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Citations de Jean-Pierre Abraham (66)


Le soleil allait disparaître derrière les collines qui limitaient la vue à l’ouest. Le temps était beau. À l’opposé, au-dessus de la mer qui se confondait avec le ciel dans le nord-est et dans l’est, quelques petits nuages réfléchissaient les derniers rayons, qui ne tarderaient pas à s’éteindre dans les ombres du crépuscule, d’assez longue durée sous cette haute latitude du cinquante-cinquième degré de l’hémisphère austral.
Au moment où le disque solaire ne montrait plus que sa partie supérieure, un coup de canon retentit à bord de l’aviso Santa-Fé, et le pavillon de la République Argentine, se déroulant à la brise, fut hissé à la corne de brigantine.
Au même instant jaillit une vive lumière au sommet du phare construit à une portée de fusil en arrière de la baie d’Elgor, dans laquelle le Santa-Fé avait pris son mouillage. Deux des gardiens, les ouvriers réunis sur la grève, l’équipage rassemblé à l’avant du navire, saluaient de longues acclamations le premier feu allumé sur cette côte lointaine.
Deux autres coups de canon leur répondirent, plusieurs fois répercutés par les bruyants échos du voisinage. Les couleurs de l’aviso furent alors amenées, conformément aux règles des bâtiments de guerre, et le silence reprit cette Île des États, située au point où se rencontrent les eaux de l’Atlantique et du Pacifique.
Les ouvriers embarquèrent aussitôt à bord du Santa-Fé, et il ne resta à terre que les trois gardiens.
Jules Verne, Le phare du bout du monde
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Le vent est à l'est, l'anticyclone est établi. Brume légère. C'est du beau temps pour de longs jours.
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Malgré leur accueil chaleureux, je sentais aussi qu'il ne fallait pas que je m'attarde. Ils gardaient une sorte de distance souriante, non pas pressés de retourner au travail, mais enfin tout avait été dit et clairement dit, pourquoi parler plus ?
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Ce petit livre n'est pas une promenade méditative autour de la foi. Le narrateur n'entre pas en religion (tout juste découvre-t-il la Bible, ce qui nous vaut quelques passages un peu longs en milieu de volume), encore moins il n'essaie de percer sous la coule des moines le mystère de leur engagement. Le dénuement de l'ermitage, la précision de sa description, font juste résonner le souvenir. Abraham appelle cela ses "diables à ressort". Révélées par ce paysage intérieur muet et séculaire, surgit un flot d'images furtives qu'éclaire le creux des heures comptées. Des éclats de vie, déconcertants de simplicité, dont la pureté de certaines esquisses (un portrait, un geste, un regard) semble comme frappée par la grâce. Prolongement de cette vigilance extrême, l'écriture de Jean-Pierre Abraham a ce secret pouvoir d'arrêter le temps, de retenir les élans, de saisir la troublante minceur des instants. Précaire équilibre où tout n'est que sursis. Dans ce nouveau livre, on regrettera simplement que cette impression d'abîme, de danger, soit si peu marquée. La faute à Dieu?
Le Matricule des Anges N°26
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J'aperçois très faiblement les faisceaux du feu, et parfois le blanc livide d'une lame qui déferle. Sans bruit. Le bruit est si ancien qu'une sorte de silence s'y est creusé.
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