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Critiques de Jean-Claude Servais (312)
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Le jardin des glaces

Arnold Francart est un vieux monsieur malade, dont les jours sont comptés et qui trouve du réconfort à s'occuper de son jardin. Il vit avec sa femme, médecin, grâce à qui il peut éviter l'hospitalisation.

Barbara est une jeune étudiante qui prépare son mémoire en climatologie. C'est donc tout naturellement vers Arnold qu'elle se tourne, ce dernier étant un ancien explorateur des pôles. S'il est peu accueillant au début, refusant de parler de sa dernière expédition dans laquelle il a perdu son co-équipier, tué par un ours polaire, Arnold se laisse peu à peu apprivoiser et commence à raconter et se confier.



Mais réveiller les douleurs du passé peuvent parfois faire remonter les secrets pourtant bien gardés...



Il me faut dire tout d'abord que je ne m'attendais pas du tout à ce genre de lecture. N'ayant pas lu le résumé de la quatrième de couverture, ayant tout d'abord été attirée par la couverture et son titre, je n'ai fait que consulter les thèmes associés (Grand Nord canadien, aventurier, protection de l'environnement, écologie, solitude) et qui ont fini de me décider à l'emprunter. Ce fut donc une sacrée surprise de me retrouver dans ce qu'on appelle un thriller psychologique.



L'histoire oscille entre présent et passé, maladie et jardinage d'un côté, expédition dramatique de l'autre. Au fil des pages, on peut observer le jardin d'Arnold changer au gré des saisons, au gré de l'évolution de sa maladie. Début du printemps dans les premières pages, on observe la nature reprendre des couleurs, les animaux se réveiller, et Arnold se requinquer à l'idée de tout ce qu'il a à accomplir dans son jardin. Hiver en fin d'ouvrage, les couleurs s'estompent et la maladie gagne du terrain. Le parallèle est subtilement bien fait, d'autant que les dessins sont superbes, fins et minutieux.



Côté intrigue, sont abordés des sujets qui me sont chers : la beauté de la nature, la protection de l'environnement, les conséquences du réchauffement climatique. Ajoutez à cela un drame, un secret, et un personnage taiseux et solitaire, vous obtiendrez de quoi vous garder en éveil jusqu'au bout. Cette BD n'a que 68 pages, mais est pourtant étoffée, tant en ce qui concerne la psychologie des personnages qu'au niveau de l'intrigue.



J'ai aimé le personnage d'Arnold immédiatement, sa solitude, ses regrets et sa culpabilité, son amour pour son jardin, pour la nature et les animaux plus globalement. J'ai aimé la façon dont il cohabite avec les insectes et les petits animaux de son jardin, dont il leur parle, dont il prend soin de leur environnement. Arnold est un vieux monsieur touchant, qu'on apprend à mieux connaître au fil des pages et qu'on peine à quitter.



Au fur et à mesure qu'il replonge dans ses souvenirs, ceux qui concernent sa dernière expédition qui a tourné court, on en apprend davantage sur lui, sur ses intérêts et inquiétudes face au réchauffement climatique, sur son besoin constant d'aller sur le terrain pour mieux prévenir le monde des dangers que la planète encourt, sur sa femme également, sur la préparation et l'expédition elle-même.



Qu'on soit dans le passé ou le présent, on reste aux aguets. La mise à nu du secret aux trois quarts de l'ouvrage est un choc, un retournement de situation comme on ne les voit pas venir. J'en suis restée coite mais enchantée.



On apprend, en fin d'ouvrage, que l'auteur s'est inspiré des différentes expéditions de l'explorateur polaire Alain Hubert pour développer celles d'Arnold. Il a titillé ma curiosité, j'irai donc consulter mon ami Google sitôt ce billet terminé, afin d'en savoir un peu plus sur ce monsieur.



"Le jardin des glaces" est une très belle bande dessinée, touchante et percutante tout à la fois. Une ode à la nature. Une pensée pour notre planète qui va mal.

