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Citations de Jean Lopez (48)


(Le pacte germano soviétique)

Avant même le début de la Seconde Guerre mondiale, tous les Etats riverains du bassin du Pacifique intègrent donc les enjeux propres à celui-ci à leurs calculs stratégiques. Dès le courant des années 1920, la Royal Navy considère - comme, fort logiquement, I'US Navy - la marine impériale japonaise comme l'adversaire principal. Mais, et cela a des conséquences directes sur l'Europe, l'URSS aussi ne cesse sous Staline de lorgner vers l'Asie. Les forces soviétiques en Extrême-Orient sont, à la fin des années 1930, la portion la plus compétente et la mieux équipée de l'Armée rouge, preuve s'il en était que le dictateur soviétique considère le Japon comme une menace pressante. Le court conflit frontalier de Khalkhin-Gol (Nomonhan pour les Japonais), entre le 11 mai et le 16 septembre 1939, couronnement d'une série d'incidents de frontière entre Japonais et Soviétiques, n'est pas qu’un épisode secondaire de la rivalité nippo-soviétique. Il affecte au contraire directement l'attitude de l'URSS en Europe.

Dans un livre très documenté publié en 2012 et au sous-titre éloquent - « La victoire de l'Armée rouge qui a façonné la Seconde Guerre mondiale » -, l'historien américain Stuart D. Goldman explique comment la volonté d'éviter une guerre sur deux fronts - Allemagne et Japon - constitue la préoccupation essentielle de la diplomatie soviétique à la fin des années 1930. La montée en 1938-1939 des tensions avec le Japon est au cœur des motivations de Staline : lorsqu'il envoie son ministre des Affaires étrangères Molotov signer le pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, les combats font rage à Khalkhin-Gol, et bien que la victoire soviétique semble ne plus devoir faire de doute, l'URSS ne sait pas encore si le conflit demeurera limité. Et même après l'invasion allemande de juin 1941, Staline ne dégarnira qu'avec la plus extrême réticence le théâtre d'Extrême-Orient.
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Pearl Harbour

De fait, sur les quatre-vingt deux navires de guerre présents le 7 décembre au matin, seuls trois d'entre eux - l'Arizona, l’Oklahoma et l’Utah - sont irrémédiablement perdus. Les deux premiers ont été lancés respectivement en 1915 et 1916. Lents (21 nœuds), ils ont déjà atteint leur date de péremption et sont incapables d'affronter leurs puissants rivaux japonais. L'ex-cuirassé Utah est encore plus ancien : lancé en 1909, il a été converti en navire-cible. La rade étant peu profonde (douze à quatorze mètres), l’Oklahoma aurait pu être récupéré si la Navy l'avait estimé nécessaire. Elle ne s'en prive pas pour les seize autres navires touchés, vite renfloués - pour ceux qui ont coulé -, puis réparés et réexpédies au combat. Neuf des victimes naviguent ainsi en juin 1942, dont trois cuirassés - ils sont expédiés dès la fin décembre en Californie pour modernisation ; trop lents pour accompagner les porte-avions, ils servirent essentiellement d'artillerie super-lourde dans les opérations amphibies. Quant aux avions, trois convois de cargos et un mois réparent les dégâts.

