE BRANCHEE (lui aussi gagnant du Hugo), LA SEULE CHOSE A FAIRE (Locus) ou ce HOUSTON, HOUSTON ME RECEVEZ-VOUS, sans doute son œuvre la plus célèbre qui remporta le Hugo, le Nebula et l’éphémère Prix Jupiter.

Le récit, mené à bon rythme par sa brièveté, n’est sans doute pas franchement surprenant (le lecteur devine assez rapidement les tenants et aboutissants de l’intrigue), mais se suit néanmoins avec intérêt et fonctionne avec une efficacité éprouvée. Assez précurseur, ce court roman présente une société matriarcale, traite de la violence masculine, évoque les problèmes environnementaux et questionne la place de la religion. Le tout en 150 pages. Comme quoi il n’est pas toujours nécessaire d’étirer une intrigue sur plusieurs tomes pour accoucher d’un bouquin à la fois divertissant et intelligent. Il est amusant de noter que le livre, d’abord taxé d’outrancièrement machiste (à l’époque où il était signé James Tiptree Jr) pour son discours voyant les Hommes comme des prédateurs sexuels insatiables, se trouve à présent encensé par les féministes qui font d’Alice Sheldon un fer de lance de l’anti-masculinisme radical. Qu’importe les interprétations ou le sous-texte du récit, l’ensemble constitue simplement du bel ouvrage devenu un classique de la science-fiction ! A redécouvrir.


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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Découvrir un texte de 1976, d'une auteure américaine, écrivant sous pseudonyme masculin et dont je n'avais jamais entendu parlé: c'est aussi cela le charme de cette collection des Editions Le Bélial.

Une très belle découverte, pour un texte assez court (par rapport à la moyenne des autres éléments de la collection), une petite novella, donc, mais très intéressante, rythmée et maligne.

Pour ne rien dévoiler; je dirais juste que l'auteure s'attaque à une problématique sociétale et imagine une évolution différente à la notre, une sorte d'uchronie. C'est assez bien pensé. Le démarrage est lui aussi malin avec cette capsule spatiale, un peu paumée après sa rencontre avec une tempête solaire...

L'âge du texte ne se ressent pas si ce n'est par la façon d'aborder la problématique en question, assez novateur pour l'époque, je pense. On pourrait aussi penser que certains comportement sont assez caricaturaux, mais peut-être est-ce tout simplement notre regard actuel...



Je recommande. Evidemment.
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Trois hommes astronautes se trouvent en pleine expédition autour du soleil. Ils rigolent, font des blagues salaces, tuent le temps et quand ils tentent de contacter la Terre, personne ne leur répond. En tentant d'appeler Houston, ils captent la transmission d'un autre vaisseau. Vraisemblablement, nos trois astronautes ne sont pas là ils devraient être...

Qui croire? Telle est cette simple question qui taraude l'esprit du lecteur pendant toute la lecture. On se situe dans la cabine avec les trois personnages principaux, vulgairement machistes. Doit-on s'attendrir du choc des découvertes à venir ou doit-on jubiler en se disant, "bien fait pour eux, ils n'avaient qu'à être plus intelligents"?

Nous mettre dans la peau de ces vieux roublards est un joli stratagème de la part de l'auteure. La confrontation avec l'avenir pour ces astronautes est de taille. L'homme n'est plus le seul à pouvoir voyager. Et en plus, il n'a plus le rôle du sexe fort. La lecture ce court récit est un vrai parcours sociétal, où nous sommes confrontés à un saut dans un futur sombre et en même temps, plus apaisé. La société patriarcale n'est plus. Un roman de science-fiction malin, bien écrit & redoutable.
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Houston, Houston, me recevez-vous? De James Tiptree Jr., nom de plume d'Alice Bradley Sheldon, publiée dans la toute belle collection de novellas Une Heure Lumière.



La NASA a envoyé le vaisseau Sunbird dans une mission inédite : faire le tour de notre étoile. Pour cela, l'élite de l'humanité a été choisie : des hommes des vrais ! Mais lorsqu'après une forte tempête solaire Houston ne répond plus, leur vie va basculer.



Écrite dans les années 70, cette novella est une une critique de la société patriarcale de l'époque.

Difficile d'en dire plus sans spoiler l'histoire (et c'est pour ça que j'évite de lire les 4ème de couv' avant lecture 😅, je suis souvent surprise par l'histoire et finalement rarement déçue 😊), mais la plume est directe et acerbe. Le thème est plutôt classique pour un récit de SF mais traité avec un ton féministe très moderne pour l'époque.