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Le dernier brame (BD)

Ayant beaucoup aimé "Le jardin des glaces" de Jean-Claude Servais, c'est sans hésitation que "Le dernier brame" s'est retrouvé dans mon panier à emprunts lors de ma dernière visite à la bibliothèque. Et si je reste autant subjuguée par ses talents de dessinateur, j'ai été cette fois-ci un peu moins conquise par le scénario.



Il va m'être difficile de parler de l'histoire en elle-même, le moindre élément pourrait en gâcher tout effet de surprise aux futurs lecteurs. Je vais donc rester le plus vague possible. Dans cette BD, l'auteur fait un parallèle entre les comportements humains et ceux des animaux, ceux des cerfs (et des biches) plus particulièrement. Il a choisi la saison du brame pour appuyer ses dires. La saison des amours chez le cerf, c'est la période où le dominant mâle se bat pour garder son rang (et ses femelles) dans la harde. Ces comportements instinctifs sont parfois violents, sans pitié. Et d'une certaine manière, si l'on y regarde de près, l'homme est capable de réactions similaires (bien que beaucoup plus tordues), pour garder son rang ou s'élever dans la société. Pour les cerfs, il s'agit de survie, de garder ses femelles et de procréer pour ne pas éteindre l'espèce. Pour les hommes, il s'agit d'argent, de pouvoir, de réputation, de notoriété et d'emprise sur les autres.



Ainsi, l'auteur, en faisant de telles comparaisons, abordent des thèmes qui nous parlent, sans équivoque, tels que la domination, la séduction et la manipulation.



Le cadre choisi est magnifique. L'auteur a "croqué" le château de Laclaireau et ses forêts alentour pour ses décors. Tout y est minutieusement bien dépeint et coloré. Les dessins sont un vrai régal pour les yeux. La nature, les différents lieux et paysages, les animaux, les personnages, tout y est finement détaillé, très expressif également. Rien que pour ça, il vaut la peine d'être ouvert.



Côté scénario, comme je le dis plus haut, je n'ai pas été totalement convaincue. C'était pourtant bien parti, et même si j'ai eu tôt fait de comprendre où l'auteur voulait exactement m'amener, je trouvais les relations entre les protagonistes plutôt intéressantes, voire même touchantes selon les personnages. Malheureusement, tout se précipite d'un coup. La révélation qui fait tout basculer n'arrive pas au moment propice. Tout est déballé d'un coup, sans transition aucune, ce qui n'a aucun sens à mon goût. Et de là, à partir de ce retournement de situation, le reste de l'intrigue devient détestable, tout comme le dénouement et l'ensemble des personnages.



Moi qui d'habitude exulte quand un personnage féminin réussit à assouvir sa vengeance contre les mecs qui le méritent amplement, je ressors tout de même déçue. Vengeance et revanche, il y a bien. Mais je n'aime pas du tout ce que cette femme devient ensuite.



C'est donc mitigée que je suis au sortir de cette lecture. Des dessins sublimes. Un début de scénario très prometteur mais qui part à vau l'eau sans crier gare. Des personnages fort intéressants mais qui se révèlent très décevants à la fin.

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Le loup m'a dit

Etonnante bande dessinée quasi fantastique, aux planches de très belle qualité graphique qui mêle l'histoire du loup et de l'homme sur plusieurs siècles, partant de la préhistoire jusqu'aux tardive préoccupations écologiques de nos sociétés actuelles.



L'héroïne, Ambre, a une relation particulière avec les loups. Elle garde au fil des siècles sa volonté de relation privilégiée avec un animal qui la fascine et qu'elle aime.



Ainsi, passe le temps, le Moyen-Age, les grandes peurs du loup avec notamment la bête du Gévaudan, les deux guerres mondiales, l'industrialisation et l'ère atomique, la disparition du loup, mais Ambre attend son retour...



