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EAN : 9782262048464
350 pages
Perrin (23/09/2015)
4.04/5   82 notes
Résumé :
La Seconde Guerre mondiale semble aujourd'hui bien connue. Et pourtant. Les idées reçues sur ce conflit d'airain abondent.
Desservant la cause de la connaissance, elles montrent surtout que la propagande de l'Axe comme celle des Alliés a durablement imprimé sa marque, bien au-delà de l'année 1945.
Ce volume vise donc à rétablir quelques vérités en revenant, au crible de vingt-trois entrées, sur les grands mythes de cette guerre qui, tenus pour vérité... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Jean Lopez et Olivier Wieviorka ont réuni une vingtaine d'historiens pour analyser vingt-trois « mythes » de la seconde guerre mondiale et ainsi clarifier autant de questions qui prêtent souvent à polémique. Questions militaires uniquement, ce qui laisse de coté les questions raciales, génocidaires ou politiques.

Le format limite chaque sujet à une vingtaine de pages ce qui oblige les auteurs à un effort de synthèse qui n'est nullement un handicap tant les notes et les bibliographies sont riches et ouvrent au lecteur la possibilité de creuser les « détails » si besoin est.

Chacun trouvera matière à enrichir ses connaissances en profitant de l'ouverture récente de certaines archives et de l'apport de jeunes chercheurs encore peu connus mais manifestement prometteurs qui démythifient les questions abordées.

J'ai été particulièrement intéressé par deux chapitres « asiatiques », celui sur l'inventaire des dégâts consécutifs au raid nippon sur « Pearl Harbour » et celui sur le théâtre du Pacifique (entre 1920 et 1940) qui projette un regard passionnant sur les tensions entre l'URSS et le Japon et, par conséquence, sur les raisons qui poussèrent Staline dans les bras d'Hitler en signant le pacte germano soviétique.

Par la variété des thèmes abordés, chaque lecteur trouvera assurément de quoi nourrir sa réflexion en lisant cet ouvrage méconnu.
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Pour qu'une représentation qualifiée de mythique soit déconstruite chez moi, il aurait d'abord fallu qu'elle soit présente à mon esprit.
Tel n'était pas toujours le cas.
En effet, certains épisodes de la seconde guerre mondiale abordés dans cet ouvrage ne m'étaient pas suffisamment connus pour que j'en aie une idée préconçue, même déformée. C'est notamment le cas d'événements de la guerre du Pacifique (les cours d'histoire du lycée insistant sur le conflit en Europe, au Moyen Orient et en Afrique).
D'autres mythes contestés ne correspondaient pas aux idées que j'avais déjà sur le sujet. Ainsi, je n'ai jamais considéré que Pétain et le gouvernement de Vichy avaient défendu la France de juillet 1940 à août 1944, ni qu'ils aient protégé les Juifs français (en acceptant de sacrifier les Juifs étrangers). Sans même évoquer les convergences idéologiques, la plupart des membres de ce gouvernement a pris acte d'une défaite de l'armée française, puis parié sur une victoire allemande finale, et répondu favorablement aux demandes du Reich, pas seulement dans le cadre de sa campagne antisémite mais aussi pour l'aider dans son effort de guerre.
Sur d'autres sujets, les représentations contestées par les auteurs faisaient bien partie de l'image que j'en avais, et cette lecture fut donc salutaire pour moi.

Plusieurs chapitres sont consacrés à la guerre du Pacifique, partie essentielle de la seconde guerre mondiale, par sa durée (de l'attaque japonaise sur la Chine le 7 juillet 1937, à la capitulation du 2 septembre 1945) et par l'importance des moyens qui y furent engagés. Ma vision de la seconde guerre mondiale s'en trouve élargie. L'ensemble de l'ouvrage donne une bonne vision d'ensemble de cette guerre, montrant l'interdépendance des champs d'affrontements (les forces de l'Axe n'ayant pu faire face sur trop de fronts à la fois, en particulier l'Allemagne puis le Japon).

