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3.62/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 29/05/1943
Mort(e) à : Bidart , le 01/11/2013
Biographie :

Jean-Georges Aguer a été parolier dans les années 80 pour le chanteur David Koven, puis journaliste d'entreprise.
Le premier volume de "La saga des quatre rivières", "Little Bighorn", a été publié en 2007 aux éditions du Cherche-Midi.
On retrouve le personnage principal, l'irlandais Lorcan, sorte de Corto Maltese des années 1870-1910, dans la suite de ses aventures : les romans "Buffalo", paru en 2008, et "Orange", publié en 2010.

Source : https://www.lisez.com/auteur/jean-georges-aguer/90827
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Bibliographie de Jean-Georges Aguer   (5)Voir plus

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Les jeunes hommes sont toujours optimistes. Ils n'envisagent jamais l'avenir comme une menace. Vous avez vu les Zoulous et vous avez pu juger de leur force. De mon côté, je connais votre peuple et je sais sa puissance. Et comme je suis un vieil homme possédant une certaine expérience des choses, je sais que deux buffles mâles dans un troupeau ne se croisent jamais longtemps sans en venir à se donner des coups de cornes.
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Ce matin-là, je me suis réveillé vers quatre heures. Je ne dors jamais plus de quelques heures par nuit. C’est dans ma nature. Il y a deux jours que je suis soldat. Cavalier. Dans le 7e de cavalerie, une unité qui vient d’être constituée, ce mois de juillet 1866. J’ai gagné, avec le droit de porter l’uniforme bleu, celui appréciable de pouvoir me dire citoyen américain. La citoyenneté faisait en quelque sorte partie du paquetage. Après la ponction en hommes de la Guerre civile, les États-Unis ont besoin de citoyens et de soldats. Les autorités ne sont pas regardantes sur la qualité des nouveaux bras qu’elles engagent. Heureusement pour moi car je ne sais rien faire ! Je me souviens de l’interminable voyage que je viens d’effectuer en train, dans un wagon à bestiaux, depuis New York, avec une dizaine d’autres jeunes garçons séduits comme moi par le boniment d’un sergent recruteur. Le régiment de mon affectation est sous les ordres du général George Armstrong Custer, un héros de la Guerre civile américaine, m’a-t-on dit. Tous les officiers et les hommes de troupes sont très fiers de leur chef et lui vouent une admiration sans bornes. Ils se montrent aussi pleins d’orgueil d’être des cavaliers et manifestent à l’encontre des autres militaires une sorte de condescendance, sinon un certain mépris. Je l’ai ressenti tout de suite, mais je ne saurais trop dire pourquoi ils pensent ainsi. Je n’ai pas eu encore l’occasion de voir ce fameux Custer dont ils font l’éloge à tout bout de champ. Il est parti à la chasse il y a plusieurs jours et certains sont inquiets de ne pas le voir revenir. D’autres, qui semblent le connaître mieux, sont rigolards et disent qu’il ne peut rien lui arriver et qu’il va se pointer, comme toujours, au moment où personne ne l’attend
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Tout le monde se met à rire de bon cœur. Erin a fini d’étancher sa soif et je remonte la berge avec elle vers le sol plat où pousse une herbe rare. Il fait chaud et j’attache ma jument à un arbuste rabougri. Les autres font de même. Ils se laissent tous tomber sur le sol et se mettent à bavarder, à chiquer, à fumer qui la pipe, qui le cigare, et à grignoter des biscuits. Je regarde le soleil et je me dis qu’il doit être dix heures ou pas loin. Je suis en sueur et je sais que la chaleur va empirer. Brusquement, l’eau me tente et je descends vers le Joshua Creek. J’ôte ma chemise et, après avoir fait glisser mes larges bretelles blanches, je me laisse tomber sur le bord de la rivière. Je me plonge dans l’eau, la tête et la poitrine, et je commence à me laver, à me frotter énergiquement. Je déteste par-dessus tout sentir la transpiration mais ce n’est pas l’opinion de la majorité de mes compagnons, qui préfèrent fumer et bavarder plutôt que de risquer de s’user le cuir en se décrassant un peu. Au bout de quelques minutes, je me sens beaucoup mieux. Je me redresse en m’ébrouant comme un chiot et je remonte vers ma monture, le soleil dans les yeux. À travers les gouttes d’eau et les rayons qui m’éblouissent, je distingue vaguement une silhouette qui se dresse devant moi, à trente pieds environ.
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L'accent du Boer, lorsqu'il parle anglais, est une véritable parodie de la langue de Sa Gracieuse Majesté. Lorsqu'il s'exprime en afrikaans, c'est-à-dire quand il est de mauvaise humeur, soit environ toute les cinq minutes, les sons qui sortent de sa bouche ressemblent à une pelletée de gravier dégringolant un escalier.
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Ma jument est la propriété de l’armée des États-Unis d’Amérique. Ils l’ont même marquée sur la croupe, au fer rouge. De plus, on me l’a répété au moins une bonne dizaine de fois et, donc, je me dis que ça doit être important. Mais, malgré cette recommandation précise, je la considère comme la mienne. C’est plus fort que moi. Le sergent m’a dit, comme je n’y connais rien, qu’elle est baie. Elle a des poils fauves et roussâtres avec les extrémités et les crins noirs. Le sergent a précisé aussi qu’elle avait les yeux vairons, parce qu’ils sont de couleurs différentes. Il a ricané en disant que ce n’était pas un pur-sang mais que j’en étais tout de même responsable. Et moi, ça me va. C’est ma jument et je la trouve très bien comme elle est.
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– Où en étions-nous, O’Neill ? Ah oui, je disais qu’il est très important de soigner son cheval et de l’aimer. C’est une sorte d’investissement en quelque sorte... Un jour, ton cheval, soldat, peut te sauver la vie... Un soldat doit soigner son cheval, nettoyer son arme et obéir aux ordres. Et ne jamais s’excuser... C’est un signe de faiblesse... Tout le reste est foutaise. N’est-ce pas, O’Neill... M’as-tu bien compris ?

Il me regarde, les yeux ronds brillants, la moustache en avant, attendant ma réponse. J’approuve en silence et il continue en marchant de droite à gauche, trois pas chaque fois.
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Une voix grave venant de derrière moi me fait sursauter :

– Mais non, soldat, tu n’es pas stupide... Tu as raison, il faut parler à son cheval...

Je me retourne et, dans la lueur blafarde de la lanterne la plus proche, je distingue un grand type vêtu d’une chemise blanche ouverte sur une poitrine glabre et d’un pantalon sombre.

Il me dit :

– Sors de là, soldat, et montre-toi donc un peu..., avec quelque chose de sec et d’autoritaire dans la voix.
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Toute la nuit, j'ai lu Roméo et Juliette. Ce fut un enchantement. Plusieurs fois j'ai repris certaines scènes, tant je les trouvais belles. Custer avait raison. Shakespeare ! Cet Anglais-là mérite le respect.
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Lorsqu'un homme veut en frapper un autre pour en tirer avantage, s'il n'a aucune raison pour le faire, il en invente une ! Cela a toujours été ainsi et je ne crois pas que cela change jamais.
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Une seule chose est maintenant certaine, je viens d’entrer... d’entrer vraiment dans le 7e de cavalerie car les minutes que je viens de vivre dans l’écurie sont bien plus significatives pour moi qu’une signature au bas d’un document officiel.
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