Il est là, il arrive, est-il le même? A voir en lisant la suite...
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La faune symbolique, tome 1 : Renard rusé

Club N°55 : BD non sélectionnée

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Dessin sublime de Servais comme d'habitude.



Mais la BD est morcelée en petits morceaux sans liens qui rend la BD peu agréable à lire malheureusement.



Indispensable néanmoins pour les amoureux des renards.



Nicolas

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Le premier Servais qui me tombe des mains.



André

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C'est du Servais.



Très belle histoire autour du Renard, magnifique animal de plus en plus rare, chassé bêtement et inhumainement.



Il est utile et non nuisible.



Bref, ça se lit et le graphisme est beau.



Nol

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Amoureux ou pas des renards, je trouve ce livre mal interprété et mal mis en valeur de ces histoires et contes amérindiens.



Pas une mauvaise mise en valeur des traditions amérindiennes mais surtout une mise en pages ennuyeuse et un fil conducteur peu attrayant...



JH

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Le jardin des glaces

Jean-Claude Servais était resté dans ma mémoire le chantre des jeunes filles en fleurs , un peu le David Hamilton de la BD.

Je suis très agréablement surprise par la qualité du scénario de cette histoire qui dépote comme un thriller.

Le Jardin des glaces nous plonge dans le passé d'un homme qui a voué sa vie à l'Arctique.

Pourquoi ce passionné a-t-il brusquement mis fin à ses expéditions à cinquante deux ans? Pourquoi semble-t-il se cacher dans son merveilleux jardin tel un ours en sa tanière?

Barbara, la belle étudiante, venue l'interroger pour son mémoire, saura-t-elle briser la glace?

Le cadre champêtre de ce jardin ardennais contraste avec le désert de glace du Pôle nord.

Un récit inspiré des aventures d'Alain Hubert en Arctique.

Un livre hommage à l'environnement et au respect qui lui est dû.

Une excellente lecture pour sensibiliser au développement durable sans niaiserie ni moralisation culpabilisante!

Le jardin des glaces est certes une BD qui a du texte, mais accompagné d'illustrations sublimes qui récompensent l'effort de lecture qui pour ma part ne fut pas laborieux mais tout simplement délectable.

Le jardin des glaces: je prendrai le supplément chantilly avec le nappage au chocolat s'il vous plaît!
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L'assassin qui parle aux oiseaux, tome 1

À lire ...



Quand ?

Très tôt le matin, au lever du jour, à l'heure où le coq chante, à l'heure où les rouges-queues font entendre leur chant grésillant.





Où ?

Dans une cabane perchée dans un arbre, au fond du jardin.





Comment ?

Assis en tailleur, la bande dessinée posée sur les genoux, les yeux rivés sur ses pages magnifiques ou se perdant vers les branches frémissantes de l'arbre, dans l'espoir d'apercevoir un vol de héron se dirigeant vers l'étang poissonneux.





Avec qui ?

Seul ou en amoureux...Qu'importe ! Pourvu que le silence n'appartienne qu'aux oiseaux...





Pourquoi ?

Pour l'amour de la nature...pour les petits bonheurs simples...pour ne plus jamais avoir peur des cris démoniaques de Dame Blanche, la chouette effraie.





Mais aussi, parce que lire Servais, c'est vraiment chouette !
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Les chemins de Compostelle, tome 1 : Petite..

Voici le premier petit d'une longue série de sept albums à venir. Servais envisage à nouveau de régaler ses lecteurs en les entraînant dans un long voyage, celui des chemins de Compostelle et ce premier volume est diablement prometteur !





On fait la rencontre ici de trois personnages, qui pour des raisons différentes, décident d'entreprendre ce long chemin jusqu'au « Campus Stellae », le champ de l'étoile : Compostelle.

