Je collectionne des dictionnaires de tous bords et celui-ci me plaît particulièrement, car il permet comme dit l’auteur (cf. citation) une « flânerie littéraire » qui devient une véritable invitation à la lecture.
À butiner donc régulièrement, au gré du hasard ou alors selon le long et détaillé index.
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J'aime les dragons mais je n'ai pas trouvé dans ces nouvelles la magnificence que je leur accorde. Certes certaines nouvelles sont belles ou bouleversantes, bien écrites mais j'ai souvent eu l'impression que le dragon n'était que l'excuse, le déguisement pour écrire sur un autre sujet.
Aucune nouvelle ne m'a vraiment emporté sur les ailes de ces terribles créatures, pris dans leur souffle épique ou enivré de la sagesse d'un Fuchur(Falcor pour les cinéphiles). Celles qui ont suscité mon envie m'ont laissé sur un gout de trop peu et les autres m'ont carrément déçu.
Une lecture teintée de déception par rapport à son titre et aux promesses de sa couverture!
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Avec cette anthologie « Dragons », les éditions Calmann-lévy proposent de nous faire découvrir pas moins de dix-huit textes nés de la fertile imagination aussi bien d'auteurs confirmés comme Thomas Day, U. Bellagamba ou encore Charlotte Bousquet, que d'auteurs moins connus... et qui le resteront malheureusement pour moi puisqu'on ne trouve aucune présentation, même succincte, des différents participants. De même, il est un peu dommage de démarrer l'ouvrage abruptement par la première nouvelle sans qu'il n'y ait de préface nous présentant en quelques mots le sujet et la ligne principale de cette anthologie (la présence de belles illustrations en noir et blanc au début de chaque nouvelle est cependant très appréciable). Tour à tour bêtes malfaisantes faisant la ruine d'une ville ou d'un peuple, monstres incompris et persécutés, divinités aériennes à la beauté majestueuse, légendes inlassablement recherchées mais toujours insaisissables et rarement comprises..., les auteurs explorent ici différentes facettes de cette créature mythique et désormais emblématique du genre de la fantasy. Le résultat est mitigé, la première partie de l'anthologie étant assez difficile à digérer et manquant trop souvent d'originalité, tandis que la seconde se relève de très grande qualité.
Impossible dès qu'il s'agit de critiquer un ouvrage de ce type de parler de tous les textes, surtout lorsque ceux-ci sont aussi nombreux qu'ici. Je me contenterais donc de citer ceux vers qui penche ma préférence, même si certains non mentionnés méritent également le coup d’œil. Commençons par la nouvelle de Philippe Guillaut qui signe avec « Quelques bêtes de feu et d'effroi » le plus beau texte de cette anthologie et nous entraîne au cœur de l'époque tourmentée des Diadoques où un soldat et un poète se lancent en quête des légendaires créatures du dieu de la guerre Arès. Le style y est extrêmement travaillé et d'une grande poésie, de même que l'intrigue par laquelle on se laisse aisément embarquer. Estelle Faye réussit également son coup avec « Suriedad », nouvelle mettant en scène un dragon des mers et un marin destiné à purger le monde. De même pour Johan Héliot qui nous fait vivre avec « L'huile et le feu » l'enquête d'un shérif d'une bourgade insignifiante des États-Unis du XIXe où se mêle trafic de femmes chinoises, complot organisé par une secte à la Ku Kux Klan, et évidemment saurien de taille gigantesque. Thomas Day, enfin, signe comme toujours un texte captivant comprenant son lot de personnages attachants et un univers intéressant et que l'on devine d'une grande richesse.
Au final, si l'ouvrage souffre de quelques défauts, notamment dans sa première partie, il serait toutefois dommage de passer à côté de certaines nouvelles qui valent franchement. le détour. « Dragons » est donc un bel hommage à ces créatures légendaires qui ne cessent de titiller notre imagination depuis des siècles et qui prennent ici vie le temps de quelques pages.
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Première anthologie de la collection Fantasy de Calmann-Lévy, Dragons réunit dix-huit textes francophones ayant pour thème commun la figure emblématique de la Fantasy. L’anthologiste est Sébastien GUILLOT, fondateur de la collection, mais curieusement non mentionné dans l’ouvrage. Autre bizarrerie, les nouvelles se succèdent sans aucune présentation, si ce n’est une illustration de Alain BRION, leur titre et leur auteur. On ne trouve pas non plus d’introduction générale qui aurait pu avoir le mérite de présenter aux lecteurs les auteurs réunis ici, certains étant de nouveaux venus dans le paysage des littératures de l’imaginaire.