Les auteurs ne limitent pas leur propos à la déconstruction des mythes évoqués, puisqu'ils expliquent les raisons de leur genèse, en commentant les éléments factuels à leur origine et en explicitant les facteurs leur ayant permis de prospérer (propagande de certains protagonistes, lignes de défenses de ceux qui ont été mis en accusation,…).
J'ai quelques réserves sur une demi-douzaine des 37 chapitres constituant ce recueil. le chapitre intitulé « L'Allemagne a perdu la guerre à cause d'Hitler » manque de clarté, et mêle des arguments spécieux et tautologiques (alors que, du même auteur, le chapitre « Les soviétiques l'ont emporté grâce au nombre » est aussi convainquant que les autres parties de l'ouvrage). D'autres chapitres consacrés aux qualités militaires et aux mérites de soldats de nationalités ou d'organisations différentes (italiens, SS, américains) m'ont paru sans grand intérêt.

Je recommande ce livre à tous les amateurs d'Histoire, ainsi qu'aux lycéens, si la seconde guerre mondiale fait encore partie de leur programme.
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Franck ABED mythes


Nous avons lu ce livre collectif, que nous avons grandement apprécié, commis sous la direction de Jean Lopez, fondateur et directeur de la rédaction de Guerres & Histoire et d'Olivier Wieviorka, membre de l'Institut universitaire de France et professeur à l'ENS Cachan. Cette étude revient sur « les mythes de la Seconde Guerre mondiale », mythes qui empêchent la bonne compréhension des événements. A ce sujet, nous lisons dans l'introduction : « Si la Seconde Guerre mondiale est de jour en jour mieux connue, grâce aux recherches que mènent avec ténacité les historiens, bien des mythes ont la vie dure ».



La question à se poser est la suivante : pour quelles raisons les mythes perdurent-ils malgré la qualité de la recherche historique ? Lopez et Wieviorka pensent que « la persistance de ces idées convenues, à défaut d'être conformes, témoigne d'une difficulté : les historiens, malgré leur talent, ne sont pas toujours parvenus à faire partager au grand public les fruits de leurs travaux ». Espérons que ce gros volume parvienne à casser les idées reçues.



Cette somme « se divise en deux parties inégales. La première se penche avant tout sur les opérations militaires, et tente de séparer le bon grain (la réalité historique) de l'ivraie (les idées reçues). Reprenant le même schéma, la seconde se veut plus sociale et plus politisée ». L'objectif de l'ouvrage est clairement affiché : « Rétablir quelques faits en revenant, au crible de trente-sept chapitres, sur de grands mythes qui, pour être parfois considérés comme vérités d'Evangile, n'en restent pas moins erronés. Sans viser à l'exhaustivité, il espère contribuer à offrir aux lecteurs le fruit des recherches les plus récentes ».



Par exemple, nous entendons encore que « l'économie soviétique ne pouvait rivaliser avec le potentiel du Reich ». Nous lisons que « les plus récentes recherches invitent à poser un regard lucide sur ces deux systèmes productifs. Elles conforment qu'au rebours d'une image convenue l'Allemagne fut une puissance industrielle relativement faible tandis que l'Union soviétique, à l'inverse, sut développer un impressionnant outil productif à vocation militaire ».



De même, il est encore enseigné que « Pearl Harbor a signé une écrasante victoire de l'Empire Nippon sur les Etats-Unis ». L'étude factuelle des sources, des documents et des faits - non teintés d'idéologie - démontrent aisément le contraire. Une lecture partisane et partielle conduit certains à définir la guerre dans le Pacifique comme un front secondaire, alors qu'en réalité elle ne peut être vue ainsi : « Loin d'être une part annexe d'une Seconde Guerre mondiale qui se serait jouée en Europe, la guerre du Pacifique est donc un conflit longtemps distinct de celle-ci et que l'on pourrait plus exactement appeler guerre pour l'Asie ».



Le contributeur de ce chapitre ajoute : « La géographie de la guerre du Pacifique, seule, interdit de la considérer comme secondaire, elle implique, directement ou indirectement - sans compter les Etats-Unis ! - plus de 40 millions de kilomètres carrés de surface terrestre - un gros quart des terres émergées -, abritant la moitié de la population mondiale en 1939, et un théâtre d'opération maritime représentant, si l'on y inclut l'océan Indien, près de 250 millions de kilomètres carrés, soit plus que l'ensemble des terres émergées, et près de la moitié de la surface de la Terre ».