Blanche part de Belgique pour suivre les traces de son grand-père alchimiste. Céline, la religieuse novice, quitte le Mont-Saint-Michel, poussée par le désir de grandir sa foi. Quant à Alexandre, le guide de montagne, c'est le décès d'une de ses amies qui le conduira sur les chemins de ce haut lieu de pèlerinage.

En parallèle, on suivra Dominique en Bretagne qui, lui, nous mènera sur les chemins de Compostelle bretons.

Chaque quête s'illumine d'une aura différente. De l'alchimie à la foi, de la quête de soi à la quête spirituelle, des souvenirs d'enfance à la fuite, de la recherche de sérénité à la culpabilité, tout laisse à penser que chacun s'enrichira sur ces chemins d'un renouveau, de nouvelles perspectives et d'une douce quiétude.



Bruxelles, le Mont-Saint-Michel, les Alpes suisses, Fine-Terre en Bretagne. Ces lieux, qui ne sont qu'un point de départ, apparaissent déjà comme un long pèlerinage en soi. On remercie bien sûr Servais pour son travail de recherche et de documentation. Cet album est une véritable mine d'or ! Je n'ose imaginer ce que seront les suivants.

Ce premier opus, La petite licorne, est principalement centré sur les personnages de Blanche et de son grand-père. Ce dernier n'a pas son pareil pour initier sa petite-fille (et par conséquent les lecteurs) aux mystères de l'alchimie, aux secrets de la fabrication de la bière et à la connaissance des monuments bruxellois.

On retrouve bien là tout l'amour de Servais pour sa région ! Mais jusqu'à présent, il nous avait surtout habitué à dessiner à merveille les beautés de la nature, et notamment la forêt ardennaise. Eh bien, je peux vous affirmer que son talent va bien au-delà ! Sous son habile et ensorceleur coup de crayon, les lieux mythiques, tels la Grand-Place de Bruxelles, ou encore l'abbaye du Mont-Saint-Michel, ainsi que Notre-Dame d'Avioth dans la Meuse sont de véritables splendeurs !





C'est un album qu'il convient de lire et de relire et je suis bien aise de l'avoir commandé au Père Noël, lui et le petit qui suit, afin de m'y plonger à tout moment, chausser en pensée mes vieilles chaussures de rando , sillonner ces chemins sinueux et champêtres et découvrir des lieux mythiques et enchanteurs.



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Le fils de l'ours

Partant de faits historiques, Jean-Claude Servais nous brode une bien belle histoire, dans laquelle le dernier ours des Vosges occupe une place importante. On retrouve avec bonheur le registre du fantastique dans cette histoire. Les dessins sont toujours aussi magnifiques et constituent un soutien indéniable à cette très belle histoire.
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Bellem

Aire Libre fait très certainement parti des collections graphiques les plus réussies du marché de l’édition. De grands noms y signent des réalisations de qualité. Jean-Claude Servais, illustrateur-scénariste se distinguant par un réalisme emprunt de sensibilité y signe régulièrement des œuvres inspirées des contes et légendes.

Avec Bellem, il met en scène ce jeune berger sorcier et la fée mélusine dans le décor des Ardennes Belges.

Il nous transporte plusieurs siècles en arrière pour une aventure teintée de merveilleux qui nous séduit tant par le récit que les graphismes, splendides qui magnifient la nature.

Une nouvelle fois un album qui mérite de garnir nos bibliothèques.
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Les chemins de Compostelle, tome 4 : Le vam..

Retour en Bretagne ? Non, assurément pas...



Et pourtant, on ferait bien de regarder un peu derrière soi pour en savoir plus sur ce mystérieux individu qui a déjà tué trois jeunes filles. Serait-ce Angelo qui accompagne Céline sur les chemins de Compostelle depuis la Bretagne comme le colportent les journalistes ?





Un tome tout aussi merveilleux que les trois précédents. Je suis toujours aussi admirative du travail de Servais.