Mais cessons de parler de ce que l’on ne trouve pas dans le recueil et venons-en maintenant plus précisément au contenu…
Chansons pour Ouroboros, DAYLON
Cette nouvelle est un récit mythologique contant la destruction d’une cité consécutivement à la trahison d’un amour. Les six voix qui s’enchaînent indifféremment rendent le texte haché, ce qui est intéressant d’un point de vue littéraire mais rend la lecture d’autant plus difficile qu’elle fait la part belle à l’allégorie.
Soldats de plomb, Frédéric JACCAUD
Un jeune garçon aime faire combattre ses petits soldats contre un dragon alors que son père participe à une guerre souterraine bien réelle dans laquelle les deux parties se disputent l’accès au gaz, principale source d’énergie. L’idée est originale et le traitement soigné ; malheureusement le final tombe quelque peu à plat du fait de sa prévisibilité précoce.
La contrée du dragon, Thomas DAY
Un couple de villageois recueille une jeune fille qui vient d’échapper aux griffes d’une bande de mercenaires. Mais comme sa religion n’est pas celle du village, le prêtre contraint le père adoptif de reconduire la jeune fille dans sa ville d’origine. Avec cette histoire l’auteur ne fait guère preuve d’originalité mais montre des qualités de conteur indéniables.
Cœur de pierre, Virginie BÉTRUGER
Un jeune garçon est le souffre-douleur de tous les autres enfants de son village. Fils de porcher, il est malingre et introverti, et rêve de surcroît de piloter une montgolfière, un statut bien au-dessus de ce à quoi il peut prétendre. De plus il est victime d’une étrange maladie qui le rend difforme : des écailles de plus en plus nombreuses surgissent sur son corps. Il s’agit là d’une très belle histoire, certes peu originale, mais dont la tragédie, la violence et l’émotion sont parfaitement rendues.
Le Dragonneau anorexique, Jean-Claude BOLOGNE
Ce texte conte l’histoire d’un jeune dragon qui refuse sa condition, à commencer par le fait qu’elle lui impose de se nourrir de princesses. Une idée originale et un traitement plein d’humour sont un peu gâchés par une chute sans relief.
Les Années d’orichalque, Ugo BELLAGAMBA
Un vieil ermite raconte sa jeunesse à un enfant, de sa formation en tant qu’yggdrakhsil, à la façon dont il sauva son Peuple d’une invasion de géants en l’exilant dans un autre monde. Il s’agit là d’un nouveau récit mythologique, d’inspiration scandinave et de très bonne tenue.
Au seuil de Loïkermaa, Francis BERTHELOT
Dans cet univers les hommes sont strictement séparés des dragons même si ni les uns ni les autres n’ignorent leur existence. Les hommes abandonnent d’ailleurs les enfants bâtards au dragons pour sauvegarder la morale. Mais l’un de ces enfants est un jour sauvé par un dragonneau orphelin, les deux êtres grandissant ensemble. Séparés à l’adolescence, ils passent le reste de leur vie à se rechercher. Il s’agit là d’un texte particulièrement émouvant sur l’acceptation de l’autre.
La Mort de Tlatecuhtli, Charlotte BOUSQUET
Courte nouvelle à la prose délibérément poétique, elle se veut un hommage à Tlatecuhtli, divinité aztèque sacrifiée à Quetzalcóatl, le serpent à plumes. Sa totale appréhension est à réserver à un lectorat averti de la mythologie aztèque.
Au plus haut des cieux, Robin TECON
Un chevalier est envoyé par son seigneur dans la grotte d’un dragon pour le convier aux festivités du mariage de sa fille. Le dragon est en effet devenu un véritable animal domestique, pratique un langage châtié et est un fervent chrétien. Tel est le point de départ d’un récit peu crédible dont le final frise le ridicule.
Draco Luna, David CAMUS
A la fin du XIIème siècle Baudouin IV règne sur Jérusalem. Mais il est malade de la lèpre et doit fuir son palais pour échapper à l’assassinat que ses rivaux complotent. Accompagné d’une poignée de fidèles, il s’enfonce dans le désert en quête d’un remède à son mal. Si ce type d’intrigues a été maintes fois exploité, l’Histoire y est ici habilement romancée et la nouvelle se lit avec beaucoup de plaisir.
La Suriedad, Estelle FAYE
Cette histoire d’expédition maritime du temps des corsaires est très prenante et agrémentée d’une prose efficace. C’est donc une excellente nouvelle.
Le Feu sous la cendre, Eudes HARTEMANN
Dans la Bavière du XIXème siècle, un étudiant vient demander à un éminent professeur de diriger ses recherches visant à prouver l’existence des dragons. Le professeur ne pense plus qu’à voler les travaux du jeune homme. Une idée originale agrémentée d’une prose rythmée et pleine d’humour font de cette nouvelle un très bon texte.
