Jean Chélini. Benoît XVI héritier du concile.
TOUSSAINT
"La ferveur qui entoure la Toussaint et la fête des morts associées, leur enracinement profond dans les habitudes, correspondent à la recherche d'une sécurité spirituelle, d'une assurance contre l'abandon de l'âme solitaire à ses propres fautes. Le sentiment religieux populaire ne doit pas être bradé. Il faut mesurer combien la Toussaint et la fête des morts, associées comme un vêtement et sa doublure, sont intégrées à notre culture.La Toussaint ainsi comprise doit être interprétée comme une fête de la foi et comme un patrimoine essentiel de notre patrimoine culturel. Il est certain que la Toussaint fait appartient profondément à notre mémoire chrétienne."p.38
Les chrétiens doivent apprendre à retrouver leur pôle - la Croix du Christ, d'où la foi leur dit que sourd l'Esprit tout en gardant le contact, nécessaire et salutaire, avec les nefs qui cheminent avec eux sur la mer du monde : religions, idéologies, sciences et cultures. Sans elles, une quête autarcique de salut risque de n'être plus que projection d'eux-mêmes, repli schizophrénique sur leurs fantasmes et arrogance. L'homme que Dieu sauve n'est pas celui qui s'isole en se détachant dédaigneusement de ses semblables, c'est l'homme solidaire dans l'Esprit qui nous garde de tout fanatisme et de tout replis sur nous-mêmes.
A la différence de ses nombreux prédécesseurs italiens peu soucieux d'évoquer une nationalité qui semblait aller de soi depuis le XVIe siècle, Benoît XVI, comme Jean-Paul II l'avait fait, revendique ses liens avec la terre de ses ancêtres, la Bavière.