Cette fois-ci, il nous régale les yeux avec la majestueuse cathédrale de Chartres. Tel un orfèvre, il en dessine les moindres détails, donnant à ce monument religieux si particulier toute sa splendeur mystique.

C'est avec Blanche et Alexandre qu'il nous en dévoile les secrets bien cachés, ceux des alchimistes du Moyen-Âge.



Un peu plus loin, entre Nantes et Cholet, nous retrouvons Céline et Angelo, non loin du château de Tiffauges, appelé communément le château de Barbe-bleue, en raison de son résident le plus célèbre : Gilles de Rais.

C'est ce sombre et inquiétant personnage historique, fidèle compagnon de Jeanne la Pucelle, qui se trouve être la clé de voûte de ce quatrième volume, dernier opus du premier cycle. L'histoire de cet « ogre » fut bien sûr l'occasion d'un déploiement d'imagination de la part des auteurs. Servais s'est surtout inspiré du roman de Michel Tournier, Gilles et Jeanne, dont il a utilisé ici quelques extraits.

Un documentaire en annexe nous en dit plus sur l'histoire de « l'ogre et la Pucelle ».



C'est à Chinon, là où Jeanne d'Arc rencontra Charles VII pour la première fois , que le chemin de nos quatre protagonistes se croisera. Mais, je n'en dis pas plus...





Ce cycle s'achève avec panache et je compte bien chausser à nouveau mes sandales de pèlerin pour parcourir la suite de cette excellente saga.
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Le chalet bleu

La lecture d'Un Chalet Bleu m'a laissé un impression assez mitigée.

Les dessins de Servais sont très beaux, offrant une magnifique image de la forêt et de ses habitants au fil des saisons. En revanche je n'ai pas tellement apprécié l'histoire que l'auteur nous raconte. Bien sûr, le message est juste et important (la nécessité de vivre en harmonie avec la nature, et tout ce qui en découle) mais le récit est parfois desservi par un discours a pu me paraître trop formel, trop moralisateur...

Malgré cette déception, je retenterai peut-être ma chance avec une autre bande-dessinée de Servais car ses dessins m'ont beaucoup plu.

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Le loup m'a dit

Ma chronique en vidéo : https://youtu.be/GxCN8FkY6_E



Cette nouvelle bande dessinée du Gaumais Jean-Claude SERVAIS sera suivie d'une seconde partie.

Cette première partie dépeint la relation entre le loup et l'homme du début de l'humanité à l'époque contemporaine.

Cela donne lieu à un magnifique plaidoyer pour le respect de la nature et de l'équilibre écologique avec en toile de fond l'histoire d'Ambre et de Louis, respectueux de leur environnement, en opposition avec le comportement de pillard de Charles, qui ne voit que son profit.

Je voudrais déjà être un an plus tard pour découvrir la suite.

Pour ceux qui ne connaissent pas Jean-Claude SERVAIS, je terminerai en évoquant les magnifiques dessins de cet album. Ce retour du loup dans l'oeuvre de SERVAIS est une grande réussite.
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Bellem

Grâce aux éditions Dupuis, via net galley, j'ai lu la bande dessinée Bellem de Jean-Claude Servais Belgique.

An 1750.

Le petit Bellem et sa mystérieuse mère se rendent au célèbre burg Reinhardstein, où l'enfant remet au marquis de Mauban une étrange lettre révélant qu'il est le fils de la fée Mélusine !

Recueilli par le marquis, dont la famille doit justement sa fortune à la fée, Bellem va suivre une stricte éducation religieuse en compagnie de Marie-Charlotte, la jeune comtesse.

Mais le garçon rebelle, que l'eau bénite semble brûler, va-t-il se couler si facilement dans le destin de croyant que l'on veut lui voir endosser ?

D'autant que l'enfant fait preuve d'une cruauté très inventive, d'un don pour les farces inspirées et d'un goût pour la liberté qui va le jeter droit sur les chemins de la découverte de lui-même, au gré d'aventures pleines de magie, d'amour et de drame...

