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Citations de Jean Michelin (79)


Elle était de ces gens que l'on dit bien dans leur époque, gagnants de la mondialisation, en quête de bonheur, une consommatrice éclairée, une cible, l'incarnation d'une fuite.
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Par dessus-tout, il redoutait le regard de Mathilde, le regard triste qu'ont parfois les femmes de devoir quand les hommes se montrent trop petits et trop peu capables.
(p. 129)
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Il n'avait jamais aimé courir. Dans son ancienne vie, c'était une corvée à laquelle il fallait se plier, c'était le boulot, le rituel immuable des aubes grises. A présent qu'il avait remisé son uniforme, il aurait pu faire autre chose, du foot avec son gamin, du vélo, du crossfit ou un autre sport à la mode aux exercices portant des noms anglais prétentieux. Mais non : il courait, et c'était tout. Il se fichait complètement des marathons et des compétitions locales dans lesquelles il aurait sans doute pu bien figurer. Les footings du dimanche le long des mêmes sentiers, vêtu des mêmes tenues fluorescentes que ses voisins, ne l'intéressaient pas davantage. Il ne voulait pas faire de sport. Il ne voulait même pas rester en forme. Il ne voulait surtout pas concourir à quoi que ce soit. Il voulait s'épuiser suffisamment pour réussir à s'endormir. L'effort physique au-delà du raisonnable était la seule chose qui fonctionnait encore.
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"c'est important pour nous d'être ici. C'est ce qu'il aurait voulu."
Lulu serra de nouveau la main du père.
"Nous ne l'oublierons pas monsieur, je vous le promets.
-Merci, merci à vous."
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Avec le temps, il avait pris du recul sur le métier. Il n’ignorait plus le caractère dérisoire de ce qu’ils faisaient, l’éternel recommencement des efforts lorsque la relève arriverait dans quelques mois pour poursuivre l’ouvrage, reprendre le tissage patient des liens de confiance avec les notables locaux, la relation qui se construit, patrouille après patrouille, mandat après mandat « vous avez la montre, on a le temps » et toutes ces conneries. Les visages fatigués des vieux sur le bord des routes, les gamins qui font des signes amicaux, moqueurs ou menaçants selon l’humeur du jour, il les avait tous vus, de toutes les couleurs, de toutes les religions. Les visages se mélangeaient dans sa tête quand il y repensait. La guerre était toujours la même, peignant les souvenirs de cet ocre sale, celui de toutes les poussières qu’il avait accrochées aux semelles de ses chaussures.
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La nuit finit par emporter ce qu'il restait de leurs doutes
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Deux semaines après avoir rangé ses treillis et ses souvenirs dans une grosse cantine de fer qu’il avait traînée au grenier, il avait signé son contrat, reçu ses clés et son badge, et fait ses débuts dans le monde de la sécurité privée. Mal à l’aise dans une mauvaise copie d’uniforme, il avait retrouvé les gestes du matin et remis un pied dans la routine que l’on exècre mais qui donne un cadre et un objectif.
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Il n’est pas très beau, mon soldat, mais il redresse la tête, tire imperceptiblement ses épaules vers l’arrière pour bomber son torse maigre, puis reprend son chemin en roulant des mécaniques. A cet instant précis, il marche comme si la base tout entière lui appartenait. Il marche avec la fierté d’un César vainqueur. Il marche, seul, superbe, immense pour un instant. Peut-être que je l’ai imaginé, mais il y a du respect dans le regard des officiers, un soupçon d’envie même. Il est 18 heures, la fin d’une journée ordinaire, la routine terrifiante d’un été en Afghanistan, et pendant une seconde, mon petit soldat avec sa mitrailleuse sur l’épaule est devenu le centre du monde.

J’ai écrit cette histoire pour ne pas l’oublier.
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J'insistai. "Non, mon vieux. Merci pour tout". Et dans ce remerciement, il y avait aussi ma gratitude d'avoir pu trouver, dans ces terres désolées à huit mille kilomètres de la maison, dans ce moment terrifiant où, confrontée à sa propre solitude et à l'idée de sa mort, l'âme se révèle à nu, un ami fidèle, qui comprend, et qui, s'il ne comprend pas, pose quand même sa main sur mon épaule pour me faire savoir que je ne suis pas seul.
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Page 79 (Edition Pocket) :

" La peur avait commencé son travail de sape sitôt qu'elle eut raccroché. Et elle avait passé une nuit horrible, se levant folle d'inquiétude le lendemain matin. Depuis, au fil des heures qui s'égrenaient, sa colère en ait, d'abord di use, montant comme une marée jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus l'ignorer."

(...) sa colère en ait, d'abord di use... Que cela signifie-t-il ? Malgré mes recherches approfondies, je n'ai jamais lu ce genre de phrase...