Quelques Bêtes de feu et d’effroi, Philippe GUILLAUT
Antigone, un successeur d’Alexandre le Grand, envoie une petite troupe à la recherche des dragons, seuls capables de surpasser les éléphants de son rival du moment. Une ambiance hellène moyennement rendue, mais une jolie allégorie sur un thème universel (les mythes sont ce que nous en faisons) rendent cette nouvelle agréable à lire.
D’un dragon l’autre, Jérôme NOIREZ
L’Allemagne nazie envoie un homme à Sigmaringen, sur le Danube, pour éveiller un dragon. C’est intelligent, bourré de références, en particulier à Louis Ferdinand Céline, et plein d’humour. C’est un très bon texte.
Archéologie d’un monstre, Fabrice COLIN
Un gardien de zoo mène une course contre la montre pour connaître les origines de son pensionnaire favori avant sa mort : un dragon. Si l’idée de départ est intéressante, le récit tombe finalement à plat.
L’Huile et le feu, Johan HELIOT
Du côté de la frontière entre le Texas et la Louisiane, dans les années 20, le Ku Klux Klan pratique des rites visant à éveiller un dragon capable de trouver le sang de la terre, c’est-à-dire le pétrole. Mais comme cela s’est avéré meurtrier, le shérif local compte bien mettre fin à cette activité. C’est une histoire improbable dans une Amérique pas très bien rendue qui rendent cette nouvelle peu intéressante.
Dragon caché, Mélanie FAZI
Abel est un garçon bien étrange. Très proche de la nature, il aime se fondre en elle, loin des hommes. Il n’a guère qu’une amie, Amalia, le fantôme d’une jeune femme brûlée en un autre temps pour sorcellerie parce qu’elle détenait un don du fait de la présence du dragon Providence dans son corps. Un sujet original, une jolie prose, ce texte fait passer un très bon moment de lecture.
Tératologie des confins, François FIEROBE
Cette dernière nouvelle prend la forme d’un véritable traité de zoologie sur les différentes espèces de dragons. C’est donc une indéniable curiosité qui aurait certainement gagnée à être placée au début de ce recueil afin de faire office d’introduction.
Au final cette anthologie s’avère inégale. Les très bons textes ne sont pas nombreux, de même que les plus décevants d’ailleurs. En revanche, la grande majorité des nouvelles présentées ici sont très agréables à lire mais pèchent soit par une intrigue peu originale, soit par un final peu percutant. Alors que cela n’arrête pas le lecteur potentiel : s’il est un tant soit peu intéressé par la figure du dragon, il y trouvera largement son compte.
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Livre superbe.
Onze auteurs Belges ont écrit chacun une courte nouvelle, chacun dans son style et dans son domaine de prédilection, avec un fil rouge, qu'est "Le tracé royal de Bruxelles".
Assez, voire très, éloignées de ce qu'on a l'habitude de lire, ces onze nouvelles méritent l'attention des Tintinophiles.
Certaines, la majorité même, sont plutôt excellentes.
Même si je préfère largement les écrits d'Albert Algoud, ceux-ci ont parfois une dimension pathétique qui honore leurs auteurs.
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lecture très moyenne, je n'ai pas vraiment adhéré à l'histoire.
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J'ai plus ou moins accroché selon le paragraphe/le thème du chapitre... Lecture un peu difficile
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Un très bel ouvrage
Tout en précision et en clarté
Analyse historique sur le sentiment de pudeur, qui, pour le coup, a beaucoup évolué à travers les âges ...
Un moyen détourné également de juger de son propre rapport au corps !
Du bon, même si c'est écrit petit !
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Par ces périodes de fortes chaleurs, la tentation est grande d’envoyer valser chemises, chaussettes et shorts pour offrir aux trop maigres bourrasques de vent le plus de surface de peau possible. Hélas, la société nous l’interdit. Même un maillot de bain d’ailleurs, qui ne provoque aucune réaction sur la plage ou à la piscine, paraîtrait horriblement déplacé et inconvenant au travail ou dans le métro.
Mais d’où viennent donc ces sentiments de gêne et de honte devant les corps dénudés (et, par extension, leurs fonctions les plus primitives) ? Le débat entre sentiment inné, ou pure construction culturelle, fait rage depuis les philosophes grecques, et ne s’est toujours pas éteint aujourd’hui.
Quoi qu’il en soit, les partisans d’une pudeur universelle en seront pour leurs frais avec cet essai. En parcourant une petite partie du monde (la France et ses alentours) et une petite tranche de l’Histoire (du Moyen-Âge à nos jours), on rencontrera déjà des expressions très variées de la pudeur.