Bellem est une bande dessinée qui m'a charmée grâce à une belle couverture et de magnifiques dessins. J'ai adoré les illustrations et la colorisation. C'est un bel ouvrage, et il a toute sa place dans les bibliothèques.

Bellem est un jeune garçon dont la maman est la célèbre Fée Mélusine. Elle décide d'emmener l'enfant chez Le Marquis de Mauban, le père de l'enfant.

Bellem est un enfant cruel envers les animaux et les autres enfants. Quand sa famille veut le baptiser.. l'eau bénite le brûle.. Serais ce l'enfant du diable ?

Bellem est un personnage intrigant, difficile à cerner, tout à fait digne d'un personnage de contes.

Marie-Charlotte, la jeune comtesse avec qui il est élevé est une charmante petite fille puis jeune femme. Elle adore son « frère ». Ils sont très complices.

Marie-Charlotte incarne le bien là où Bellem symbolise un peu le mal.

J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée, aussi bien pour les couleurs, les illustrations que l'histoire, très bien ficelée, proche des légendes que l'on nous contait quand nous étions enfant.

L'ensemble est facile à lire, les pages se tournent rapidement car on a envie de savoir comment cela va se terminer.

Bellem est une bien jolie surprise qui mérite quatre étoiles et demie.
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La mémoire des arbres, tome 10 : La Tchalette

C'est une des toutes premières Bd de Servais alors forcément, ça date un peu. Dire que cette Bd n'a pas pris une ride serait mentir, mais ces légendes ardennaises se lisent avec plaisir. Certaines plus que d'autres.

Malheureusement, les histoires présentées dans ce recueil de légendes sont courtes, très courtes. Trop courtes ! On aimerait en savoir plus sur certains personnages. Certains sont si mystérieux et d'autres, tout simplement, truculents. J'ai beaucoup aimé ce voile de mystère qui enveloppe chaque histoire, ce côté surnaturel qui jaillit au beau milieu du terroir ardennais. C'est un peu comme si vous lisiez du Maupassant et qu'Edgar Allan Poe s'empare de sa plume subrepticement...



Au niveau graphique, on reconnaît bien le style de Servais mais il n'avait pas encore toute la précision qu'on lui connaît aujourd'hui.

Pour résumer, j'ai envie de dire que Servais, c'est comme le bon vin...Plus il vieillit, meilleur il est !

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Bellem

Bellem c’est un merveilleux roman graphique d’un de mes auteurs bédéistes préférés , Jean-Claude Servais , il revisite avec bonheur l’histoire , enfin plutôt la légende de la fée Mélusine .

Une grande partie de cette aventure se passe dans les forêts d’Ardenne .

Un destin qui reprendra le bon chemin , celui de Bellem au côté de Marie- Charlotte .

Un véritable coup de cœur que cette lecture qui est parfaite en cette saison d’automne .

Un très grand auteur belge à découvrir pour son univers de conteur hors pair .

Un très bon choix lors du dernier Masse critique, merci à Babelio et aux éditions Dupuis pour ce beau cadeau .
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Le fils de l'ours

On n'ai jamais déçu avec les BD de Servais, si l'histoire par malheur ne nous plait pas il reste toujours la grande qualité des dessins.

Pour ce dernier ours des Vosges, l'histoire est intéressante, alliant histoire, mythes ou légendes mais aussi faits réels.

Les dessins sont magnifiques, précis, nets permettant au lecteur de se projeter dans le décor. La forêt vosgienne est splendide, et les personnages sont parfaits. Et que dire des ours. Servais est vraiment talentueux pour le dessin.

Ce fils né de l'une des soeurs jumelles, avec le bourgeois du village deviendra le fils de l'ours. Je m'arrête là afin de ne pas dévoiler toute la trame de l'histoire.

