Joan Miró : l'exposition .
Peintre, sculpteur, graveur, céramiste, Joan Miró est l?un des représentants du mouvement surréaliste les plus influents du XXe siècle. Jean-Louis Prat, ami de Miró et commissaire de l?exposition qui lui est dédiée au Grand Palais, nous dévoile avec émotion le parcours de cet artiste singulier. de sa terre natale à Paris, au c?ur d?une époque tourmentée, le peintre catalan réinterprète librement la réalité et invente un univers coloré et poétique. Une rétrospective à ne pas manquer !Joan Miró du 3 octobre 2018 au 4 février 2019 au Grand Palais. #ExpoMiro La billetterie est ouverte : https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/miro
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Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu'il éblouisse comme la beauté d'une femme ou d'un poète.
Joan MIRÓ, Je travaille comme un jardinier, 1959
Une tonne de passion et cent grammes de patience.
Les peintres qui ont pu aborder le motif directement sont très rares, et ceux qui ont pu s'en tirer avaient une défense très personnelle. Cézanne devant le motif avait une idée solide de ce qu'il voulait faire, et ne prenait que ce qui se rapportait à son idée. Il lui arrivait souvent de rester là, de faire le lézard, de se chauffer au soleil, sans même toucher un pinceau. Il pouvait attendre que les choses redeviennent telles qu'elles entraient dans sa conception. C'était le peintre le plus puissamment armé devant la nature, le plus pur, le plus sincère. [..] Moi, je suis très faible, il m'est très difficile de me contrôler d'avant l'objet.
Propos de Pierre Bonnard recueillis en 1943
Cette toile a la simplicité d'un manifeste, et aussi, dans sa nudité, la charge explosive.
G. Raillard, À propos du tableau " Ceci est la couleur de mes rêves "
L'horrible tragédie que nous traversons peut secouer quelques génies isolés et leur donner une vigueur accrue. Que les puissances de régression connues sous le nom de "fascisme" s'étendent, qu'elles nous plongent un peu plus avant dans l'impasse de la cruauté et de l'incompréhension, et c'en est fini de toute dignité humaine.
( in: Cahiers d'art, Paris, numéro 1, 1939)
Les choses les plus simples me donnent des idées...
Quand je vois un arbre, je reçois un choc, comme si c'était quelque chose qui respirait , qui parlait. Un arbre, c'est aussi quelque chose d'humain.
L'immobilité me frappe. Cette bouteille, ce verre, un gros galet sur une plage déserte, ce sont des choses immobiles, mais elles déclenchent, dans mon esprit, de grands mouvements.
Miro 1959
Si l'on connait bien l'attachement de Chagall à la musique, on le connaît moins à travers ses grand livres illustrés qui montrent véritablement son intérêt pour les mots qui alimentent en permanence les nuances de sa palette.
La sculpture n'est jamais frivole. Germaine Richier s'attache à dire dans son oeuvre combien le sculpteur peut et doit être une conscience. Dans pareil monde il ne peut y avoir de laisser-aller, dans la manière de penser et dans la façon de s'exprimer. Le matériaux, impétueux, doit être totalement dominé, sans laisser entrevoir ce qu'il aurait dû imposer ; par la même, il ne peut être traité avec désinvolture. Le sculpteur sait bien qu'il laisse un signe tangible pour le futur et que rien ne lui sera pardonné ; peu de chances existent pour que ce monde là soit détruit, coulé dans un bronze éternel qui subsistera quoiqu'il advienne. Ce qu'il a déterminé, voulu, laissera à l'évidence des traces.
Je travaille comme un jardinier ou comme un vigneron. Les choses viennent lentement. Mon vocabulaire de formes, par exemple, je ne l'ai pas découvert d'un coup. Il s'est formé presque malgré moi.
S'il y a quelque chose d'humoristique dans ma peinture, je ne l'ai pas cherché consciemment. Cet humour vient peut-être de ce que j'éprouve le besoin d'échapper au côté tragique de mon tempérament. C'est une réaction, mais c'est involontaire.