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Vous savez mon lieutenant, un jour, un de mes chefs m'a dit que lorsqu'on se demande si on doit prévenir le patron, c'est qu'il est grand temps de prévenir le patron. (p. 143)
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(Les premières pages du livre)
Ici
IL ACCÉLÉRA ENCORE. Le souffle court, les lèvres sèches, il laissa échapper un gémissement puis précipita sa foulée jusqu’à ce que sa vue se brouille et que le battement du sang dans ses tempes étouffe la réalité autour de lui. C’était le seul moyen de faire le vide. Impossible, autrement, d’empêcher son cerveau de s’accrocher au moindre détail familier. L’école de la petite, là, juste derrière. La crêperie médiocre, à l’angle, dans laquelle ils étaient allés dîner une fois. La rue piétonne, les volets de fer des boutiques recouverts de graffitis délavés. Au feu, à droite, l’avenue sans âme qui menait vers les centres commerciaux, la pluie qui griffait la lumière des projecteurs sous les panneaux publicitaires. L’ombre patibulaire du pont de la voie ferrée, le vague souvenir des derniers trains, peut-être dix ans plus tôt. Même lorsqu’il fermait les yeux, son corps tout entier s’acharnait à lui rappeler son ancrage dans ce monde borné, rempli de repères, de règles, d’angles droits, de menaces. Sa course vers rien devenait une fuite. Alors il accélérait à nouveau, attendant le moment où la douleur prendrait le dessus sur le reste.
Il suffisait souvent de quelques centaines de mètres, quelques dizaines de secondes et il n’en pouvait plus ; il tombait à genoux, s’étranglait, crachait, les yeux noyés de larmes, il vomissait parfois, quand il avait quelque chose à vomir. Une fois, il s’était même évanoui brièvement sous la violence inouïe de l’effort. C’était parfait.
Ce soir, la douleur tardait à venir. C’était une vilaine nuit de novembre. L’horloge de la pharmacie indiquait trois heures du matin. La croix verte se reflétait dans l’eau des flaques et l’écho liquide de ses pas résonnait sur les murs. Il serra les dents, s’efforçant d’aller plus vite encore.
Il n’avait jamais aimé courir. Dans son ancienne vie, c’était une corvée à laquelle il fallait se plier, c’était le boulot, le rituel immuable des aubes grises. À présent qu’il avait remisé son uniforme, il aurait pu faire autre chose, du foot avec son gamin, du vélo, du crossfit ou un autre sport à la mode aux exercices portant des noms anglais prétentieux. Mais non : il courait, et c’était tout. Il se fichait complètement des marathons et des compétitions locales dans lesquelles il aurait sans doute pu bien figurer. Les footings du dimanche le long des mêmes sentiers, vêtu des mêmes tenues fluorescentes que ses voisins, ne l’intéressaient pas davantage. Il ne voulait pas faire de sport. Il ne voulait même pas rester en forme. Il ne voulait surtout pas concourir à quoi que ce soit. Il voulait s’épuiser suffisamment pour réussir à s’endormir. L’effort physique au-delà du raisonnable était la seule chose qui fonctionnait encore.
Il avait quitté l’armée quelques mois plus tôt. Plus envie, le mécanisme s’était brisé, sans doute pendant la dernière mission, ou alors juste après le retour. Quand il avait annoncé sa décision, ses chefs avaient essayé de le remotiver, de lui donner des perspectives, une mutation, des stages, des objectifs à atteindre. Il s’en foutait. Il ne demandait rien. Il voulait arrêter. Les insomnies n’étaient pas venues tout de suite. Bien sûr, il y avait eu la colère et la fatigue coutumières des retours, les premières nuits agitées de ces cauchemars dont il ne se souvenait jamais et que Mathilde lui racontait à son réveil, en détournant les yeux pour cacher son inquiétude. Il y avait eu d’autres choses aussi, des sursauts, des angoisses, quelques accès de rage, le souffle court, le teint pâle, les dents et les poings serrés, la tempe qui palpite. Rien de grave au fond, il suffisait d’attendre que le moment passe. Il finissait toujours par reprendre le contrôle. Il avait de l’espoir pour la suite : le printemps arrivait, les enfants avaient grandi, on irait à la mer cet été. On ne pouvait tout de même pas passer sa vie à se lamenter en se regardant le nombril. C’est lorsqu’il avait fallu reprendre le travail, remettre le treillis, retrouver sa section, en morceaux elle aussi, que la machine s’était peu à peu déréglée.
