Un petit bout de bouquin pas voué à bouleverser, mais tout utile. C’est petit comme la poche, ça coûte trois pauvres euros, ça traîne dans le coin d’étagères où l’on ne va guère fouiner d’ordinaire – aux éditions Dalloz, vous savez, les gros books de droit aux couvertures chaleureuses comme un décret gouvernemental.
“Sous la forme d’un dialogue”, dit l’éditeur (moi j’appelle ça des questions-réponses, ne pas s’attendre à des échanges passionnés, quoi, plutôt une progression méthodique point par point), JM Coulon et JC Nouët explorent la question des droits de l’animal, où ça en est niveau loi, niveau pratiques, et où cela devrait en être, et pourquoi il faut qu’ils soient, ces droits. Une mine de renseignements, où l’on cause “standards de bien-être” (et aberrations courantes), où l’on apprend entre autres joyeusetés qu’en droit courant, un animal sauvage libre, s’il ne figure pas sur la liste des espèces protégées, ou nuisibles, ou traquables par les chasseurs, est considéré comme une res nullius, manière de latiniser la novlangue pour poser que, cet animal libre, ben de 1/ on le considère comme une chose, et de 2/ il a le tort de n’appartenir à personne (res nullius = la chose de personne, en strict mot à mot), mais reste néanmoins “appropriable” (sisi, c’est dans la déf’ du dico à res nullius). Sympa.
Bref, une autre façon d’explorer la thématique humain/animal, et qui à mes yeux offre par le juridique une réponse possible aux failles perçues de l’approche empathique, la mienne approche donc, mais parfois trop limitée chez certains, comme c’est très bien posé dans l’ouvrage avec la question de "l'éthique en cercles concentriques, axée sur l’homme, et organisée en couronnes successives correspondant à des obligations morales de degrés décroissants".
Ce que ce serait bien, oui, que le droit se mette au diapason de ce respect dû à tout être vivant !
[Retour de lecture extrait de l'article sur Psychopompe :]
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