Une très belle histoire magnifiquement bien illustrée.
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Les chemins de Compostelle, tome 3 : Notre-..

J'avais déjà évoqué, pour les deux tomes précédents, à quel point j'étais charmée et surtout subjuguée par la magie de Servais. Le troisième tome ne déroge pas à la règle. Je suis toujours aussi impressionnée !

On ne lit pas Les Chemins de Compostelle  comme une simple histoire.

Lire Les Chemins de Compostelle, c'est enfiler ses chaussures de rando, prendre son bâton de pèlerin et être prêt à ouvrir les yeux, les oreilles et son cœur en grand !

Ce n'est pas un album qu'on peut poser, lire et refermer à tout jamais. Non, il faudra y revenir, comme on ouvre sans cesse son guide touristique quand on visite une nouvelle région, un nouveau pays.

Chaque monument visité par nos quatre pèlerins est une pure merveille graphique, d'une précision telle qu'on a l'impression de se trouver physiquement sur les lieux. J' imagine très bien Servais, tel un peintre du dimanche, avec ses crayons plus ou moins épais, plus ou moins gras, s'imprégner des lieux, de l'atmosphère et de la lumière et dessiner ce qui l'entoure.

Non seulement, le visuel est réussi mais Servais s'est aussi beaucoup documenté pour décrire, expliquer, raconter chacun des sites-étapes de ses héros.

Alors, bien sûr, le discours des personnages peut paraître très « scolaire », voire très pompeux lorsque chacun se met à faire le guide touristique. Ça nuit sans aucun doute au rythme du scénario mais également à la crédibilité des personnages, qui font tous office de véritables encyclopédies ambulantes ! Mais qu'à cela ne tienne. Le lecteur s'enrichit... et apprend.

C'est d'autant plus intéressant que Servais propose souvent une lecture autre que celle trouvée communément. J'ai trouvé, notamment, l'approche alchimique de Notre-Dame très surprenante.



Assurément, j'attendrai patiemment les tomes suivants. Parce que (re)découvrir nos régions de France sous cet angle me plaît bien mais aussi, bien sûr, pour en savoir plus sur le mystère entretenu par Dominique, pour en apprendre un peu plus sur l'alchimie à travers Blanche et pour trembler de tous mes membres en suivant Alexandre dans ses folles ascensions !
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Les chemins de Compostelle, tome 2 : L'Anko..

Un deuxième tome tout aussi réjouissant que le premier.

Servais est vraiment admirable dans sa manière de retranscrire les lieux et les atmosphères qui s'en dégagent. On a vraiment le sentiment d'emprunter soi-même ces chemins et d'admirer le paysage et les monuments historiques comme si on les avait réellement sous les yeux ! C'est du grand art !

D'autant plus que Servais ne se contente pas de dessiner mais il apporte à chaque fois les explications culturelles et historiques en laissant certains de ses personnages s'improviser "guide touristique".



Dans cet album, Blanche sillonne les Ardennes et se retrouve à Charleville-Mézières. Quel plaisir de retrouver la ville natale de Rimbaud et capitale de la marionnette !

Quant à Céline, partie du Mont-Saint-Michel, elle fait un petit crochet par la Bretagne et rencontre Dominique, mystérieux jeune homme qui semble avoir bien des choses à se reprocher ! Tous deux entrent dans l'univers envoûtant et inquiétant de Brocéliande.



Cet album m'a véritablement charmée car il m'a permis de retrouver des lieux que je connais et que j'adore ! La place ducale de Charleville, les bords de la Meuse, Huelgoat et sa forêt légendaire et bien sûr, ce lieu mythique et unique : Brocéliande !

J'ai également été intéressée par l'histoire de chacun des protagonistes. On en apprend un peu plus sur la vie de Céline et sur celle de Dominique. La première est touchante, le deuxième intrigue fortement...

La première, c'est la novice...l'innocence, la pureté.

Le deuxième, c'est le diable...la tentation, le mal.