Les pertes humaines sont il est vrai importantes. Mais là encore, la proximité des installations et des hôpitaux limite les dégâts. La surprise au port, en fait, est une chance : si la Pacific Fleet était sortie en mer à la rencontre de l'ennemi, écrira Nimitz plus tard, « nous n'aurions pas perdu 3 800 hommes mais 38 000 ». Le coup est rude pour une Navy à court d'effectifs entraînés, mais pas irréparable, d'autant que les marins rescapés des unités immobilisées, notamment les cuirassés, sont reversés temporairement sur des unités légères plus utiles.
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Connaissez-vous Alfred Liskow ? Il y a peu de chances. Ce que l’on sait de lui se résume généralement à la simple mention de son nom dans les ouvrages traitant du conflit germano-soviétique. Il aurait été ce soldat allemand passé dans les lignes soviétiques pour prévenir du déclenchement imminent de l’opération « Barbarossa », l’invasion de l’Union soviétique en juin 1941. Héros pour les uns, traître pour les autres…
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Les trois Tigres s'élancent sur une seule ligne en grondant, leurs tourelles positionnées à deux heures, et gagnent leur position à la pointe de l'attaque . Puis ils se remettent en route, gardant la même allure que leurs gros (...) Les tanks stoppent sur une éminence peu élevée . La bande argentée d'une rivière apparait à travers la fente de vision de Wittmann . Prokhorovka est déja derrière eux . Wittmann espère virer vers le village qui est enveloppé dans la fumée et les flammes de la bataille, pour venir en aide à ses camarades . S'ils peuvent attraper l'ennemi par derrière, la bataille tournera en leur faveur . Soudain, il entend une alerte lancée par son commandant de compagnie, bientôt suivie par lavoix de l'Hauptsturmfûhrer Kling :
-"Attention ! Fort groupement de chars ennemis devant ! Il y en a partout !"
Wittmann les voit peu après . Ils sont au moins cent, de tous types, et ils arrivent à toute vitesse .
-"Arrêt pour tir ! Commencez à faire feu à 1800 m !"
Chaque canonnier choisit une cible . La masse de tanks soviétiques disparait dans une dépression et réapparait à un peu plus de 1000 m devant .
-"Vise bien,Woll" dit Wittmann d'une voix blanche .
Les tubes à longue portée des Tigres ouvrent le feu . Les premiers trous apparaissent dans la phalange en marche des chars ennemis . Il y a des explosions, des incendies. Des colonnes de fumée s'élèvent dans le ciel . Mais la masse des tanks---la 181ème Brigade du 18ème Corpsblindé soviétique--- continue d'avancer . (...) L'équipage de Wittmann,ceux de Lötzsch et Hôflinger maintiennent un rythme de tir élevé. A 1000m, chaque tir est un coup au but . L'ennemi commence à riposter . Il tire en roulant et est donc incapable de viser correctement (...) Un groupe d'environ 15tanks se préipite par le flanc, droit sur les trois Tigres de Wittmann .
-" Le char de tête, Woll", hurle Wittmann .
Le canonnier Woll pointe et tire . Tous voient l'obus percer le côté du T-34. Un second coup au but . Le T-34 s'arrête . L'engin en feu commence soudain à bouger en direction du Tigre de Lötzsch . Wittmann l'avertit du danger . La boule de feu continue à rouler . Quelques secondes après, le T-34 éperonne le Tigre . Les flammes couvrent le char allemand . Il semble que l'équipage ait perdu le contrôle de ses nerfs .
-" Lötzsch, en arrière, en arrière !" implore Wittmann .
Soudain le Tigre fait marche arrière, se séparant de la boule de feu ; un mètre, deux mètres, cinq mètres ! A ce moment, la réserve de munitions du T-34 explose . Après que la poussière est retombée, le Tigre rejoint sa position .
La phalange soviétique a été stoppée . Le champ de bataille est saturé de chars en feu ou avariés . Quelques uns continuent à tirer sur les Tigres, jusqu'à ce qu'ils soient encore frappés et détruits .
Prokhorovka (pages 196 et 197 ) 12 juillet 1943
NB: Michael Wittmann (22.4.1914-08.8.1944) , SS Hauptsturmfûhrer et certainement un des meilleurs chefs de char de la seconde guerre mondiale, fut tué le 8 août 1944 en Normandie , près de Saint Aignan de Cramesnil .
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Si l’on s’en tient aux images d’actualité commanditées par Goebbels, la machine de guerre Nazie semble d’une puissance irrésistible. Cette impression est aggravée par la projection inconsciente sur cette époque de l’actuelle puissance économique allemande. Alors, colosse militaro-industriel ou tigre de papier ?
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Pendant plus d'un siècle et demi, un petit peuple nomade, les Mongols, a régné sur un empire de 33 millions de km^2, le plus grand que l'Histoire ait jamais connu

Comment une poignée de cavaliers armées d'arcs et de flèches surgis des steppes désolées de Sibérie a-t-elle pu venir à bout des armées chinoises, persanes, arabes et européennes ?