Il avait d’abord vu réapparaître les tics de son enfance, de plus en plus fréquents, et des gestes qu’il ne s’expliquait pas. Il passait son temps à se gratter les avant-bras, à tirer les épaules vers l’arrière comme s’il était engoncé dans une chemise trop étroite. Désagréable, mais pas alarmant. Il s’était rassuré en se disant qu’il ne buvait pas plus que de raison et n’en avait pas l’intention. Il n’était pas non plus devenu violent. Au fil des semaines, il avait juste arrêté de rêver, puis arrêté de dormir.
Et puis un matin d’avril, le reflet de son visage dans la glace lui sembla être celui d’un étranger. Tout était là pourtant, la mâchoire carrée, les cheveux courts – trop courts, « courts sans équivoque », lui disait Mathilde avec un rire forcé et un peu résigné – et à peine grisonnants, les joues creuses, les rides au coin des yeux, celles que l’on attrape à force de parler à la troupe en se mettant face au soleil. La tronche et le corps d’un vieux soldat dont le regard était en train de disparaître. Une seconde plus tard, il avait laissé glisser la lame de son rasoir sur sa peau, peut-être sans y faire attention, peut-être en le faisant exprès. Une toute petite entaille. À la vue de la première goutte de sang, il s’était effondré, en larmes, sur le carrelage de la salle de bains.
Deux heures plus tard, le dos raide dans sa tenue impeccable, le regard sombre et les traits tirés, un minuscule pansement dans le cou, il était allé frapper à la porte du capitaine et lui avait annoncé qu’il prenait sa retraite. Marre de sa chambre de célibataire à la sortie du régiment, marre des deux heures de route le week-end pour rentrer chez lui. Marre des rassemblements, de l’attente, des responsabilités, marre de tout. Il voulait refaire le toit de sa maison, respirer, réfléchir, construire des cabanes pour ses mômes, passer à autre chose. C’était du moins ce qu’il avait dit au capitaine, puis au président des sous-officiers, puis au colonel. En vérité, il voulait surtout dormir. Deux mois plus tard, une cérémonie rapide et un peu triste sur la place d’armes du régiment avait officialisé son départ.
Il n’avait pas été question de s’arrêter de travailler. Pourtant, la maison était presque payée, sa petite pension et le salaire de Mathilde auraient suffi pour qu’ils vivent confortablement pendant quelques mois au moins, le temps de faire le point et de se remettre d’aplomb, mais il n’avait rien voulu entendre. Un copain de copain lui avait trouvé un poste de gardien dans un entrepôt pas très loin de la maison. Deux semaines après avoir rangé ses treillis et ses souvenirs dans une grosse cantine de fer qu’il avait traînée au grenier, il avait signé son contrat, reçu ses clés et son badge, et fait ses débuts dans le monde de la sécurité privée. Mal à l’aise dans une mauvaise copie d’uniforme, il avait retrouvé les gestes du matin et remis un pied dans la routine que l’on exècre mais qui donne un cadre et un objectif. Il avait essayé et échoué. Il ne dormait plus du tout. Il traversait les nuits secoué de terreurs et les journées comme un fantôme.
Mathilde avait tenté de l’aider. Elle savait faire. Elle avait appris à consoler, à caresser, à ne rien dire, à caler son souffle sur le sien, à attendre immobile et en silence que le sommeil vienne l’engloutir. Rien n’avait fonctionné. Alors elle l’avait traîné chez le médecin, puis chez un psy, elle avait écumé les forums de discussion sur Internet, redoutant une tumeur au cerveau, une méningite, un truc foudroyant, sorti de nulle part, plié en deux mois. À court d’idées, elle l’avait même emmené chez une rebouteuse locale complètement allumée. En sortant du cabinet de la sorcière, une pièce sombre qui empestait l’encens bon marché et la poussière accumulée sur des coussins râpés, il lui avait demandé d’arrêter de l’aider, avec une douceur qu’elle ne lui connaissait pas. Elle s’était résignée. Et lui s’était retrouvé seul face à ses nuits blanches. À la fin de l’été, il avait commencé à courir.

Il était presque à la sortie de la ville lorsqu’il sentit enfin ses jambes lâcher. Il se laissa tomber vers l’avant, s’accrochant de justesse à un lampadaire pour ralentir sa chute. Tremblant de tous ses membres, il attendit à quatre pattes que le martèlement furieux de son cœur ralentisse un peu. Entre deux hoquets, une nausée libératrice lui fit cracher une mince flaque jaunâtre sur le bitume. C’était le signal : vite, rentrer dormir, tout de suite, avant que la conscience revienne pour de bon. Ignorant le goût âcre dans sa bouche, il se releva et regarda autour de lui. Il n’était pas trop loin, parfait. Il fit demi-tour d’un pas mal assuré.