Mais il y a un troisième personnage qui s'ajoute à ces deux-là et qu'on le retrouve comme un fil rouge dans tout l'album ; c'est l'Ankou, personnage des contes bretons personnifiant la Mort qui apparait subrepticement au détour des chemins.

Autant vous dire que cet album est à la fois diablement fascinant mais tout aussi effrayant et angoissant.
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Le jardin des glaces

J'aime bien fureter dans le rayon BD de ma médiathèque et me laisser tenter par un titre ou une couverture , ou les deux ... Bonne pioche avec cet ouvrage .

J'y ai trouvé beaucoup d'atouts : le graphisme est magnifique , c'est vivant , flatteur à l’œil , j'ai été d'emblée happée par l'histoire et il n'y a pas de suite !

Barbara, une étudiante préparant son mémoire de fin d'études espère rencontrer Arnold Francard , un explorateur qui a parcouru la banquise et a stoppé ses expéditions à la suite de l'accident mortel de son compagnon d'aventure .

Le vieil homme, malade ne veut plus voir personne mais est aux petits soins pour son jardin et , au fil des saisons , note dans son carnet tout ce qui s'y passe .

Entre ces images bucoliques et colorés, il se remémore ce qui s'est passé réellement lors de cette funeste expédition .

Barbara, astucieuse et tenace va gagner la confiance d'Arnold .

Histoire inspirée des expéditions d'Alain Hubert dans ces pays extrêmes à laquelle Jean-Claude Servais a greffé une trame dramatique .

Je pense que je vais continuer de farfouiller dans le rayon à la recherche des autres BD de Jean-Claude Servais !
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Tendre Violette - Tome 1

Violette est une sauvageonne qui se cache au fond des bois. Elle vit de ce qu’elle cueille et revend au village. Elle gagne juste assez pour acheter du vin et parfois un petit caprice. La jeune femme est libre, sensuelle, gourmande, un peu sorcière. Sous sa folle tignasse blonde, elle a la descente facile, la cuisse légère, la langue bien pendue, mais elle n’est pas méchante. Elle aime vite, elle aime fort, elle aime beaucoup. Elle aime surtout le plaisir et refuse la contrainte. Elle ne se laissera pas enfermer. Il y a bien le baron Julien des Croisettes qui voudrait l’épouser, mais Violette ne supporte pas l’étroitesse des maisons et des esprits bourgeois. « Les oiseaux de la forêt chantent peut-être mieux que les oiseaux du château. » (p. 18)



Forcément, une nature aussi rebelle suscite les ragots et les médisances. « Curieux ! Dans ce pays perdu, il ne se passe jamais rien ! Mais au moindre évènement, il faut que cette chère Violette y soit mêlée ! » (p. 190) Les femmes sont jalouses, les hommes sont fous de désir, mais Violette s’échappe sans cesse. « Un joli coquillage, mais l’intérieur semble pourri. […] Une paysanne ! Elle vit d’herbes sauvages comme une chèvre ! » (p. 49) Violette n’est fidèle qu’à sa liberté et à son chat sauvage, Percevent. Tant qu’elle peut courir pieds nus dans les bois et les champs, et tant qu’elle a une bouteille de vin dans sa besace, elle n’en demande pas beaucoup plus.



Ce roman graphique offre un charmant portrait de femme. Violette est un personnage complexe, pétri d’égoïsme salvateur et de générosité hors norme. J’ai trouvé la fin un peu abrupte, de même que la disparition de son bébé au bout de quelques pages. Toutefois, c’est une œuvre très réussie d’un point de vue graphique : les corps sont très travaillés, entre sensualité et liberté. Le noir et blanc concentre le regard sur le trait et évite une dispersion. La ligne va à l’essentiel, mais elle n’oublie aucun détail. Si la peinture et la critique d’un microcosme campagnard vous intéressent, n’hésitez pas !

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