En effet, si à certains périodes, on hésite pas à recevoir du monde sur sa chaise percée (les rois de France y laisseront d’ailleurs quelques plumes), quelques générations plus tard, on n’ose même plus installer de latrines dans les châteaux, puisque cela suggère que le futur propriétaire pourrait un jour les utiliser. Et si vous pensiez que les nudistes au bord de la Seine sont une invention de modernistes qui ne savent plus quoi inventer pour se rendre intéressant, vous découvrirez qu’il s’agit en réalité d’un énième bras de fer dans un combat qui dure depuis plusieurs siècles.
Parmi les découvertes que j'ai faites dans ce livre, je noterai la segmentation de la pudeur dans la société, à laquelle je n’aurais pas du tout pensé de prime abord. Segmentation par classe sociale tout d’abord, avec une noblesse qui tient à se distinguer des « mœurs animales » du bas peuple, ou au contraire le « bon sens » de ce dernier qui s’élève contre la corruption morale de ses élites. La pudeur peut aussi servir d’arme politique : on ne doit bien se tenir que devant ses égaux, et recevoir quelqu’un nu, dans son bain ou en tenue négligée peut lui envoyer un message clair sur l’estime qu’on lui porte, et la place qui lui revient dans la société.
On peut aussi noter des découpes importantes dans l’espace : les artistes, ou les médecins, obéissent à des règles radicalement différentes du commun des mortels. De manière générale, on observe que dès que l’un des camps commet des excès, ils se retrouvent automatiquement contre-balancés ailleurs. La société devient puritaine ? Les théâtre se remplissent de farces grotesques. On voit des corps nus avec les statues, et les affiches à tous les coins de rue ? Des mouvements se constituent pour retrouver de la tenue (c’est le cas de le dire).
Le thème de l’essai est original, et le livre est passionnant à lire. Le texte est parsemé d’anecdotes, ce qui est à la fois une force et une faiblesse : d’un côté, elles illustrent très bien les propos théoriques et rendent la lecture plus légères. Mais parfois, j’avais l’impression d’avoir quelques histoires uniquement là pour faire rire le lecteur d’aujourd’hui à l’aune de sa conception moderne de la pudeur, ce qui me semblait assez contre-productif. C’est assez rare, pour être honnête, et ça ne durait pas longtemps.
Même si on parcourt plusieurs siècles d’histoire, l’essai est toujours pertinent pour analyser l’actualité : le voile ou le burkini, la censure de certains films, … prennent soudain une dimension supplémentaire. À conseiller donc, et pourquoi pas sur la plage ?
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Le coup de foudre a-t'il une origine intrinsèque ou extrinsèque ? Reconnait-on l'amant d'une vie antérieure ? succombe-t'on à un détail qui nous rappelle notre enfance ? est-on charmé par les phéromones d'un être biologiquement compatible avec nous pour de faire de beaux bébés ? Cet ouvrage croise les regards de la mythologie, de la philosophie, de la médecine, de la psychanalyse, de la littérature sur ce phénomène espéré ou redouté.
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Excellent livre sur le sujet.
Où l'on découvre que l'on croit trouver la liberté en amour alors que cela a existé depuis des millénaires !
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Jean-Claude Bologne a raison, il existe un mysticisme athée.
On pourrait discuter sur le choix du mot "athée", peut-être eut-il mieux valu parler de mysticisme "agnostique". Mais l'idée est bien là.
Nul n'est besoin du concept d'un Dieu quelconque pour éprouver l'expérience bouleversante de l'extase.
L'appel de la nature, de l'art, l'amour peuvent nous faire basculer, dit-il, hors du temps en un espace que découvrira peut-être bientôt la physique quantique.
S'attachant à étudier succinctement les grands élans du mysticisme occidental, l'auteur retrouve dans sa propre expérience des similitudes frappantes. Georges Bataille, Gide, Tournier ou encore Ionesco sont cités, entre autres, pour avoir aussi évoqués cet appel hors de soi vers l'infini. Un court traité qui a le mérite de définir un phénomène très peu commenté par ailleurs.
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13 nouvelles pour adolescents d'un niveau de lecture difficile et avec des thèmes très politique qui demandent des connaissances générales sur le sujet pour y avoir un peu d'intérêt. Les thèmes abordés sont le terrorisme et le radicalisme, l'immigration, le racisme et les technologies de l’information. Personnellement, j'ai trouvé cela plutôt rébarbatif pour les ados (ce n'est peut-être pas le cas pour ceux des pays très concernés par ces sujets).
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