Dix minutes plus tard, il s’engageait dans la petite allée pavillonnaire au bout de laquelle se trouvait la maison. Son souffle s’était apaisé, ses paupières alourdies. Il avait trois bonnes heures à dormir avant que le réveil sonne. Il sentit une vibration discrète dans sa poche : à cette heure-ci, sûrement Mathilde qui s’était réveillée et s’inquiétait. Agacé, il sortit son téléphone. Elle savait bien, bon sang. Mais ce n’était pas Mathilde, à sa grande surprise, c’était Marouane, son ancien adjoint : « mon ADJ appelé moi ya un pb avec Lulu ».
Stéphane fronça les sourcils et, sans s’arrêter de marcher, envoya sa réponse : « Je t’ai déjà dit d’arrêter de m’appeler mon adjudant. » Il poussa le portillon de son jardin et rentra dans la petite maison silencieuse.
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Charlier avait changé de décor et découvert un monde singulier qui consternait ses parents et ses amis, quand bien même ils n'osaient rien lui dire. Pourtant, entre les quatre murs de son petit appartement, dans sa ville de garnison myope et détrempée sans interruption d'octobre à mai, au contact des grands brûlés de l'existence qui peuplaient sa section, il avait trouvé quelque chose de fondamental, une corde qui vibre. Sans le formuler à voix haute ni même se l'avouer, il se sentait plus sage, et étrangement fier.
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Le gamin court comme on court à cet âge-là, moitié enthousiasme, moitié maladresse.
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Dimanche 29 novembre:
... J'ai appelé Aurélie quand on est rentrés, au milieu de ma nuit. Elle s'apprêtait à réveiller le petit.
Je me suis senti un peu triste, loin de chez moi, à moitié saoul, à écouter ma femme et mon gamin poursuivre leur vie sans moi. c'est elle la femme de devoir, c'est elle le soldat. Moi, je suis un guignol embarqué dans une mission trop grande pour lui.
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Super maman femme de soldat qui porte seule le monde entier sur ses fines épaules. Avant de le mettre au lit, elle prenait Mathis dans ses bras et lui parlait, d’elle, de son père, de tout ce qu’ils feraient quand il reviendrait – tout, pourvu qu’il ne s’emmure pas dans le silence comme Lulu. Et puis la nuit tombait et tout recommençait.
Trente-six ans. Elle est belle. Elle vous emmerde.
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Elle était rongée par l’angoisse, mais il y avait autre chose aussi, une rage sourde qu’elle sentait monter et dont l’intensité l’effrayait un peu.
Quatre ans qu’ils vivaient dans ce trou humide. Un boulot de merde. Pas de copines. Un gosse à l’école. Elle devenait quoi, la jolie fille du bar ?
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Certaines femmes choisissent d’écrire ou de courir des marathons. Elle avait terrassé seule la plupart de ses angoisses et de ses chagrins les plus féroces, les mains dans la vaisselle ou dans le panier de linge sale, son mari à l’autre bout de la terre dans des endroits dont l’évocation la faisait encore frémir. C’était son mode de fonctionnement. Quelques années plus tôt, elle avait toutefois entrevu un autre horizon possible. Stéphane devait suivre un stage de formation à Montpellier et il l’avait emmenée. À cette époque, ils n’avaient pas vraiment d’attaches, pas d’emprunt pour la maison, trois étagères et un canapé-lit pour tout mobilier. Elle était entre deux boulots et lui venait juste de rentrer de mission avec un peu d’argent.
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Il finissait toujours par reprendre le contrôle. Il avait de l’espoir pour la suite : le printemps arrivait, les enfants avaient grandi, on irait à la mer cet été. On ne pouvait tout de même pas passer sa vie à se lamenter en se regardant le nombril. C’est lorsqu’il avait fallu reprendre le travail, remettre le treillis, retrouver sa section, en morceaux elle aussi, que la machine s’était peu à peu déréglée.
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Une section est une entité de combat qui, lorsqu'elle est bien entraînée et bien commandée, fonctionne comme un corps humain dont chaque organe connaît sa fonction, celle de son voisin, et travaille en harmonie dans l'ensemble auquel il appartient. Dans chacune de mes sections d'infanterie, un ou deux soldats étaient durement marqués, mais ils étaient soutenus et encadrés par un corps sain, ce qui les a aidés à remonter la pente, comme un corps sain peut faciliter la guérison d'un organe malade. La section génie n'avait pas eu cette chance - en première ligne, elle avait subi un traumatisme collectif tel que le corps ne pouvait pas le surmonter. Parmi ces soldats, certains, les plus jeunes, participaient à leur première mission. D'autres en étaient à leur deuxième ou troisième séjour en Afghanistan et avaient déjà traversé des épreuves difficiles, conservé en mémoire des images horribles, jusqu'à ce moment où, indépendamment de leur personnalité, de leur expérience et de leur valeur, ils avaient fini par atteindre ce point que tout le monde a sans savoir où il se trouve exactement : le point de rupture.
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