La réponse tient dans une combinaison unique entre une économie pastorale, l'art de la guerre des nomades et la construction d'un Etat centralisé par un homme, Genghis Khan
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Jusqu'à la fin de 1942, la Résistance constitua un phénomène ultraminoritaire au sein de la société française. Les chiffres bruts donnent tout au plus 30 000 militants actifs à la fin de 1942, sans doute 100 000 maquisards mal armés à la veille du débarquement et 400 000 FFI à l'été 1944, soit environ 1 % de la population française et 2 % des adultes. [...] L'apport militaire de la Résistance intérieure consista essentiellement dans la formation de filières d'évasion, la collecte du renseignement et, ponctuellement, le sabotage. Les Forces armées régulières (FFL, puis armée de la libération) participèrent au combat commun, contribuant à freiner les forces de l'Axe (Bir Hakeim, Kasserine), remportant de belles victoires (Tunisie, Cassino, Provence), mais n'offrant qu'une modeste contribution à la victoire finale. Le terrible mot de Keitel à Berlin, le 8 mai 1945 (« Quoi, les Français aussi ! »), excessif, est injuste. Mais l'image d'une France résistante réalisant sa propre libération relève largement du mythe. (Jean-François Muracciole, « 19 - La France a contribué à la victoire des Alliés »)
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Alors que Hitler, faute de temps, n'a pas d'autre choix que d'attaquer, Staline ne sait pas vraiment quoi faire du répit gagné. La bataille de Kharkov naît de la rencontre de l'incertitude de Staline et de la certitude de Hitler.

Avant-propos. Nommer une bataille, p. 18
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En vérité, c'est Adolf Hitler lui-même qui va venir au secours de Churchill; le 22 juin 1941, alors que sa Wehrmacht et sa Kriegsmarine semblaient prendre l'ascendant en Méditerranée comme dans l'Atlantique, le Führer change brusquement de stratégie, et ses troupes pénètrent profondément en URSS.
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À son arrivée, Timochenko essaye tout d’abord de restaurer la discipline, comme on le faisait durant la guerre civile, par la terreur. Le 24 janvier 1940, suite à un ordre conjoint de Vorochilov et de Beria, 27 unités de barrage, chacune forte de 100 hommes, sont créées et soumises à l’autorité des Osoby Otdel (département spécial et secret du NKVD au sein des unités). Elles se postent sur les arrières et bloquent les fuyards, fusillant pour l’exemple. Pour améliorer la logistique, Timochenko mobilise l’aviation civile, fait construire de nouveaux chemins de terre et de fer, ouvre les réserves de munitions et de produits alimentaires. Il émet une série d’ordres qui rappellent aux commandants des unités le B-A-BA de la conduite de la guerre : dissimuler, reconnaître, concentrer et échelonner les forces, donner des objectifs réalistes, coordonner les armes. Les bataillons de marche et ceux de skieurs reçoivent un minimum d’entraînement avant de revenir en première ligne. La reprise des combat, le 11 février, n’est certes pas une partie de plaisir mais les percées sont obtenues, l’exploitation se fait de façon régulière. C’est au tour des Finlandais d’encaisser leurs plus fortes pertes. L’ensemble des observateurs militaires a retenu le visage de la guerre à son début, c’est-à-dire avant l’arrivée de Timochenko. Tous, notamment les Allemands, ont conclu à l’incapacité globale et définitive de l’Armée rouge. Une analyse plus fine aurait permis de détecter que, lorsqu’elle est correctement commandée, la machine militaire soviétique fonctionne, à grand coût humain, certes, mais elle fonctionne. Surtout, elle apprend de ses erreurs, même sous le stress du combat. Cette leçon majeure, l’OKH n’a pas su l’extraire des rapports transmis par les Finlandais. Elle s’en mordra les doigts en 1941.
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EN ATTENTE

Jusqu'à présent Jean Lopez avait traité des victoires soviétiques : Stalingrad, Koursk, Tcherkassy-Korsun, Opération Bagration, offensives géantes vers Berlin. Ces cinq livres dressaient un tableau gigantesque de l'apocalypse guerrière balayant tout sur son passage depuis le tournant de Stalingrad jusqu'à la prise du bunker d'Hitler.