Bref encore une jolie pépite chez les éditions du Bélial
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Houston, Houston, me recevez-vous ? me restera en mémoire pour son style très direct et sa proposition d’une intrigue qui pointe les failles d’une société trop masculiniste et les dérives d’une humanité tourné vers la domination. Pas mal secouée par l’intrigue, j’ai cependant eu plus de mal à accrocher à la plume. Il n’en reste pas moins que ce texte est un coup de poing qui remet les idées en place et pousse à l’action, notamment pour la défense des droits de femmes malheureusement toujours remis en question. Je reste néanmoins convaincue que James Tiptree Jr. alias d’ Alice Bradley Sheldon est une voix à lire.



Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Avec un peu de retard, je m'attaque enfin aux dernières sorties de la collection "Une heure lumière". À l'occasion de son opération annuelle, nous avons 3 opus pour le prix de 2.



"Houston, Houston, me recevez-vous ?" est une nouvelle très intéressantes. Faisant des allers-retours entre le présents, mystérieux au départ, et le passé, point de départ de l'aventure spéciale. Alice Bradley Sheldon, alias James Tiptree Jr., Nous tiens du bout à l'autre, avec douceur, distillant les informations petit à petit avec parcimonie.



N'étant pas moi-même un mâle alpha bof, j'ai eu du mal à m'attacher aux membres de l'équipe du Sunbird. Mais je suis très rapidement passé outre (point important dans la continuité du récit)pour me plonger entièrement dans l'oeuvre. Un texte qui aborde des thèmes intéressants (que je ne peux expliciter sans spoiler), malheureusement pas toujours exploité en profondeur (de l'aveu même de l'auteur).



Un court roman intéressant, que je ne peux que vous conseiller !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Un texte singulier, encore une fois, pour la merveilleuse collection UHL.

D'un côté on a un récit conceptuellement pionnier assez brillant dans sa construction comme dans son déroulé, et de l'autre on a des marqueurs réflexifs terriblement datés et une thématique générale mysogine assez difficile à lire sans grimacer.

Si ça n'avait été pour un petit accès de curiosité assez rare de ma part mais incroyablement bienvenu de ma part à l'endroit de cet auteur dont je n'ai jamais entendu parler avant cette lecture, j'aurais raté la clé de lecture de ce texte.

Et je serais sans doute passé à côté d'un coup de cœur.

Ça se joue à rien, parfois.
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Par-delà les murs du monde

» Sous ce titre très lovecraftien se cache un pur space-opéra construit sur trois arcs narratifs basés sur des personnages et des environnements rigoureusement différents:un groupe d’humains télépathes, des espèces de raies manta sapientes qui surfent sur les vents de leur planète et une entité cosmique évanescente et tueuse de mondes . Le récit les amènera à se rencontrer (d’une certaine manière) et à collaborer. J’aime ce texte qui ouvre des perspectives de songe et de réflexion comme se doit de le faire la SF (celle qui me plait).
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Pour commencer, ce "court roman" est écrit par une femme qui a réalisé des romans sous le nom d'un homme jusqu'à ses 61 ans en 1977.

"Houston, Houston me recevez-vous ?" Date de 1975 soit avant que sa véritable identité soit connue.

Personnellement, Alice Bradley Sheldon m'a percuté en tant qu'homme et papa de deux filles. Elle aborde un sujet très actuel dans un contexte bien différent.







Sans le traitement aussi poussé des différents protagonistes (qui peut mettre mal à l'aise et paraître ridicule) la conclusion n'aurait pas été si percutante.

Ce court roman est complété par une Postface écrite par l'auteure elle-même, expliquant son récit.

J'ai lu d'autres romans depuis et pourtant celui-ci continue à me travailler et me remettre en question.



Merci Mme Sheldon
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Houston, Houston, me recevez-vous ?

Une société matriarcale vaut elle mieux qu’une société patriarcale ? Ce court roman amène diverses réflexions philosophiques à travers une brève épopée spatiotemporelle. L’homme du 20 èm siècle et du 21 ème siècle est-il dominé par ces mauvaises pulsions. Est-il fondamentalement mauvais ? Comment évoluera l’Homme en seulement 3 siècles alors qu’il a déjà tant évolué depuis le 17e siècle ? Le récit ne se dévoile que lentement de transition en transition. D’abord texte de hard SF puis de premier contact, d’utopie se transformant en pornographie dérangeante pour finir en dystopie. Une lecture riche et agréable.
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