Il est souvent écrit que « la défaite de 1940 était inéluctable ». L'historien rappelle malgré tout que, lors de la percée de Sedan, l'armée française ne se présentait pas avec les meilleurs atouts pour gagner : mauvaise doctrine militaire, stratégie déficiente, rivalité entre l'armée de terre et de l'air, l'immobilisme durant la « drôle de guerre ». Il précise surtout « qu'il était possible d'éviter de subir une déroute quand la guerre a commencé en septembre 1939. Ainsi les Français ont-ils gaspillé huit mois… »



Un autre mythe est dénoncé avec moults arguments « Les Allemands ont failli remporter la bataille d'Angleterre ». C'est faux ! La bataille a été perdue et bien perdue, à cause de mauvaises considérations tactiques et stratégiques voulues par la hiérarchie militaire allemande. Des raisons industrielles complètent l'analyse de l'échec : les Allemands se montraient incapables de produire plus ou autant d'avions que leurs adversaires. Voici les chiffres et ils ne souffrent d'aucune contestation possible. En 1940, les Allemands sortent « seulement 1870 avions de chasse monoplaces de leurs usines contre 4823 pour les Britanniques. L'attrition au combat ne peut être comblée de la même manière ». Les autres années confirmeront et amplifieront l'écart de production.



Ce livre permet de comprendre qu'une seule bataille n'est jamais suffisante pour expliquer le déroulement d'une guerre, surtout une fois perçus ici la longueur et la multiplicité des fronts. Il n'existe pas une cause unique pour décrypter un événement mais plusieurs. Il convient de ne pas oublier les enchaînements et les rapports de cause à effet entre les différentes actions, militaires ou politiques. Hormis un ou deux thèmes sur lesquels je suis réservé, tout le reste me paraît conforme à la réalité historique.



Cependant, plus de 70 ans après les faits, chacun pourra constater que la propagande tourne à plein régime et qu'elle continue de faire des dégâts. Certains pensent vraiment que « les homosexuels d'Europe furent déportés » ou que les FTP - politiquement communistes - furent « le fer de lance de la résistance armée ». Pour rappel, les cheminots ne constituèrent pas « les fers de lance de la résistance française ». La manipulation gaulliste continue de produire des effets désastreux, même en 2020 : non, le coeur de la France libre ne battait pas à Londres et cela est brillamment démontré avec des arguments circonstanciés dans la présente étude. Koufra et Bir Hakeim furent des « mythes fondateurs » exploités par De Gaulle dans le contexte de la Débâcle et de l'Occupation : « Koufra et Bir Hakeim demeurent les deux faits d'armes les plus célèbres des FFL. Ces succès ne sont pourtant ni les premiers, ni les plus importants »…



L'Histoire doit être étudiée et comprise loin des idéologies, de l'émotionnel et du sentimentalisme. Napoléon disait à juste titre : « Qu'est-ce l'histoire, sinon une fable sur laquelle tout le monde est d'accord ? » Chacun tirera, ou non, les conséquences qui s'imposent…