L'ouvrage que je viens d'acheter traite de l'opération Barbarossa débutant le 22 juin 1941. Il décrit la marche en avant des armées allemandes jusqu'à Leningrad, Moscou et la Crimée.

Jean Lopez et Lasha Okthmezuri avait déjà publié un fabuleux "Joukov" (probablement le plus grand chef de guerre de tout ce conflit). Cet ouvrage de près de mille pages va probablement constituer une référence incontournable sur les débuts du pire conflit de l'histoire humaine; le conflit germano-soviétique.

Compte-rendu à venir dès fin de lecture
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Ce n'est qu'au XIIe siècle qu'apparaît un personnel spécialisé puis de véritables haras royaux destinés à améliorer le processus de sélection.
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L'invasion de la Chine par le Japon en juillet 1937 est généralement considérée comme une erreur stratégique de premier ordre. Elle aurait été une entreprise au- delà des forces japonaises. Pis encore, elle leur aurait coûté la victoire dans le Pacifique en engloutissant des unités et des ressources qui lui manqueraient face au rouleau compresseur allié.
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Pour motoriser l'ensemble de l'armée allemande "à l'américaine", il aurait fallu 1 million de camions, alors qu'il n'en existe que 404500, civils et militaires, dans tout le Reich. Autre évidence, la Wehrmacht aura besoin des trains pour ses transports. Là aussi, la réalité est amère: les chemins de fer allemands n'ont reçu aucun investissement dans les années 30. Ainsi, quand éclate la Seconde Guerre mondiale, leurs moyens sont inférieurs en quantité à ceux dont l'armée du Kaiser avait bénéficié en 1924: 21700 locomotives contre 26830, 700000 wagons contre 835000.
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De la Prusse à Moscou, le moindre village a été meurtri sinon rasé; 70 000 villages et 1700 villes détruits ainsi que 32 000 usines pour la seule URSS. Par comparaison, l’Ouest semblerait presque préservé alors qu’il n’en est rien. P.178
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Alors que Leningrad voit exploser le banditisme et les conduites asociales ,le NKVD affecte dix fois plus d'agents à traquer les déviations politiques qu'à mettre hors d'état de nuire les droits communs.
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Cinq ans après son plus grand triomphe, Hitler, qui va avoir cinquante-six ans le 20 avril 1945, en paraît vingt de plus. Vouté, les épaules tombantes, le pas traînant, les cheveux blanchis, il éveille plus souvent chez ses interlocuteurs la pitié, la stupéfaction ou l’effroi, tous sentiments qui, lorsqu’il les perçoit dans un regard, éveillent sa colère. Les yeux bleu-gris, décrits comme « magnétiques » ou « intenses », se sont éteints, mangés par d’énormes poches, au milieu d’un visage ridé, au teint terreux. Il a besoin de lunettes pour lire, alors même que tout document qui lui est destiné est tapé en caractères trois fois plus gros que la normale. La lumière le blesse, ses dents sont gâtées, son haleine épouvantable, son sommeil désastreux. Son système digestif est perturbé au point qu’il est incapable de contenir ses flatulences, une source constante d’humiliation.
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Les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale en Europe sont la période la plus sanglante et la plus destructrice de tout le conflit : ils sont aussi les plus confus, les moins bien connus.
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Il marche terriblement voûté, presque cassé en deux.
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Par conséquent, ces quatre mois sont les plus sanglants de la guerre. chaque jour 30 000 êtres humains perdent la vie. Une frénésie d’horreur ; d’abord pour les esclaves et « parasites » du régime massacrés par tous les expédients imaginables, ensuite pour les civils, et enfin pour le# combattants de tous camps. Militairement parlant, la campagne d’Allemagne est loin d’être une simple mise à mort. Les combats sont acharnés. Le Reich lève des unités nouvelles jusqu’au bout et seule la pénurie d’essence en avril finit par rendre toute résistance cohérente impossible.
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