Franck ABED
Lien : http://franckabed.unblog.fr/..
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Un livre passionnant qui répond aux idées reçues répandues dans les livres d'histoire sur la Seconde Guerre mondiale. Pour moi qui ai lu de nombreux ouvrages sur cette guerre, j'ai été particulièrement surpris par l'argumentaire très pertinent qui contredisait donc avec justesse le point de vue générale sur une partie de l'histoire de cette guerre.
Ainsi, on apprends que la Bataille d'Angleterre n'a pas échoué de peu pour les Allemands, que l'hiver russe n'a pas été le vainqueur des allemands en 41, que Stalingrad n'a pas été un tournant de la guerre, ou encore la Résistance française n'a pas joué un rôle essentiel dans la guerre, que l'entrée en guerre des Russes contre les japonais en 1945 a plus fait plier les autorités militaires que la Bombe Atomique... et ce n'est que quelques exemples, des exemples qui peuvent être nuancés à chaque fois. Les auteurs de ces différents billets font remarquer que rien n'est jamais figé et que dénoncer un fait établi, ne remet pas totalement en cause son action : la Résistance a eu un rôle important mais pas essentiel, la Bombe Atomique à ajouter sa part au sentiment de catastrophisme des autorités japonaises...
La victoire de l'Axe, au vue de ces analyses, paraît finalement bien impossible à long terme, au pire la guerre aurait pu s'éterniser 2/3 ans de plus mais sans jamais que les allemands ou les japonais puissent remporter la victoire finale.
Évidemment, ce n'est qu'un point de vue de plus sur cette guerre qui est largement débattu dans d'innombrables ouvrages, mais ce livre, par sa qualité d'analyse apporte une vision nouvelle et semble t'il réaliste de cette Seconde Guerre mondiale.
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Depuis un moment, les mythes, idées reçues et autres poncifs sont très à la mode dans les ouvrages historiques, et sans doute n'est-ce pas une mauvaise chose. Preuve en est que celui-ci a eu une suite grâce à son succès, nous dit l'éditeur. Il y a quelques mois, le général Elrick Irastorza a entrepris un travail analogue (bien qu'un peu plus discutable sur le fond à mon sens) sur la première guerre mondiale.
Je suis un bon connaisseur de la deuxième, mais pas autant que de la première. Du coup, cet ouvrage a davantage réussi à me surprendre que celui d'Irastorza.
Ainsi ai-je appris par exemple que Churchill avait été contesté au sein de son propre parti et en-dehors jusqu'en 1942, et que l'Union sacrée qu'on prête aux britanniques derrière lui est une fiction. Ainsi ai-je également appris que les dégâts de Pearl Harbour furent vraiment minimes (même si j'avais déjà entendu qu'ils n'étaient pas si graves que cela), ou que Rommel était certes un bon tacticien mais un piteux stratège.
Le mythe "le soldat américain ne sait pas se battre" fut pour moi un mystère : jamais je n'avais entendu cela auparavant, donc il n'y avait pas grand chose à démythifier.
Pour la même affirmation concernant l'armée italienne, j'ai trouvé que l'auteur tombait dans les mêmes travers qu'Irastorza pour beaucoup de ses "poncifs" sur la 1e GM : entendant démontrer que cette armée n'était pas si mauvaise que ça, il démontre quand même surtout le contraire, malgré quelques faits d'armes plutôt exceptionnels.
L'ensemble reste cela dit de très bonne tenue, écrit par des spécialistes éprouvés, sans trop de détails ni trop peu. Un bouquin qui ravira donc ceux qui ont un niveau de connaissance intermédiaire sur le second conflit mondial, et qui peut se picorer dans le désordre en fonction des centres d'intérêt.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
(Le pacte germano soviétique)

Avant même le début de la Seconde Guerre mondiale, tous les Etats riverains du bassin du Pacifique intègrent donc les enjeux propres à celui-ci à leurs calculs stratégiques. Dès le courant des années 1920, la Royal Navy considère - comme, fort logiquement, I'US Navy - la marine impériale japonaise comme l'adversaire principal. Mais, et cela a des conséquences directes sur l'Europe, l'URSS aussi ne cesse sous Staline de lorgner vers l'Asie. Les forces soviétiques en Extrême-Orient sont, à la fin des années 1930, la portion la plus compétente et la mieux équipée de l'Armée rouge, preuve s'il en était que le dictateur soviétique considère le Japon comme une menace pressante. Le court conflit frontalier de Khalkhin-Gol (Nomonhan pour les Japonais), entre le 11 mai et le 16 septembre 1939, couronnement d'une série d'incidents de frontière entre Japonais et Soviétiques, n'est pas qu’un épisode secondaire de la rivalité nippo-soviétique. Il affecte au contraire directement l'attitude de l'URSS en Europe.

Dans un livre très documenté publié en 2012 et au sous-titre éloquent - « La victoire de l'Armée rouge qui a façonné la Seconde Guerre mondiale » -, l'historien américain Stuart D. Goldman explique comment la volonté d'éviter une guerre sur deux fronts - Allemagne et Japon - constitue la préoccupation essentielle de la diplomatie soviétique à la fin des années 1930. La montée en 1938-1939 des tensions avec le Japon est au cœur des motivations de Staline : lorsqu'il envoie son ministre des Affaires étrangères Molotov signer le pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, les combats font rage à Khalkhin-Gol, et bien que la victoire soviétique semble ne plus devoir faire de doute, l'URSS ne sait pas encore si le conflit demeurera limité. Et même après l'invasion allemande de juin 1941, Staline ne dégarnira qu'avec la plus extrême réticence le théâtre d'Extrême-Orient.
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Pearl Harbour

De fait, sur les quatre-vingt deux navires de guerre présents le 7 décembre au matin, seuls trois d'entre eux - l'Arizona, l’Oklahoma et l’Utah - sont irrémédiablement perdus. Les deux premiers ont été lancés respectivement en 1915 et 1916. Lents (21 nœuds), ils ont déjà atteint leur date de péremption et sont incapables d'affronter leurs puissants rivaux japonais. L'ex-cuirassé Utah est encore plus ancien : lancé en 1909, il a été converti en navire-cible. La rade étant peu profonde (douze à quatorze mètres), l’Oklahoma aurait pu être récupéré si la Navy l'avait estimé nécessaire. Elle ne s'en prive pas pour les seize autres navires touchés, vite renfloués - pour ceux qui ont coulé -, puis réparés et réexpédies au combat. Neuf des victimes naviguent ainsi en juin 1942, dont trois cuirassés - ils sont expédiés dès la fin décembre en Californie pour modernisation ; trop lents pour accompagner les porte-avions, ils servirent essentiellement d'artillerie super-lourde dans les opérations amphibies. Quant aux avions, trois convois de cargos et un mois réparent les dégâts.

Les pertes humaines sont il est vrai importantes. Mais là encore, la proximité des installations et des hôpitaux limite les dégâts. La surprise au port, en fait, est une chance : si la Pacific Fleet était sortie en mer à la rencontre de l'ennemi, écrira Nimitz plus tard, « nous n'aurions pas perdu 3 800 hommes mais 38 000 ». Le coup est rude pour une Navy à court d'effectifs entraînés, mais pas irréparable, d'autant que les marins rescapés des unités immobilisées, notamment les cuirassés, sont reversés temporairement sur des unités légères plus utiles.
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Jusqu'à la fin de 1942, la Résistance constitua un phénomène ultraminoritaire au sein de la société française. Les chiffres bruts donnent tout au plus 30 000 militants actifs à la fin de 1942, sans doute 100 000 maquisards mal armés à la veille du débarquement et 400 000 FFI à l'été 1944, soit environ 1 % de la population française et 2 % des adultes. [...] L'apport militaire de la Résistance intérieure consista essentiellement dans la formation de filières d'évasion, la collecte du renseignement et, ponctuellement, le sabotage. Les Forces armées régulières (FFL, puis armée de la libération) participèrent au combat commun, contribuant à freiner les forces de l'Axe (Bir Hakeim, Kasserine), remportant de belles victoires (Tunisie, Cassino, Provence), mais n'offrant qu'une modeste contribution à la victoire finale. Le terrible mot de Keitel à Berlin, le 8 mai 1945 (« Quoi, les Français aussi ! »), excessif, est injuste. Mais l'image d'une France résistante réalisant sa propre libération relève largement du mythe. (Jean-François Muracciole, « 19 - La France a contribué à la victoire des Alliés »)
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L'aviation est le plus parfait exemple de gabegie. Le Reich, qui sort environ 11 000 appareils en 1940 n'en sort que 15 000 en 1942, quand le Royaume-Uni passe de 15 000 à 24 000, les États-Unis de 6 000 à 86 000, l'URSS de 10 500 à 35 000. Le ministère de l'air allemand a multiplié les modèles (425 types et variantes d'avions) plutôt que de produire en masse.
Selon une étude rédigée en 1945 par les Américains, les nazis auraient engloutis dans les missiles V1 et V2 les ressources nécessaires pour la construction de 24 000 chasseurs. Ces machines étaient très peu fiables et facilement interceptables (80% des V1 ont été abattus). Si les V1 font tout de même 10 000 morts, jamais ils n'ont eu d'influence sur la détermination des alliés. Comment pouvait-il en être autrement ? La totalité des 30 000 V1 construits ne représente que 2,8% du tonnage explosif largué par les Anglo-Américains sur l'Allemagne en 1944.
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En vérité, c'est Adolf Hitler lui-même qui va venir au secours de Churchill; le 22 juin 1941, alors que sa Wehrmacht et sa Kriegsmarine semblaient prendre l'ascendant en Méditerranée comme dans l'Atlantique, le Führer change brusquement de stratégie, et ses troupes pénètrent profondément en URSS.
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